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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ouf, au terme d'une lutte acharnée, j'ai fini par faire le tour de ces fameuses Collines Noires ! Soulagement.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Dan Simmons fait rarement dans la facilité, et se renouvelle très largement à chacune de ses (copieuses !) parutions.
Bien souvent il tombe juste (voir les excellents Hypérion, Ilium, Drood ou Terreur, qui comptent parmi mes références en terme de littérature fantastique), parfois il tombe un peu à plat... C'est le jeu, ma pauvre Lucette.
Incontestablement, ce cru 2013 n'a pas la saveur de ses prédécesseurs, et j'avoue avoir eu du mal à terminer la bouteille (devrais-je dire le Jeroboam ? ou le Mathusalem ?)

Cette histoire de guerrier Sioux "possédé" par l'esprit du général Custer depuis la bataille de Little Big Horn, et farouchement résolu par la suite à sauvegarder coûte que côute ses montagnes sacrées menacées par l'Homme Blanc, était pourtant très prometteuse. Dieu que j'avais hâte de me plonger dans une nouvelle aventure fantastico-historique haletante et instructive, d'arpenter les grands espaces américains et d'assister à un duel psychologique qui s'annonçait épique entre le jeune Paha Sapa, dans le rôle du brave sans peur et sans reproche, et le célèbre général de l'Union, dans le rôle de son vilain parasite mental !
Hélas, la confrontation s'avère beaucoup moins palpitante que prévue et c'est tout juste si l'on assiste, de loin en loin, à quelques échanges assez communs entre l'indien et le fantôme, qui préfère s'adresser en apparté à sa veuve Libbie.
L'histoire se concentre plutôt autour du mont Rushmore et de ses prodigieuses sculptures en construction que Paha Sapa, embauché sur le chantier, rêve d'atomiser pour présever les Black Hills de toute profanation. C'est sans doute passionnant pour les tailleurs de pierres ou les férus d'Histoire de l'art, de dynamite et de statues monumentales, mais ça m'a un peu laissé de marbre (pardon).

Heureusement, Dan Simmons se rattrape brillamment dans la description des us et coutumes des indiens lakotas, de leur spiritualité, de leur merveilleuse conception du monde, de la nature et du vivant.
Ces chapitres, très documentés, m'ont fasciné, de même que le récit des principaux affrontements entre les Wašíču (= les Blancs) et les différents peuples autochtones. Tous les personnages, ou presque, ont réellement existé, et Dan Simmons ressuscite avec un certain talent les emblématiques figures de l'Ouest, pour nous donner à voir le triste phagocytage d'une culture par une autre...

Attention toutefois à ne pas se noyer dans l'exotisme d'un vocabulaire lakota très (trop ?) riche, répété à chaque évocation d'un lieu, d'un objet sacré ou d'une cérémonie en l'honneur du Grand-Tout. Ce dialecte est en plus mâtiné d'anglais et de traductions françaises parfois oiseuses (quand "Sitting Bull" se transforme en "Taureau Assis, ou que "Crazy Horse" devient "Cheval Fou", on a un peu l'impression de perdre au change...)
Il résulte de tout ça une écriture parfois brouillonne, et le lecteur distrait aura vite fait de se mélanger les crayons.*

Pour conclure, ce roman relativement complexe se révèle long et inégal (comme cette critique, hein ?). L'auteur s'éparpille trop à mon goût, et si j'ai beaucoup aimé les séquences indiennes, j'ai quand même regretté de ne trouver en lieu et place du suspens et du foisonnement habituels de Simmons qu'une histoire un peu plate, en manque de rythme, alourdie par des digressions superflues, et où la part du fantastique est plus que limitée.

Une lecture exigeante en forme d'ascension presque laborieuse au coeur des Collines Noires, pour une découverte quand même orginale de l'Ouest américain.

