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4,07

sur 262 notes
Un miracle dans les Andes du Perou
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Lu dans le cadre du challenge « pioche dans ma PAL » de septembre.
Ce livre est rangé depuis un bail dans ma bibliothèque. Depuis toujours, les récits autobiographiques d'alpinistes, ces aventuriers de l'extrême, me fascinent. Malgré mon amour infini pour la montagne, je sais qu'elle peut devenir une ennemie, qu'elle peut ôter la vie d'un coup d'éboulis, d'avalanche ou tout simplement d'une chute dans un gouffre lors d'une tempête. Et c'est ce qui est arrivé à l'auteur, Joe Simpson, cet alpiniste anglais, rompu aux escalades alpines.
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C'est l'histoire d'une aventure extraordinaire, je dirais même miraculeuse, d'une intensité si forte qu'elle paraît presque surréaliste. Joe Simpson s'en est sorti puiqu'il nous raconte ce récit bouleversant.
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Deux amis, Joe et Simon Yates décident de gravir la face ouest du Siula Grande au Pérou dans la Cordillière des Andes. Cela démarre bien puisqu'ils réussissent à atteindre le sommet près de 6000m d'altitude.
Lors de la descente, cela se complique fortement. Joe glisse et se retrouve avec une jambe fracturée. Là-haut, à cette hauteur, les conséquences sont dramatiques. Joe le sait bien, il se sait condamné. Si Simon reste, lui aussi mourra. Durant quelques heures, ils essaieront d'y remédier, l'un poussant l'autre. Mais la catastrophe arrive. Joe tombe au fond d'une crevasse. Simon devra couper la corde liant le dernier moment passé avec son ami. Une décision si difficile. Simon est en proie à la culpabilité et devra rejoindre le camp de base seul.
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Nous suivrons donc Joe durant trois jours. Des moments de souffrance terrible qui alternent avec l'euphorie, des hallucinations, des gestes de « dernier recours ». Un affaiblissement physique et mental progressif qui m'a bouleversé. En retenant mon souffle jusqu'à ce que Joe arrive au camp, sain et sauf (!).
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Un roman assez classique de « témoignage d'alpiniste » en première partie, puis l'épopée et cet instinct de survie restitué de manière très vivante , m'a captivé de bout en bout.
Il y a certes quelques termes techniques que je n'ai pas vraiment compris mais la beauté des paysages andins et la belle lutte de la vie contre la mort m'ont fait passer un bon moment de lecture (si on peut dire).
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Tout est bien qui finit bien. Mais qu'en est-il de la suite ?
Joe est devenu membre actif de Greenpeace et met souvent l'alpinisme au service de la cause écologiste. A-t-il arrêté de grimper des sommets inaccessibles ? Est-ce une leçon à retenir ?
Joe a eu beaucoup de chance dans ce drame. C'est aussi un beau témoignage sur l'amitié.
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Il y en a qui aiment les films d'horreur. Moi, je vous l'avoue, quand j'ai une vraie envie de me filer les chocottes, c'est le film de montagne. Irrésistible. Je flippe à donf'...
Eiger, Everest, Méru, K2, tout me va.
Mais le livre de montagne, à part Premier de cordée, lu à seize ans, je n'avais pas essayé. le Grand Jeu de Celine Minard avait été une initiation, mais la montagne y était un décor plus qu'un propos. Nastie92 a été mon guide de haute montagne littéraire :qu'elle en soit ici remerciée !
Ce roman n'en est pas un:Joe Simpson est le narrateur, l'auteur et le héros de cette terrible et catastrophique descente du Siula Grande, dans les Andes! Heureusement: on se dit que pour le raconter si bien, il a forcément dû en rechapper!
La première partie, très technique, m'a demandé un énorme effort d'imagination, mais sur ce chapitre, je ne crains personne. J'ai donc pris mon pied à imaginer les contorsions les plus acrobatiques, les manoeuves les plus tordues, les positions les plus audacieuses dans les plus insondables crevasses, les plus vertigineuses corniches et les rochers les plus abrupts!
La seconde est épuisante à lire: la souffrance physique, le courage et l'instinct de survie vous pompent littéralement toute énergie. ..et pourtant on continue à lire, fasciné.
Le compagnonnage de cordée m'a aussi paru une rude épreuve : confiance, lucidité et rudesse. Pas question de faire du sentiment, de l'empathie, de l'apitoiement. Pas un mot de trop, un sens du danger et une évaluation permanente du risque et du temps.
Et quand cette mâle camaraderie est rompue comme la corde qui relie les grimpeurs, la solitude n'est jamais totale: un surmoi puissant, vigilant, intransigeant escorte, guide et ordonne. Pas le temps de rêver, geindre ou se prendre en pitié : chaque minute compte!
Moi qui redoute les ascenseurs et ai le vertige sur le moindre escabeau, j'ai été servie....
Enfermé dans une crevasse immense avec une jambe cassée, Joe Simpson a le choix entre la perspective d'y mourir de froid et d'angoisse- ça c'est pour la claustrophobie- ..ou l'obligation kantienne d'en sortir coûte que coûte, en glissant et rampant à travers névés, glaces, moraines, neiges en tempête, pourvu qu'il se lance dans une "petite" descente de 6000 mètres -ça c'est pour le vertige!-
Une course contre la montre, la souffrance et la peur. Haletante!
Ce baptême de grimpette m'a donné plus de frissons qu'un Lovecraft de derrière les fagots...
N'hésitez pas à partir en cordée sous le piolet vigilant de Nastie. ..elle est de très bon conseil et aura sûrement plein de titres à vous proposer.
Pour moi je fais un break au camp de base...Un peu de plancher des vaches ne me fera pas de mal!

