Il n'est pas courant de lire des légendes sud-américaines. C'est pourtant dans les contrées lointaines du nouveau monde que « Blancaflor » prend ses racines, un mélange de contes locaux mélangés, au fil du temps, avec des histoires venues d'Occident. le graphisme de
Sergio García Sánchez dénote d'ailleurs de ce mélange qu'on retrouve dans les cartoons actuels, ces dessins à l'air plutôt simpliste, disproportionnés et difformes dont les détails attestent des origines de ce récit.
Blancaflor et ses soeurs portent des tenues sud-américaines, des nattes longues et des bracelets en or, tandis que le prince ressemble davantage à un seigneur catalan avec ses manches bouffantes, ses hauts de chausse et sa guitare. Olé ! Quant au scénario de Nadja Spiegelmann, il pourrait se dérouler à n'importe quel moment de notre Histoire. Un récit intergénérationnel dirons-nous, qui met en avant les aptitudes des princesses au détriment du prince pas très malin. Un peu féministe Blancaflor ? Amoureuse en tout cas…
La légende est belle en tout cas, simple, qui se lit rapidement, mais non dénuée de charme. Un peu dommage que le dessin soit moins charmant… On le voit d'emblée sur la couverture, mais qu'à cela ne tienne : l'introduction de F. Isabel Campoy donne envie de découvrir Blancaflor et qui sait, peut-être un jour, la raconter à notre propre sauce, tout en gardant, évidemment, les ingrédients de base.
Et comme dirait Nadja Spiegelmann dans sa postface : l'heure est venue de crâner ! Car dans les légendes, ce ne sont pas toujours les princes charmants qui sauvent les demoiselles en détresse. Certaines d'entre elles parviennent, par leur force, leur courage et leur intelligence, à devenir l'héroïne du récit. Tenez-vous le pour dit, mesdames Blanche-Neige, Aurore et consoeurs…
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