- - -
* : A noter qu'un lexique très fourni est disponible en fin d'ouvrage pour les plus courageux, ou pour ceux qui souhaiteraient parfaire leur maîtrise du langage sioux (on sait jamais, sur un CV ça peut faire la différence !).
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Avec Collines noiresDan SIMMONS signe son « grand roman de l'Amérique » comme indiqué dans la quatrième de couverture. L'Amérique selon lui a pour fondation la bataille de la Little Big Horn en juin 1876 qui fut l'occasion d'une victoire écrasante des amérindiens contre les forces armées américaines, et la mort du général George Armstrong Custer. Ce jour-là un jeune lakota, Paha Sapa (littéralement « Collines noires », ou « Black Hills » en anglais), entre en contact avec le général juste au moment de son décès. Dès lors l'enfant va grandir et vivre toute sa vie en mêlant son esprit sioux avec celui du militaire américain.

Paha Sapa va ainsi passer le dernier quart du XIXème siècle et le début du XXème en tant que Billy Slow Horse, notamment en participant à la construction du pont de Brooklyn, puis à la troupe de Buffalo Bill pour son Wild West Show. A la fin des années 1920 il est recruté comme dynamiteur par le sculpteur Gutzon Borglum dans le cadre de la construction du mémorial national du Mont Rushmore, la sculpture monumentale représentant Washington, Jefferson, Roosevelt et Lincoln, soit quatre des présidents les plus marquants de l'histoire américaine. Projet pharaonique s'il en est, l'ironie de l'histoire est d'autant plus forte pour le désormais sexagénaire Paha Sapa que le monument est situé non loin des Black Hills (il fut même un temps question de le bâtir sur ce site même).

La vie de Paha Sapa est donc jalonnée de nombre de participations à des créations purement américaines. Si cela flatte l'esprit quelque peu moqueur du général Custer, le sioux n'en oublie pas pour autant ses origines lakotas. C'est ainsi que secrètement il construit le projet de faire tout bonnement sauter ces quatre têtes qui émergent lentement mais surement de la roche de sa terre sacrée...

Le destin exceptionnel de Paha Sapa est raconté par Dan SIMMONS de manière non linéaire, alternant souvenirs et présent, et faisant même intervenir l'esprit de Custer qui fait part au lecteur de ses réminiscences. Ce faisant il construit une Histoire des Etats-Unis très personnelle, une Histoire pleine de richesses, mais également de contradictions et de sang, dans un cadre grandiose. Comme souvent chez SIMMONS, le caractère fantastique de son récit est mis en oeuvre tout en finesse ajoutant encore à la crédibilité et à la densité de son récit.

Cette densité a toutefois son revers. L'auteur a manifestement réalisé un gros travail de documentation et donne parfois l'impression de vouloir l'exploiter intégralement. Cela se traduit par une multitude de détails sur L Histoire américaine qui, aussi intéressants soient-ils, nuisent grandement au rythme du récit et au caractère romanesque de ses personnages, à commencer par celui de Paha Sapa ; il est probable que cette sensation soit d'autant plus prégnante pour les lecteurs non américains. L'autre défaut du roman est encore plus gênant, mais certainement pas le fait de SIMMONS ; il touche à la traduction, en particulier celle des termes lakotas qui, dans le corps du texte, casse le rythme du récit, alors même que l'ouvrage est doté d'un index en fin de volume ; on ne peut guère s'attendre à autre chose que de la pénibilité quand, dans une même phrase, sont utilisés le lakota, l'anglais et le français pour exprimer un terme unique...

Ces défauts diminuent grandement le plaisir que l'on peut retirer de cette lecture. Il n'en demeure pas moins que la vision de Dan SIMMONS sur l'Amérique au tournant des XIXème et XXème siècles est intéressante du point de vue historique ; il partage ainsi avec ses lecteurs une vue toute personnelle sur la façon dont l'Amérique est devenue une hyperpuissance dès lors que la conquête de l'ouest à été achevée.
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Ouf je suis enfin parvenue au terme des 523 pages de ce livre. J'avais été complètement happée par l'auteur et son échiquier du mal, et je ressens une petite déception avec celui-ci. Très intéressant, l'époque et les personnages sont plutôt bien rendus (même si je n'ai guère apprécié les scènes de massacres), mais je regrette certaines longueurs qui m'ont vraiment ennuyée. J'ai eu bien du mal à le finir. La fin est émouvante et je ne ressors pas de ce livre sans une certaine émotion.
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