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La mort suspendue est le récit d'une aventure exceptionnelle.
Joe Simpson et Simon Yates font une ascension de très haut niveau dans les Andes péruviennes, une première d'une face ardue. Une réussite malgré les conditions difficiles : ils atteignent le sommet. Mais à la descente, c'est l'accident ; Joe se casse la jambe, et ce qui ne serait qu'un banal incident dans d'autres circonstances prend à six milles mètres d'altitude une toute autre allure. Les deux amis prennent instantanément conscience du drame qui se joue. Seul, Joe est condamné. Mais si Simon reste avec lui, ils risquent très probablement d'y rester tous les deux.
Quand on commence cette lecture, on sait que Joe s'en sortira, puisqu'il est l'auteur du livre. Mais tout au long du récit, on doit se pincer pour se dire qu'on ne rêve pas, que toutes les péripéties relatées sont bien réelles. Franchement, on croirait l'histoire sortie de l'imagination débordante d'un scénariste hollywoodien tant elle est incroyable.
Le livre est composé de deux parties distinctes. Dans la première, on suit l'ascension : un récit classique d'alpinisme, bien écrit et très détaillé. Les descriptions sont très intéressantes, car les Andes offrent des paysages uniques que l'on ne retrouve dans aucune autre montagne au monde. La seconde partie est le récit du retour au camp de base, après l'accident. Récit à deux voix croisées : celles de Joe et de Simon. La culpabilité de l'un, l'alternance de périodes d'euphorie et d'abattement pour l'autre. Joe Simpson, en plus d'être un excellent alpiniste, montre un beau talent d'écrivain. Il réussit à puiser au plus profond de lui-même pour retrouver et nous faire partager toutes les émotions qui l'ont traversé pendant cette aventure. Les heures et les jours passant, on suit son affaiblissement physique et mental, c'est saisissant de réalisme.
Le caractère exceptionnel de cette aventure et la qualité du récit font de ce livre un des grands classiques de la littérature de montagne.
Les efforts surhumains de Joe pour redescendre au camp de base montrent à quel point l'instinct de survie peut être fort. Cela m'a fait penser au récit de Saint-Exupéry dans Terre des hommes, quand il raconte la lutte de Guillaumet pour avancer et ne pas se laisser mourir après son accident (dans les Andes également, autre point commun), et qu'il lui fait dire : "Ce que j'ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait."
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L'état d'esprit des grimpeurs de Joe Simpson et Simon Yates est semblable à celui Jon Krakauer, dans "into the wild " lorsqu'il ouvre une nouvelle voie sur la Devils Thumb. Ils n'ont pas besoin de logistique, de support médiatique pour partir à l'aventure, pour vérifier l'idée qu'ils ont du parcours possible à partir d'ue photo.
Comme pour Jon Krakauer, les événements sont si forts que Joe Simpson est arrivé à me faire vivre sa course. Il a su me communiquer ses angoisses alors que j'étais assis dans le métro ( au chaud).
Le style du livre est très vivant, car malgré l'issue heureuse de l'accident annoncé dés le départ, Joe Simpson a su recréer l'intérêt du lecteur en lui faisant partager toutes ses pensées et ses actes.
En intégrant les pensées de Simon Yates, Joe Simpson a pu donner un témoignage de force à son aventure.
