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sur 120 notes
Une enquête du commissaire Maigret qui m'a quelque peu décontenancée, vu qu'elle ne cadrait pas bien avec les romans que j'avais lus, plus sombres, beaucoup plus tristes, voire plus sordides : le Pendu de Saint-Pholien, le Chien jaune, le Corps sans tête. Sans compter les épisodes de la série avec Jean Richard des années 70-80 - c'est étonnant comme je fais appel régulièrement ces temps-ci aux références des feuilletons de ma jeunesse. Je me souviens donc également de l'épisode du Fou de Bergerac, que j'avais trouvé à l'époque assez lugubre et qui m'avait quelque peu traumatisée. Et dire que la génération de mes parents trouvait que les animes japonais étaient violents, alors qu'on tremblait de peur devant L'Île aux Trente cercueils !


Mais passons. Ici, bien que le roman date de 1947, Maigret est bizarrement à la retraite, mais on sait qu'Agatha Christie a elle aussi effectué des voyages temporels avec Hercule Poirot. Il est surtout confronté à une histoire qui semble d'emblée très étrange : un jeune homme s'inquiète sérieusement pour la sécurité de son père qui vit à New York, et sitôt après l'avoir embarqué dans un voyage pour l'Amérique, il disparaît à l'arrivée au port. L'intérêt de l'enquête, au-delà d'un sentiment bizarre qui atteint aussi bien Maigret que les lecteurs, va vite se porter sur la découverte de New York et de la culture américaine. Ceci bien que, comme l'a fait judicieusement remarquer Meps dans sa critique, l'ancien commissaire retrouve très rapidement ses marques, qui ressemblent à celles de sa vie en France. Et on le verra s'agacer régulièrement devant les manières du capitaine O'Brien, dont l'ironie et sa façon de toujours introduire des sous-entendus dans la conversation ne sont pas toujours au goût de Maigret, d'ailleurs pas souvent de très bonne humeur.


Quant à l'enquête, qui porte maintenant sur la disparition du jeune homme susmentionné, elle conserve un bon moment son caractère étrange ; on va vite comprendre que tout est lié à une histoire qui remonte à loin, sans très bien saisir ce qui cloche. Et puis les choses vont s'éclaircir, un peu, pas beaucoup, pour qu'enfin Maigret comprenne d'un coup d'un seul, ce qui n'est pas forcément très crédible, comment toutes les pièces du puzzle se mettent en place. Tout ça est censé provoquer de l'empathie pour un des personnages qui a tout de même pas mal de choses sur la conscience et un mobile assez affligeant, ce dont je ne vois pas du tout l'intérêt, sinon que Maigret lui accorde sa sympathie. J'avais vu Maigret empreint d'empathie pour des criminels, ou pour d'autres personnages, et on comprenait la raison cette empathie ; mais là, on se demande bien quel mouche le pique.


Il m'a semblé que c'était la vision d'une New York soit riche, clinquante, voire artificielle, soit déshéritée et crasseuse, qui avait amené Simenon à écrire ce roman. Et on sent comme son ombre derrière un Maigret désabusé qui se fiche d'embrasser du regard la ville et de profiter de son pittoresque lorsqu'il débarque...
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Maigret à New-York ? dites moi que je rêve!! Et bien pas du tout. Convaincu par le jeune Jean Maura que son père, un riche homme d'affaires new-yorkais, est menacé , Maigret prend le bateau , débarque à New-York, découvre une ville qui lui déplait fortement au premier abord et surtout perd la trace de Jean. Mal accueilli par le père, il se ressource auprès du capitaine O'Reilly une vieille connaissance
.
A mille lieues du quai des Orfèvres, Maigret ne comprend pas ce qu'il est venu faire là . D'heure en heure, de découverte en découverte, la ville qu'il arpente est enfin un endroit où il se reconnait .. Son voyage sera t'il utile? Little John retrouvera t'il la vie paisible à laquelle il aspire?
Maigret finira par rentrer à Paris bien content de retrouver Meung sur Loire , Madame Maigret et sa maison avec dans l'idée qu'on est sacrément bien chez soi.
Publié en 1946, ce court roman m'a beaucoup plu. Maigret évolue dans un milieu qui ne lui est pas familier , il s'adapte vite et bien et une fois de plus solutionne le problème selon sa propre conviction .

