AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 121 notes
5
10 avis
4
10 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est mon premier Simenon.
Je suis habituellement plutôt lecteur de policiers Anglais ou Américains.

Et bien je suis tombé sur le cul!

J'ai lu le livre d'un trait. Impossible de le lâcher. le rythme est lent mais la tension monte crescendo jusqu'à vous prendre à la gorge. Une fois pris dans les filets de l'auteur vous êtes cuits.... Il est vraiment très fort. C'est très bien écrit, c'est intelligent, c'est sobre...
quel couillon d'avoir attendu autant de temps.....
Commenter  J’apprécie          234
Etonnant livre policier (eh oui, on peut détester ce mot de "polar", mot à feignasses et pour moi, irrémédiablement niais !!! "polaâââr"...) : bref, un petit livre dont nous connaissons "le coupable" dès le chapitre Deux. Connaissons ou suspectons très fortement... Avec son nom de type-pas-clair-du-tout ("Bellamy" : autant dire l'arriviste De Maupassant... Docteur, en plus... "notable" ! Tel Columbo, Maigret n'a plus qu'à flairer le drame autour des bonnes manières de cet homme si policé...)

En même temps, la tragédie se noue... Les-Sables-d'Olonne... Notre chère Mme Maigret victime d'une appendicite "presque perforée", soignée par les bonnes soeurs de "L'Hôtel-Dieu" du coin...

Et le pôvre Jules Maigret qui commence à s'emm... sec, et boire des petits blancs secs ici ou là... en regardant distraitement les estivants, baigneuses et gamins jouer dans les vagues, au loin...

Le pire dans une vie de commissaire officiant au 36 Quai des Orfèvres ? Ses vacances... le lâcher-prise... Désarçonné... Tombé du train... D'où, errances méditatives sur le Remblai des "Sables"...

Heureusement des "événements" (tragiques) viennent bientôt combler ce vide poétique...

Une jeune fille qui saute d'une voiture en marche, survit quelques heures, délire et s'éteint... Une gamine croisée dans la solennelle demeure du Docteur Bellamy où vit sa femme sur laquelle "le Bon Docteur" veille jalousement (n'oubliant jamais de fermer la porte de la chambre à clé). La gamine entraperçue qui meurt étranglée dans son lit, dans la masure de ses parents. Son frangin, employé au journal local, qui disparaît...

Un petit air d'éternelle "lutte des classes" qui se fredonne entre les lignes de Georges Simenon...

Et puis, Emile Duffieux, le "gamin journaliste" des Sables (disparu dans un train de nuit mystérieux pour Paris) n'est pas loin de nous rappeler le jeune Georges Sim, de "la Gazette de Liège" qui prend un jour le train pour la Capitale française, "y faire fortune"... en se montrant un bourreau de travail (commençant par aligner des romans de gare insipides)... Moderne Rastignac... Emile Duffieux ne connaîtra pas cette chance, lui !

Le charme de Simenon... Neuf chapitres... Fabuleuse mémoire sensorielle... 100ème pierre d'ouvrage du "romanesque simenonien"... Simenon est immortel.

" Ecrit à Tucson (Arizona) en novembre 1947."
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
Commenter  J’apprécie          202
Maigret est en vacances; sa femme a une appendicite. Il lui rend chaque jour visite à trois heures précises. Et il sait tout aussi précisément ce qu'il met quand dans quelle poche: sa pipe ici, son tabac là, le courier dans celle-ci. Alors comment se fait-il qu'il trouve dans la poche de son veston un message le priant (oui vraiment "priant") de se rendre à la chambre 15? Mme Maigret comprend assez vite, lorsque son mari lui pose insidemment des questions au sujet de la jeune fille du 15, tombée "par accident" de la porte ouverte du neurologue, le très distingué Dr Bellamy, que malgré les démentis de Maigret les vacances de ce derniers sont finies. Ce n'est pas tellement que Maigret voudrait découvrir si cet accident en est bien un, mais l'attitude condescendante de Bellamy, cet habitué de la table de Bridge, l'horripile -- est-ce bien de la condescendance ou plutôt une attitude sportive? Maigret n'aime pas perdre. Mais ici il ne suffit pas de ne pas perdre il faut aussi être rapide car Maigret a peur, peur de quoi? C'est une impression diffuse mais Maigret sent et avec lui le lecteur qu'il pourrait y avoir d'autres "accidents".

