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3,68

sur 1989 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les hommes peuvent croire qu'elle est leste et facile. Les femmes peuvent la penser prédatrice, les plus indulgentes dirent qu'elle est fragile, une chose est sûre, ils ont tous tort.

Adèle s'est mariée et a fait un enfant avec Richard pour avoir une respectabilité et un refuge après les moments sensuels, les instants de transgression, la débauche. Mais qu'est-ce qui pousse une journaliste jolie, mère d'un petit garçon, mariée à un médecin qui l'aime et lui fait confiance à l'addiction sexuelle ? Adèle ne sait pas, si ce n'est sa mère mal aimante, jalouse et indiscrète. Depuis son adolescence, la source d'un mal être, compensé par l'érotisme qui donne du relief à sa vie, mais accentue sa paranoïa et la pousse dans une fuite en avant mortifère.

Leila Slimani, que le sujet difficile de la nymphomanie n'a pas rebuté, raconte avec une indéniable finesse une vie gâchée par des pulsions, un désir insatiable, avec l'inévitable détresse de ne pouvoir y mettre fin. Dans ce premier roman porteur d'une grande tristesse, elle montre la solitude extrême, inextinguible et irrémédiable que crée l'addiction. Une maladie honteuse, prenant ses racines dans l'enfance, impliquant le besoin d'exister à travers le désir des autres, de combler un vide en se remplissant de n'importe quel homme, une malédiction qui confisque l'essentiel bonheur d'aimer et de s'aimer.
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L'histoire d'une femme, j'aime les histoires de femmes, c'est mon côté potin mondain entre deux verres de vin, en cristal les verres bien entendu.

Le roman d'un sexe, une toison brune, des jambes qui s'écartent, la sève qui s'écoule ; c'est mon côté voyeur entre deux verres d'un single malt, l'aventure dans cette inconnue qui s'ouvre à moi.

La musique sauvage, riffs sur les sentiments, pas de quoi siffloter la joie de vivre, le bonheur conjugal. Un western sans poussière avec mise à mort de l'âme, pendue à la branche du chêne familial, une balle perdue dans le coeur du plaisir.

Mais le roman, la femme, le sexe se composent sans douce mélodie autour de l'addiction. L'addiction au sexe, l'addiction maladive qui détruit, à commencer par soi-même, puis autour de soi. C'est du brut.

Et comme toute addiction reconnue, il y a surtout une énorme souffrance, la perte de son âme, la peur de l'autre, puis celle de la découverte. Malgré un mari et un enfant, Adèle est ainsi, prise dans le tourbillon malsain de ses pulsions, celles du sexe à tout-va, en tous lieux. Il y a la vie de façade et puis sa vie intérieure et bouillonnante.

Avec la crudité des mots ou la bestialité des scènes, Adèle survit intérieurement d'hommes en hommes, des coups d'un soir pour la plupart, des rencontres du hasard, dans un bar ou sur un quai, hagard. le sourire, première étape, l'envie, le désir compulsif, le soulèvement de la jupe l'arrachage du string, secondes étapes, et puis elle se retourne, pas un mot, pas un adieu, une cigarette, une pastille de menthe pour enlever le goût du foutre, troisième étape. S'ensuit ce sentiment de honte qui te submerge. C'est la dernière fois, une promesse vaine car au moment où tu penses cela, tu sais parfaitement que non… Une nouvelle pulsion, impulsion destructrice, le cercle vicieux de l'addiction, l'addition des membres dans son con ou son cul, Adèle est ainsi, elle ne peut s'y résoudre.

