Une petite
plage bretonne, dans le Finistère Sud, fin juillet. Anne a devant elle quelques jours de solitude avant l'arrivée promise de son amant, un homme marié qu'elle a rencontré dans la bibliothèque parisienne où elle travaille.
Elle a échoué dans un petit hôtel modeste avec un petit côté familial, amical.
Et elle parle à son amour, de la beauté de la mer, des personnes qui l'entourent, de son bonheur de l'attendre là. Son portable comme lien ténu avec l'être aimé.
Elle tente de deviner la vie des autres, de percer leurs existences.
La lumière, les bruits environnants, les rumeurs des conversations sur la
plage, l'enveloppent comme un cocon.
Et elle glisse, imperceptiblement, vers sa vie, ses souvenirs. Un mal-être s'installe. Certaines impressions de malaise qu'elle ressent envers certaines personnes l'amènent vers des souvenirs douloureux d'une mère négative qu'elle déteste, d'un père adoré trop tôt disparu.
Elle oscille entre bonheur, tristesse, mélancolie.
Un joli vocabulaire délicatement posé par l'auteure sur les multiples ressentis. On s'immisce au coeur des pensées d'Anne, ses perceptions sont puissantes, ses impressions sont profondes et évocatrices. Une plongée en apnée.
Quelques jours, comme suspendus, pour une introspection, une belle parenthèse dans la vie d'Anne.
Un beau roman, délicat, qui met en lumière sa perpétuelle solitude dans ce petit hôtel chaleureux, sous le ciel capricieux de Bretagne. Une harmonie parfaite pour cette belle lecture intimiste.
Les couleurs de la mer et du ciel qui oscillent entre bleu et gris, ces couleurs changeantes que je connais si bien sont si poétiquement mises en valeur que je suis tombée sous le charme de cette écriture.
J'ai découvert
Marie Sizun et j'en suis heureuse !