Quelle bonne surprise que ce roman policier qui m'a d'abord attirée par sa couverture ! Et quand se sont ajoutés les mots "abbaye", "meurtre" et "trésor", j'ai deviné que j'allais me régaler !
Pourtant au ton des premières phrases, j'ai eu peur de retrouver tous les travers que j'avais déplorés dans le roman de Brigitte Aubert il y a quelques jours : sarcastique, enjoué façon canaille...Pour finalement accrocher à cette narration impertinente, pleine d'humour mais très cultivée !
Les personnages sont sympathiques (de Skander l'apprenti-journaliste à son pote Tonio, franchement gay) mais leurs rapports avec les autres protagonistes, dont certains très fachos sont à vomir, enrichissent ce roman et explorent quelques unes des situations contemporaines qui forcent à réfléchir... C'est donc sur ces personnalités que se joue cette partition policière plus que sur le fameux trésor et c'est savoureux !
De l'humour donc, un peu de réflexion sociétale, et un auteur à suivre !
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Une histoire mêlant un trésor datant de la révolution, la résistance durant l'occupation, et un meurtre aux motivations pas si évidentes que ça … Un programme chargé pour un travail qui ne payait pas de mine !
Dans ce roman, nous sommes en effet mis dans la peau du jeune Skander Corsaro, fraîchement admis en tant que stagiaire au sein du journal local pour s'occuper des pages culturelles. Et quels débuts pour le journaliste en herbe ! Emporté dans un engrenage dont il ne saisit pas l'ampleur, il va tenter tant bien que mal, avec à la fois beaucoup d'humour, de malice, mais aussi de flegme et d'un peu de naïveté de trouver sa place dans cette affaire, et un peu dans la société, nous entraînant avec lui dans cette histoire qui nous tiendra en haleine jusqu'aux toutes dernières pages.
Un roman à l'image de son personnage, pour moi plus grande force du livre par ailleurs : il réussira le tour de force d'être souvent drôle, parfois touchant, d'une profondeur inattendue, et surtout d'une finesse qui ravira certainement les afficionados de belles plumes.
Si vous n'avez pas peur des histoires intenses en rebondissements, de passer du rire au larme, et surtout de vous attacher aux personnages hauts en couleurs, en un mot comme en cent, FONCEZ !
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Un petit bouquin bien sympathique à lire.
C'est drôle, c'est malin, le héros est attachant, les personnages secondaires aussi, et l'intrigue pas si nunuche que ça.
Du coup, j'attaque le second tome des aventures de ce petit journaliste fantasque.
:D
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«J’ai toujours été impressionné par ma propre faculté d’affabulation. Mon ex appelait ça du mensonge. Grave erreur. Chez moi, c’est spontané. Aucun calcul vicieux ni intention de nuire. C’est de l’imaginaire à l’état pur. Ce qui est excitant quand on invente une chose, c’est de la rendre vraie après coup. Du grand art. Elle devait être allergique à l’art. »
- Cependant tu ne peux rien comprendre au Moyen Age, si tu ne sais pas que dans les consciences de l'époque, Dieu était partout et tout le temps.
- Ça ne les empêchait pas de s'entre-tuer aussi tranquillement qu'aujourd'hui.
- Non, mais ça leur faisait construire des abbayes...
Je crois qu'ils avait compris que Dieu est l'autre nom du vide. Ils bâtissaient autour du vide...Tu vois, je me demande si toute forme de création, ça n'est pas simplement une façon de combler le vide ou l'absence. Et c'est peut-être la vraie recette du bonheur.
Je ne savais pas encore que, pour un peintre, le sujet n'a aucune importance. C'est la peinture qui compte. A cet instant, je croyais que c'était moi. Portrait d'un benêt intégral.
Je me suis assis devant la table de camping qui me servait de bureau. "Du provisoire, avait dit le patron, vous vous installerez dans l'ancienne cuisine dès que le peintre aura fini. Vous aurez une fenêtre pour vous tout seul". Super. Le problème, c'est qu'on ne savait pas quand le peintre allait commencer.
M. Berland qui dirige l'agence locale du Courrier du Sud-Ouest, m'a conseillé de châtier mon langage. J'aime bien le verbe châtier. C'est costaud à conjuguer, surtout au subjonctif.
Modération : Farid ABDELOUAHAB, historien
Avec Isabelle HEULLANT-DONAT, professeure à l'Université de Reims, François-Henri SOULIÉ, écrivain, auteur de romans policiers.
À l'occasion de la publication du polar médiéval Magnificat (aux éditions 10/18, deuxième volet de la série Occitania), nous nous retrouverons en compagnie de son auteur François-Henri Soulié et Isabelle Heullant-Donat, spécialiste d'histoire religieuse et culturelle du bas Moyen Âge, pour aborder des questions aussi diverses que les femmes et le pouvoir, les jeux des conjurations et des complots, les spectacles au Moyen Âge ou la question de la restitution historique à travers la fiction romanesque.
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