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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman s'ouvre sur un décor typique de Simenon : une ville portuaire sous la pluie fine d'hiver.
Cette ville, c'est La Rochelle, et un tueur de femmes y sévit.

Ce tueur c'est Monsieur Labbé, chapelier, on le sait dès le début du récit.

"Les fantômes du chapelier", n'est pas un roman policier, l'intérêt n'est pas de découvrir qui est l'assassin, ni comment on va le confondre. Dans ce roman dur, Simenon s'attache encore une fois à dépeindre une atmosphère, des personnages, un personnage en particulier : Labbé le chapelier étrangleur.


Le chapelier a un voisin, le tailleur Kachoudas, un arménien timide et effacé, qui plus que tout veut la tranquillité. Or, Kachoudas, sait que son voisin est l'assassin, Labbé ne l'ignore pas et, joue au chat et à la souris avec le petit tailleur…

Si vous n'avez pas vu l'excellente adaptation de Claude Chabrol avec Serrault et Aznavour (film que je vous recommande chaudement) vous ne connaissez pas tous les tenants et aboutissants du roman, ni son dénouement, je n'en dévoilerai pas davantage.

Sachez que ce roman "américain" de Simenon (il fut écrit en Arizona en 1948) est une vraie réussite, avec des personnages, Labbé en tête, forts et très bien dépeints.

Une lecture hautement recommandable !
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La Rochelle quelques années après la seconde guerre mondiale. Les notables se retrouvent pour jouer au bridge au Café des Colonnes. Et pour évoquer les meurtres de vieilles dames qui ont eu lieu dans les rues de leur ville ces derniers jours. C'est le meurtrier – le chapelier, un habitué des Colonnes – qui nous raconte l'histoire. Il ne tue pas par hasard, nous dit-il, mais nous ne saurons qu'à la fin de ce récit-confession ce qui le pousse à commettre ces meurtres.

Le roman sent la naphtaline, l'arsenic et les vieilles dentelles, l'humour de Frank Capra en moins. Ici le ton est plutôt au désespoir, à la sombre mélancolie. Ce ne fut pas pour moi une lecture bouleversante et j'ai trouvé que les personnages secondaires étaient (volontairement, je n'en doute pas) traités comme de vagues silhouettes. Mais le côté obsessionnel du chapelier et l'omniprésence de ce qui semble être pour lui une sorte d'ombre, le tailleur Kachoudas, m'ont finalement fait aimer ce drôle de polar.
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Premier livre que je lis de George Simeon, et je dois reconnaître que j'ai apprécié l'histoire.
Ce roman a été écrit en 1948. La simplicité est de mise et cette simplicité est d'une efficacité totale. Ni fioriture, ni style directif, ni style cru. Les mots sont bien pesés et emboîtes comme un puzzle. Une narration qui va à l'angoisse. L'histoire se fait en lenteur, mais les pages se tournent à une vitesse folle à la lecture. Plus lent que Steeman, plus simple que Christie et plus posé qu'Exbrayat.

Une véritable médiation en marchant comme le fond deux des protagonistes sous des ruelles emplies de brouillard. Une histoire qui se lit comme du petit lait. Claquemuré chez soi, car dehors, il n'est guère prudent de s'y aventurer. Une petite pointe de malaise qui grandit, qui grandi et grandi encore entre les pages.
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Un autre coup de coeur en ce début d'année! Cette fois pour un "vieux" roman, de 1948, signé Georges Simenon.

Nous sommes à La Rochelle le 3 Décembre, et depuis le 13 novembre il pleut et des femmes meurent. N'imaginez pas une enquête à la Sherlock Holmes, même si le temps pourrait nous faire penser à Londres, à son brouillard, voire même à Jack The Ripper!
Dès les premières pages, le doute est levé : M. Labbé , chapelier de son état, est l'assassin. Ses journées sont minutées et ses quelques déplacements à l'extérieur du magasin rue du Minage se font à heures fixes. En fin de journée il va au bar des Colonnes boire son picon bière et s'asseoir à la table des habitués alors que son voisin le tailleur M. Kachoudas, s'installe juste derrière lui. Très vite, il partage les dernières nouvelles avec le médecin, le sénateur, ... non loin du jeune journaliste qui rédige ses articles sur le tueur en série au coin d'une table, et il regagne bientôt sa maison-échoppe, car Mathilde, son épouse malade, a besoin de lui.
Pourquoi est-ce si bien alors qu'il n'y a pas vraiment d'enquête? Parce que Simenon dresse le portrait d'un homme qui a tué parce qu'il était convaincu de ne pas avoir d'autres solutions. Kachoudas, lui, a compris, il sait.
Parce que l'atmosphère pesante, rigide, superficielle de cette petite société est génialement rendue par l'auteur.
J'ai hâte de voir l'adaptation de Claude Chabrol avec Michel Serrault et Charles Aznavour!
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Nouvelle lecture signée Simenon, mais sans le commissaire Maigret
Je me plonge avec délice dans la ville de la Rochelle (ou Concarneau ?) d'après-guerre. La reconstitution géographique et sociologique est parfaite, comme un décor de cinéma avec des figurants très crédibles.
L'époque hante les pages de ce roman pourtant comme hors du temps, avec ce chapelier fier et solitaire, ce petit tailleur arménien peureux et timide…
Vous me direz peut-être, le temps décrit par Simenon est sa propre temporalité, son espace contemporain. Je vous répondrais alors qu'il possède l'art de décrire un environnement romanesque de façon tellement puissante qu'on a le sentiment de s'immerger dans une reconstitution fidèle avec une gourmande délectation. Claude Chabrol qui en a fait un merveilleux film avec Michel Serrault avait compris cela. Au passage, mais cela n'engage que moi, les meilleurs films sont souvent des adaptations de grands romans…
Ce fameux chapelier, Léon Labbé, a ses habitudes au bar des Colonnes où il joue et converse avec ses amis de la bourgeoisie établie, sous le regard attentif de Kachoudas, le tailleur timide et réservé exclu de la secte bienpensante.
Le sujet de conversation principal tourne autour de la mort de plusieurs femmes, victimes semble-t-il d'un tueur en série qui étrangle ses victimes. Celui-ci agit à la tombée de la nuit, dans ce moment propice où le jour laisse la place à la nuit… Kachoudas sait des choses qu'il craint de révéler. L'intrigue se noue pour ne plus nous lâcher avant le dénouement.
Simenon semble avoir beaucoup travaillé sur ses personnages autant que sur l'intrigue. Ce qui relève de l'enquête est pauvre, mais ce qui a trait avec la psychologie de l'ensemble des acteurs est diablement bien ficelé. Les cas de conscience évoqués le sont de magistrale manière et dans un style légèrement daté, comme un peu fané, mais envahissant comme une photo sépia qui a gommé les imperfections pour ne laisser que la beauté ultime.
On déborde du cadre limité des enquêtes de Maigret pour entrer dans du romanesque de haut vol.
C'est une belle et grande surprise pour le néophyte que j'étais concernant l'univers de Georges Simenon.

