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3,8

sur 605 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Superbe roman de Somoza, magnifiquement construit, dans lequel tout commence par un article qui nous ramène dix ans en arrière, alors que l'on pouvait contempler le passé et trouver des réponses à des questions qui n'ont jamais cessé de tarauder l'humanité.
Véritable thriller, plein de suspense et de rebondissements, la Théorie des Cordes nous fait voyager dans plusieurs univers et on se laisse porter par le génie narratif de Somoza jusqu'au dénouement final.
L'un de mes préférés de cet auteur qui a rendu la clef de l'abîme si décevant...
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Quand les Dix Petits Nègres rencontrent Lost. Comment ne pas céder à l'achat compulsif et à la lecture frénétique? Dix scientifiques sur une île déserte profanent le temps, et vont être alors le fruit de la vengeance d'un tueur en série fou, une entité, une créature mystérieuse qui défie les lois de la physique, Zigzag, ou le Fantôme noir de Mickey version ultra gore et obsédé sexuel. Thriller SF d'épouvante, car on flippe vraiment, gros melting-pot des genres qui fonctionne à mort, qui plus est essai sur la science, exactement comme Clara et la Pénombre était un essai sur l'art. Les deux romans présentent pas mal de similitudes, on reconnaît le style et la façon de procéder de l'auteur, mais Elisa Robledo, scientifique sexy quelque peu portée sur la chose, vous séduira davantage que la froide Clara dès le départ dépersonnalisée.

Bon, outre l'excellent thriller fantastique que constitue La Théorie des cordes, j'aimerais souligner autre chose : je n'avais plus lu de roman, depuis des années, depuis Harry Potter en fait, qui se passe (pour une partie) à l'école (plus exactement à l'université), et qui chante les louanges de l'enseignement et de l'étude. Certes, la morale du roman, dans son final magistral, expose les limites de la science au châtiment divin, à la possibilité de tout dérégler. Mais Somoza livre une ode à la magie de l'université, du professorat, et pour un étudiant parfois débordé, y a vraiment de quoi émouvoir et remotiver. La fac fictionnelle nommée Alighieri, avec le profil de Dante pour mascotte, et devise "L'eau que je prends n'a jamais été parcourue" laissera des traces durables! Tout comme la figure de David Blanes, professeur détesté puis figure de mentor absolu, et alors spoiler si vous ne l'avez pas lu :

Le mystère concernant Zigzag étant maintenu jusqu'à son comble, les pires morts se produisent, j'en ai eu la nausée alors que je suis pourtant habitué d'Ellroy, et je dois dire qu'avec elles, pas mal de scènes d'anthologie, surtout celle de Silberg qui est absolument grandiose (allez, c'est pas un spoil, j'ai dit que c'était un hommage aux Nègres, tous doivent y passer! :p ) le personnage de Valente Sharpe n'a suscité que dégoût et révulsion de ma part, pour continuer sur Harry Potter, imaginez Drago Malefoy, son ego au carré, version maître chanteur sexuel! INSUPPORTABLE, quelles que soient ses circonstances atténuantes... Ce cher Victor Lopera était très réussi lui aussi, son amitié avec Ric frôle souvent les sous-entendus homosexuels refoulés, j'en viens à l'énième qualité de ce roman : les personnages VIVENT. Ce ne sont pas des doubles fictionnels de l'auteur comme trop souvent dans le polar, ils sont tous très différents, on s'y attache ou on les déteste, et leur mort nous touche, comme elle pouvait le faire chez J.K. Rowling...

Concernant la résolution de l'énigme, elle m'a vachement plu, encore un point en faveur du roman par rapport à Clara et la Pénombre où elle était ultra prévisible. Au fil de la Théorie des cordes, plusieurs possibilités s'offrent à nous, on vient à souhaiter que l'une d'elles se réalise, au final Somoza sait nous surprendre tout en restant logique et fidèle à ses thématiques, le tout formant une oeuvre cohérente et aussi riche, voire plus, que Clara. Science, religion, thriller, voyage dans le temps, débat incessant avec les limites de la science et la justice divine ou le risque de tout détraquer à force de jouer à l'apprenti-sorcier ou à Dieu...

