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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici un pavé passionnant, un polar historique publié d'emblée en format de poche, qui fait immanquablement penser à l'ouvrage d'Umberto Eco « Au nom de la rose » et plus encore peut-être aux « Pierres sauvages » de Fernand Pouillon, et se dévore à grande vitesse.
Nous sommes en 1165, dix années après le décès de Bernard de Clairvaux, au sein de deux abbayes cisterciennes, ces immenses « campus » d'activités et de savoir, Saint-Hilaire et Lagrasse, campées en pays occitan, entre Carcassonne et Narbonne, sur les chemins de Compostelle.
Un homme relie ces deux abbayes : le Maître imagier Jordi de Cabestan qui doit honorer deux commandes : à Saint-Hilaire, un sarcophage destiné à abriter des reliques de Saint Sernin, le fameux évêque supplicié de Toulouse, et la sculpture du tympan de l'abbatiale de Lagrasse. Il s'affaire pour mener à bien ces deux chantiers quand deux de ses compagnons sont retrouvés assassinés, affublés d'ailes arrachées à des oies … Macabre mise en scène. Parmi ces suppliciés, son frère Valérian. Qui s'attaque à des tailleurs de pierre et pourquoi ? Serait-ce un forfait perpétré par ces Vrais Chrétiens, dont la secte commence à gagner le peuple, et pire, certains nobles seigneurs épris de pureté ?
L'archevêque de Narbonne missionne le jeune chevalier Raimon de Termes afin de trouver les assassins. D'un autre côté, la communauté des « hérétiques » charge Dame Aloïs d'enquêter de son côté.
Une construction millimétrée, des chapitres courts, des personnages aussi complexes qu'attachants, des éléments d'investigation ténus, l'omniprésence de la foi non exempte de questionnements, l'intolérance vis-à-vis de toute dérive du dogme catholique, la querelle des iconoclastes, tout confère à cette histoire compliquée un suspens bien conduit. On y retrouve aussi les luttes d'influence entre les seigneurs et leurs vassaux, entre pouvoir religieux et pouvoir civil, les intrigues à l'intérieur des communautés qui sont sources de richesses …
Le style « médiévisant » de l'auteur use de façon mesurée de termes de l'époque … On lit avec en mémoire les merveilles des sculptures du tympan de Saint-Pierre de Moissac … une impression indélébile.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Bonjour, un retour de lecture aujourd'hui en espérant que vous allez tous bien.
Si vous aimez les policiers historiques dans les abbayes dans la veine du nom de la rose je vous conseille "Angélus" de François-Henri Soulié, dans la collection Grands détectives des Editions 10-18. Des luttes de religions, des intrigues pour avoir le pouvoir, des tailleurs de pierre, des meurtres, un peu d'amour, beaucoup de bravoure, de fourberie. Bref un mélange haut en couleur pour une enquête palpitante mais que j'ai trouvé parfois un peu longuette.
Quatrième de couv.An de grâce 1165. En terre d'Occitanie. Deux abbayes, deux jours, deux crimes.
1165. Les corps suppliciés des victimes, qui appartiennent à l'atelier du tailleur de pierre Jordi de Cabestan, ont été déguisés en anges dérisoires. La panique se répand. Certains voient dans ces crimes la main du diable. D'autres soupçonnent les adeptes de cette nouvelle secte que l'on nommera bientôt les " Cathares ". Au grand scandale de l'Église de Rome, ceux-ci prétendent être les Vrais Chrétiens.
L'archevêque de Narbonne missionne un jeune noble, Raimon de Termes, afin de découvrir l'assassin. Les " hérétiques " désignent une des leurs, Aloïs de Malpas, pour les disculper. de son côté, Jordi de Cabestan veut venger ses compagnons. Trois enquêtes labyrinthiques vont les mener vers une vérité qu'aucun d'entre eux n'imaginait.
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L'histoire se situe en terre occitane (Carcassonne, Narbonne) en 1165.

