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4,64

sur 4724 notes
J'ai beaucoup aimé ce livre car d'une part ça parle de la Seconde Guerre Mondiale en changeant les personnages par des souris, des chats et des cochons. L'histoire est bien racontée et cette utilisation du noire et blanc est très bien choisie car il n'y avait pas la couleur dans les films de l'époque sombre. Par contre j'ai eu du mal à différencier quand l'auteur raconte l'histoire et quand c'est le présent. En conclusion ce livre est très intéressant pour en apprendre plus sur la Seconde Guerre Mondiale.
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Art Spiegelman, une fois adulte demande à son père de partager son vécu des camps de la mort. Maus est d'abord publié en séries dans un journal puis en 2 tomes. C'est le premier roman graphique à avoir reçu le prix Pulitzer. On suit le parcours de Vladek Spiegelman en Pologne dans le camp de concentration d'Auschwitz jusqu'à la libération. le témoignage de son père est alors croqué en BD de manière originale avec des allers retours entre le passé et le présent. Les personnages sont dessinés sous les traits d'animaux : les Juifs (quelque soit leur nationalité) en souris, les Polonais en cochons, les nazis en chats. Par ce choix, Spiegelman a ainsi retourné les insultes qu'on donnait aux juifs comparés aux rats.
Ce n'est pas un cours d'histoire mais l'histoire personnelle d'un juif polonais, Art Spiegelman veut donner vie au récit de son père. La BD permet de faire exister ces deux réalités grâce à un jeu avec les cases.
J'ai apprécié que Spiegelman n'essaie pas de faire de son père un héros ; il y a même certains aspects de sa personnalité qui sont détestables; c'est en fait une manière d'humaniser les victimes de la Shoah.
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A noter : J'ai lu la bande dessiné en anglais

Maus est une oeuvre non-fiction de l'illustrateur Art Spiegelman, récompensé par le Pulitzer, qui prend le forme d'une bande dessinée et nous présente l'histoire de la survie de son père sous le régime nazi et dans divers camps de concentration. le livre traverse plusieurs périodes – le présent de l'écrivain, aux Etats-Unis dans les années 70 ; la Tchécoslovaquie et la Pologne avant la guerre ; la survie de son père après la guerre et son émigration éventuelle aux Etats-Unis.

Le livre commence par une visite de l'auteur à son père, Vladek, un juif de l'actuelle République tchèque, et il évoque son idée de présenter l'histoire de la survie de son père sous la forme d'une bande dessinée. le récit dépend des souvenirs de son père et l'on ne peut que faire confiance à son père en tant que narrateur fiable. Il commence par se rappeler comment il a rencontré sa femme Anja, la naissance de leur premier enfant, Richieu. Il a vécu beaucoup de tragédies personnelles, la mort de son premier enfant pendant l'holocauste, le traumatisme auquel il a dû faire face dans les camps, le suicide de sa femme beaucoup plus tard dans leur vie (et l'impact que cela a eu sur Art, l'auteur lui-même), et les problèmes relationnels actuels qu'il avait.

J'ai aimé la façon dont l'auteur a choisi de présenter la discussion entre son père et lui telle quelle, y compris les diverses disputes qu'ils ont eues au cours de la discussion (à un moment donné, le fils traite son père d'assassin, mais je ne divulguerai plus davantage que cela). C'était un choix intéressant plutôt que de simplement présenter l'histoire de la survie de son père dans les camps sous forme de roman graphique, car nous pouvions comprendre une grande partie de leurs luttes actuelles, des années après l'holocauste, y compris pour les descendants des survivants (comme l'auteur).

L'auteur présente également plusieurs thèmes subtils, dans lesquels tous les personnages sont présentés comme des animaux - les Juifs comme des souris, les Polonais comme des cochons, les Allemands comme des chats, les Français comme des grenouilles, etc. Ces thèmes reflètent les stéréotypes et l'absurdité de classer tout un groupe de personnes comme étant « les mêmes », étant donné qu'aucun de ces groupes n'est un monolithe. L'auteur l'a également mis en évidence lors d'une dispute idéologique entre un Juif russe - qui défend des idéologies communistes - et Vladek, qui s'en prend à lui parce qu'il est capitaliste et n'a jamais « travaillé » de sa vie.

Bien qu'il s'agisse d'une remarquable histoire de survie, il faut également noter que l'histoire est racontée par Vladek, le personnage qui semble avoir des solutions à tous les problèmes et qui a également une solution pour tous les problèmes de sa femme. le livre met également en évidence son évolution en tant que personnage. En effet, à l'heure actuelle, lors d'une dispute entre Vladek et sa belle-fille (la femme d'Art), Vladek fait une remarque raciste à l'égard d'une personne de race noire (au motif qu'il fait aux Noirs exactement ce que les nazis lui ont fait).

Les luttes d'Art ont également été bien montrées, lorsqu'il était en session avec son psychiatre, et qu'il remarque que son frère décédé était comme ce « fils parfait » et qu'à chaque fois, il était en compétition avec une photo, ce qui s'est avéré très difficile pour lui.

Le seul inconvénient, bien que je ne commente pas les choix de vie d'un individu lorsqu'il s'agit d'une biographie, je dirais quand même que Vladek n'était pas une personne particulièrement sympathique pour moi, il était raciste, pour moi il passait pour la version des années 30 d'un « gold digger » - dans laquelle il rejette les avances d'une femme non pas par manque d'intérêt, mais parce qu'elle vient d'une famille très pauvre et qu'elle ne peut pas se permettre sa dot. D'ailleurs, l'une des vertus qu'il prête à sa femme Anja est qu'elle vient d'une famille très riche.