Au final, c'est un roman assez triste, la tristesse de l'addiction et son désespoir qui s'y rattache. Faire bonne figure, mais intérieurement l'âme est démolie. Peut-être même depuis la plus petite enfance avec ce manque de réconfort ou d'amour. Drogue, alcool ou sexe, le cercle vicieux de cette dépendance connaît le même rythme, cette pulsion, poussée d'adrénaline qui oblige à franchir de nouveau le pas, pour s'affranchir de son besoin immédiat. L'adrénaline s'estompe, se dilue et à la fin de l'acte, la misère, la peur de se regarder dans le miroir, le dégoût qu'on peut y trouver dans ce regard. Sauvagement sombre, cette putain d'histoire. Merci, j'aime les histoires sombres. Quoi ? J'ai plombé l'ambiance de ce début de semaine ?... C'est une certaine vie dans des putains de vie. Bonne semaine.
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Adèle le sait, il n'y a pas pire de savoir de ce que demain sera fait.
Malaise, spirale infernale, baise, ne pas rentrer dans le moule, se donner du bien, faire mal, pudeur de merde, tout oublier, vie formatée, ne pas se perdre en banalités, avoir une attitude de mâle, ne pas se plier. Être prise, sans fin.
La jeunesse t'a confisqué ta joie, ton présent déjanté va te rattraper, tu vas morfler.
Tu es le bras armé de ta décadence, le sexe pour exister, le sexe comme langage pour exprimer la détresse. Tu aimes pour un quart d'heure, pour un regard, pour une odeur.
L'envie, qui juste une minute t'irradie, paradis malsain qui est le tien.
La jouissance comme une vengeance, comme une conséquence d'une vie flétrie. Une maladie.
Quid de Richard, ton mari, ton refuge pareil au saint-bernard ? Et de ton fils Lucien ?
Ou sont-ils dans ta tête entre tes va-et-vient? Tu dois être bien seule dans tes luttes internes. Quand doivent s'arrêter tes rêves obscènes?
Parce que tu es allé trop loin, tout explose et, calculatrice tu baisses l'échine et enfin tu fais l'éloge du quotidien ? Combien te faudra-t-il de temps pour épuiser les joies modestes?
Être ordinaire et l'accepter, cela te rend-il plus heureuse ?

Dérangeant, percutant, émouvant, l'ogre est bicéphale et ne manquera pas de t'emporter dans tes propres doutes. Nous avons tous nos béquilles avec plus ou moins d'excès pour affronter le journalier. Leïla Slimani, sans tendresse, en développe un exemple d'une violence extrême.
« Je vais te dire une chose moi : Les gens insatisfaits détruisent tout autour d'eux. »
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« Non ce n'est pas moi. C'est quelqu'un d'autre qui souffre.
Moi, je n'aurais pas pu souffrir autant. »
ANNA AKHMATOVA

Premier roman de Leïla Slimani, « Dans le jardin de l'ogre » traite du sujet tabou de la dépendance sexuelle.
J'avoue avoir hésité, pendant un moment, à lire ce livre en raison de son thème qui ne m'attirait pas et je pensais m'aventurer en dehors de ma zone de confort en le lisant. Mais ayant aimé les autres romans de l'auteure, j'ai décidé de lui faire confiance. En définitive, je ne le regrette pas : le roman n'a rien d'érotique, il y a certes, des scènes intimes décrites en détail, mais le récit est introspectif et centré sur la psychologie des personnages.

*
Adèle mène une double vie.
Dans la première, elle est une femme épanouie et heureuse. Journaliste, elle voyage beaucoup et elle vit dans un bel appartement parisien avec son mari chirurgien et leur jeune enfant.
Mais sous cette belle couche de vernis, se cache une femme seule, insatisfaite, malheureuse, rongée par un besoin dévorant de sexe. Malgré son attachement pour son fils et son mari, elle est comme une toxicomane, une droguée du sexe. Elle a besoin de se sentir vivante, entourée, regardée, désirée, malmenée.

« Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin d'un ogre. »

Elle cherche à tout prix à préserver ses deux vies, ne voulant pas faire souffrir sa famille, et ne trouvant pas la force de résister à la violence de cet appel. Elle organise donc sa vie de manière à assouvir ses envies tout en maintenant un semblant de vie normale, son mari, follement amoureux d'elle, ignorant tout de l'addiction de sa femme.

« Les hommes l'ont tirée de l'enfance. Ils l'ont extirpée de cet âge boueux et elle a troqué la passivité enfantine contre la lascivité des geishas. »

*
Leïla Slimani brosse un portrait convaincant, troublant et douloureux d'une femme sous l'emprise de pulsions sexuelles qu'elle n'arrive pas à contrôler.
L'auteure ne cherche pas à expliquer pourquoi Adèle tente de combler les vides de son quotidien par une boulimie de sexe. Elle préfère s'attacher à ses personnages, à Adèle en particulier, à son mal-être, et aux répercussions sur son entourage.
Et le lecteur ressent ses tourments, sa peur d'être démasquée, sa solitude extrême, son insatiabilité impossible à refouler, son insatisfaction en même temps que cette violence qu'elle désire faire subir à son corps.

