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3,33

sur 120 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
En octobre 1945 Simenon s'installe sur le Nouveau Continent. Son oeuvre a précédé peu à peu sa venue, a pris renommée et s'est commercialisée; elle a désormais du succès, suscite de plus grands espoirs encore. Simenon, entres autres raisons, se veut à pied d’œuvre à New-York, Maigret à ses côtés ...

Maigret, ombre de papier à la traîne de Simenon, débarque lui aussi à New-York 6 mois plus tard, le temps de clore le manuscrit. Le commissaire, en silhouette de caractères d'imprimerie agglomérés, suit les traces de son alter ego de chair et d'os. Le début du roman est nourri des premières impressions de Simenon au contact de la Grosse Pomme. Maigret n'est que l'écho presque lointain des sensations de l'auteur. Il masque à peine Simenon en reporter enthousiaste, sous le choc de la nouveauté, frissonnant sous les promesses de ce continent qui s'ouvre à lui. Les premières pages foisonnent des clichés habituels: le pont du paquebot submergé de passagers en attente de fin de courte quarantaine, le premier pas sur le sol américain, la verticalité de la ville qui attend dans les brumes, la Statue de la Liberté en promesse de tous les rêves ... Tout cela fait très carte postale. Personne pour s'en plaindre en 1947, la mégapole est loin, si loin, à dix jours de voyage en bateau; tandis qu'en 2019, l'éloignement ne joue presque plus, NYC n'est plus qu'à un coup de pichenette d'avion.


Simenon clôt son manuscrit en 1946 à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson (Québec). Maigret repart en métropole pour retrouver Mme, cultiver son jardin de retraité ... en se posant la question de savoir ce qu'il est allé faire à New-York. Simenon, semble t'il dans le même état d'esprit, est presque envieux du retour aux sources qu'il offre à son héros. A l'enthousiasme premier succède la nostalgie du Vieux Monde qu'il a quitté, les demi-teintes d'un monde d'Outre-Atlantique qu'il ne comprend pas vraiment....


"Maigret à New-York" n'a pas, à mon sens, la force que j'ai pu rencontrer dans d'autres épisodes. Il y manque Paris, la Rochelle ou Cannes; les petits blancs secs et la mousse sur la bière; la pluie sur le pavé luisant et le gel à pierre fendre; le jambon beurre et les tranches fines de saucisson; les petits quartiers aux ruelles étroites et sinueuses, les lumières chiches au fond d'arrière-cours sombres, les visages aux aguets derrière les vitres. L'exotisme d'une autre destination de ne m'a rien apporté, j'y ai perdu mes marques. Le chewing-gum, les drugstores, le coca-cola, le whisky, les hot-dogs, ce rendu de monnaie que Simenon/Maigret ne maîtrise pas n'y ont rien fait.


L'histoire contée n'est qu'accessoire quand le principal du propos est, semble t'il, de disséquer à grands traits une mégapole. Elle ne me semble que prétexte à placer un homme face à son immensité, aux diversités de tous ordres qui l'habitent, aux contradictions qui la guettent...? Et cet homme n'est pas Maigret mais Simenon. Le commissaire et l'intrigue s'effacent au second plan, l'auteur prend le devant de scène, il raconte sa vision de New-York. La ville devient omniprésente, bouche l'horizon, efface les hommes et leurs destins, Maigret n'est venu que pour effleurer le destin de quelques uns.


L'intrigue nous montre, entre autres:

_un self made man qui, venu du ruisseau, se hisse vers son premier million et ceux qui suivront, fier de son succès, du mérite qu'on lui attribue. Qui ici pour lui reprocher son caractère distant et hautain ? Cet homme renvoie New-York en miroir: on entrevoit à travers lui les gratte-ciels aussi hauts que les fortunes qui les habitent.

_Le lecteur sillonne à pied ou en taxi le quartier italien, le Bronx, Harlem et Broadway. Des paillettes à la misère des taudis, du New-York des blancs à celui des noirs, des hôtels de grand luxe aux petits restos perdus qui sentent si bon la France.

_un détective privé désabusé, désenchanté, presque sorti d'un polar noir américain, accroché à la ligue des alcooliques anonymes comme à une bouée, abonné jusqu'à la tristesse noire aux alcools forts et blancs.

_des gangsters à l'affût,, mitraillettes sous l'imper, au coin d'une rue et d'une avenue; des journalistes harceleurs, des photographes aux flashs qui crépitent comme des flambeaux; des Mac et des O' quelque chose devant certains patronymes; des reflets d'Italie du Sud ou de France derrière certaines vitrines.

On y parle de la libre entreprise, de ces juke-boxes qui vont, sous peu, pulluler dans les cafés français, des difficultés que rencontre Maigret à essayer son anglais incertain aux réalités linguistiques locales.


Toujours est-il que Maigret, difficilement immergé en terre inconnue, retrouvera son chemin, ses méthodes au feeling, loin de celles procédurales et pragmatiques de ses collègues US, pour dénouer l'écheveau serré d'une intrigue familiale à laquelle se mêlera le gangstérisme.
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Maigret résout "à distance" une affaire vielle de plusieurs années...
Rien de très original dans ce roman... A l'exception d'un détail (il faut le noter car c'est rare), Maigret trouve à New York plus fort que lui en ivrognerie.
Trop forts ces américains!
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encore une fois, je n'ai pas réussi à m'intéresser à cette histoire, c'est trop lent trop vague et je n'arrive jamais à savoir comment il débrouille son enquête, il n'y a aucun suspense, pas de rythme la solution arrive et rien.
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