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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marie Sizun, vous avez une plume qui me touche toujours au plus profond de moi, ce roman ne fait pas exception. J'ai l'impression de lire mes propres souvenirs et pourtant, ce qui peut paraître étrange, c'est que je n'étais pas née dans les années évoquées. C'est sans doute votre façon de nous prendre par la main pour nous conduire vers les émotions du passé qui nous donne cette impression de vivre à notre tour vos émotions, celles de cette petite Marie. Merci pour ce moment délicat plein de tendresse malgré la dureté de l'époque des faits et des paroles mais aussi des non-dits.
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Que j'aime l'univers délicat et émouvant de Marie Sizun! Voilà un titre curieux, nom donné par la narratrice enfant à cette maison qui l'a accueillie durant la seconde guerre mondiale, alors qu'elle n'avait que cinq ans.

Lieu à la fois de découverte, d'exploration, mais aussi d'attente, d'angoisse, de solitude, perdue qu'elle est au milieu de ces êtres vieillissants: sa grand-tante paternelle Mathilde et le couple d'amis chez qui elle loge. Sa maman, actrice fantasque restée à Paris, manque tant à la petite Marie. Elle ne vient la voir qu'en coup de vent, et de moins en moins... Son père, prisonnier en Allemagne, elle ne l'a jamais vu. On retrouve ici des thèmes chers à l'auteur.

Marie adulte se souvient et c'est merveille pour le lecteur de pénétrer avec elle dans cette maison, ce jardin. Elle nous les décrit avec poésie, nostalgie, en touches picturales, s'adressant à l'enfant qu'elle était, aux sensations d'alors. Une enfant vite mûrie, qui finira par comprendre pourquoi elle a été protégée en habitant là.

La vie et un désir d'oublier l'éloigneront longtemps de cette maison-guerre, avec laquelle elle fera enfin la paix... Très touchante histoire.
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Pendant la guerre, Marie ; cinq ans est confiée par sa mère à de vieilles tantes qui habitent une maison entourée d'un grand parc. Elle va y passer une année à se poser beaucoup de questions auxquelles ne répond guère son entourage.
Mais devenue adulte, cette maison qu'elle appelait « la maison-guerre » est toujours présente à son esprit.
C'est un livre poignant. Cette petite fille est très émouvante, et malgré la gentillesse de toutes les personne âgées qui occupent la maison, elle est bien seule sans sa maman.
Marie Sizun a l'art de donner une âme aux maisons et de l'authenticité à ses personnages.
Marie est tellement triste que sa maman ne revienne pas, n'écrive pas.
Une maman si tendre, si fantasque, comme dans beaucoup de romans de Marie Sizun.
Mais son père revient de camp de prisonnier.
« Le retour du père » ?
Beaucoup de thèmes récurrents dans l'oeuvre de l'auteur, mais à chaque fois une nouvelle histoire originale , pleine de sensibilité qu'on a du mal à lâcher et à oublier.
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Elle est haute comme trois pommes, c'est la guerre, son père est prisonnier, et sa mère la confie à sa famille paternelle. Elle arrive dans une grande maison, vit entourée de vieilles personnes qui seront pour elle oncle et tantes. Elle reçoit de moins en moins de courrier de sa mère, cette dernière vient de moins en moins la voir. Marie entend de plus en plus de plus en plus de chuchotements. Elle sent bien qu'on lui cache des choses…mais quoi ? Cette maison-guerre comme elle la nomme, est son refuge, sa boite à souvenirs et à secrets, la maison de l'attente. Elle attend sa mère, et c'est de son père dont on lui entretient le souvenir ; un père dont elle sait juste qu'elle a, au grand soulagement de tous, la blondeur des cheveux. Il y a les mots qu'elle glane ici ou là, mais dont elle ne comprend pas la signification. Cette guerre dont elle ne n'appréhende pas les enjeux, et dont les oncles et tantes veulent à tout prix l'épargner

