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EAN : 9782957316205
238 pages
Vincent Souleymane (01/06/2020)
5/5   2 notes
Résumé :
Voici, rassemblé dans ces pages, ce qui m'a semblé être l'essentiel de la vision islamique, à connaître pour tout(e) musulman(e) et, plus largement, pour toute personne désirant se faire une opinion sur cette noble religion,

Le lecteur musulman ainsi que le non musulman pourront en tirer profit. Le premier en ayant une compréhension plus profonde de sa religion, le second en affinant son regard sur ce qui anime ces musulmans dont on parle tant.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On questionna Cheikh Al Islam Ibn Taymiyah sur le sens du verset : Ô les gens, adorez votre seigneur (sourate 2 verset 21), qu'est-ce que l'adoration ? Qu'elles sont les ramifications ? Inclut-elle toute la religion ? Il répondit alors, qu'Allah lui fasse miséricorde, une réponse simple et concise dans une épître intitulée "l'adoration" en disant :
" L'adoration est un nom englobant tout ce qu'Allah aime et dont il est satisfait en terme de parole et d'acte extérieur et intérieur. En fait donc partie, la prière, l'aumône légale, le jeûne, le pèlerinage, mais aussi la véracité dans la parole, la loyauté, la bienfaisance envers les parents, consolider les liens familiaux, tenir ses engagements, encourager le bien et s'opposer au mal, le combat contre les mécréants, et les hypocrites, la bienfaisance envers le voisin, l'orphelin, le pauvre, le voyageur, l'esclave et le bétail, également, l'invocation, le dhikr, la lecture du coran, et tout ce qui se rapproche de cela.
Aussi, l'amour d'Allah et son messager, la crainte d'Allah, le repentir, lui vouer un culte exclusif, la patience vis-à-vis de son décret, la reconnaissance pour ses bienfaits, s'en remettre à lui, espérer sa miséricorde, craindre son châtiment, et tout ce qui se rapproche de cela, fait partie de l'adoration. "
Nous voyons ici que le spectre de l'adoration est vaste, il comprend les obligations cultuelles telles que la prière, le jeûne, l'aumône légale et le pèlerinage. Mais il faut ajouter à cela, les adorations facultatives comme le dhikr, la lecture du Coran, l'invocation, la demande de pardon, le tasbih (dire SoubhanAllah), le tahlîl (dire la ilaha illa Allah), le takbîr (dire Allahu Akbar) et le tahmîd (dire al hamduililah).
Elle inclut aussi le comportement, l'honnêteté, le respect des droits de tous, la bienveillance envers les parents, l'orphelin, le nécessiteux et le voyageur, le respect des liens familiaux, la miséricorde envers les faibles, et la tendresse envers les animaux.
Elle englobe le bon caractère, la morale humaine, telle que la véracité dans la parole, la loyauté, le fait de tenir ses engagements, et autres actes moraux.
Mais aussi ce que l'on appelle la "moralité vis-à-vis de Dieu", aimer Allah et son messager, craindre Allah, se repentir, lui vouer un culte exclusif, accepter ses règles, reconnaître ses bienfaits, être satisfait de son décret, s'en remettre à lui, espérer sa miséricorde, craindre son châtiment, être conscient qu'il nous observe, que l'on soit seul ou accompagné.
Enfin, l'adoration inclut les deux grandes obligations qui la protègent : encourager le bien, interdire le mal et le combat dans le sentier de Dieu.
Plus que cela, Ibn Taymiyah parle dans un autre passage de son épître, d'un aspect de l'adoration important pour la vie matérielle : le fait d'utiliser les moyens, et de prendre en considération les règles de causalité sur lesquelles Allah a fondé l'univers, il dit " Tout ce qu'Allah a imposé à ses serviteurs comme causes sont une adoration". Planifier nos actions, agir efficacement avec application et stratégie, est une adoration.
L'adoration englobe tous les aspects de la vie
Nous avons vu que toute la religion est adoration comme la dit Ibn Taymiyah, et que la religion est un mode de vie, une voie divine dont les prescriptions concernent tous les domaines de l'existence. Cela implique que l'adoration englobe toute la vie, et organise toutes les actions, partant de la façon de manger, de boire et de faire ses besoins jusqu'à la fondation d'un pays, l'autorité politique, la gestion des biens, les affaires financières et les fondements des relations internationales en temps de paix comme en temps de guerre.