Simenon a écrit ici un suspens qu'il est difficle de ne pas lire d'une seule traite.
Commenter  J’apprécie          160
Ne parlons plus de la retraite de Maigret : c'est du passé, un passé enfoui et que Simenon n'est pas près de déterrer. Dans ce volume, notre commissaire, plus vaillant que jamais, passe simplement ses vacances aux Sables-d'Olonne - des vacances dont il rêve depuis l'année précédente ... Mais patatras ! dès leur premier repas à l'hôtel-restaurant où ils sont descendus, les Maigret se retrouvent intoxiqués par un plat de moules. le commissaire s'en sort à bon compte. Sa femme n'a pas cette chance et se paie une formidable crise d'appendicite qui la mène aux urgences de la clinique locale - une clinique privée tenue par des soeurs encore en cornettes - afin d'y être opérée "à chaud." Les premières angoisses passées, Maigret a donc ses vacances pour lui tout seul mais ça ne l'enthousiasme pas. Il a beau rendre scrupuleusement une visite chaque jour à sa femme, le reste du temps, il s'ennuie. Oh ! bien sûr, les Sables sont beaux sous le soleil, le temps est parfait, il y a plein de bistrots un peu partout mais ... Ce ne sont pas tout à fait les vacances dont il rêvait. Quand ils sont ensemble, Maigret et sa femme échangent peu de mots - il arrive même au commissaire de ne proférer que des grognements en faisant "les gros yeux" - mais une présence reste une présence. Avec ses manies de ménagère impeccable, sa discrétion appuyée, sa timidité même, sa compréhension infinie non seulement des impératifs du métier de son époux mais surtout du caractère de celui-ci, Mme Maigret est capable de manquer terriblement à son époux.

Alors, il traîne, il flâne, il boit à droite et à gauche de petits verres d'un vin blanc qu'il n'apprécie pas particulièrement, il fait la lippe, il bougonne ... et il s'en voit bien puni car c'est à cause de toutes ces flâneries et de ces maussaderies en tous genres qu'il met toute une journée à dénicher le mince petit billet qui, par on ne sait quel miracle, a atterri dans l'une de ses poches en même temps que la carte postale que Mme Maigret lui demandait de poster à l'intention de sa soeur. Sur ce billet, une seule phrase : "Par pitié, demandez à voir la malade du 15." Et forcément, quand Maigret retourne le lendemain voir les bonnes soeurs qui, par discrétion, l'appellent "Monsieur 6", du numéro de la chambre de sa femme, on lui apprend que cette malade-là est décédée dans la nuit. Pour tuer dans l'oeuf tous les bruits qui courent déjà, son beau-frère, le Dr Bellamy, a demandé une autopsie mais l'accident ne fait pratiquement aucun doute. Tous deux revenaient d'un concert - la jeune Lili était musicienne - lorsque la portière de la voiture s'est ouverte, laissant la passagère bouler sur une route où elle s'est fait trop de fractures pour survivre.

Mais si l'accident ne fait aucun doute, pourquoi ce billet ? Et quel en est l'auteur ?

Hormis les visites régulières à son épouse alitée, les génuflexions maussades dans les petits bars du coin, une sieste par-ci, une sieste par-là, Maigret, répétons-le, n'a rien à faire. C'est donc avec un naturel bien compréhensible qu'il succombe à la tentation de fouiner un peu partout, à commencer dans la vie du couple Bellamy qui occupe, cela va de soi, l'une des plus belle villas du coin. Chose peu habituelle, le médecin prend même les devants en profitant de la présence de Maigret au bridge journalier qu'il s'accorde avec d'autres notables à l'hôtel tenu par M. Léonard. Imperméable aux mystères du descendant du whist, le commissaire se contente de regarder - regarder les parties de carte est l'une de ses faiblesses, on le constate de roman en roman. Mais, quoique étonné, il suit volontiers Bellamy lorsque ce dernier, la partie terminée, l'invite à lui faire un brin de conduite ...

