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Journaliste et écrivain mexicain, Jordi Soler est né près de veracruz en 1963. C'est là qu'il a vécu dans une communauté d'exilés catalans fondée par son grand-père à la fin de la guerre civile espagnole.

A Argelès-sur-mer, ancien lieu de détention des républicains espagnols, une femme remet à Soler (ou son double littéraire) une lettre révélant que son légendaire grand oncle Oriol, que tout le monde croyait mort en 1939 ou exilé, a vécu toute sa vie, là, près de ce village. A la recherche de la vérité, l'auteur part sur les traces de son ancêtre et aboutit dans un petit village des Pyrénées, à Prats-de-Mollo, le jour de la fête de l'ours.

C'est pendant cette fête qu'un point final est mis à une légende familiale, car Soler y découvre que, ni un héros ni vraiment un salaud, son oncle est un homme ordinaire qui a tué parce que son manque volonté l'a rendu au monde sauvage. Découverte qui fait naître chez lui le sentiment de culpabilité de celui qui n'est plus le descendant d'un résistant au franquisme mais celui d'un meurtrier.

Entre fiction et réalité, Jordi Soler revient avec poésie sur ses thèmes de prédilection que sont l'exil, la culpabilité et la mystification familiale, pour mieux nous embarquer dans un monde envoûtant teinté de cruauté et de violence.
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Avec La fête de l'ours je découvre la plume de Jordi Soler et j'ai appris un peu sur la guerre civile espagnole, la légende de l'ours dans ce petit village, Prat de Mollo dans les Pyrénées.
C'est l'histoire d'un écrivain mexicain qui part à la recherche de ses racines espagnoles. Il a écrit une histoire sur le frère de son grand-père qui serait mort vers la fin de la guerre civile en Espagne. Lorsqu'une vieille vagabonde lui remet une vielle lettre et une photo, Jordi Soler découvre que son grand-oncle aurait survécu à ses blessures. Commence alors une enquête qui va chambouler sa vie et voir ce grand-oncle sous un autre angle...

Je ne sais pas si cette histoire est vraie ou si c'est une fiction ou si c'est peut-être un mélange des deux. Je suis passée par plusieurs sentiments : de vouloir savoir que s'est il passé vraiment, de la lassitude et aussi la découverte une partie de l'histoire : la guerre civile espagnole dont j'ignore quasiment tout. La lassitude est lié au fait que j'ai trouvé certains passages trop longues, trop détaillés. Cela me freinait dans ma lecture.

Je suis contente de ma découverte et malgré quelques longueurs j'ai passé un bon moment de lecture.

Challenge Multi-défis
Challenge Riquiqui
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La fête de l'ours dont le tître se rapporte à la fête de Prats-de-Mollo basée sur une légende d'ours dévorateur et de bergère non dévorée, ne prend sa signification qu'en fin de livre.
Cruel suspense!!!
C'est au coeur de cette fête que le narrateur Jordi Soler lui-même(écrivain consterné lors d'une "causerie publique" par les révélations d'une "étrange femme" sur la véracité des faits de son dernier roman) aboutira (après enquête) sur les traces de son grand-oncle, Oriol "soldat républicain" porté disparu (en héros) en 1939, alors qu'il tentait de franchir les Pyrennées avec un groupe de blessés (comme lui) pour fuir "l'armée franquiste qui bombardait du ciel".
J'ai remonté ma note de trois étoiles me sentant injuste et en voulant (!!) à l'auteur de toucher au tabou du mythe du héros.
C'est un peu ça le sujet du livre, comme ce petit-neveu admiratif,nous nous construisons nos propres repères,inventons nos légendes, croyons en nos dieux ou à un seul, et je me suis dit que si ce roman m'avait à ce point dérangée c'est qu'il était bon.
Que savons nous de nos propres frontières? de notre part d'animalité? Lorsque désespoir,souffrance et amputation sont au rendez-vous, la traversée du miroir, n'est-elle pas une lente descente aux enfers? Les diables bannis ne créent-ils pas d'autres diables, incapables de voir la poutre enflammée qui obstrue leurs yeux de bons pensants?
Un roman autobiographique de Jordi Soler (écrivain mexicain axé sur l'exil et la mémoire familiale) bien écrit, poignant et déroutant, avec ces mots "on sait" qui reviennent en vrille, obsédants comme pour s'accrocher à des pans d'histoire qui s'effritent à chaque pas.
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"Parce qu'il n'y avait personne
dans la montagne
Sauf les dernières étoiles
Et l'air était un immense cauchemar".