L'épilogue m'a laissé pantois, avec une fin classique de SF un peu cliché, mais qui fait son effet. Pour tout ce que j'ai cité, La Théorie des cordes s'est installé pour le long terme dans mon affect, et je vais depuis tous les jours à l'université avec pour mantra "L'eau que je prends n'a jamais été parcourue"!
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Zigzag
Traduction : Marianne Millon


A ce jour, c'est le roman de Somoza que nous avons le plus apprécié, avec "La Caverne des Idées." On notera que la fameuse "Théorie des Cordes" dont il prête la trouvaille à l'un de ses héros, le physicien David Blanes, n'est pas une mais multiple. Ceux qui le désirent - et qui ont le niveau suffisant pour ce faire - pourront en apprendre un peu plus sur la page que lui consacre Wikipédia. Soulignons enfin que certains lecteurs reprochent à Somoza de n'avoir rien compris à la question scientifique qu'il prenait pour point de départ - ou en tous cas pas grand chose. Mais de toutes façons, son livre est un roman, par conséquent une oeuvre littéraire de fiction et, si certains points de vue de la physique ont pu en inspirer l'intrigue, la chose s'arrête là. On lit un roman pour se distraire et pour rêver, pas pour subir un cours de physique quantique à chaque page que l'on tourne.

Le premier atout de "La Théorie des Cordes" est sa construction : intelligente, habile, elle va crescendo et empêche le lecteur de relâcher son attention. Avec une histoire qui regorge de meurtres perpétrés, semble-t-il, par une entité invisible, il était important de trouver le bon rythme, celui qui dévoile les faits dans un ordre logique si ce n'est chronologique et tout en préservant le mystère ultime. Somoza l'a trouvé avec un tel bonheur que les quelques pages réservées aux explications scientifiques n'indisposent jamais son lecteur. le style est vif, la construction haletante et presque cinématographique, les personnages suffisamment complexes pour prétendre chacun, à un moment ou à l'autre, à figurer comme le suspect principal. En un mot comme en cent, on ne s'ennuie pas une minute et l'on a soif de connaître la clef de l'énigme.

Le thème tient à la fois de la Science-Fiction et du Fantastique. Un groupe de scientifiques, réunis sur une île retirée, réussit à isoler certaines "cordes du temps". Pour simplifier, disons qu'ils parviennent, mais sans aucune machine, à se téléporter dans le passé et à conserver une trace de leur "voyage." Quand ils les visualisent, ces traces, que l'on pourrait comparer très, très grossièrement à une bande cinématographique, révèlent des "trous" : ainsi, le visage d'une femme vue à Jérusalem au temps du Christ n'est qu'un trou béant. En outre, le fait de regarder ces scènes issues du passé semble provoquer, chez les spectateurs, une profonde sensation d'angoisse et de malaise. L'opération est donc officiellement arrêtée ... Mais, comme toujours dans ce genre de situations, certains membres de l'équipe ne sont pas d'accord et continuent à travailler en cachette. C'est de cette manière que survient le premier assassinat ...

Nous ne vous en dirons pas plus car ce serait, à notre avis, gâcher le plaisir que vous seriez susceptibles d'éprouver en lisant "La Théorie des Cordes." A moins que vous ne soyez d'esprit plus scientifique que littéraire, allez-y de confiance : c'est un roman passionnant et parfaitement maîtrisé.
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Il y a deux ans, je tombais amoureuse de la couverture d'un roman intitulé "Le Mystère Croàtoan" (2018) qui est en fait le portrait de la princesse Francesca Ruspoli par Leonor Fini, et je découvrais José Carlos Somoza. L'année suivante, je dévorais "La Clé de l'abîme" (2007) et j'ai profité de ma PAL spéciale pavés-de-l'été pour me plonger dans "La Théorie des cordes". A la croisée de la Science Fiction et du Thriller, ce livre met en scène la fuite effrénée de la physicienne Elisa Robledo qui cherche à échapper à son passé.