Tout tourne autour du personnage de ce médecin, à la fois passionné (il aime sa femme, Odette, plus qu'à la folie) et glacial (on le dirait incapable de toute autre émotion). Bellamy a le froid cartésianisme d'un praticien qu'on assure excellent, un caractère qu'on dit entier mais que tout le monde respecte, ses malades n'ont pas à se plaindre de lui, les membres de sa famille non plus au premier regard (n'a-t-il pas pris à sa charge les frais d'entretien de la petite Lily depuis les treize ans de celle-ci ?), tout ceux qui jouissent d'une certaine situation aux Sables le saluent et l'invitent mais ... Une coquille vide : oui, il pourrait se comparer à un magnifique coquillage vide.

... Pourtant, ah ! pourtant ! Maigret prendrait bien le pari que, tout au creux de cet élégant spécimen, se tapit et palpite une vie occulte et déterminée à tout. En tous cas en ce qui concerne Odette. Et il va fouiller, creuser, racler, bien entendu, s'acharnant, tel quelque dentiste délirant, sur une dent suspecte, et ne se laissant évidemment pas impressionner le moins du monde par les connaissances de Bellamy, lequel compte, parmi ses amis et depuis le collège, l'actuel procureur du lieu.

C'est un Maigret au début lent, qui bâille un peu et tâtonne beaucoup. Et puis, le pouls monte, la fièvre éclate, une petite fille est étranglée chez elle, dans sa propre chambre, un journaliste-stagiaire, censé monter à Paris où l'attend un petit poste lui mettrait le pied à l'étrier dans un grand quotidien, ne semble avoir jamais atteint la capitale ... Quant à Mme Bellamy, on la voyait déjà bien peu avant mais maintenant, elle passe tout son temps dans son lit, sous médicaments. Oh ! certes, elle est en vie mais elle n'arrête pas de dormir, dormir, dormir.

Plus que la recherche du criminel - on devine très vite son identité - c'est l'étude de sa personnalité et de tout ce que déclenche celle-ci dans son entourage, proche ou plus éloigné, qui tient la vedette dans "Les Vacances de Maigret." Certains en seront peut-être déçus mais ce serait dommage : c'est un roman un peu dans le goût du "Fou de Bergerac", un roman qui rappelle parfois, toutes proportions gardées, l'ambiance de certains Poirot. Ou, pour le définir encore mieux, un épisode de Columbo. Vous vous rappelez ? Vous savez. Columbo aussi sait. Mais vous prenez un étrange plaisir à tout reprendre de A à Z parce que le coupable parvient, en dépit d'une froideur incroyable, à vous toucher - comme il touche Columbo lui-même. Un peu au moins. Mais du Diable si vous savez pourquoi ... C'est la seule énigme à laquelle ne répondent ni les scénaristes de "Columbo", ni Simenon. ;o)
Commenter  J’apprécie          120
On ne présente plus le commissaire Maigret, personnage principal des romans policiers de Simenon. Cet opus a été écrit en 1948 et Maigret est en vacances aux Sables-d'Olonne. Très rapidement et presque malgré lui, il va se retrouver à enquêter sur la mort d'une jeune fille et le meurtre d'une enfant. Tous les indices le conduise à soupçonner un des notables du coin, le Dr Bellamy.

Ce roman est particulièrement savoureux pour deux raisons. La première est la présence de Mme Maigret, elle est hospitalisée dès le deuxième jour des vacances et cherche malgré tout à éviter de rajouter des soucis à son mari. Il y a des petites incompréhensions entre eux deux et beaucoup d'affection. Oui, je sais, c'est une femme « à l'ancienne », mais je l'aime bien 😊

La deuxième raison de savourer cette enquête est bien sûr la présence du « notable ». Personne mieux que Simenon sait nous rendre le caractère insupportable des notables de Province ! Simenon exagère à plaisir leur suffisance, leur condescendance, leur arrogance, pour mieux les humilier quelques pages plus loin. Il décrit les belles demeures, les domestiques qui écoutent aux portes, les sombres secrets de famille, la mater familias qui veille au grain, c'est toute une époque, une atmosphère très bien rendue par Simenon. Mais en même temps, et par cela même Simenon se différencie d'auteurs récents qui tombent dans la caricature ou le cliché, Simenon sait nous faire percevoir le revers de la médaille, il nous laisse voir derrière les façades, les zones d'ombre de ces notables, leur humanité blessée et ils nous apparaissent alors pathétiques et presque à plaindre.

