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Le roman débute par la description d'un professeur, ne souhaitant pas être traité comme le commun des mortels...convaincu qu'avec sa formation intellectuelle, il pourrait changer un tant soit peu le monde...Il se révèle trop orgueilleux, asocial, indifférent à ses renvois pour "insoumission" ou "insolence". Son épouse semble excédée de voir son époux rester en
marge; se moquant d'une carrière comme de l'argent !
Dôya renonce à l'enseignement, et se met à écrire des articles, des textes-enquêtes... contre une rétribution des plus modestes, quand il ne fait pas les choses gracieusement !!


Ensuite, nous faisons connaissance avec deux jeunes amis, dont l'un a été l'élève du professeur, ci-dessus décrit...Ces deux amis, très proches, sont aussi opposés que le jour et la nuit...
L'un, esthète, issu de famille aisée; l'autre , aspirant romancier à la santé fragile, qui tire le diable par la queue !

Nous assistons à leurs palabres, leurs visions de la vie et de la société, diamétralement contradictoires. Notre professeur malmené, Dôya, se retrouve à la porte d'un des deux jeunes gens, afin de réaliser une enquête sur les questions & attentes de la jeunesse...

Soseki doit, à travers ses personnages, transmettre ses propres convictions, colères... regrettant que la majorité des individus ne s'en tiennent qu'aux apparences , et à la position sociale...Texte qui a dû, en effet, paraître subversif, lors de sa publication initiale, en 1908....Soseki est très virulent vis à vis de cette société japonaise qui évolue dans un sens où les puissances de l'argent prennent toute la place au détriment des individus et des "hommes de bien"..., "savants comme tout homme de culture" !

Un roman philosophique, en quelque sorte !... Des digressions parfois un peu longues ou redondantes... mais ce texte reste étonnant, et toujours d'actualité dans un monde de plus en plus matérialiste !
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Sôseki est la statue du commandeur des lettres classiques japonaises, et une des principales figures intellectuelles de l'ère Meiji (1868-1912), celle de la grande modernisation du pays sous l'influence occidentale. A ce titre, le billet de 1000 yens a durant vingt ans été imprimé à son effigie. Et sorti d'un banal manga ou d'une histoire feel good, on sent immédiatement la qualité et l'esprit littéraire supérieurs, sachant que Rafales d'automne n'est pas son livre le plus connu, loin s'en faut. Sôseki a vécu un peu en Angleterre, il connaît bien la littérature et la culture européennes.

Takayanagi et Nakano sont deux camarades de promotion universitaire, section lettres. Vivant à Tôkyô, ils sont amis, mais leur statut social sont aussi différents que les deux côtés de la même pièce. Côté face, Nakano est un fils de bonne famille bien lancé dans la vie, il vit de sa plume, est optimiste, moderne et tourné vers un avenir radieux, il va se marier à une jeune femme de son milieu. Côté pile, Takayanagi vit sans le sou, il se sent seul, est un éternel pessimiste dépressif, et sa santé est précaire. Un jour, ils vont recroiser la route d'un de leur ancien professeur, Dôya. Lui non plus ne roule pas sur l'or. Il a déjà dû quitter ses postes plusieurs fois, au grand dam de sa fidèle et patiente épouse, pour tenir régulièrement des discours subversifs devant ses étudiants sur l'évolution de la société. En clair, un peu trop socialiste, alors qu'un grand vent capitaliste et de plus en plus nationaliste porte le pays…Takayanagi s'en veut d'avoir avec son compère contribué à chasser Dôya d'un de ses postes en Province, et va renouer le contact.

Comme souvent dans les grands romans japonais, l'activité n'est pas trépidante. le roman s'avère assez psychologique et très certainement en partie autobiographique. Sôseki commente les propos, les attitudes, les pensées de ses protagonistes, ce qui est un prétexte pour avancer ses propres conceptions sur les choses essentielles de la vie et de la société de son temps. Argent, position sociale et intellectuelle des savants et des politiques, littérature, amour, solitude, maladie…Sôseki en impose par sa pensée puissante, il y aurait tellement de citations à extraire ! Ce qui frappe, c'est la permanence, l'actualité, la modernité du propos. Plusieurs longs passages sont marquants, comme la scène où Takayanagi, qui assiste presque malgré lui à son premier concert classique, où l'on sent dans les tenues vestimentaires la société s'occidentaliser, laisse son esprit vagabonder, dans un monde aux références poétiques très végétales et fleuries. Ou encore celui exposant les jeux amoureux verbaux et mentaux de Nakano et sa fiancée. C'est brillant, intelligent, tellement intemporel !

Une lecture exigeante, qui allie le tragique et un certain humour, qui met en relief des destins individuels divergents, mis à l'épreuve par les transformations de la société de leur temps. Les personnages appréhendent les changements en cours à armes inégales, selon leur condition sociale et leur constitution physique et mentale. En ce sens, ce roman est intemporel, faisant écho aux évolutions actuelles souvent anxiogènes, ce "progrès" qui divise les conquérants et les craintifs.