Michelangelo 2019

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Enième « romans durs » de Simenon, je rajoute Les fantômes du chapelier à mes lectures. J'y vais serein car je suis sûr d'y trouver à peu près tout en moins de 200 pages. le style déjà, épuré, simple, juste qui dit tout sans forcer. Puis les histoires, toujours plus globales que ce que laisse penser ces courts romans.

Les fantômes du chapelier, c'est une histoire assez étrange de mon point de vue. On suit un personnage sans trop savoir ce qu'il est vraiment. Un petit goût de polar psychologique. Simenon laisse longtemps planer le doute, joue avec nous comme avec ses personnages. Il ne se passe pas grand chose dans ce roman et pourtant, on est happé dans cet univers qui flirte le noir. L'humanité, encore une fois, se dégage de ses personnages et c'est toujours jouissif de ne pas être pris pour un lecteur idiot par un auteur qui n'explique pas tout, par le menu, avec forces détails pour être sûr qu'on ait bien compris.

Les fantômes du chapelier n'est peut-être pas le roman de Simenon que je vais mettre en tête de mes préférences mais il y a un petit quelque chose dans le fatalisme, dans la psychologie qui le rend très intéressant. de toutes façons, lire un Simenon, c'est déjà gage d'un bon moment. Je me rappelle juste Strip-tease qui m'avait laissé de marbre mais je pense que les circonstances, le fait de le lire en voyage, de façon très fragmenté, n'a pas aidé. J'ai même envie de le relire pour corriger cet avis que je sais faussé.
Lien : http://livrepoche.fr/les-fan..
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Quel drôle de roman. du moins en comparaison des polars et romans noirs que je fréquente habituellement.
Mon premier Simenon et une excellente expérience. Une ambiance désuète et pesante finement rendue sous couvert de brume.
Une sombre histoire de petite ville où une vie plongée dans la tristesse d'une routine et d'usure s'arrête dans le déraillement.
Une lecture rapide contrastant avec une narration étrangement visuelle et lente.
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La Rochelle, meurtres en série.

Tout le monde ne parle que de cela. Et tout le monde à peur.
5 femmes sont mortes, victimes d'un tueur… qui signe ses crime par des lettres anonymes dans la gazette locale.

Mr Labbé est chapelier, commerçant respecté de la ville, connu de tout le monde depuis tant d'années.
Un peu le contraire de son voisin, Mr Kachoudas, niveau prestige. Honnête travailleur, mais d'origine bien plus modeste.
Or, ce dernier devine certaines choses sur Mr Labbé.
Serait-il lié aux meurtres ? Et à qui pourrait-il en parler, qui pourrait le croire ?

Un des romans les plus connus de Simenon, surtout grâce à son adaptation cinéma.
Mais pas mon préféré, parce qu'on a pas d'énigme à résoudre.

Les évènements se déroulent sous nos yeux, insipides, et les quelques rebondissement ne m'ont pas transmis beaucoup d'émotions.
Reste le style d'écriture de l'auteur, qui fait que l'ensemble n'est pas foncièrement mauvais.
(plus d'avis sur PP)
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A La Rochelle, le petit tailleur arménien Kachoudas suit son voisin un notable de la ville, chapelier de son état, parce qu'il sait qu'il est l'auteur des cinq meurtres perpétrés contre des vieilles dames. Pourquoi le suit-il sans le dénoncer, que cherche-t-il, le sait-il lui-même ? M. Labbé est sûr de lui, il appartient aux gens qui comptent, il méprise son voisin et ses meurtres obéissent à une logique : il est parfaitement rationnel et sain d'esprit pense-t-il jusqu'au jour où il perd pied et sombre dans la folie en raison de deux événements.
Cette description de la pesanteur d'une ville de province et de l'antagonisme de classes sociales a fait la joie de Chabrol qui en a fait un très beau film mais qu'il ne situe pas à La Rochelle. En effet, j'ai eu peine à reconnaître dans cette atmosphère étouffante la splendeur, la luminosité et l'ouverture d'une ville que j'aime beaucoup et qui a, je trouve, un charme fou.
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