Bref, quel plaisir de retrouver tout le talent de Simenon et le personnage familier du commissaire Maigret. le roman est très bien écrit, sans aucune vulgarité (c'est reposant) et l'intrigue nous entraîne dans un monde feutré tout en faux-semblant.
Commenter  J’apprécie          80
Comme j'aimerais disposer d'une machine à remonter le temps pour pouvoir passer des vacances telles que celles-là, où (presque) tout semblait simple et joyeux (alors que, de nos jours, tout le monde a son nez collé à son smartphone, même en vacances...)
Pourtant, ce calme et ces joies simples ne plaisent pas trop à Maigret, à qui son bureau manque beaucoup. Il ne faut donc pas beaucoup de temps au commissaire pour se retrouver mêlé à une enquête imprévue.
Homme bourru, pas très communicatif et assez secret, Maigret n'en est pas moins redoutablement intelligent et efficace : sous ses dehors débonnaires, il comprend bien vite les motivations de l'assassin, et finit pas se montrer plus fort que lui.
Commenter  J’apprécie          70
J'aime beaucoup ce retour dans la première moitié du XXème. On retrouve l'ambiance très patriarcale de l'époque, avec un Maigret qui rend visite à sa femme à l'hôpital et un sentiment amoureux très en retenu.
Ce roman a un rythme à la fois lent et reposant en comparaison à certains thrillers modernes à rebondissements. Cela en devient un peu trop addictifs et on est dans une certaine attente, souvent déçue. Il y a parfois tellement de rebondissements que quand il n'y en a plus pendant 50 pages, on finit par s'y ennuyer et on craint que la fin ne soit pas à la hauteur de nos attentes.
Dans ce roman, on a donc un rythme lent, mais qui n'enlève en rien au plaisir de la lecture. On suit un enquêteur expérimenté qui comprend tout, alors que moi lectrice, je n'ai rien vu. Je me suis surprise à relire un passage où Maigret semblait avoir tout compris. Mais, mon (modeste) instinct de lectrice amatrice de policier et thriller en tout genre, n'avait rien vu. Certes, la fin n'est pas une énorme surprise puisqu'on soupçonne tout le monde et personne à la fois. Mais le cheminement de pensée de notre enquêteur nous en apprend sur la méthode de son auteur pour nous perdre.
Comme il s'agit de mon premier Maigret, je n'ai pas encore toutes les ficelles pour suivre cet enquêteur mais je compte bien y remédier. J'ai trouvé ce roman chez mon marchand de journaux où le quotidien le Monde a sorti une collection dédiée à Maigret. Cela m'aura permis de le découvrir et de sauter le pas et d'acheter le premier tome de l'intégrale de Maigret. J'ai de quoi faire, et pas mal d'heures de lecture plaisir à passer !

Lien : https://letempsdelalecture.w..
Commenter  J’apprécie          60
Il fait chaud aux Sables d'Olonne en ce mois d'août, mais pour le commissaire Maigret, pas de siestes, pas de baignades dans l'océan, une mort suspecte et des meurtres à élucider vont venir jouer les troubles fêtes et perturber ses vacances déjà fortement bouleversées en raison de l'hospitalisation en urgence de sa femme souffrant d'une appendicite aiguë.