C'est pourquoi nous remarquons que le livre d'Allah adresse aux serviteurs des ordres, des règles législatives, relativent à tous les aspects de la vie. Dans une seule sourate, sourate al Baqarah, nous trouvons plusieurs injonctions, introduites par l'expression "il vous a été prescrit". Lisons ces nobles versets :
Ô vous qui croyez ! Il vous a été prescrit le talion au sujet des tués (sourate 2 verset 178)
Ô vous qui croyez ! Il vous a été prescrit, lorsque la mort vient à l'un d'entre-vous, et s'il laisse des biens, de faire un testament en règle pour ses père et mère et les plus proches (sourate 2 verset 180)
Ô vous qui croyez ! Il vous a été prescrit le jeûne, comme il a été prescrit à ceux avant vous, afin que vous soyez pieux (sourate 2 verset 183)
Il a été prescrit le combat et vous détestez cela, il se peut que vous détestiez une chose qui est un bien pour vous (sourate 2 verset 216)
Nous voyons que tous ces domaines, le talion, le testament, le jeûne, le combat, sont des prescriptions divines pour les serviteurs, elles sont obligatoires. Il s'agit donc d'adorer Allah par leur mise en application.
Observation sur ces prescriptions
Il est nécessaire de se rappeler que les prescriptions divines ne s'adressent pas toutes à l'ensemble des musulmans. L'application de certaines d'entre elles relève de la responsabilité d'une partie des croyants, comme les dirigeants par exemple.
La prescription du jeûne, elle, s'adresse à l'ensemble des musulmans et musulmanes, aptes à jeûner, mais l'application du talion ne s'adresse qu'au dirigeant, ou son représentant, le juge, qui jugera en fonction de toutes les règles de justice qui entourent cet ordre. De même que le combat dans la voie de Dieu, qui ne peut en aucun cas être l'initiative d'une personne ou d'un groupe. Pour être agréé, il doit être déclaré par l'autorité du pays, pour une cause juste, avec toutes les prescriptions qui régissent la guerre en islam, ce sujet sera traité en détails dans cet ouvrage.
Nous pouvons ajouter au combat, les peines légales et les sanctions. Toutes ces prescriptions font partie de la loi d'Allah, mais leur mise en application n'incombe pas au commun des musulmans, si elles ne sont pas appliquées, ce dernier n'est pas responsable, la responsabilité revient à l'autorité musulmane. A fortiori pour une minorité musulmane vivant dans un pays non musulman, l'obligation individuelle se limite à croire dans son coeur que tout ce qu'Allah a prescrit est un bien pour l'être humain, qu'il n'y a pas de loi qui sont meilleure ou plus adaptée à la société humaine, mais pour que ses objectifs se réalisent, il convient qu'elle soit appliquée par l'autorité musulmane, à défaut de quoi, elles risquent de n'engendrer qu'injustice et anarchie. En effet, l'islam applique le principe commun à toutes les sociétés organisées, musulmane ou non, à savoir qu'il est interdit de rendre justice soi-même car cela ne peut aboutir qu'au désordre et à l'injustice.
L'adoration concerne donc tous les aspects de la vie, ce que beaucoup de musulmans ignorent. Lorsque le mot adoration est évoqué, certains ne pensent qu'à la prière, au jeûne, à l'aumône, au pèlerinage, au dhikr, et autres actions de ce type. Ils ne conçoivent pas qu'elle englobe en sus, la morale, la loi, les usages et les traditions.
Cette vision étriquée et incomplète de l'adoration a pour conséquence que beaucoup pensent qu'il suffit de pratiquer les cinq piliers de l'islam pour être un adorateur complet et accomplir notre devoir envers notre créateur.
Ces piliers sont fondamentaux, mais ils ne sont qu'une partie de l'adoration d'Allah. Un édifice se limite-t-il à ses piliers ?
Le seigneur veut de nous bien d'autres choses encore. Le fait est que l'adoration pour laquelle Allah a crée l'être humain, et qui est le but de sa vie et sa mission sur terre, est plus vaste que cela. Elle englobe tous les aspects de la vie.
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La doctrine islamique est résumée dans une parole éminente, une parole connue chez les musulmans comme étant celle du Tawhid, de l'unicité d'Allah, celle de la croyance pure Al Ikhlâs et celle de la piété. Cette parole est 《Lâ Ilâha illa Allâh》《Il n'est de dieu qu'Allah》.
