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3,33

sur 120 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre particulier dans la chronologie des Maigret, puisqu'il est loin d'être dans les derniers écrits par Simenon... mais qu'il nous présente un Maigret à la retraite, que l'on vient chercher évidemment pour résoudre un mystère, et que l'on emmène à l'autre bout du monde.

Une bonne partie de l'intérêt de cette aventure est la confrontation entre le célèbre commissaire français et la vie new-yorkaise même si, de façon assez invraisemblable, il arrive à s'y recréer certaines de ses habitudes parisiennes. On arrive aussi, malgré la retraite et leur absence, à voir évoquer les anciens inspecteurs Janvier ou Torrance.
Simenon, même avec un Maigret hors de ses bases, garde donc les anciens réflexes, et sa méthode de déduction reste la même, bien détaillée ici dans sa façon de se confondre avec les protagonistes de l'intrigue pour réellement comprendre leurs motivations.

Le dénouement est riche en rebondissements et assez original, avec un Maigret à qui son statut de retraité et son éloignement de la France permet certaines libertés.
Le livre reste donc bien fidèle à la mythologie du personnage et dépeint une Amérique à travers les yeux d'un Simenon résolument européen !
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On peut ne pas aimer Maigret. On peut même le décrier largement. On peut dire aussi qu'il est passé de mode. Je synthétise ainsi des propos que j'ai entendu ici ou là dans des émissions littéraires. Maigret ? Plus personne n'y pense, voyons ! Pourtant, il est bien là, inconsciemment, quand des cinéastes veulent montrer que le 36, quai des orfèvres, ce n'est pas cela – et je ne pense pas qu'ils fassent référence à Navarro ou Julie Lescault. le modèle du policier actuel au cinéma est un cliché tenace montrant un flic alcoolique, violent, pour ne pas dire ripoux et drogué, dont la vie privée est un fiasco. Et si je parle cinéma et télévision, c'est parce qu'un nouveau modèle de flic en littérature a bien du mal à percer dans les lettres françaises, et ce n'est pas faute d'auteurs talentueux.
Aussi, je le dis, j'aime Maigret, j'aime relire ses enquêtes, qui ne parlaient encore ni d'experts, ni de profiler, ni de tueurs en série. Bien sûr, Simenon a parfois utilisé des procédés tirés par les cheveux pour emmener son commissaire hors des sentiers battus. Qu'importent les procédures, tant qu'on a l'ivresse littéraire, et je préfère lire ses enquêtes hors normes à trois pages d'autopsie dans un thriller.
Maigret n'est plus commissaire dans ce roman, il est à la retraite, après trente ans de bons et loyaux services. S'il se rend à New York, c'est pour aider un jeune homme angoissé à l'idée qu'il puisse arriver malheur à son père tant aimé. Il se rend aux Etats-Unis par bateau, comme un immigrant qui cherche la terre promise, et ce n'est pas ce qu'il y trouvera.
Ne pas se fier aux apparences semble un des mots d'ordre. Etre attentif à ce qui est dit, à ce qui ne l'est pas, au langage du corps et surtout, au regard, qui révèle ce qui n'aurait pas dû être dit. Dans un pays qui n'est pas le sien, sans réel pouvoir d'enquêteur, Maigret va, du coeur de Nex York flamboyant aux bas-fonds de Harlem, à la recherche de ce qui était caché. Son enquête le mènera bien plus loin qu'il ne le pensait, ou plus près, cela dépend de quel point de vue on se situe. Comme toujours chez Simenon, le crime fait irruption dans des existences ordinaires, et les conséquences sont terribles. La lâcheté et la bassesse ont rarement des limites, en France ou aux Etats-Unis – Maigret à New York, ou un modèle du genre pour l'analyse de la bourgeoise provinciale étriquée, mais aussi de la grandeur des petites gens qui gardent leur dignité, même dans la pauvreté la plus sordide.
Si vous ne connaissez pas Maigret, n'hésitez plus !
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Le commissaire Maigret, en retraite, accompagne un jeune héritier à New York où, pense-t-il, son père, un homme d'affaires, est en danger. Mais à la sortie du paquebot, le jeune homme disparait. Et le commissaire constate que le père, ainsi que son secrétaire, ne s'affolent pas vraiment de cette disparition. Voilà de quoi titiller la curiosité du policier. Car il s'aperçoit très vite que personne ne lui dit la vérité. Mais il se retrouve dans un terrain qui lui est totalement inconnu… Sans oublier le problème de la langue qui lui pose problème. Les policiers locaux l'écoutent mais ne semblent pas vouloir coopérer. Enfin, rien n'est moins sûr.
Mais le commissaire à la pipe a un atout : il peut fouiller sur le passé de l'homme d'affaires : celui-ci, avant de tenter de percer dans le monde du music-hall américain (et encore avant de se lancer dans les affaires, donc), a vécu quelques années en France. Il avait même un compère, rentré depuis longtemps en métropole.
Pourtant, « Maigret à New York » est loin d'être un grand cru. Hors de son milieu habituel, le commissaire perd de sa crédibilité. Bien sûr, Georges Simenon joue de la dichotomie entre les milieux aisés que Maigret est obligé de côtoyer, et les quartiers d'immigrants et le Greenwich Village où l'amèneront son enquête et leurs atmosphères que le policier français affectionne.
Quant à la résolution finale, dévoilée dans une chambre d'hôtel en plein milieu de la nuit, elle fait plus penser à un (mauvais) Agatha Christie qu'autre chose. D'autant plus qu'elle est peu crédible.
Tout l'essence des Maigret vient des milieux populaires, louches et équivoques que Simenon se plait à décrire. Sans être déplaisant, ce roman me laisse un sentiment mitigé.
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un bon Maigret où les descriptions des rues de New-York reflètent bien l'atmosphère de l'époque.
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Un bon Maigret qui ouvre la période américaine de Simenon. Maigret est égal à lui-même, mais l'atmosphère est totalement renouvelée. Nous voilà à New York, au milieu du 20ème siècle. Broadway, le Bronx, les premiers palaces et les hôtels plus simples. C'est un New York qui n'existe plus, mais qui a existé et marqué littérature et cinéma.
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Une bonne surprise.

