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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec Femmes blafardes, Pierre Siniac dresse, avec beaucoup d'ironie, le portrait au vitriol d'une petite ville de province et de ses notables. La mécanique bien huilée du quotidien des habitants, rythmé par les menus du restaurant, les changements hebdomadaires de vitrine du magasin ou encore les séances de cinéma, se grippe lorsqu'une série de meurtres est commise dans la ville.

Dans un style simple, précis et vif, Pierre Siniac plonge le lecteur dans une atmosphère pesante digne d'un Chabrol et tire parfois le trait jusqu'au burlesque. L'intrigue policière est assez secondaire dans ce roman d'ambiance qui est l'occasion de faire gesticuler une galerie de personnages à la limite de la caricature. Avec beaucoup de talent et de ruse, l'auteur construit une histoire dans laquelle une suite d'actes anodins conduit incidemment au crime.

Si ce livre est brillant, il ne correspond probablement pas à mon humeur du moment, et je ne me suis pas laissé entraîner dans ces tribulations provinciales. Ce ne sera pas un coup de coeur même si c'est un roman remarquable...
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Je découvre Pierre Siniac avec Femmes blafardes. S'il faut lui trouver une famille chez les écrivains de Polar, ce sera celle de Simenon, San Antonio, Jean-Bernard Pouy. Sa langue appartient au registre populaire, parfois vulgaire, et s'inscrit dans l'époque des années 70. le vocabulaire en témoigne : "futal", "patelin", "dégueulasser", baffes", "caisse", "caoua", "tatanes", "je m'en tapisme", "l'épicemard", "fromegis", "sauciflard", "au poil!", illustrent assez bien le style, auquel il faut ajouter quelques calembours du même acabit, comme " la dame du claque" qui fait référence et hommage à Chandler et sa Dame du lac.

Pierre Siniac explore la province française dans tous ses aspects sinistres et mesquins. La petite ville où se déroule l'action se situe non loin de l'océan Atlantique, du côté de la Vendée et des Deux-Sèvres, au sud de la Loire-Atlantique. C'est l'hiver, il pleut beaucoup. Il imagine la vie de la communauté faite d'habitudes bien ancrées et régie par des moeurs dissolues à peine cachées. Tout y est poussiéreux, morne, glauque. le mot "blafard" revient assez souvent dans le texte. L'humour de l'auteur sauve le récit. On appréciera, par exemple quelques métaphores bien pensées, comme lorsque Cantoiseau, le restaurateur est décrit avec "sa grosse tête rouge" et ses "rondes épaules en forme d'édredon". On pense aussi parfois à Truffaut lorsque des gamins ajoutent un "u" et un "e" à "Lang" sur une affiche de ciné.

La fin du roman est datée de décembre 1980 à mars 1981, mais on a l'impression de remonter aux années 50 à 70. le protagoniste, détective privé, Chanfier, 40 ans, est un looser, ancien flic, obsédé sexuel, archétype du genre avec imperméable et chapeau. Il enquête sur une série de meurtres de jeunes femmes, pour le compte d'un journal parisien qui finira par le virer. Les portraits des différentes personnalités de la ville sont truculents. La couleur locale est évoquée dans les menus du restaurant Aux trois couteaux.

Une critique acerbe de la société et du monde du travail transparait en filigrane, et de façon bien explicite lorsque l'auteur décrit l'usine d'armement ou la discipline inflexible se traduit par un minutage de l'accès aux toilettes.

La petite ville fonctionne comme une horloge, mais le mécanisme va s'enrayer, avec pour conséquence un effet domino. le dernier quart du roman voit l'action s'accélérer et les rebondissements se multiplier.

En 1999, Pierre Siniac évoquait son âge, celui de la vieillesse, assez «plaisant» : «Les gens sont extrêmement gentils avec vous, on vous tient les portes, on ne vous les lâche plus dans la gueule...» Puis ajoutait : «Je tiens à souligner que je suis un vieillard respectable, nullement aigri ni libidineux !». Il finit toutefois dans la solitude de son appartement HLM d' Aubergenville, dans les Yvelines. On retrouvera son corps environ un mois après son décès.
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Le livre démarre comme un polar assez classique, un flic déchu devenu détective privé, des meurtres de jeunes femmes, une petite ville de province très chabrolienne, mais se transforme petit à petit en conte loufoque. Tous les meurtres obéissent à une mécanique "implacable" qui se veut ironique ou comique. La répétition de l'explication de ce mécanisme se veut drôle je pense, mais n'est que lassante. Même si j'ai apprécié l'écriture et le style, je ne sais pas trop à quoi m'en tenir sur ce roman, qui n'est ni captivant, ni drôle finalement, même si j'y ai eu quelques bons moments de lecture.
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