La parole 《Il n'est de dieu qu'Allah》fut l'annonce d'un soulèvement contre les tyrans de ce monde, et contre tous ceux qui se pensent d'une nature supérieure aux autres êtres humains.
Un soulèvement contre les idoles et les fausses divinités, que celles-ci soient des arbres, des pierres ou des hommes.
《Il n'est de dieu qu'Allah》fut un appel mondial à se libérer de la soumission à d'autres hommes, se libérer de l'adoration de la nature ou de tout ce qu'Allah a créé comme êtres et comme choses.
《Il n'est de dieu qu'Allah》fut le slogan d'une nouvelle voie. Une voie qui n'est pas issue de l'esprit d'un dirigeant ou d'un penseur, mais la voie de Dieu. Le seul pour lequel les visages s'humilient et les coeurs se soumettent.
Lorsque les musulmans firent tomber l'empire perse, le commandant de l'armée perse demanda à Rabi' ibn 'Amr qu'est-ce qui avait motivé leur venue, ce dernier répondit :
" Allah nous a envoyés pour faire passer les hommes de la servitude à d'autres hommes à la servitude à Allah seul, de l'étroitesse de ce monde à l'immensité de l'au-delà et de la tyrannie des religions à la justice de l'islam. "
《Il n'est de dieu qu'Allah》, fut un appel à bâtir une nouvelle société, bien différente des sociétés précédentes. Une société qui se caractérise par sa croyance et son organisation. Une société qui ne tolère ni le rascisme, ni le nationalisme, ni les castes. Car elle ne s'affilie qu'à Allah, Créateur de tous les hommes et ne se réfère qu'à lui.
Les tyrans ont vite compris le danger que représentait cette parole pour leurs privilèges injustes, et le soutien qu'elle était pour les opprimés. Ils n'ont donc épargné aucun effort pour la combattre, usant de toutes sortes de stratagèmes pour la rendre absconde et amener les gens à s'en détourner.
Ceux dont les coeurs ont embrassé l'islam, savent alors qu'aucun être n'est un dieu, ni aucun demi-dieu ou un tiers de dieu, ni le fils d'un dieu et que personne ne peut s'adjuger une prérogative réservée à Dieu.
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Plus étonnant encore, l'assouvissement des instincts naturels de l'homme est comptée comme une adoration.
Manger, boire, les relations sexuelles entre époux et ce qui relève de ces besoins primaires, sont inclus dans le cercle des adorations, sous une seul condition : l'intention. Il faut que l'action soit motivée par la recherche de l'agrément d'Allah.
L'intention est l'élixir qui, lorsqu'il est mélangé aux actes permis du quotidien, les transforme en adoration.
La plus claire des preuves de cela, est la discussion entre le prophète et ses compagnons rapportée par muslim :
"Avoir des rapports avec vos épouses est une aumône" ils dirent alors : l'un de nous aurait-il des récompenses alors qu'il ne fait qu'assouvir ses désirs ?, il dit : Ne voyez vous pas que s'il les avait assouvis de façon interdite, des péchés lui auraient été comptés ? "Si", et bien, de la même façon, s'il les assouvit dans le halal il est alors récompensé.
Les savants disent que cela est le summum de la miséricorde d'Allah pour ses serviteurs, il les récompense pour l'assouvissement de leurs désirs, si leur intention est de donner son droit à l'épouse et de se préserver de la fornication. Al hamdulillâh.
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L'être humain ne se limite pas à un corps de chair et d'os, il est également une âme. En ne se focalisant que sur les besoins du corps et en niant ceux de l'âme, nos sociétés matérialistes ont provoqué un déséquilibre dans l'épanouissement des êtres qui les composent. Un corps nourri jusqu'a l'indigestion et une âme qui dépérit.
Une vie qui se résume à satisfaire ses pulsions, ses envies matérielles tout en niant toute spiritualité et même toute valeur transcendantale. On ne doit que s'atteler à satisfaire les envies du corps et de l'ego, tout le reste est occulté. Ainsi, même les valeurs morales sont réduites à un rôle symbolique et sont rapidement éclipsés si elles vont à l'encontre du profit matériel.
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En Syrie, alors que le pouvoir est passé de l'empire byzantin aux musulmans, au 7ème siècle, la population restera majoritairement chrétienne jusqu'au 13ème siècle. Soit 6 siècles durant lesquels le pouvoir était musulman et la population majoritairement chrétienne.
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