Maître Jordi de Cabestan est tailleur de pierre. L'un de ses compagnons, Thomas-le-boiteux, n'est pas rentré d'une mission qui lui avait été confiée. Un paysan, Joan, découvre un ange accroché à un arbre. L'ange est mort. Il ne s'agit pas d'un ange mais d'un homme sur le corps duquel des ailes ont été greffées.Cet homme est Thomas- le -boiteux.

Raimon des termes, jeune noble, est adoubé chevalier. Par cette élévation il accepte de verser son sang pour la Justice et pour le Droit.

Dame Aloïs, une tisserande, vit dans la maison commune des Bons Hommes et des Bonnes femmes. Ces Parfaits sont considérés par l'Église catholique comme des hérétiques cathares. Ils savent qu'ils seront soupçonnés.

Sans se connaître et avec des objectifs différents, Maître Jordi, le Chevalier Raimon et Dame Aloïs vont enquêter sur le premier meurtre et sur ceux qui suivront.
Avec ses trois protagonistes l'auteur nous introduit dans des milieux très différents, ceux des abbayes, des dignitaires de l'Église catholique, des Parfaits, des Seigneurs et du peuple. Avec talent il met en exergue les conflits, les tensions et oppositions entre ces communautés.

La construction de ce roman est intéressante : quatre grandes parties, divisées chacune en plusieurs courts chapitres. Chaque chapitre porte le nom de l'un des trois protagonistes avec un sous titre indiquant le lieu dans lequel se déroule l'action.

Roman intéressant qui enrichit nos connaissances sur une des périodes de l'Histoire de la région occitane.
Merci à Babélio et aux éditions Grands Détectives 10/18
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Je viens de terminer Angélus après avoir peiné à le commencer. En effet, j'ai trouvé le début de l'histoire un peu longue à se mettre en place mais au milieu du roman le suspens m'a pris et je n'ai pas vu passer la deuxième moitié. Il m'a fallu un certain temps pour m'habituer au style de l'auteur mais sûrement à cause de ma formation de chercheur en histoire. Autant j'apprécie de lire les sources historiques et leur vocabulaire autant il est difficile pour moi de lire des romans tentant de s'en approcher alors que l'évolution de la langue ne rend pas la chose possible et alourdi le style.
Cependant, j'ai finalement apprécié Angélus qui met en avant une société médiévale prise dans les méandres de la religion. Cette approche de l'histoire par le biais de personnages appartenant aux trois ordres de la société et à des obédiences et dogmes différents est très intéressante. Il est certain que l'auteur a réalisé un énorme travail de recherche et de documentation pour donner vie à son roman. J'ai découvert François-Henri Soulié avec Angélus et je compte ne pas m'arrêté tout de suite.
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1165 . Des meurtres horribles sont commis sur la douce terre d'Occitanie qui connait les prémices du conflit religieux qui l'ensanglantera une quarantaine d'années plus tard. Des hommes et des femmes se regroupent pour mener une vie en accord avec les préceptes de l'évangile et contestent le laxisme et la corruption de l'église catholique. Les tensions montent, les esprits s'échauffent ...et voilà que l'histoire commence.
Le récit est articulé autour de trois protagonistes représentatifs de la société médiévale:
-Raimon le jeune chevalier qui vient d'être adoubé par son suzerain et qui rêve de prouver sa vaillance
-Jordi le tailleur de pierres, artisan respecté de ses pairs et recherché pour son savoir-faire
-Aloïs la femme éprise d'absolu qui a embrassé la religion cathare en réaction aux violences qu'elle a subies dans sa jeunesse
Tous trois vont se lancer à l'assaut de l'impitoyable meurtrier qui travestit ses victimes avec de grotesques déguisements d'anges dans une mise en scène digne d'un psychopathe bien contemporain (oh la la ! Les références à a la saison 5 de Dexter !)
L'enquête permettra de dévoiler de sombres luttes pour le pouvoir, des trahisons et des compromissions et apportera la preuve que le diable est bien présent au sein des communautés de ceux qui font profession justement de le chasser ...
L'intrigue est plaisante et le déroulement de l'enquête à travers les regards croisés des trois héros, est d'autant plus addictif que chaque chapitre se termine par un "cliffhanger" cher aux scénaristes de série télé (qui ont eux mêmes emprunté le procédé aux feuilletonistes du 19ème siècle).
J'avoue avoir été quelque peu gênée par le fait que le récit soit écrit au présent de l'indicatif qui certes renforce l'immédiateté mais parait, à mon sens, moins adapté au récit littéraire que le passé simple qui reste le temps de la narration.
Par ailleurs j'ai noté que le texte était parsemé de mots "anciens", revenant régulièrement ( je pense au mot "oncques") censés probablement donner une tournure médiévale à un récit écrit essentiellement dans un style très contemporain et ce procédé m'a paru artificiel, voire pesant.
De même je considère comme parfaitement anachronique la liberté de moeurs manifestée par la belle Lucia , fille de l'herboriste, qui se comporte plutôt comme une lycéenne délurée que comme l'héritière respectable d'un commerçant du 12ème siècle !
Ces remarques mises à part, je dois dire que j'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui permet une incursion à la fois géographique et historique dans la région occitane à une époque précédent la tristement fameuse croisade des Albigeois, qui porte déjà en germe les terribles événements qui déchireront le tissu social et mettront à genoux tout un peuple.
Le but d'un roman historique est certes de distraire mais aussi de susciter la curiosité et l'envie d'un savoir plus sur une page d'histoire. Puisse donc le lecteur éprouver l'irrésistible envie de mieux connaître le catharisme occitan qui a connu son tragique point d'orgue avec le bûcher de Monségur.
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François-Henri Soulié est un homme de théâtre aux multiples casquettes, écrivain, comédien, marionnettiste, scénographe, metteur en scène et scénariste. Il a reçu le Prix du premier roman du festival de Beaune en 2016 pour « Il n'y a pas de passé simple », paru aux éditions du Masque.

