Au décès d’Auxence le peuple était divisé, ils ne choisissaient pas le même pour diriger l’église de Milan et la ville était en péril. Car chaque camp, s’il échouait, menaçait de faire ce qui arrive d’ordinaire en de tels troubles. Ayant craint le soulèvement du peuple, Ambroise, qui était alors gouverneur de la province, entré à l’église, conseillait aux foules de mettre fin à la querelle, rappelant les lois, la concorde et les biens qui résultent de la paix.
Il n’avait pas encore fini de leur adresser la parole que tous, soudain, renonçant à leur ressentiment mutuel, lui apportent à lui, le conseiller de la concorde, leur vote pour qu’il soit évêque. Ils l’invitaient à se faire baptiser – il n’était pas encore initié – et lui demandaient de recevoir le sacerdoce. Comme il refusait, résistait, fuyait résolument la chose, que d’autre part les gens du peuple insistaient et affirmaient qu’ils ne renonceraient pas autrement à leur querelle, on révèle ces faits aux autorités du palais. On dit que l’empereur Valentinien, à peine entendue la nouvelle, pria et dit qu’il offrait louange de grâce à Dieu de ce qu’il choisissait pour être évêques des gens qu’il mettait en avant lui-même pour le commandement.