Le récit va à l'essentiel : la course , l'accident et le retour dramatique. (contrairement aux récits d e Jon Krakauer). du coup ma curiosité est frustrée : comment Joe Simpson et Simon Yates s'étaient-ils connus, ont-ils refait des courses ensembles, comment ont-ils pu obtenir le support de la Porchester Group Insurances Services…. J'espère avoir des indices dans des livres suivants....
Il y a des remerciements pour les croquis de Tom Richardson, mais il n'y a pas de croquis dans l'édition de poche. Dommage...
A La lecture du livre, j'ai une pensée pour Nicolas Bonhomme, connu comme moniteur de montagne UPCA, disparu en 1998 dans le GASHERBRUM VI
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Deux alpinistes dans les Andes à plus de 6000 mètres.
L'un chute, se brise la jambe. Son compagnon est confronté à un terrible dilemme : tenter de le sauver au risque d'y perdre la vie ou l'abandonner pour sauver la sienne.
J'avais été enthousiasmé par le film-documentaire de Kevin McDonald sorti début 2004.
J'ai donc lu le témoignage dont il était l'adaptation (dont le titre original "Touching the Void" est plus élégiaque que sa traduction française).
Je n'ai pas ressenti à sa lecture la même émotion.
Le problème avec la littérature de montagne est la technicité de son vocabulaire qui rend le récit bien obscur aux non initiés.
Du coup, tout en recommandant chaleureusement le documentaire, je réserverai aux seuls fanas d'alpinisme la lecture de ce livre.
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Je suis rentré dans l'aventure tragique de Joe Simpson par le documentaire de Kevin Mac Donald et dont vous trouverez un lien en fin de chronique. le livre revient avec d'avantage de précision sur ce véritable fait d'armes de l'histoire de l'alpinisme, sur cette lutte pour la survie d'un alpiniste d'exception qui sera amené à remonter une crevasse et ramper pendant plusieurs jours et plusieurs milliers de mètres de dénivelés, la jambe cassée, à plus de 6000m d'altitude. Sans eau. Seul. Abandonné par ce compagnon de cordée qui le croyait mort. Et c'est précisément sur la relation entre les deux hommes que le livre est riche, puisque bien qu'écrit par Joe Simpson, l'éditeur y donne la parole à son alter ego, envers lequel les soupçons d'abandon pèsent encore lourdement.
Lien : http://www.cinetrafic.fr/fil..
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Il est des récits qui permettent d'atteindre des endroits inaccessibles aux communs des mortels. En l'occurrence, ici, deux "endroits": l'extrême altitude du Siula Grande dans les Andes, et l'extrême instinct de survie dont peut faire preuve l'être humain.
J'ai toujours des interrogations et incompréhensions sur certains de nos modes de fonctionnement, et j'espère dans ce type de récits trouver quelques éléments de réponses. Quels ressorts de motivation poussent à aller dans des situations extrêmes ? Quelles sont les ressources qui expliquent la survie alors que la mort semble la seule issue ?
Sur la forme du livre, rien à dire. Le récit est prenant, dynamique et se lit comme si on y était. Une réserve sur les termes techniques liés à l'alpinisme.
Sur le fond, mes questions restent en suspens...il s'agit d'un "simple" récit, sans véritable analyse, il ne fait qu'effleurer les forces sous-jacentes de ces aventuriers de l'extrême.