On avait adoré « Il n'y a pas de passé simple » premier volet des trépidantes aventures du journaliste Skander Corsaro ainsi que le présent n'a plus le temps, le troisième volet héros journaliste malicieux et narcoleptique et de Tonio son ami d'enfance, un ferrailleur drôlement gay.

Passionné d'Histoire François-Henri Soulié met un peu de coté Skander Corsaro pour livrer un roman- un inédit en grand format qui sort directement en poche chez 10/18- particulièrement ambitieux avec Angélus, une intrigue cette fois implantée au XIIème siècle, autour de la "secte" des Cathares.

Cette plongée autour des Cathares, secte dissidente de l'église catholique, qui sont un peu les ancètres des protestantq , avec une vraie fascination pour la pureté évangéliste. Il situe son intrigue dans son Occitanie bien aimée - "territoire passionnant d'échanges et de mixages culturels".

C'est en effet en 1165, dans des abbayes qui servent de décor à de macabres mises en scène, que se déroule l'action de son nouveau livre, un "road movie médiéval" selon ses propres dires. S'y entrecroisent trois enquêteurs aux desseins contradictoires : pour investiguer sur les crimes, Raimon de Termes mandaté par l'Église de Rome, et Aloïs de Malpas, une "femme du peuple" désignée par les "hérétiques" cathares ; et pour venger ses amis suppliciés, le tailleur de pierres Jordi de Cabestan.
Marchant fidèlement dans les traces du Umberto Eco du Nom de la rose, mais en creusant un sillon personnel plus fantaisiste, Soulié tisse le destin croisé de trois protagonistes principaux, liés par des évènements crapuleux sur fond de catharisme, en soulignant l'influence des hérétiques dans le sud de la France, dans un contexte propice à la réflexion et une intrigue haletante.
Angélus bénéficie comme atout important de protagonistes principaux attachants, notamment le héros Raimon de Termes, fin limier dans son enquête et ambiance paranoïaque et mystique fortement bien troussée Francois Henri Soulié compose un univers médiéval précis et sophistiqué, dans une prose "moyenâgeuse" idoine

Un polar historique qui permet aussi de mieux comprendre notre monde d'aujourdhui, notamment dans la description des rapports de soumission et de domination , à découvrir en poche, mais avec 522 pages bien roboratives tout de même !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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