Un petit conseil: ne lisez pas l' exécrable 4è de couverture.
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Livre particulier dans la chronologie des Maigret, puisqu'il est loin d'être dans les derniers écrits par Simenon... mais qu'il nous présente un Maigret à la retraite, que l'on vient chercher évidemment pour résoudre un mystère, et que l'on emmène à l'autre bout du monde.

Une bonne partie de l'intérêt de cette aventure est la confrontation entre le célèbre commissaire français et la vie new-yorkaise même si, de façon assez invraisemblable, il arrive à s'y recréer certaines de ses habitudes parisiennes. On arrive aussi, malgré la retraite et leur absence, à voir évoquer les anciens inspecteurs Janvier ou Torrance.
Simenon, même avec un Maigret hors de ses bases, garde donc les anciens réflexes, et sa méthode de déduction reste la même, bien détaillée ici dans sa façon de se confondre avec les protagonistes de l'intrigue pour réellement comprendre leurs motivations.

Le dénouement est riche en rebondissements et assez original, avec un Maigret à qui son statut de retraité et son éloignement de la France permet certaines libertés.
Le livre reste donc bien fidèle à la mythologie du personnage et dépeint une Amérique à travers les yeux d'un Simenon résolument européen !
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En octobre 1945 Simenon s'installe sur le Nouveau Continent. Son oeuvre a précédé peu à peu sa venue, a pris renommée et s'est commercialisée; elle a désormais du succès, suscite de plus grands espoirs encore. Simenon, entres autres raisons, se veut à pied d’œuvre à New-York, Maigret à ses côtés ...

Maigret, ombre de papier à la traîne de Simenon, débarque lui aussi à New-York 6 mois plus tard, le temps de clore le manuscrit. Le commissaire, en silhouette de caractères d'imprimerie agglomérés, suit les traces de son alter ego de chair et d'os. Le début du roman est nourri des premières impressions de Simenon au contact de la Grosse Pomme. Maigret n'est que l'écho presque lointain des sensations de l'auteur. Il masque à peine Simenon en reporter enthousiaste, sous le choc de la nouveauté, frissonnant sous les promesses de ce continent qui s'ouvre à lui. Les premières pages foisonnent des clichés habituels: le pont du paquebot submergé de passagers en attente de fin de courte quarantaine, le premier pas sur le sol américain, la verticalité de la ville qui attend dans les brumes, la Statue de la Liberté en promesse de tous les rêves ... Tout cela fait très carte postale. Personne pour s'en plaindre en 1947, la mégapole est loin, si loin, à dix jours de voyage en bateau; tandis qu'en 2019, l'éloignement ne joue presque plus, NYC n'est plus qu'à un coup de pichenette d'avion.


Simenon clôt son manuscrit en 1946 à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson (Québec). Maigret repart en métropole pour retrouver Mme, cultiver son jardin de retraité ... en se posant la question de savoir ce qu'il est allé faire à New-York. Simenon, semble t'il dans le même état d'esprit, est presque envieux du retour aux sources qu'il offre à son héros. A l'enthousiasme premier succède la nostalgie du Vieux Monde qu'il a quitté, les demi-teintes d'un monde d'Outre-Atlantique qu'il ne comprend pas vraiment....


"Maigret à New-York" n'a pas, à mon sens, la force que j'ai pu rencontrer dans d'autres épisodes. Il y manque Paris, la Rochelle ou Cannes; les petits blancs secs et la mousse sur la bière; la pluie sur le pavé luisant et le gel à pierre fendre; le jambon beurre et les tranches fines de saucisson; les petits quartiers aux ruelles étroites et sinueuses, les lumières chiches au fond d'arrière-cours sombres, les visages aux aguets derrière les vitres. L'exotisme d'une autre destination de ne m'a rien apporté, j'y ai perdu mes marques. Le chewing-gum, les drugstores, le coca-cola, le whisky, les hot-dogs, ce rendu de monnaie que Simenon/Maigret ne maîtrise pas n'y ont rien fait.


L'histoire contée n'est qu'accessoire quand le principal du propos est, semble t'il, de disséquer à grands traits une mégapole. Elle ne me semble que prétexte à placer un homme face à son immensité, aux diversités de tous ordres qui l'habitent, aux contradictions qui la guettent...? Et cet homme n'est pas Maigret mais Simenon. Le commissaire et l'intrigue s'effacent au second plan, l'auteur prend le devant de scène, il raconte sa vision de New-York. La ville devient omniprésente, bouche l'horizon, efface les hommes et leurs destins, Maigret n'est venu que pour effleurer le destin de quelques uns.