J'avais envie d'une lecture cocoon, mais pas mièvre. Avec Marie Sizun, je ne me suis pas trompée. Avec toute la tendresse des mots et du phrasé, avec son elle sait dire les tourments de l'enfance, faire éclore la mémoire, et amener la vérité avec sensibilité et délicatesse.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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La Maison-Guerre - Marie Sizun

Passionnée de littérature, Marie Sizun poursuit inlassablement sa carrière d'écrivain talentueux et nous offre aux Editions Arléa, le 8 janvier 2015, « La Maison-Guerre », son huitième roman d'une tendresse bouleversante. Dans ce livre, la narratrice adulte, en proie à ses souvenirs d'enfance, retourne spontanément à sa maison secrète, « La Maison-Guerre », « comme elle l'appelait dans sa tête d'enfant », ancienne demeure merveilleuse au jardin sublime, « folie de verdure », croulant sous les fleurs, source infinie de sensations visuelles, auditives, olfactives … encore intactes - magie de la mémoire - ; située en Île de France, c'était « La maison des tantes ». En 1943, alors qu'elle avait à peine cinq ans, sa maman, actrice à Paris, l'avait placée là afin qu'elle soit en sécurité.
Dès le matin, « dans un sournois bonheur, tu te glisses dehors comme un chat. Tu l'aimes tellement ce grand jardin, même s'il t'emprisonne… un monde clos étroitement entouré de hautes haies de laurier qui ne laissent rien voir de l'extérieur ». Tu découvres une foule de plantes, d'insectes, d'animaux… Tu t'inventes des histoires, tu parles aux arbres : tu confies tes secrets à un peuplier.
Cependant, chaque matin, elle vient dans l'anxiété inspecter la boîte à lettres pour voir si sa mère lui a écrit : « C'est comme ça , ma chérie, sois patiente, bientôt la guerre sera finie »… Ses visites se font rares. La petite découvre la solitude… Que de mystères et de non-dits dans cet univers étrange !
Très beau roman, attachant, au style fluide, à l'écriture élégante, très vivante, exigeante, poétique et musicale où Marie Sizun, pour notre plus grand bonheur, donne libre cours à son immense sensibilité, et se lit d'une traite.
Yvette Bierry - 8 janvier 2015

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Deux mots associés qui s'opposent, la maison et la guerre, et c'est tout l'univers de la petite Marie qui se révèle ainsi. Tout commence par un jeu, celui de l'adulte qui se raconte son enfance, tutoyant la petite fille qu'elle était pour mieux s'imprégner de ses souvenirs ; elle se promène en imagination dans cette maison aux toits rouges, aux roses jaunes, aux parfums d'antan où elle a passé une année pendant la guerre, confiée par sa mère à de vieilles parentes, sans explication aucune, sans indication de temps. Alors retrouver les pièces les unes après les autres comme si le lecteur l'accompagnait pour visiter cette maison lui permet d'évoquer ces quatre saisons qui conduiront Marie à comprendre lentement, inexorablement l'impensable. Les échos du monde que l'enfant perçoit au travers des propos qui échappent aux adultes qui l'entourent, leurs silences aussi, la radio qui diffuse soir après soir des nouvelles incompréhensibles pour l'enfant de quatre ans, mais dont certains mots feront sens petit à petit, tout ce bruissement du réel heureusement compensé par les découvertes sensuelles de cette maison qui se fait monde, imprégneront la mémoire de Marie, comme un temps dilaté qui occupera toute sa vie. L'adulte qu'elle est devenue reviendra à la fin du livre livrer au lecteur la version rationnelle de cette histoire, terriblement banale en ces années de guerre, mais l'imaginaire bouleversant de l'enfant continuera à sous tendre la vie de cette femme qu'elle est devenue.