Tout doucement, Leïla Slimani amène une tension à son récit, le lecteur se doutant que cette vie insatisfaisante ne peut continuer ainsi.

*
Adèle n'est pas un personnage particulièrement sympathique, mais j'ai été touchée par sa vulnérabilité, sa souffrance psychologique suscitée par cette envie irrésistible et autodestructrice.
Ces aventures, sans amour, sans lendemain, n'apportent rien.
Aucun plaisir, aucune joie, aucune tendresse, aucun attachement.

« Parfois, elle a l'air d'un oiseau affolé, cognant son bec contre les baies vitrées, brisant ses ailes sur les poignées de porte. »

Adèle m'a rappelé Emma, l'héroïne de Gustave Flaubert. Toutes deux femmes de médecin, elles sont prisonnières d'un quotidien insipide, ennuyeux qui les mène à l'adultère.

*
J'avais déjà pu apprécier le style de Leïla Slimani, dans « Chanson douce » en particulier.
Je retrouve l'auteure dans la justesse des mots, l'écriture toujours très directe, brute, cru, laconique, sombre, sensuelle, mais qui ne juge pas.

« Elle comprit très vite que le désir n'avait pas d'importance. Elle n'avait pas envie des hommes qu'elle approchait. Ce n'était pas à la chair qu'elle aspirait, mais à la situation. Être prise. Observer le masque des hommes qui jouissent. Se remplir. Goûter une salive. Mimer l'orgasme épileptique, la jouissance lascive, le plaisir animal. Regarder partir un homme, ses ongles maculés de sang et de sperme. »

Elle nous fait entrer dans l'intimité de cette femme, et à travers cette mise à nu sans détour, je me suis sentie à la fois spectatrice et voyeuse. J'ai parfois été gênée, mal à l'aise devant cette écriture si juste, si franche, sans faux-semblant.

*
Pour conclure, « Dans le jardin de l'ogre » est un récit poignant.
Le thème choisi est certes audacieux, voire dérangeant, mais Leïla Slimani a le don d'émouvoir.
J'en ressors attristée par la détresse d'Adèle, la torture physique et psychologique qu'elle subit au quotidien. On ne peut la juger, on ne peut que compatir.

Merci Marlène50 qui, par ta belle critique, m'a donné envie de découvrir ce texte.
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Adèle a tout pour vivre une vie de rêve, elle est journaliste, mariée à Richard un chirurgien, ensemble ils ont un petit garçon, Lucien. Mais Adèle a une vie cachée, une vie dans laquelle elle n'est plus la jeune journaliste sage, l'épouse du chirurgien ou la mère de famille. Dans cette autre vie, Adèle multiplie les aventures, des histoires qui durent parfois un mois, une semaine, quelques heures. Cette autre vie qui pourtant ne la satisfait pas prend de plus en plus de place, elle prend de plus en plus de risques.


Pourquoi une femme comme Adèle, s'est-elle marié? Pourquoi s'est-elle enfermée dans cette petite vie bourgeoise? Pourquoi a-t-elle fait un enfant :


"Adèle a fait un enfant pour la même raison qu'elle s'est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s'et nimbée d'une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s'est construit un refuge pour les soirs d'angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche."

Adèle n'est pas satisfaite de cette vie, elle sait que son addiction au sexe est maladive. " Elle s'était dit qu'un enfant la guérirait!" Un accident immobilisant son mari va faire prendre conscience à celui-ci de la situation, il va essayer de guérir sa femme en partant vivre à la campagne. L'éloigner de la ville pour l'éloigner da la tentation.