L'intrigue nous montre, entre autres:

_un self made man qui, venu du ruisseau, se hisse vers son premier million et ceux qui suivront, fier de son succès, du mérite qu'on lui attribue. Qui ici pour lui reprocher son caractère distant et hautain ? Cet homme renvoie New-York en miroir: on entrevoit à travers lui les gratte-ciels aussi hauts que les fortunes qui les habitent.

_Le lecteur sillonne à pied ou en taxi le quartier italien, le Bronx, Harlem et Broadway. Des paillettes à la misère des taudis, du New-York des blancs à celui des noirs, des hôtels de grand luxe aux petits restos perdus qui sentent si bon la France.

_un détective privé désabusé, désenchanté, presque sorti d'un polar noir américain, accroché à la ligue des alcooliques anonymes comme à une bouée, abonné jusqu'à la tristesse noire aux alcools forts et blancs.

_des gangsters à l'affût,, mitraillettes sous l'imper, au coin d'une rue et d'une avenue; des journalistes harceleurs, des photographes aux flashs qui crépitent comme des flambeaux; des Mac et des O' quelque chose devant certains patronymes; des reflets d'Italie du Sud ou de France derrière certaines vitrines.

On y parle de la libre entreprise, de ces juke-boxes qui vont, sous peu, pulluler dans les cafés français, des difficultés que rencontre Maigret à essayer son anglais incertain aux réalités linguistiques locales.


Toujours est-il que Maigret, difficilement immergé en terre inconnue, retrouvera son chemin, ses méthodes au feeling, loin de celles procédurales et pragmatiques de ses collègues US, pour dénouer l'écheveau serré d'une intrigue familiale à laquelle se mêlera le gangstérisme.
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On peut ne pas aimer Maigret. On peut même le décrier largement. On peut dire aussi qu'il est passé de mode. Je synthétise ainsi des propos que j'ai entendu ici ou là dans des émissions littéraires. Maigret ? Plus personne n'y pense, voyons ! Pourtant, il est bien là, inconsciemment, quand des cinéastes veulent montrer que le 36, quai des orfèvres, ce n'est pas cela – et je ne pense pas qu'ils fassent référence à Navarro ou Julie Lescault. le modèle du policier actuel au cinéma est un cliché tenace montrant un flic alcoolique, violent, pour ne pas dire ripoux et drogué, dont la vie privée est un fiasco. Et si je parle cinéma et télévision, c'est parce qu'un nouveau modèle de flic en littérature a bien du mal à percer dans les lettres françaises, et ce n'est pas faute d'auteurs talentueux.
Aussi, je le dis, j'aime Maigret, j'aime relire ses enquêtes, qui ne parlaient encore ni d'experts, ni de profiler, ni de tueurs en série. Bien sûr, Simenon a parfois utilisé des procédés tirés par les cheveux pour emmener son commissaire hors des sentiers battus. Qu'importent les procédures, tant qu'on a l'ivresse littéraire, et je préfère lire ses enquêtes hors normes à trois pages d'autopsie dans un thriller.
Maigret n'est plus commissaire dans ce roman, il est à la retraite, après trente ans de bons et loyaux services. S'il se rend à New York, c'est pour aider un jeune homme angoissé à l'idée qu'il puisse arriver malheur à son père tant aimé. Il se rend aux Etats-Unis par bateau, comme un immigrant qui cherche la terre promise, et ce n'est pas ce qu'il y trouvera.
Ne pas se fier aux apparences semble un des mots d'ordre. Etre attentif à ce qui est dit, à ce qui ne l'est pas, au langage du corps et surtout, au regard, qui révèle ce qui n'aurait pas dû être dit. Dans un pays qui n'est pas le sien, sans réel pouvoir d'enquêteur, Maigret va, du coeur de Nex York flamboyant aux bas-fonds de Harlem, à la recherche de ce qui était caché. Son enquête le mènera bien plus loin qu'il ne le pensait, ou plus près, cela dépend de quel point de vue on se situe. Comme toujours chez Simenon, le crime fait irruption dans des existences ordinaires, et les conséquences sont terribles. La lâcheté et la bassesse ont rarement des limites, en France ou aux Etats-Unis – Maigret à New York, ou un modèle du genre pour l'analyse de la bourgeoise provinciale étriquée, mais aussi de la grandeur des petites gens qui gardent leur dignité, même dans la pauvreté la plus sordide.
Si vous ne connaissez pas Maigret, n'hésitez plus !
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Maigret est toujours en retraite et toujours à Meung-sur-Loire où viennent littéralement le supplier le jeune Jean Maura et son notaire, le vieux M. d'Hoquélus, afin qu'il accompagne le jeune homme à New-York pour y rejoindre son père, John Maura, lequel serait en danger. Un danger mal défini, auquel John Maura - né français et à Toulouse, sous le nom de Joachim Maura - fait allusion en transparence dans les lettres qu'il expédie régulièrement à son fils. Pour il ne sait trop quel raison et presque honteux de l'avouer à sa femme, Maigret finit par accepter. Après tout, il a tout de même quelques connaissances au niveau de la police new-yorkaise ...