En 2015, alors qu'elle enseigne dans une université de Madrid, elle apprend le décès du professeur Marini avec qui elle a collaboré des années plus tôt pour un projet très secret. Cette mort s'inscrit à la suite d'autres incidents mystérieux qui semblent attester d'une sorte de malédiction comme celle ayant frappé les archéologues qui ont mis au jour la momie de Toutânkhamon au XXe siècle. Et le moins qu'on puisse dire c'est que la découverte d'Elisa et ses collègues dix ans plus tôt égale, si ce n'est dépasse, celle du tombeau du jeune pharaon puisqu'ils étaient parvenus à ouvrir des fenêtres sur le passé grâce à la théorie des cordes et à capter des images vieilles de plusieurs milliers d'années !

Cette lecture, comme les précédentes, est une preuve supplémentaire du talent de l'auteur à créer et alimenter une tension insoutenable qui nous fait passer par tous les états de l'horreur. En lisant ce texte, je me disais que Lovecraft l'aurait sans doute adoubé puisqu'il utilise deux procédés chers à l'auteur de Providence : faire naître le surnaturel de la science ce qui est un gage de sa crédibilité, et suggérer l'atroce sans jamais le décrire pour laisser notre imagination l'illustrer sans limite. En ouverture du sixième chapitre, la citation de l'écrivain Karl Schlechta, "Les scientifiques ne poursuivent pas la vérité : c'est la vérité qui les poursuit.", illustre parfaitement la portée dramatique de ce récit qui se lit à vos risques et périls 😉
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2015. Elisa Robledo, professeur de physique dans une banale université, découvre un article de journal qui l'effraie au plus haut point. Elle sait tout de suite qu'elle est en danger de mort. Suit une fuite éperdue où elle entraine son collègue et ami, Victor Lopera, troublé depuis toujours par sa sensuelle beauté.

Flash back en 2006 : Elisa Robledo vient de terminer ses études de physique avec brio. Petit génie de la physique, elle a brillamment été accepté au cours du célèbre scientifique Blanes, qui étudie la théorie des cordes, susceptible de donner des images du passé.
Son existence va être irrémédiablement chamboulée quand celle-ci sera recruté par Blanes pour l'aider à poursuivre ses recherches sur une ile de l'océan indien, secrète et sur-protégée. Mais un drame affreux conduit à l'arrêt immédiat des recherches et à l'éclatement du groupe. La vie de chacun se poursuit de façon très perturbée, hanté par des rêves étranges, sexuels, destructeurs et malsains.
Que s'est-il donc passé sur l'île ? de qui ont-ils peur ? Qui cherche à les éliminer tous ?

Pavé de plus de 500 pages, le roman emprunte à tous les genres : fantastique, policier, horreur, anticipation, science, philosophie.
Le monde de la science, très présent dans le roman, peut déstabiliser certains lecteurs.
La théorie des cordes existe bel et bien et une bibliographie en fin de roman nous donne même des pistes si vous souhaitez creuser le sujet !
Pourtant, il n'est pas nécessaire d'être un pro de la physique théorique pour comprendre les thèses développées. Les explications sont relativement claires et suffisantes pour suivre le raisonnement.
Et même si certains faits nous échappent, ça ne gêne pas la lecture : le principal n'est pas là.
Les personnages, bien campés, ont tous leur côté obscur (de la force !) mais on s'y attache sans problème.
Leur malaise constant atteint le lecteur très rapidemment et, comme eux, on attend à chaque instant l'horreur qui est à venir.Suspense haletant d'un thriller qui ne ménage pas ses effets de surprise et frise l'horreur !