A l'écart de la seconde guerre mondiale et à l'écart de tout, dans la montagne, un homme, Oriol, que tout le monde croyait mort a vécu une toute autre histoire que celle qu'on lui avait bâtie sur base de rares témoignages.
Son petit-neveu mène une enquête longue et douloureuse pour découvrir la vérité sur cet homme qu'il croyait pianiste, soldat républicain fuyant le régime franquiste.
Tout le livre retrace cette recherche de l'autre, avec ses gifles et ses déconvenues, ses rencontres touchantes ou glaciales.
J'ai tout de suite été séduite par l'épigraphe de ce roman. Et si, par moment j'ai trouvé l'enquête un peu poussive, les descriptions des événements marquants un peu longues, en fermant le livre, cette épigraphe a apporté un nouveau regard à cette histoire, un éclairage un peu différent, un peu de compréhension à l'égard d'Oriol.

C'est une sensation étrange d'apprécier un livre pour le choix d'une citation, mais c'est ça aussi, la magie de la littérature et le fait qu'on ne s'en lasse jamais.


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Jordi Soler, ou son double de fiction, part sur les traces d'un grand-oncle, disparu dans les hauteurs pyrénéennes en 1939. Oriol, « comme la plupart de ceux qui fuyaient vers la France dans ce camion, était un soldat occasionnel qui avait interrompu sa carrière de pianiste pour aller à la guerre, c'était un homme normal, ni courageux ni lâche, sans grand talent pour l'aventure, moyennement fort et doté d'une résistance à la douleur et au malheur qu'il avait peu à peu découverte au cours de la guerre. » La légende familiale s'est emballée au sujet de ce grand-oncle, l'imaginant pianiste virtuose en Amérique du Sud ou mort héroïquement au passage des Pyrénées, au choix. A l'occasion d'une conférence, une femme remet au narrateur une lettre qui remet en cause ces sagas imaginaires. Il s'aventure jusqu'à un petit village perché de Catalogne française, où Oriol aurait vécu et mène l'enquête auprès d'habitants hauts en couleurs, de découvertes en révélations, jusqu'au jour de la fameuse fête de l'ours de Prats-de-Mollo…
Je me suis vraiment délectée de ce roman génial de Jordi Soler, qui vit au Mexique depuis que sa famille a fui le franquisme. Il revient dans ses romans, dans les deux précédents et celui-ci du moins, sur l'histoire de sa famille. Cette histoire est ancrée dans la réalité, mais laisse une belle part à l'imagination. Sa langue, faite de longues phrases qui coulent à flots rapides, sans jamais noyer les lecteurs, transfigure cette histoire d'Oriol, de façon particulièrement réussie.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Jordi Soler n'a qu'une obsession, la Guerre d'Espagne et ses ramifications jusqu'à aujourd'hui. Ses trois livres traduits en français (celui-ci est le deuxième que je lis) ressassent inlassablement ce sujet. Bien que romans, ils sont écrits à la première personne, et je ne saurais démêler la part de l'histoire familiale de celle de l'imagination.
Ce livre s'attaque à un sujet peu traité, celui de la part sombre des protagonistes d'un conflit, même s'ils sont du « bon côté », du côté des gentils. Non, il n'est pas question de purges ou de règlements de compte, juste d'un individu qui ne se conforme pas à l'image d'Epinal du bon soldat.
Sujet tabou, mais tabou que Jordi Soler ne brise pas tout à fait. Quand il est héros, son personnage, Oriol, n'est qu'un piètre héros et quand il est salaud, il n'est pas un salaud de bien grande envergure. Ne me faites pas dire ce que je n'écris pas, mais bon, des vols et un accident, ça ne fait pas vraiment un salaud. Alors certes, le questionnement sur l'intérêt de fouiller le passé, de ressasser les vieilles histoires, de vouloir à tout prix connaître la vérité est intéressant, bien que trop peu effleuré dans ce livre court (un reproche identique à celui du précédent livre de Jordi Soler que j'ai lu, Les Exilés de la Mémoire), mais l'histoire qui illustre ce propos est en définitive assez peu convaincante.