Dans ce premier roman sur le thème de l'addiction sexuelle au féminin, Leila Slimani a su déjouer les pièges qui peuvent se présenter quand on veut traiter un tel sujet. Elle a su éviter l'ornière de la pornographie et ne pas tomber dans le roman érotique. Nous assistons à la descente aux enfers d'une femme victime de la surenchère de l'addiction. Un portrait sans concession mais sans jugement, sans voyeurisme malsain. Un beau portrait de femme luttant contre ses démons et essayant de s'en sortir. Un personnage à la fois attachant et déroutant. Un premier roman réussi.
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C'est ma deuxième lecture de Leïla Slimani et ce qui est sûr, c'est qu'elle sait distiller, dès les premières pages, un malaise dérangeant. Elle connaît l'art de jongler avec nos émotions et nous invite sans ménagement à nous mettre à la place de l'héroïne.
Dans le jardin de l'ogre est l'histoire d'une femme dépendante d'une substance dont on peine à y reconnaître l'addiction : le sexe.
Ou quand le plaisir devient esclavage...
Comment ne pas souffrir en découvrant la déchéance d'Adèle, mère de famille et épouse, capable de laisser son enfant à une presque inconnue pour une partie de jambe en l'air.
L'écriture de l'auteur ne nous épargne rien. C'est glauque. C'est violent.
C'est gênant. Dérangeant.
Mais on lit avec passion tant le talent de Leïla Slimani inonde chaque page.
Ce livre est terriblement malsain. Pourtant, je l'ai beaucoup aimé.
Que dois-je y comprendre ? :-)
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Le premier Leila Slimani révèle déjà une parisienne bobo, apparemment heureuse ou du moins qui a tout fait pour l'être, mais dont la vie est perturbée par une compulsion sexuelle.

Toujours les faux semblants, toujours le feu qui couve sous la cendre, toujours le style à la fois cru et prosaïque.
Je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement avec "une chanson douce" qui a de la caudalie.

Son style et une autre dramaturgie de la vie confirment une auteure qui procède par touches qui font sens ensemble.

Une impressionniste moderne de la littérature.

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Excellemment bien écrit. Un sujet qui mérite certainement que l'on s'y penche... mais un peu ennuyeux (assez, voire trop souvent). Il faut s'accrocher pour aller au bout de cette descente aux enfers charnelle qui se résume à une série de coucheries plus ou moins sordides et d'états d'âmes assez bien vus cependant.
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Un goût acre.
L'histoire
Adèle vit avec Richard, ils sont marié, ils ont chacun une profession prenante, surtout lui, il est chirurgien, elle est journaliste. Ils vivent à Paris. C'est le couple ordinaire, bourgeois. Adèle est une femme avide, vidée, insatisfaite. Elle veut être remplie de sensations. Son mari Richard ne peut rien et n'y peut rien, c'est une maladie. Pourtant Adèle a tout pour être heureuse. Richard cherche à combler sa femme avec des préoccupations financières, matériels et bien-sûre il veut un deuxième enfant. Des projets, il y en a, un déménagement en province, une grande maison, une nouvelle clinique, pour lui, des enfants, pour elle, pour eux.
Adèle ne pense ces projets, elle n'y pense pas non plus, ce sont les projets de Richard. Les projets de Richard sont les calculs, le banal, le quotidien. Adèle aime Richard, c'est évident, elle ne pourrait se passer de lui, de cette vie, de leur fils adoré. Mais cette avidité se loge toujours en elle. Elle souffre.
Tous ces projets cela ne change rien ou plutôt ce n'est pas cela qu'Adèle attend. Lui n'a jamais été très porté sur les choses liées au sexe. Il ne cherche pas l'orgasme à répétition. Il ne cherche pas comme elle en permanence de nouvelles liaisons sans lendemain, sans but précis, ou le seul but est cet abandon avec l'inconnu sexuel. le désir entre eux n'est plus ce qu'il était, ils se touchent moins, beaucoup moins. Lui n'a jamais aimé cela, le sexe pour le sexe.
Adèle n'est pas une personne comme tout le monde, ce n'est pas une femme comme toutes les autres. On ne sait pourquoi, ce n'est pas si important. Les raisons de son addiction sexuelle ? Son éducation ? son enfance ? les maladresses de ses parents ?la jalousie de sa mère ? l'entourage de son enfance ? un besoin irrépressible d'être désiré et prise par un ou plusieurs hommes ?
Adèle aime l'état d'excitation d'une rencontre, ce moment où les préliminaires n'ont pas encore commencés, ce moment où le désir monte. Elle aime se sentir désirer, elle aime être au centre du jeu. Elle aime se sentir prise. Adèle cherche en vain les moyens de satisfaire ce vide, cet ennui, cette dépression latente Elle aime ces rencontres maladives, furtives avec d'autres hommes.
Adèle dans un moment de très grand égarement va jusqu'à organiser son propre viol avec deux hommes. Son sexe en sort tuméfié, horrible. On supporte mal ce genre de passage. C'est le sexe incompréhension, le sexe dégoût. Adèle va à l'extrême de ses possibilités, à l'extrême du supportable pour sa santé psychique et physique.