Marie Sizun nous donne à lire et comprendre une période terrible de notre histoire par le prisme de l'imaginaire d'une l'enfant. Les impressions sensuelles qu'elle écrit dans une langue si poétique et si juste font écho à nos propres souvenirs d'enfance, dans l'émerveillement des découvertes et des souvenirs de chacun. Un si grand plaisir à vous lire, Madame.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Nous sommes en été 1943. La petite Marie, âgée de quatre ans à peine, est confiée pour quelques temps à une vieille tante, Mathilde, et à des amis de confiance, Gabrielle et Albert son mari, qui partagent une maison perdue à la campagne, entourée d'un grand parc. C'est la guerre et Marie par sa mère est juive ce qu'elle ne sait pas et ne comprend pas encore. Son père dont elle ne se souvient pas, est prisonnier de guerre quelque part en Allemagne et personne n'a de ses nouvelles.
Vera, sa mère en la déposant ce jour d'été, ne lui explique rien. Les nombreuses questions de la petite Marie, restent donc sans réponses. Sa mère est actrice et a de plus en plus de mal à trouver du travail, lui dit-on. Elle n'a pas le temps de venir la voir ou alors lui fait une visite éclair un après-midi à peine, sans forcément prévenir, ce qui est d'autant plus frustrant pour la petite fille qui l'attend depuis de longs jours. Tout cela pour la protéger...ce que la petite Marie ne sait pas et ne comprend pas.
La maison est inquiétante pour un si jeune enfant, et beaucoup trop silencieuse... Heureusement, il y a aussi les jeux, le parc, les fleurs et tout ce qui enchante la petite fille qui ne connaissait que la ville. La maison et son parc deviennent alors une sorte de refuge, le siège de toutes les émotions et de tous les possibles. Elle la surnomme, "la maison-guerre" (d'où le titre du roman).
Le temps passe, la petite Marie attend le courrier qui désormais se fait de plus en plus rare...puis devient inexistant. "C'est à cause de la guerre" lui dit-on, mais le lecteur devine pourquoi. Sa maman a été arrêtée puis déportée. Elle ne reviendra pas.
Des années après, alors que Marie devenue adulte, passe dans le coin, elle s'arrête pour redécouvrir cette maison qui a marqué sa petite enfance. Tout a changé et elle ne reconnait plus rien...

C'est un roman qui est présenté par l'auteur comme le serait un témoignage. Cette petite fille perdue au milieu de personnes âgées qui ne savent pas lui expliquer la réalité, tout en l'entourant d'attention et d'une tendresse distante, car ils veulent avant tout la protéger, est très attachante et bien seule sans sa maman.
Le récit de sa vie quotidienne, de son ressenti, de ses attentes vaines et de son besoin d'amour et de tendresse, est tout à fait bouleversant. Devenue adulte, elle restera à jamais marquée par cette maison, par le manque d'amour, et tout ce qu'elle a vécu là-bas.
Le ton sonne juste, l'histoire est émouvante et les personnages bien présents et bien réels. L'auteur a une plume d'une grande sensibilité et la petite Marie par la façon dont elle raconte son histoire, aurait pu être l'auteur, mais ce n'est pas le cas même si elle porte le même prénom.
J'ai aimé la manière dont Marie devenue adulte s'adresse à la petite fille qu'elle était en employant le "tu". Elle regarde cette petite fille qu'elle n'est plus, avec une grande tendresse, tout en décrivant cette année-là.
Ces souvenirs, encore intacts, décrivent aussi l'enfance de nombreux autres enfants qui pendant la guerre, ont été séparés de leur famille, ont vécu dans les non-dits et les secrets. Même si cela leur a permis de rester en vie, ces enfants ont connu bien trop tôt la solitude et le manque d'affection liés à l'absence de leurs parents.
Impossible de lâcher ce roman quand on en débute sa lecture. le lecteur ressent les émotions de la petite fille, grandit avec elle, comprend par intuition les choses qu'on ne lui dit pas, grâce aux soupirs, aux regards, et à la manière dont les adultes s'empressent de changer de sujet, pour passer à autre chose de plus léger et surtout ne rien révéler de l'inacceptable.
Ce n'est pourtant pas un livre triste. La petite Marie nous permet de renouer avec l'insouciance de l'enfance, les bonheurs et les jeux simples, la nature...avec elle, la guerre semble bien loin.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Premier livre que j'ai lu de cette auteure et j'ai été emporté par l'histoire. La façon d'écrire nous captive et on est déçu d'être arrivé déjà à la fin
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