Rafales d'automne, c'est la symbolique de la saison, chère aux Japonais, les feuilles qui tombent et l'omniprésence du vent dans ce roman, c'est la fin de quelque chose. Peut-être bientôt la fin de cette ère Meiji, nous sommes en 1908, c'est une sorte de bilan quarante ans après, et les temps à venir sont incertains...Sent-on une terrible guerre arriver, alors même que le Japon a déjà mis en déroute l'armée russe en 1905 ? C'est aussi Takayanagi qui ressent les premiers symptômes de la maladie, c'est la prise de conscience que la vie humaine ne pèse pas bien lourd et peut être emportée d'un souffle d'air. Les lectures sont multiples ! En tout cas l'acuité du regard de Natsume Sôseki est remarquablement perçante et pertinente, et ne peuvent que donner l'envie d'autres lectures de cet écrivain fondateur.
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Aujourd'hui tout se perd. le philosophe errant est une figure inconnue, le philosophe errant est devenu prof de philo anarchiste, content de se faire virer d'école en école, alourdi par le fardeau d'une épouse qui porte la culotte pour deux, mégère inconséquente qui rendrait dingue le plus équilibré des époux. Mais Dôya l'ignore. Dôya figure ce philosophe errant moderne autour duquel viendront peu à peu tournoyer deux jeunes hommes. D'un côté se trouve Nakano, plutôt bourge et bon vivant, et de l'autre Takayanagi, un type qui espère un jour porter une figure sombre de triple malheureux, une figure d'écrivain sans le sou. Ils tournoient pour apprendre, parce qu'ils sentent que ce Dôya peut les aider à mieux saisir le sens de leur vie.


Le livre raconte ainsi la transmission d'idées entre ces trois hommes, forçant sur le côté dissident sans parvenir toutefois à nous faire ressentir ce petit frisson d'angoisse, comme si nous aussi, lecteurs, étions parvenus à ce point de faille où l'on se sent à notre tour contaminé par la folie. Au contraire, ce discours de gentille amoralité libérée des conventions semble bien tristement banal, et on s'ennuie beaucoup plus vite que prévu.
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À l'ère Meiji, le Japon prend la voie de l'occidentalisation. Les changements s'amorcent, et pourtant Dôya ne s'y retrouve pas. Ayant essuyé deux échecs en tant que professeur, il finit par venir s'installer à Tokyo avec sa femme, en essayant de vivre de sa plume. Il reproche principalement à cette société de dénigrer la culture au profit de la réussite et de la richesse. Sa situation lui convient. Il fera la connaissance de deux jeunes hommes, l'un qui se trouve être jovial, profitant de son quotidien et d'un autre, Takayanagi. Ce dernier espère lui aussi vivre de sa plume. Leur rencontre sera sujette à bien des questions.

Il s'agit du premier livre de Sôseki que je lis. Je ne pense pas qu'il s'agisse du dernier, certains de ses livres ayant déjà attiré mon attention. La lecture a été assez monotone, et irritante. Cette irritation vient du personnage de Dôya. J'entends son avis et sa façon de penser, mais ne suis pas d'accord avec lui et encore moins avec la façon dont il traite sa femme. La première parution du livre fut en 1907. La place de la femme n'était même pas imaginée autrement qu'en épouse, mais comme elle le précise : c'est à l'homme de faire vivre son foyer…

C'est surtout l'histoire de personnes qui ne parviennent pas à trouver leur place dans la société parce qu'ils pensent différemment et ne recherchent pas de profit, mais à mettre en avant la culture qui à elle seule est une véritable richesse. Mais peut-elle nourrir ? C'est l'épouse de Dôya qui le lui fait remarquer. Les personnages sont bien individualisés, chacun avec leur personnalité.
Je regrette le rythme lent du livre avec beaucoup de répétition, des longueurs. La partie assez exaltante a été le discours de Dôya où justement, il faut être assez attentif à son propos. J'ai apprécié les réflexions sur le rapport à l'argent, les classes sociales. Les propos sont intéressant.

En bref :