Un soir Adèle rencontre un collègue de Richard, un autre chirurgien il s'appelle Xavier, et là fatale erreur, le pire pour Richard survient. Xavier et Adèle deviennent amant. Elle n'aurait pas pu choisir pire. Avant, pourtant, elle prenait plus de précautions. Et le secret tombe. Ils deviennent esclaves de leurs situations. A partir de là, Richard souffre comme sa femme. Et les infidélités maladives prennent fin.

Le pire, Richard attrape accident, sa jambe est fracturé pour quelques temps, il a encore plus besoin de sa femme. Celle qui le trompe est aussi son soutien de tous les jours. Cette situation devient pesante et il transpire des pages une atmosphère qui ne peut durer très longtemps.
Il l'aime tellement et il est médecin, il reste pragmatique, il fait le bilan avec sa femme et il menace. Ensuite, avec Adèle Richard fonctionne comme avec une patiente, comme avec un animal blessé dans sa chaire et dans son esprit. Elle mettra le temps pour guérir, loin de toutes tentations et plus proche que jamais de son fils se sera plus facile.

Mon avis, mes impressions
Leïla Slimani me fait découvrir le genre. Ce roman me donne le vertige grâce à cette fameuse ambiance pesante au rythme étonnant. Ambiance pesante, dans le sens comment cela va-t-il finir ? Je suis fasciné par ces deux êtres pris au piège. J'aime le rythme donné à l'histoire, il emporte tout. Leïla réussit très bien elle nous emmène dans la vie d'Adèle qui aime le sexe, pour le sexe et qui en est malade.
Cette histoire pose la question de la culpabilité, c'est très étrange et voulu mais on ne peut pas en vouloir à Adèle et l'on se met aussi à la place de Richard.
On est coupé en deux et on veut recoller les morceaux entre eux deux on veut plus de tendresse entre eux deux.
Je pense que toute l'originalité de ce court roman tient là, le fait d'avoir de la compassion pour ce couple à la dérive.
Et aussi parce qu'on ne saura jamais si Adèle recommencera. Si elle guérira, si lui s'en ira un jour, s'ils continueront à faire l'amour comme si rien ne c'était passé, comme si ce trauma était sans importance.

Leïla évite de tomber dans le tragique, c'est tant mieux, elle pose les choses, les problèmes, leurs conséquences à nous d'imaginer le reste.
A l'époque de « balance ton porc » et des mâles idiots qui nous emmerdent c'est ici un autre point de vue. Je continuerais ma découverte de cette auteure avec Chanson douce.
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Alors que j'étais au volant d'une voiture en compagnie de cinq hommes éméchés, j'ai dû me coltiner leur conversation sur la sexualité dans le couple après 20 ans de vie commune, bla bla bla, de l'importance de ne pas s'exposer à une situation de laquelle découlerait l'infidélité, bla bla bla, de la nécessité de parler, bla bla bla...
Il y en a un qui bloquait sur le fait de ne pas savoir si sa copine jouissait ou pas, et il finit par m'interpeler : "Hein ?! Comment on sait si on fait jouir sa copine ?!".
Comme l'habitacle puait l'alcool je n'ai pas pris la peine de faire appelle à Madame tact ou Monsieur psy et j'ai lâché : "Quand on se pose la question, y'a de fortes chances pour que la réponse soit non".
Le silence de plusieurs secondes qui s'ensuivit et le changement de conversation soudain me fit réaliser que, pour eux, la sexualité de la femme recelait encore bien des mystères.
C'est pourquoi en refermant "La maison de l'ogre" j'ai pensé à eux en leur souhaitant de tomber sur ce bouquin, histoire de leur donner quelques sueurs froides en faisant connaissance avec Adèle, son aimabilité, sa jolie vie, et son addiction.
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