Sur ce sujet, je préfère de loin Un Métier de Seigneur, de Pierre Boulle, qui dresse le portrait d'un vrai salaud du bon côté de la barrière, lors de la Seconde Guerre Mondiale. Ce roman, que j'ai lu quand j'avais 16 ans avait été une claque (comme l'on dit familièrement) et je me souviens encore de nombreux détails aujourd'hui. C'est cette lecture-là que je préfèrerais recommander si ce thème vous intéresse…
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Une longue traque qui va se terminer à Prats-de-Mallo (qui a un site internet...) un 18 février, jour de la fête de l'ours. Un très beau livre sur la mémoire familiale reconstruite. Facile et rapide à lire, mais si on réfléchit au sujet, beaucoup plus profond que ce qu'on peut imaginer au premier instant. Et en arrière-plan, la guerre civile espagnole, les nombreux exeils vers l'Amérique latine, mais aussi vers la France, si bien expliqués à Toulouse avec un circuit spécifique en ville... La dure vie de la montagne, la trahison, la différence (pas facile d'être un géant...), et la chite d'un homme qui de musicien devient soldat puis salaud...
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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Voici le troisième roman que Jordi Soler consacre à son histoire familiale. Cette fois, il s'attache à la figure de son grand-ocle Oriol, le frère de son grand-père Arcadi. Oriol serait mort de froid et d'épuisement en 1939 en traversant les Pyrénées alors qu'il tentait d'échapper aux franquistes. Il n'y a qu'Arcadi pour le croire vivant et reconverti en pianiste quelque part en Amérique latine. Jusqu'au jour où l'auteur est invité à Argelès -sur-mer, l'endroit même où son grand-père fut interné dans un camp en tant que républicain espagnol. Là, une vieille femme lui remet une photo où figurent Arcadi et Oriol ainsi qu'une lettre de ce dernier révélant qu'il est toujours vivant. Jordi Soler va reconstituer la véritable histoire d'Oriol, vie qui se révèle moins héroïque que criminelle. Un roman qui nous conduit dans les forêts sombres où l'homme redevient bête, dans une puissance d'évocation magnifique.
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L'auteur, élevé dans le souvenir héroïque de son grand-oncle disparu lors de la guerre d'Espagne, découvre de façon soudaine que celui-ci n'est pas mort et n'est pas non plus devenu un musicien renommé en Amérique Latine.
Cette figure tutélaire et mystérieuse tombe alors de son piédestal imaginaire et conduit l'auteur à creuser dans les histoires familiales et les figures obligées du récit espagnol pour se confronter au passé.

Une lecture mitigée tant il y avait de potentiel dans ce texte et tant l'écriture m'a semblée plate et convenue. J'ai beaucoup apprécié l'interrogation de la filiation, la figure de conte aussi séduisante qu'inquiétante du géant des bois et l'importance du point de vue dans les histoires qu'on transmet. L'écriture m'a par contre très vite lassée voire agacée, elle m'a empêchée de me laisser réellement emporter par ce roman.
Lien : https://luparju.com
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Déroutant conte de fée dans lequel l'innocence est impitoyablement mise à mort. La vérité se révèle au fil d'une histoire écrite d'un souffle, de peur de perdre le fil cette terrible exhumation d'un mort que l'on croyait mort, d'une vie que l'on pensait exemplaire. Jordi Soler nous entraîne dans le courant tumultueux d'un torrent de montagne, inexorable descente vers l'enfer des ses illusions perdues. Une enquête familiale qui commence par une belle croisière sur une mer de certitudes et se termine dans la fange et la douleur.



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