Georges Simenon fait un récit lent et saccadé de cette nouvelle affaire, faisant raisonner le pas lourd et traînant de notre fin limier qui trimbale sa corpulente carcasse dans les ruelles de cette belle cité balnéaire, engourdie sous le soleil éblouissant et eaigntêtant de l'été. Toutes les formes narratives habituelles de l'écrivain sont réunies avec peut-être un tempo plus lent, chaleur oblige, imprimant parfois un bref ralentissement dans le fonctionnement des petites cellules grises de son héros préféré. L'écriture est limpide et fluide, tout comme les petits ballons de vin blanc sec, consommés plus que de coutume par notre enquêteur fétiche, coup de chaud oblige, dans la moiteur des bistroquets du quartier.
On retrouve, bien entendu, la marque de fabrique du célèbre romancier : les rituels classiques d'une enquête fastidieuse dont le mystère reste entier, une description très précise des évènements et des faits, minutieusement analysés et ordonnés, menant sans coup férir jusqu'à l'assassin, dont l'identité, judicieusement suggérée tout au long du roman, sera finalement révélée, dans un épilogue macabre et époustouflant.
Commenter  J’apprécie          40
Maigret est en vacances aux Sables d'Olonne, mais à peine arrivés, sa femme est hospitalisée pour une crise d'appendicite aiguë. le commissaire, désoeuvré, lui rend visite tous les jours dans une clinique tenue par des nonnes psychorigides qui font office d'infirmières... Simenon prend bien son temps pour planter le décor, et c'est aussi drôle qu'horripilant !
De retour à son hôtel, voilà que Maigret trouve un mot anonyme dans sa poche, le suppliant de visiter la malade numéro 15. Maigret décide d'ignorer cette injonction. Peu de temps après, il apprend par sa femme que la patiente numéro 15, qui était dans le coma suite à un accident d'automobile, est décédée.
A partir de là on va voir Maigret essayer de se fondre dans la vie du village, prenant langue avec les habitués du bistrot, le personnel de l'hôtel... et essayer d'en savoir plus l'air de rien, comme à son habitude. Il se liera en particulier avec le docteur Bellamy, singulier personnage, propriétaire d'une maison cossue et dont les mauvaises langues disent qu'il garde sa femme sous clé quand il sort. Maigret apprend alors que le docteur était aussi le beau-frère de la jeune femme décédée, elle aurait ouvert elle-même la portière pendant qu'il conduisait...
Pendant ce temps, une deuxième jeune fille est retrouvée étranglée dans son lit. C'en est trop pour que le flegme de notre Maigret en goguette ne s'échauffe pas un peu. le commissaire étant peu à l'aise dans ses habits de vacancier, il se présente au commissariat local, se chargeant d'une enquête qu'il mènera en off, dans un décor de bord de mer où le tréfonds de certaines âmes n'en est pas moins obscur...
Un très bon cru, habilement mené et toujours aussi bien écrit.
Commenter  J’apprécie          20
Un homme « normal » en vacances, ça se repose, Maigret, non. Jamais en vacances, celui-là ! Il suffit qu'il visite son épouse alitée dans une clinique pour qu'il sente l'anormal, pour qu'il piste, pour qu'il cherche, pour qu'il découvre une vérité cachée.
Sa confrontation avec un tueur psychopathe est bien dans la veine de Simenon : Maigret interroge, l'air de rien, patelin. Son adversaire feint d'être sûr de lui, se dérobe, joue les notables, plaide la maladie, la folie d'une autre. Serré de près, il tuera encore, pour se protéger, au grand dam du commissaire qui n'a pas vu venir le coup et laissera une enfant se faire tordre le coup. Une enfant de pauvre, une qui n'avait rien demandé mais qui a eu la malchance de voir. le notable se décomposera en finale, nouveau jouet malade entre les mains d'un Maigret même pas haineux. Très belle scène entre un juge d'instruction ami du psychopathe, une amitié de classe, un juge qui défend son camarade d'extraction bourgeoise, et un Maigret compréhensif mais impitoyable.
La version télé, starring Jean Richard, a été tournée à Saint-Martin de Ré. Une toute petite ville dans laquelle j'ai traîné longtemps mes guêtres, prenant un café à l'hôtel des Colonnes comme lui, me demandant qui possédait cette belle demeure bourgeoise flanquée de canons à son huis, sise sur le port. La demeure du monstre.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (278) Voir plus



Quiz Voir plus

Le commissaire Maigret

Quel est le prénom du commissaire Maigret ?

Hercule
Édouard
Jules
Nestor

12 questions
278 lecteurs ont répondu
Thème : Georges SimenonCréer un quiz sur ce livre

{* *}