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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Elle est interprète auprès des bureaux d'acceuil, des tribunaux, afin que ces réfugiés puissent bénéficier de ce droit d'asile politique qui leur ouvre beaucoup de portes.
On suppose qu'elle vient comme l'auteure de l'Inde, Bengale sûrement.
Nous la voyons écartelée entre cette culture, ce pays qu'elle a fui, charmée par la langue de tous les possibles le français .Elle est venue, a étudié, s'est acclimatée mais jusqu'à quel point ?
Le désespoir la prend au vol, doit-elle ou non aider ses compatriotes à obtenir ce droit d'asile politique quitte à mentir aux autorités françaises. ?
Après avoir fracassé la tête d'un compatriote avec une bouteille de vin, elle se retrouve dans un commissariat, en cellule, obligée de répondre à des questions sans fin.
Un auto interrogatoire, une mise à nue de cette femme sont le thème central de ce roman.
J'avoue n'être absolument pas entrée dans cette histoire .Je l'ai lu de façon mécanique, Je suis restée extérieure à ce drame que vivent chaque jour des centaines de personnes à la merci du bon interprète, qui acceptera ou pas de transgresser sa traduction afin de faire passer le dossier cela m'a laissée de marbre. J'ai eu l'impression que la narration partait dans tous les sens. Dommage. Une grande déception pour moi, un sujet brûlant qui n'a pas su me faire ne serait-ce que frémir !!!!
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Différent de ce à quoi je m'attendais, je ne pensais pas que la part personnelle serait aussi importante ce qui m'a déstabilisé. le sujet en lui-même est très intéressant, j'aurais aimé en savoir plus, et l'écriture est plus que plaisante. On a parfois l'impression de lire un poème tellement les mots sont appropriés et résonnent en nous comme une mélodie sombre et violente.

Malgré tout, car une belle écriture ne suffit pas, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher à ce roman. On ne sait pas où l'auteure veut aller, ce qu'elle veut exprimer... Une déception.
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Les mots de Shumona Sinha sont des marionnettistes : ils ont des mains qui nous empoignent et nous entraînent…

« Assommons les pauvres » (titre emprunté à un poème de Baudelaire) parle d'une femme que la violence du monde contamine peu à peu.

C'est le deuxième roman de Shumona Sinha, Prix du meilleur jeune poète du Bengale, par ailleurs co-auteur avec Lionel Ray de plusieurs anthologies de poésie française et bengalie :

« J'ai traduit une soixantaine d'auteurs français contemporains en bengali, c'est ainsi que j'ai été introduite dans le milieu littéraire parisien. Mais j'écris depuis mon enfance quand j'ai commencé à lire en Inde. C'est là-bas que j'ai étudié la langue française.»

Comment peut-on écrire spontanément dans une langue qui n'est pas née avec soi, en soi ? Elle répond : «Ma patrie, c'est la langue française. Si la langue bengalie est ma racine, le français est mon aile.»

Et elle nous envole.

Shumona Sinha qui vit à Paris depuis dix ans, est née à Calcutta en 1973. L'esprit vif, curieuse, férocement intelligente, elle décortique les émotions en dénaturant nos habitudes : « Je contemple de loin avec envie mon pays qui passe toutes ces années sans moi. » (p51)

Elle en parle :

« En écrivant ce roman, je ne savais pas où j'allais, j'écrivais des phrases. Puis j'ai dû me freiner, prendre garde à ne pas me laisser entraîner par les mots, à les mettre en ordre. Les images me viennent naturellement. Quand je parle, quand je pense, j'associe, je rapproche, c'est mon quotidien qui me nourrit. »

Ce livre est une brûlure qui dérange. On n'entre pas dans l'écriture de Shumona Sinha comme dans un moulin ! Il faut des clés. Se laisser apprivoiser par son style, sous peine de passer à côté de ces petits chefs d'oeuvres qu'elle nous donne à lire (on se souvient de son premier roman « Fenêtre sur l'abîme » aux Ed. La différence dans lequel déjà, elle faisait vibrer la peau des mots, une expression à elle).

« Pour Assommons les pauvres, dit-elle, je sais que beaucoup de gens auraient préféré que je raconte cette histoire de manière froide, avec des faits. Or mon écriture n'est pas froide, au contraire. J'écris en français, mais je ne serai jamais une romancière française. »

Car Shumona, c'est avant tout une femme poète, une fileuse qui joue avec la « peau des mots ». Elle sait enduire ses images de sa sensuelle beauté même quand elle évoque la crasse et la misère qui vont de pair dans l'imaginaire des nantis. Il est nécessaire d'imaginer les pauvres sales et répugnants afin de s'en tenir le plus éloignés possibles et ainsi se préserver une conscience « à la compassion désagréable » :

« Quand je dis « pauvre », je pense à la misère sociale et intellectuelle liées à l'immigration mal choisie. Parce que les immigrés croient qu'ils vont trouver une vie meilleure ici, - « le nord du rêve » - alors que ce n'est pas le cas La narratrice de ce livre est interprète auprès de ces demandeurs d'asile. Elle les écoute réciter leur leçon dans l'espoir d'obtenir un statut de réfugié. Ils deviennent un amas, indistincts les uns des autres. Jusqu'au jour où elle frappe l'un d'eux. C'est le point de départ du texte… Quand j'entends des touristes dire que l'Inde les a transformés, que c'était merveilleux parce que les gens sont heureux même s'ils vivent dans la boue, sans électricité, ça me révolte. Parce que, non, ce n'est pas merveilleux des gens qui vivent dans la boue. »

Alors, elle interroge : «Qui peut revenir en arrière, remonter la pente, redevenir homme après avoir avalé des ordures en se bagarrant avec les chiens ? » (p 48)

La sobriété de son écriture réinventée, son regard neuf sur les mots et en même temps, la richesse des images suggérées ou accentuées, nettes, abruptes même : « J'aimais voir ma peau érafler leur peau comme un crayon noir sur un papier blanc » (p 88) … « Les mots arrachés comme on vide le ventre d'un poisson » (p 92-93)

Et puis les odeurs des mots… « La pièce sent le cumin et le lait brûlé » (p 62)

C'est vrai, Shumona Sinha joue avec les mots comme avec des fruits, les soupesant, les assemblant, les enfilant en perles vivantes. Elle s'en approche différemment : entre ses doigts, ils prennent des tournures inquiétantes, des personnalités insolites, formant des phrases articulées, vivantes, libres. Et cela se traduit pour le lecteur lambda, par des émotions neuves, inédites. Shumona Sinha provoque un regard autre.

Une écriture arc-en-ciel, où les mots sont en couleur, des couleurs violentes qui saignent sur ses pages. le livre se lit avidement. Et nous laisse défaits !
Lien : http://nananews.fr/fr/muniti..
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