Ce tome contient les épisodes 22 à 25 écrits par
Dan Slott et
Christos Gage, le numéro 25 écrit par Slott seul, et le numéro annuel 1 écrit par Gage seul. Ces épisodes sont initialement parus en 2014.
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- Épisodes 22 à 26 - Peter Parker inaugure sa nouvelle entreprise de haute technologie : Parker Industries. Parmi ses employés, se trouvent Sajany Jaffrey, Elias Wirtham (Cardiac), Anna Maria Marconi. Comme premiers visiteurs, il accueille Jay Jameson (le père de J. Jonah Jameson) et May Parker (sa tante). Il explique à cette dernière qu'il souhaite lui offrir une prothèse qui lui permettra de se débarrasser de sa claudication. Betty Brant a contacté les Avengers pour qu'ils missionnent Agent Venom (Flash Thompson, voir Venom By Rick Remender - Volume 1) afin d'intervenir dans un trafic d'armes organisé par Crime Master. C'est au cours d'une livraison clandestine que Venom et Superior Spider-Man vont se retrouver face à face. Carlie Ellen Cooper est toujours prisonnière du Green Goblin. Ce dernier contrecarre les opérations du Hobgoblin. Yuri Watanabe requiert le témoignage de Mary Jane Watson. Les Avengers commencent à s'interroger sur certaines réactions de Spider-Man.
Il s'agit de l'avant dernier tome de la version supérieure de Spider-Man et donc les différents fils de l'intrigue commencent à converger vers une résolution qui s'annonce placée sous le signe du Bouffon. En attendant,
Dan Slott aidé par
Christos Gage choisissent de créer une nouvelle itération de Venom (un nouvel hôte pour le symbiote, surprise) comme opposant principal de Spider-Man. Si la rencontre entre ces 2 personnages semble uniquement dictée par les besoins de l'intrigue (plus artificielle que naturelle), la suite dirige l'affrontement vers une direction sortant de l'ordinaire.
Fort heureusement Slott et Gage conservent l'évolution d'Otto Octavius comme centre d'intérêt principal du récit. Dans ce tome, il ne s'agit pas de jouer aux devinettes pour savoir comment le propriétaire légitime reviendra, mais de continuer à découvrir comment la personnalité d'Octavius influe sur la vie de son identité d'emprunt, et sur celle de ceux qui l'entourent. de ce point de vue, cette série consacrée à Octavius permet au lecteur de découvrir un personnage aussi attachant que méprisable. Il continue à adopter une attitude constructive et à se montrer altruiste (dans une certaine mesure), mais avec des moyens discutables d'un point de vue moral. Avec le recul de plus de 20 épisodes, le lecteur constate que Slott (aidé de temps à autre par Gage) tire le meilleur partie d'un concept assez mince et usé (usurpation d'identité) pour montrer Otto Octavius sous un jour nouveau.
Il n'y a pas à s'y tromper : "Superior Spider-Man" est une série consacrée à un supercriminel, sous couvert d'une appellation trompeuse pouvant faire croire qu'il s'agit d'une série de Spider-Man. Otto Octavius s'avère beaucoup plus complexe et ambigu que son simple statut d'ennemi de Spider-Man ou de supercriminel. Derrière les apparences d'une série de superhéros classique, Slott met en scène la tentative de rédemption d'un individu d'un certain âge, ayant des principes bien arrêtés, et des valeurs morales positives (le respect qu'il porte à May Parker, et qu'il s'attache à montrer). de ce fait, Octavius échappe à la dichotomie bien / mal et devient un être humain faillible, attachant, sympathique.
Certes, le lecteur sent bien que le temps est compté à Slott. La phase "Superior" ne peut pas être étirée indéfiniment et il ne peut pas développer toutes les composantes de son récit, en particulier les relations entre Otto et Anna Maria. 1 ou 2 scènes donnent l'impression de souffrir d'un rythme un peu trop rapide, comme par exemple la réaction hors de caractère de May Parker face à Anna Maria Marconi.
Les épisodes 22 à 25 sont dessinés par
Humberto Ramos, et encrés par Victor Olazaba. L'épisode 26 est dessiné par Ramos,
Javier Rodriguez et
Marcos Martin, encré par Olazaba,
Alvaro Lopez et Martin.
Humberto Ramos réalise des dessins de bonne qualité dans le cadre d'un comics de superhéros. Sa propension à exagérer les expressions des visages permet de mieux faire passer les émotions, sans perdre en nuances. Par contre, à une ou deux exceptions près, tous les personnages soufrent d'un jeunisme aggravé, avec des visages d'adolescent. Mise à part cette caractéristique, chaque individu exprime une vitalité exubérante et entraînante, et dispose de vêtements variés et réalistes. Les scènes d'action sont pleines d'énergie et la légère exagération permet de ne pas les prendre trop au sérieux, de les accepter comme un divertissement à grand spectacle. Il n'y a que les mouvements de Venom dont la lisibilité laisse parfois à désirer. Peut être qu'une mise en couleurs plus adéquate aurait permis d'atténuer ce défaut. L'encrage un peu appuyé confère plus de substance aux dessins rendant les personnages plus présents.
Les pages dessinées par
Javier Rodriguez dans l'épisode 26 jurent avec celles de Ramos, dans une approche plus dépouillée, avec un encrage plus fin. Les pages dessinées par Martin se rapprochent visuellement de celles de Rodriguez, mais la nature des séquences justifie cette différence qui fait alors sens.
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- Annuel 1 (dessins de
Javier Rodriguez, encrage d'
Alvaro Lopez) - Peter Parker a rendu public le fait qu'il conçoit et construit une partie des équipements de Spider-Man. Blackout (Lilin, un ennemi de Ghost Rider) est de retour en ville à New York. Il a décidé de redorer sa réputation en affrontant Spider-Man pour le vaincre. Il commence par enlever May Parker, pour faire pression sur Peter Parker pour saboter les équipements de Spider-Man afin de disposer d'un avantage significatif.
Gage a choisi un ennemi surprenant pour affronter Spider-Man : un vampire. Par contre, il raconte avec adresse son histoire. Il respecte les caractéristiques de Superior Spider-Man, en particulier sa façon de penser. Il établit avec naturel un nouvel élément dans la relation entre May Parker et son neveu. Il maintient un niveau de suspense satisfaisant sur les modalités du déroulement de l'affrontement.
Séparés des dessins de Ramos, ceux de Rodriguez retrouvent leur personnalité, avec un bon niveau de détails, une influence de
Marcos Martin ou
Chris Samnee légèrement rétro, agréable sans prendre le dessus. Finalement son interprétation de Blackout et de Superior Spider-Man s'avère assez dérangeante, éloignée d'un consensus insipide et rassurant.
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Pour cette avant dernière dose de Superior Spider-Man, le lecteur retrouve Otto Octavius, incarné de manière substantielle et convaincante, ayant connu un développement impressionnant depuis le premier épisode.
Dan Slott a fait un excellent travail pour que cette série devienne celle d'Octavius, transformant ce qui ressemblait à une idée farfelue et superficielle, en une série d'actions dressant le portrait psychologique d'un individu complexe dans ses contradictions. Cela donne lieu à un point de vue légèrement différent et neuf sur les liens unissant pouvoir et responsabilités. Ce tome laisse malgré tout un petit goût d'insatisfaction dans la mesure où l'obligation de faire aboutir l'intrigue dicte le rythme du récit et ne laisse pas tout à fait assez de place aux personnages pour exister. Tout est en place pour le grand final dans le tome suivant Goblin Nation.