Pour ma première incursion dans l'univers de
Simenon, j'ai attaqué par le premier, celui où
Maigret fait sa première apparition.
Je ne voudrais pas raconter ma vie mais j'ai récupéré après un décès une caisse des 8 premiers volumes d'une série éditée par France loisirs « Tout
Maigret ». Je me fais fort de les lire dans l'ordre, un par mois serait un très bon rythme.
Paris,
novembre 1929.
La tempête fait rage.
Maigret cherche à se réchauffer auprès d'un poêle ronflant quand il reçoit un télégramme lui annonçant que
Pietr le Letton, escroc de haut vol, va débarquer en train à Paris. Alors qu'il s'apprête à suivre son suspect, il apprend qu'un homme a été tué dans
le train, le parfait sosie de son Letton.
Avec une patience qui sera mise à l'épreuve quand un collègue sera assassiné,
Maigret, pipe au bec, mains dans les poches, traque Pietr. C'est un véritable caméléon tant dans ses tenues que dans ses postures, capable tout autant de se glisser dans un smoking et de faire ami-ami avec un milliardaire dans un palace que de s'accouder en costume élimé au comptoir d'un bar louche pour s'enquiller coup sur coup moulte verres de fausse absinthe.
Je ne connais
Maigret que de quelques films. Déjà la masse de l'homme qui parait imperturbable, son économie de paroles, sa ténacité sont là. Il n'y a peut-être que le chapeau melon qui fait un peu tâche.
Pourtant, il y a une chose gênante dans cette première rencontre, non deux.
Blessé à la poitrine,
Maigret poursuit sa traque et court même après son Letton… Ça a beau être un colosse, j'ai du mal.
Et puis, marquées sans doute du sceau des préjugés des années 30 (quoique, il semble que
Simenon ait eu des accointances douteuses pendant la seconde GM), les références continuelles à la race du personnage de la Juive sont pénibles.
« Elle paraissait plus que les vingt-cinq ans qu'accusait le registre. Cela tenait sans doute à sa race. Comme beaucoup de Juives de son âge, elle s'était empâtée… »
Ou bien
« Chaque race a son odeur, que détestent
les autres races. le commissaire
Maigret avait ouvert la fenêtre, fumait sans répit, mais de sourds relents continuaient de l'incommoder ». On croirait entendre Chirac…