Si on ne retrouve pas le style habituel d'un Maigret trainant son pas lourd au quai des orfèvres, on découvre un Maigret en retraite, un peu grognon, car il n'est pas dans son élément, et qu'il ne peut pas s'appuyer sur son réseau habituel.
Heureusement, même à New-York, il y a de la bière !
Et son flair va encore faire des ravages !
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Bien que tranquillement retraité, Maigret ne résiste pas à l'appel d'un jeune homme qui lui demande d'enquêter sur son père. Cette enquête l'amène à New-York, où la ville sera en elle-même un sujet d'enquête pour notre commissaire si attaché à sa chère France.
Un très bon roman où le dépaysement du commissaire nous permet de découvrir chez lui une certaine fragilité touchante, même si il reste quand-même le plus fort des limiers!
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Dans ce Maigret "à New York", Simenon dévoile quelques traits marquants de son commissaire qui marque bien ma lecture :
- "Je nage lieutenant...
Sans doute nageons-nous tous les deux. Seulement, vous, vous luttez contre le flot, vous prétendez aller dans une direction déterminée, alors que je me laisse aller avec le courant en me raccrochant par-ci par-là à une branche qui passe"
==>Voilà on est prévenu, ça avance pas vite un Maigret , même à New-York ! Ce n'est pas parce qu'il débarque dans la ville qui ne dort jamais qu'il va se mettre à aller plus vite ...
- "En transe" ou "dans le bain", c'était en tout cas un état que les collaborateurs de Maigret voyaient avec soulagement. ...
Ils ne sont pas les seuls, les collègues du commissaire à espérer voir enfin la fin arriver !
Bon , l'avantage d'un Maigret, c'est que cela se lit vite quand on a besoin pour valider un item d'un challenge Babelio !!!
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J'ai tant regardé les épisodes de Maigret à la télévision, avec un Bruno Crémer fabuleux de justesse, avec une présence tant dans la posture que dans la voix, et puis cet univers génial des années 50-60 reconstitué quasi parfaitement.

Alors, de la pile de polar, j'ai sorti MAIGRET A NEW-YORK, un roman de 1947,dans une édition de 1972 (livre cadeau offert par Total à l'époque avec un plein d'essence !). Georges SIMENON nous accompagne avec son commissaire en retraite depuis quelques mois (découverte, je le croyais intemporel et toujours d'active) entrant dans le port sur un bateau, jeté tout de suite dans l'aventure américaine. Des méchants, des gentils, plutôt des faux gentils, des policiers amateurs de whisky alors que Maigret continue à la bière, avec ses bribes de mots anglais "appris au lycée et oubliés depuis". Il poursuit des fantômes, cherche la mère, la femme, le fils, l'autre fils. Il découvre les prémices de la mafia locale, mas finalement il reste lui-même, dans son manteau et avec sa pipe.

Au final, il résout l'énigme multiple, avec un téléphone d'époque, omet la vérité avec un sourire tranquille.



Intéressant de voir ici cet homme si habitué à ses routines, ses collègues, son manteau et son tabac, sa femme, son Paris ou parfois à la rigueur la province, il est ailleurs mais toujours fidèle à ses principes. Simenon nous emmène dans une ville américaine, à une époque lointaine, avec d'autres repères. Etonnant. Divertissant.
Lien : http://www.nylonvolupte.com/..
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Simenon tire une fois de plus Maigret de sa retraite de Meung-sur-Loire pour l'envoyer à New York, suite à la visite d'un jeune homme qui s'inquiète pour son père, un richissime homme d'affaires. Ce qui pourrait n'être qu'une banale aventure exotique se révèle vite une véritable enquête de terrain « à la Maigret » dans une ville étrangère. L'ex-commissaire bénéficie certes de l'aide d'un de ses collègues du FBI mais, surtout, il s'imprègne de New-York, de la 5ème avenue au Bronx, traverse Harlem, monte les étages, frappe aux portes, pose des questions, fréquente quelques bars… tout cela dans un anglais approximatif. Sa patience et sa ténacité finiront par payer et le mystère - une histoire de jalousie et de chantage, de faits cachés remontant à la surface - sera résolu, un peu trop facilement peut-être. Les dernières pages – l'interrogatoire téléphonique en règle à 5 000 km de distance d'un témoin capital, responsable plus que coupable – sont d'ailleurs peu crédibles. C'est certainement la faiblesse de Maigret à New York, qui reste avant tout un bon roman d'atmosphère.

Maigret se demande en effet ce qu'il est venu faire à New York, une ville qu'il semble rejeter dès son arrivée - « Il pleuvait. On roulait dans un quartier sale où les maisons étaient laides à en donner la nausée. Etait-ce cela New York ? » - et dans un pays qu'il n'est pas certain de sentir. D'où un séjour de découverte (presque d'initiation), qui le confrontera à la modernité des jukebox, aux limites de l'action de la police face à la question des libertés, à la mafia sicilienne et à la difficulté de recueillir des témoignages dans des immeubles où il n'y a pas de concierge. Il en résulte une impression de lenteur et de lourdeur, avec un Maigret confronté à un monde qu'il peine à comprendre et qui, finalement l'agace profondément.

Lien : http://www.polarsurbains.com..
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