Qui n'a pas un jour mis en corrélation un fait banal personnel avec un événement plus général de l'actualité, marquant voire dramatique, et ne s'en est pas étonné (on parle en psychanalyse de « coïncidences signifiantes ») ?
Pierre Siniac fait sûrement partie de ceux-là.
Des morts violentes concomitantes avec le menu d'un restaurant d'une petite ville de l'Ouest de la France, telle est l'idée qu'il exploite ici. du lapin chasseur annoncé et voilà un meurtre. Pas de lapin, pas de mort…
Dans un style jubilatoire, il nous narre les méfaits d'un tueur en série qui dépose auprès de ses victimes molestées un éventail (devinez l'astuce étant donné qu'on le compare à un certain londonien impuni surnommé Jack !).
« Toute cette histoire, tout ce processus, nous montre de façon parfaite que les petits travers humains ont dans le contexte social une importance considérable… diabolique ».
En termes scientifique, c'est « l'effet papillon » qui stipule que les petites causes peuvent avoir de grosses conséquences…
Voilà donc la nouvelle recette de l'auteur, mélange de synchronicité et de causes cachées, (elle date de 1981), pour nous embarquer à bord de sa machine infernale « au mécanisme d'horlogerie » parfaitement huilé, en un thème récurrent qu'il sait si bien exploiter.
Une occasion rêvée pour donner libre cours à sa peinture acerbe des turpitudes humaines, toutes individuellement anodines, mais qui, lorsqu'elles s'enchaînent, peuvent conduire au pire : à savoir « les meurtres du jeudi » dont la petite ville « malade » tire un tel profit qu'elle ne peut plus s'en passer…
Tout cela pour notre plus grand plaisir même si la fin de « cette chienlit sanglante » (sic) n'est pas à la hauteur de ce qu'elle laissait promettre.