Dès l'arrivée à New-York, premier gros problème, complètement inattendu : disparition pleine et entière de Jean Maura. Est-il descendu du navire avant Maigret ? La foule les a-t-elle faits se perdre de vue ? Quand on connaît le grouillement d'un port tel que celui-là, cela reste possible. Maigret se rend donc au Saint-Regis, hôtel cinq étoiles où se tient d'habitude John Maura lorsqu'il est à New-York, persuadé qu'il va retrouver le jeune homme chez son père. Mais là, entre l'employé hautain du desk, le secrétaire particulier de Maura, un dénommé Jos Mc Gill et Maura lui-même, sortant de sa chambre alors qu'on venait de le prétendre à Rio ou au Vénézuéla, il est pratiquement reçu comme un chien dans un jeu de quilles. Pire : le fait d'apprendre la "disparition" de son fils ne semble faire ni chaud ni froid à celui que le milieu des affaires a fini par surnommer, en raison de sa taille, "Little John."

Oh ! Maigret est bien tenté de reprendre le premier paquebot en partance pour la France mais ... Mais il ne serait plus Maigret s'il le faisait. Il renoue donc avec un homologue new-yorkais, le capitaine O'Brien - dont le lecteur se souviendra, je pense, toute sa vie, qu'il est roux et ressemble à un mouton - et, malgré les conseils (officiels) de celui-ci et peut-être avec ses encouragements (tacites et officieux), il décide de tirer l'affaire au clair.

John Maura a beau sortir son carnet de chèques et jouer de tout son mépris, Mc Gill a beau faire preuve tour à tour d'ironie et d'attention, de curieux individus ont beau sortir des trottoirs new-yorkais pour suivre un Maigret en pleines cogitations bougonnes et humiliées, rien n'y fait : notre commissaire finira par avoir la clef de l'énigme.

Mais, pour ce faire, Simenon recourt ici à un procédé qui ne m'a vraiment pas convaincue. Ca aurait pu marcher, notez, mais non, j'ai lu ce livre deux fois et, toujours, cette scène m'a paru aussi artificielle : devant les témoins concernés, dont Mc Gill et John Maura, convoqués pour cela à une heure moins dix du matin dans la chambre du commissaire à l'hôtel Berwick, dans le Bronx, Maigret se livre, tenez-vous bien, à un véritable interrogatoire téléphonique auprès d'une personne alors en France, à La Bourboule, très précisément, où, décalage horaire oblige, il est sept heures du matin. Alors, c'est gros, c'est énorme ... et ce n'est pas crédible. le "coupable" - en tous cas le responsable de tout cela - qui ne connaît pas Maigret, qui n'a jamais eu affaire à la Police, qui possède un casier vierge et qui n'a jamais trempé dans aucune affaire louche, un homme qui peut aisément passer pour un notable, cet homme s'effondre au téléphone presque immédiatement. Deux ou trois timides protestations mais c'est tout : il avoue tout de suite, ou presque. Evidemment, le personnage est un lâche patenté mais tout de même ...