Mais la Théorie des cordes est aussi un roman d'anticipation qui suggère les effets sur le présent d'un retour sur le passé et dénonce les dangers de la science ( hiroshima et la bombe sont même évoqués en 1 phrase). D'ailleurs, on y retrouve aussi le thème de la psychologie de l'inconscient et des répercutions du passé sur le présent de l'individu.
La question est aussi celle du savoir : la vraie connaissance est-elle celle théorique du scientifique ou celle du profane avec son approche sensible ? Vaste question qui trouve sa réponse (ou pas...) dans le dialogue final.

Pour moi, c'est un énorme coup de coeur ! j'ai vraiment adoré et n'ai pas eu une minute d'ennui malgré la difficulté des thèses scientifiques développées.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Voilà un thriller absolument brillant ! le titre est peut être mal choisi car il peut rebuter. Mais la physique allié au suspense, et à une écriture menée tambour battant, on ne s'ennuie jamais. L'histoire est terrifiante et efficace : à recommander pour ceux qui aime tout à la fois le polar, la science, la science fiction, le noir, la lumière éblouissante, bref un thriller comme on aime.
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la fascination du mal. Somoza décrit le mal absolu prouvant que chacun de nous porte au fond de lui un monstre. Une part de lui-même qui dans un laps de temps restreint n'est capable de faire que le mal. On avance à travers une nuit de cauchemars où des assassinats se succèdent, dans des conditions plus abominables les uns que les autres. On sent une lente dégradation de tous ses sens par la terreur absolue. On tremble à chaque page tournée vers une nouvelle découverte macabre. Au passage, parenthèse intéressante et il faut le souligner, on élargit ses connaissances en physique. Et puis on tombe de haut quand on découvre que le monstre il est là tapi au fond de chacun de nous, crevant de haine et prêt à tuer, torturer, déchirer, parce qu'il ne sait rien faire d'autre, parce qu'il n'est que cela.
Et les derniers paragraphes sont un gouffre sans fond.
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Un très bon roman, bien construit jusque dans son dénouement, une écriture soignée, un sens aiguisé de la description et l'on obtient un livre que l'on prend plaisir à parcourir et qui fait monter le suspense pour finalement surprendre assez habilement le lecteur....
A recommander, donc...
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Un très beau coup de coeur pour ce roman qui allie expériences scientifiques, mystères, angoisse, thriller.

On suit Elisa Robledo, une professeur de physique qui va découvrir dans un journal quelque chose qu'elle redoutait depuis des années. L'auteur nous laisse dans le flou le plus total sur ce qui la terrifie autant, nous amenant à nous questionner constamment sur ce mystère.
Elle embarquera avec elle un de ses collègues et c'est à partir de là qu'elle dévoilera petit à petit son histoire depuis la fin de son cursus universitaire à son poste de professeur.
La première partie de ce roman nous emmène donc dans le passé où Elisa suit un séminaire d'un célèbre physicien accessible seulement par les meilleurs étudiants. Nous découvrons alors les autres protagonistes et nous suivrons ce petit groupe de scientifiques qui défieront les lois du temps et de la physique.
La seconde partie du roman nous ramène dans le présent où ils devront affronter les conséquences de leurs découvertes.

L'auteur a un style très addictif: il parsème des indices dans son récit, nous faisant tout le temps entrapercevoir l'horreur de ce qu'ils ont vécu, de ce qu'ils ont découvert, et c'est tellement bien fait que l'on a qu'une envie: en savoir toujours plus, nous faisant tourner les pages avec angoisse.
Le rythme est très bien géré: du début à la fin j'ai été happée par ce livre.
Les explications scientifiques sont très bien expliquées, même pour ceux qui n'ont pas de connaissance en physique.
Et j'ai trouvé la fin assez ouverte parfaite.
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Merveilleuse découverte ! pas besoin d'être calé en physique meme si la théorie utilisée est complexe c'est à la portée de tous et c'est une des forces de cet auteur incroyable. Un roman très addictif qui donne envie de lire tous les autres !!
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