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Citations sur Le Pays des autres (416)

Aïcha connaissait ces femmes aux visages bleus,. Elle en avait vu souvent, des mères aux yeux mi-clos, à la joue violette, des mères aux lèvres fendues. A l'époque, elle croyait même que c'était pour cela qu'on avait inventé le maquillage. Pour masquer les coups des hommes.
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Elles voulaient toujours savoir ce qu'il y avait à l'intérieur des choses : dans le ventre des animaux, dans les tiges des fleurs, dans les troncs des arbres. Elles voulaient éventrer le monde dans l'espoir de percer son mystère.
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La beauté de Selma rendait ses frères nerveux comme des animaux qui sentent venir l'orage. Ils voulaient cogner de manière préventive, l'enfermer avant qu'elle ne commette une bêtise et qu'il ne soit trop tard.
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Elle marcha vers la table comme vers l’échafaud et elle écarquilla les yeux devant Amine pour faire refluer les larmes et pour lui faire croire qu’elle était heureuse.
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Tout dans le paysage était inattendu, différent de ce qu’elle avait connu jusqu’alors. Il lui aurait fallu de nouveaux mots, tout un vocabulaire débarrassé du passé pour dire les sentiments, la lumière si forte qu’on vivait les yeux plissés, pour décrire la stupeur qui la saisissait jour après jour, devant tant de mystère et de beauté. Rien, ni la couleur des arbres, ni celle du ciel, ni même le goût que le vent lui laissait sur la langue et les lèvres, ne lui était familier. Tout avait changé.
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Dragan eut les larmes aux yeux devant l'indifférence de la nature à la bêtise des hommes. Ils se tueront, pensa-t-il, et les papillons continueront à voler.
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Nous sommes tous en prison. Tant que nous vivrons dans un pays colonisé, nous ne pouvons pas nous dire libres.
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Souvent, elle écrivait "J'aurais voulu que tu me voies" et elle ne mesurait pas que se trouvait là l'aveu de son immense solitude. Elle s'attristait de toutes ces premières fois qui n'intéressaient personne à part elle, de cette existence sans spectateurs. A quoi bon vivre, pensait-elle, si ce n'est pas pour être vue ?
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Mathilde aimait le cinéma, si passionnément que cela la faisait souffrir. Elle regardait les films sans presque respirer, le corps tout entier tendu vers les visages en Technicolor. Quand, au bout de deux heures, elle quittait le noir de la salle, l'agitation des rues la heurtait. C'était la ville qui était fausse, incongrue, c'était le réel qui lui apparaissait comme une fiction triviale, comme un mensonge. Elle jouissait du bonheur d'avoir vécu ailleurs, d'avoir effleuré de sublimes passions et en même temps bouillonnait en elle une forme de rage, une amertume.
Elle aurait voulu entrer dans l'écran, vivres des sentiments qui aient la même matière, la même densité.
Elle aurait voulu qu'on lui reconnaisse sa dignité de personnage.
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Il portait sur son visage cette fatigue qui est propre aux bons médecins. Sur leurs traits on voit, comme en transparence, les douleurs de leurs patients, on devine que ce sont les confidences de leurs malades qui courbent leurs épaules et que c’est le poids de leur secret et de leur impuissance qui ralentit leur démarche et leur élocution.
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