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Le livre autobiographique de Joe Simpson est un récit auquel on reste suspendu, sans mauvais jeu de mot, tant on est captivé par le déroulé de cette aventure effroyable, qui nous rappelle combien l'aventure extatique voisine avec le tragique.

Dans les années 80, Simpson et Yates, tous deux alpinistes déjà chevronnés, décident d'affronter le flanc ouest du Siula Grande, jamais vaincu par cette face. le beau temps aidant, après quelques approches avortées, tous deux finissent par atteindre leur but. Las, le propre d'une ascension est qu'une fois atteint le sommet et après avoir profité un court moment de la victoire sur soi-même et sur la montagne, il convient ensuite de redescendre... Et c'est là que les ennuis réels commencent : le temps a changé. Celui qui est surpris en plaine s'abrite et attend, celui qui est surpris en montagne subit.

Un long et périlleux retour s'annonce donc, et le drame survint : en chutant, Joe Simpson se brisa la jambe. Dès lors c'est une lutte acharnée qui s'engage pour aider le blessé à parcourir les 1 000 mètres de dénivelé pour rejoindre la base du glacier. Un autre incident contraint Yates à couper la corde qui le reliait à son compagnon de cordée, persuadé que celui-ci n'est plus.

Mais Joe Simpson ne s'est pas éteint malgré sa jambe brisée, et c'est littéralement sur les genoux qu'il entamera un parcours sidérant dans la neige, en rampant, pour sauver sa vie. Et il y parvint, ce qui, paraît au lecteur insensé tant ce combat semblait perdu d'avance. Mais non, l'homme dispose de ressources proprement insoupçonnées, que Joe Simpson a su utiliser pour ne pas laisser sa peau à la montagne.

On ne peut être qu'impressionné par un tel récit, on se rend compte que des mots imprimés ne rendent compte que d'une parcelle de ce qui a été ressenti par celui qui a vécu une telle expérience, qui force au respect et nous rappelle au devoir d'humilité face à une Nature, belle et terrible à la fois.
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1985.Cordillère de Huayhuash. Andes péruviennes. Cirques de parois glaciaires. Grondement régulier des avanlanches.4500 mètres d'altitude.Joe Simpson et Simon Yates alpinistes chevronnés décident d'entreprendre l'ascension du Rosario Norte mais le temps est incertain. Isolement. Liberté. Sérénité. Arête sud du Siéra Norte. Quatre ou cinq jours tout au plus pour atteindre le sommet.Verticalité. Septième ciel. Neige. Bivouac. 5800 mètres d'altitude.Barre rocheuse face ouest. Dérapage. Angoisse. Calme.Manoeuvres de cordes. Troisième jour. Moins vingt degrés. Vent glacial. Quatrième jour.600 mètres d'altitude.Tempête.Accident. Chute. le genou de Joe est écrasé. Douleur.Larmes.Peur.Il est suspendu au bout de la corde de son ami.Silence de Simon.Pitié. Pas de temps pour la compassion.Simon tranche la corde. Mort? Abandon?Hallucinations. Découragement.Instinct de survie. Que va t il se passer dans la tête de Joe et comment va t il prendre sur lui pour s'en sortir malgré TOUT.Une sacrée leçon de vie et de courage, un livre d'aventure qui interroge sur ses propres limites,le dépassement de soi et montre comment une telle expérience traumatisante peut changer le cours d'une vie.
On s'y croirait! Même si l'on préfère lire que vivre!
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VERTIGE, CHANCE & RESPECT.

Commenter un récit d'alpinistes victimes d'un grave accident sur le massif du SIULA GRANDE dans les Andes du Pérou, quand on souffre soi-même de vertige relève de la gageure.

Néanmoins, plusieurs commentaires émergent à la lecture de ce superbe document.
1. Joe SIMPSON ne se contente pas d'être un remarquable alpiniste. C'est un également un excellent écrivain. J'ai avalé ce livre de près de 300 pages d'une seule traite. Tout simplement passionnant pour qui respecte l'extrême et le dépassement de soi.

2. le livre est articulé autour de 13 chapitres (un hasard que ce chiffre « 13 » ou bien un clin d'oeil de l'auteur à la Chance ?) mais s'avère en fait organisé autour de trois parties distinctes.

3. Partie 1 : « vertigineuse » à 6 000 mètres d'altitude, consistant à atteindre un sommet vertical verglacé et friable tout en jonglant avec les tempêtes de neige, relève déjà d'un exploit que personnellement j'ai tout simplement du mal à envisager

4. Partie 2 : l'accident, la jambe cassée, la descente et la décision de couper la corde traduit bien ce qu'est la notion d'instinct de survie.

5. Partie 3 : la chute dans la crevasse, une nouvelle descente verticale, l'émergence de Joe telle une taupe et surtout le retour au camp de base – dernier périple cette fois-ci accessible à vous et moi -, décrivent ce que peut être le dépassement de soi. le paradoxe réside là. C'est dans cette partie à priori banale que réside l'exploit le plus remarquable du livre, qui plus est « sous contrainte de délai » (avant la levée du camp de base).

6. Enfin, un paramètre s'avère omniprésent tout au long des chapitres du récit. le « facteur chance ». Chance en montant et bivouaquant lors des tempêtes de neige. Chance sur la corniche du sommet. Chance lors de la chute dans la crevasse. Chance sur le plateau inférieur de la crevasse. Chance finale à proximité du camp de base. Mais semble-t-il, cette Dame ne se donne qu'aux audacieux…

Le livre donne envie de voir le film qui a été tiré de cette aventure

Conclusion : un seul mot, actuellement très tendance et galvaudé, me vient à l'esprit : Respect !
Réel respect pour Joe SIMPSON et Simon Yates !

P@comeux - 2014/04 ©
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