Non, ça ne passe pas. En tous cas pour moi. Il me semble que, dans ce "Maigret" - qui regorge par contre de personnages secondaires tout bonnement merveilleux comme le "clown" Ronald Dexter, l'impassible lieutenant Lewis, Germain, l'ancien M. Loyal et Lucile, voyante extra-lucide, sans oublier Jim Parson, un journaleux qui vous postillonne sa haine à la figure et qui finira en outre très mal - Georges Sim étouffe Georges Simenon au moment même où, justement, il aurait dû le soutenir de toutes ses forces et de toute son imagination.

Cela dit, vu le rythme d'écriture de l'écrivain, on ne s'étonnera pas de trouver, dans sa production, y compris celle qui ne se rapporte pas à Maigret, quelques "flops" mémorables. C'est la rançon du génie et l'imperfection aussi à son charme. Peut-être, en définitive, New-York ne convenait-il à ce moment-là ni à Maigret, ni à Simenon. Pourtant, l'ambiance est superbement rendue et certaines manies anglo-saxonnes en prennent pour leur grade. Mais on préfèrera certainement à ce roman "Maigret chez le Coroner" qui se déroule, lui, dans l'Amérique profonde et qui, bien que rappelant assez un film américain avec duel de prétoire, possède plus l'"esprit Simenon" que "Maigret à New-York."

Toutefois, ce n'est qu'un avis personnel. Pour vous faire votre idée de "Maigret A New-York", lisez-le. Qui sait, vous adorerez peut-être de bout en bout. ;o)
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1ère rencontre littéraire avec Maigret et il a fallu attendre qu'il soit à la retraite. de lui, je n'ai que des souvenirs du feuilleton avec Jean Richard qui était rediffusé à la télévision quand j'étais jeune. Roman écrit en 1946, policier d'un autre temps, policier qui prend son temps, celui de s'interroger, de humer l'atmosphère, de s'imprégner des éléments. Néanmoins, sans vouloir le comparer aux publications actuelles, le tout m'a semblé assez vieillot. Je n'ai pas accroché, il est vrai que ce n'était peut-être pas le bon moment, je venais de sortir d'un chef-d'oeuvre littéraire. Où alors, je ne suis pas tombé sur le meilleur de la série. Je retenterai le coup à l'occasion, peut-être.
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Le commissaire Maigret, en retraite, accompagne un jeune héritier à New York où, pense-t-il, son père, un homme d'affaires, est en danger. Mais à la sortie du paquebot, le jeune homme disparait. Et le commissaire constate que le père, ainsi que son secrétaire, ne s'affolent pas vraiment de cette disparition. Voilà de quoi titiller la curiosité du policier. Car il s'aperçoit très vite que personne ne lui dit la vérité. Mais il se retrouve dans un terrain qui lui est totalement inconnu… Sans oublier le problème de la langue qui lui pose problème. Les policiers locaux l'écoutent mais ne semblent pas vouloir coopérer. Enfin, rien n'est moins sûr.
Mais le commissaire à la pipe a un atout : il peut fouiller sur le passé de l'homme d'affaires : celui-ci, avant de tenter de percer dans le monde du music-hall américain (et encore avant de se lancer dans les affaires, donc), a vécu quelques années en France. Il avait même un compère, rentré depuis longtemps en métropole.
Pourtant, « Maigret à New York » est loin d'être un grand cru. Hors de son milieu habituel, le commissaire perd de sa crédibilité. Bien sûr, Georges Simenon joue de la dichotomie entre les milieux aisés que Maigret est obligé de côtoyer, et les quartiers d'immigrants et le Greenwich Village où l'amèneront son enquête et leurs atmosphères que le policier français affectionne.
Quant à la résolution finale, dévoilée dans une chambre d'hôtel en plein milieu de la nuit, elle fait plus penser à un (mauvais) Agatha Christie qu'autre chose. D'autant plus qu'elle est peu crédible.
Tout l'essence des Maigret vient des milieux populaires, louches et équivoques que Simenon se plait à décrire. Sans être déplaisant, ce roman me laisse un sentiment mitigé.
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un bon Maigret où les descriptions des rues de New-York reflètent bien l'atmosphère de l'époque.
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Un bon Maigret qui ouvre la période américaine de Simenon. Maigret est égal à lui-même, mais l'atmosphère est totalement renouvelée. Nous voilà à New York, au milieu du 20ème siècle. Broadway, le Bronx, les premiers palaces et les hôtels plus simples. C'est un New York qui n'existe plus, mais qui a existé et marqué littérature et cinéma.
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