Une lecture manquant de rythme, mettant en réflexion la richesse de la culture et celle du profit et de la réussite.
Lien : https://lecturedaydora.blogs..
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Je reste partagé après cette lecture.
On retrouve le grand théme de Soseki, celui de la prééminence de l'homme de lettre sur le marchand et l'usurier. La noblesse des arts par opposition à la vulgarité du monde des affaires et du commerce.
On suit les déboires professionnels d'un enseignant qui peine à trouver sa place dans une société dominée par la recherche du profit au détriment de la culture. Il préfère donc quitter l'enseignement pour essayer de vivre de sa plume. Ce qu'il ne parviendra pas à faire.
Ce récit est à resituer dans le contexte de l'ère Meiji, où le Japon s'engouffre dans la voie de l'occident, en essayant d'oublier son passé traditionnel. Soseki, à travers ce récit naturaliste, nous offre une fois de plus une réflexion sur cette époque de bouleversements de la société japonaise.
Pourtant, je n'ai été que moyennement convaincu. Beaucoup trop de longueurs et de répétitions. On comprend dès les premières page où il veut en venir. Un livre donc, dont on pourrait presque se passer. Je préfère relire "Je suis un chat" ou "le pauvre coeur des hommes".
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Malgré déjà un bon siècle « Rafales d'automne » est un roman qui ne parait pas son âge. Son style est relativement moderne et son contenu l'est plus encore. Il faut dire que le message que Sôseki nous délivre par l'entremise de Shirai Dôya, le personnage central de son roman, est plus que jamais d'actualité. Il nous rappelle, entre autres choses, que le but de l'existence n'est pas d'accumuler les richesses mais de créer. Selon lui, une vie ne vaut que si elle est vécue pour la réalisation d'un idéal quel qu'il puisse être, grand ou petit. Ce qui doit nous motiver, ce n'est pas l'enrichissement, la recherche de la gloire ou le désir de conquérir la postérité, mais juste l'envie d'apporter sa petite pierre à l'édifice commun qu'est la société des hommes et des femmes. Un chemin bien difficile à emprunter comme le constateront les deux élèves de maître Dôya qui, chacun à leur manière, se fourvoieront.
« Rafales d'automne » est aussi une belle illustration du Japon à l'orée du XXème siècle. L'occidentalisation du pays est en marche. Les mentalités changent et les fondements de la société – shogunat, religion… - vacillent et cèdent la place à de nouvelles aspirations. le pays ne semble plus guère résister aux sirènes du modernisme et les anciennes traditions perdent chaque jour un peu plus de terrain. Les costumes trois pièces remplacent les kimonos, on fume des cigarettes et partout l'argent est roi. Sôseki se lance d'ailleurs dans une violente diatribe contre la puissance de l'argent et contre les bourgeois qui, fort de leur richesse, voudraient tout régenter, se mêlant de politique, d'éducation et même d'art…
Tout cela nous donne un roman qui flirte avec l'essai philosophique tout en nous proposant une belle histoire sur l'amitié et la confrontation des idéaux de la jeunesse avec les tristes réalités de l'âge adulte.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Si on excepte le côté "donneur de leçons" avec quelques généralités - notamment sur les femmes - très réductrices et probablement liées à l'époque d'écriture (livre publié pour la première fois en 1904), ce roman plein de réflexions philosophiques emmène agréablement au Japon avec le langage du kimono, le relationnel assez étrange de notre point de vue occidental, le symbolisme de la nature... et certains mots non traduits - expliqués. Rafales d'automne est un voyage et un questionnement sur la vie, en suivant les pas d'un étudiant souffreteux et dépressif, de son ami riche et optimiste, et d'un intellectuel qui refuse d'abdiquer ses valeurs quitte à vivre pauvre.
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Une étrange merveille, un texte sur le déclassement (non, le terme n'est pas juste..) sur le décalage peut-être. le décalage entre les impressions fugaces et la situations sociales, entre les aspirations et la trivialité du quotidien.
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Le livre se situe à la fin du 19ème siècle au Japon, période cruciale où le pays passe à l'ère moderne.
Doya est un professeur de lettres, trois fois renvoyé de son poste parce qu'il refuse de se plier aux conceptions des puissants qu'il considère comme lui étant inférieurs. Il est revenu à Tokyo, décide de ne plus enseigner et de vivre de sa plume. Ce qui va s'avérer compliqué.
Nakano et Takayanaki sont deux étudiants qui viennent de terminer leurs études. Ils sont très différents. Nakano est issu d'une famille aisée, Takayanaki est pauvre, malade, et doit soutenir sa mère autant que possible. L'un est optimiste, l'autre particulièrement pessimiste.
Tout au long du livre nous retrouvons ces trois personnages principaux dont deux essaient de lutter contre les idées nouvelles dues à la puissance de l'argent. Ce sont des êtres purs qui croient à la puissance de l'esprit.
J'avoue que je n'arrive pas à être à l'aise avec ce qui concerne la société japonaise et je me suis un peu ennuyée.
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C'est la couverture qui m'a attirée. Des couleurs chaudes : 3 feuilles aux nervures bien dessinées sur un livre ouvert. Ensuite le titre : Rafales d'automne. L'automne est ma saison préférée.
Nous sommes à la fin de l'automne et le début de l'hiver se fait ressentir cruellement. Un vent glacé qui souffle en rafale dans un Tokyo de l'ère Meiji (1868-1912). Rafale d'automne est publié en 1908.
Croisement de 3 personnages. Un ancien professeur de lettres qui essaie de vivre de sa plume. Excentrique, il vit avec sa femme désenchantée par une existence sans démesure. Deux jeunes diplômés, l'un issue d'une famille prospère qui s'insère naturellement dans la société japonaise ; l'autre, vit chichement et ambitionne d'écrire une oeuvre brillante.
3 destins, 3 hommes face à des choix : se soumettre à la société de l'argent ou s'y opposer en témoignant q'un autre chemin est possible.
J'ai lu ce roman avec intérêt même si l'écriture manque de relief.
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