Dans l'ensemble, j'ai aimé ce livre - il était bien présenté, j'ai particulièrement apprécié qu'il soit présenté davantage sous la forme d'un mémoire et qu'il ne soit pas chronologique. Il présente un événement très grave, l'une des plus grandes tragédies de l'histoire de l'humanité, sous forme de bande dessiné, avec ses propres subtilités (lorsqu'il s'agit de présenter des groupes de personnes comme des animaux). Sur ce point, je donnerais à ce livre une note de quatre sur cinq.
Lien : https://lastute.blogspot.com..
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Excellente bande dessinée en deux tomes. L'histoire, traitée de multiples fois, reste intéressante dans son traitement, surtout parce qu'il n'y a pas de jugement et de parti pris. le dessin est de qualité et le traitement en noir et blanc est tout à fait adapté. Un classique à lire absolument.
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Un ouvrage que l'on peut classer parmi les incontournables de la BD, un sujet atypique dans l'univers de la bande dessinée mais un classique tout de même désormais, à mettre entre toutes les mains !

J'ai mis du temps à sauter le pas car la bande dessinée est avant tout pour moi, synonyme d'aventure, de bonheur, de gaieté. Et oui, biberonnée à Astérix, Tintin, Spirou et autres Schtroumpfs, il m'est souvent difficile de me lancer dans des univers sombres ou trop réalistes. Je suppose que cela m'a fait repousser cette lecture dont le sujet est l'holocauste, à de multiples reprises. Mais je savais que j'y viendrai un jour.
En apercevant dernièrement Maus, dans ma médiathèque, je me suis souvenue d'interdictions de livres aux USA, au Tennessee notamment. Un électrochoc dans ma tête qui m'a fait prendre conscience de l'importance de cette lecture, peut-être pas l'urgence mais ...
D'ailleurs, l'interdiction de Maus dans les écoles avait eu pour conséquence de le porter en tête des ventes aux USA. Là-bas, ils appellent cela l'effet Streisand. Et bien, cela a fonctionné sur moi également. Découvrons Maus, j'ai envie de dire enfin ....!

Visuel

Un visuel en noir et blanc, très sobre, avec des animaux en guise de personnages.
Des petites souris blanches représentent les juifs. Les nazis sont des chats et les polonais, des cochons. Procédé de mise à distance réussi, ces petits animaux sont rassurants.
Les dessins sont simples.
Pas de paysages, pas de plans larges, ici on se focalise sur les personnages.
Rien ne vient perturber leur histoire. On ne se raccroche ni aux paysages, absents, ni à de jolies couleurs, absentes.
Les personnages se ressemblent tous un peu. On les reconnaît à leurs attitudes ou paroles. Ainsi, nous sommes entièrement tournés vers le récit. La parole prend une place privilégiée. On lit les petites bulles avec beaucoup d'attention et d'intérêt.
Le visuel est donc très réussi car il allège le sujet tout en gardant une solennité. Il porte le récit et lui donne une grande force émotionnelle.

Scénario

J'ai été surprise. Je ne m'attendais pas à cela. L'auteur ne nous plonge pas directement dans l'enfer des camps, comme je m'y attendais.
Non, il y met beaucoup de distance, prend son temps, se met en scène dans le processus de création de la bande dessinée, et amène le sujet avec délicatesse, douceur, remise en question, doutes et même humour. L'histoire s'installe doucement et oscille entre l'écriture du livre, le monde d'aujourd'hui, art Spiegelman venant rendre visite à son père et écouter son histoire et le récit de ce père, plus jeune, du déporté.
Ce scénario ne bouscule pas le lecteur.
Nous observons en premier lieu une relation père-fils dans tout ce qu'il y a de plus banal. Un père vieillissant et un sacré râleur, pour ne pas dire casse-couilles et face à lui un fils compréhensif mais d'une autre époque, qui essaie avec parfois beaucoup de difficulté, d'extirper le récit d'une vie si douloureuse, et si éloignée du présent qu'elle semble irréelle. le fils, entre exaspération, admiration et culpabilité, essaye tout le long d'exhumer les souvenirs de son père, de les classer afin de livrer un récit cohérent et respectueux.
La vie de Vladek, le père, s'emboîte dans cette histoire première et nous vient petit à petit.

Mon avis

Le récit de la déportation, même si il reste le sujet de l'oeuvre, n'est pas non plus l'unique récit. Il y a une mise à distance visuelle avec des personnages anthropomorphes mais aussi scénaristique avec deux récits imbriqués, au présent et au passé, deux temporalités, celle du fils, la nôtre et celle du récit bouleversant du déporté Vladek. Et ce deuxième récit se tisse au fil des pages, d'abord léger, plein d'amour puis de plus en plus sordide. Avec la répression et l'installation du régime nazi, l'oppression devient grandissante pour finir dans le drame et l'horreur absolue.
L'histoire s'installe lentement et nous avons le temps de nous imprégner des personnages. A leurs côtés, nous vivons les premiers questionnements, les premières incompréhensions et le passage de l'incrédulité à la constatation, de la stupeur à la terreur.
Art Spiegelman a réussi à livrer un témoignage doublement émouvant. En se mettant lui-même en scène, il retranscrit également l'émotion d'un fils. Nous avons donc plus qu'un simple témoignage. Nous avons aussi le récit d'un retour, le dur parcours de réinsertion de ceux qui ont vécu l'enfer et l'impact sur leur famille.
Cette oeuvre est remarquable. Un récit retranscrit avec beaucoup de finesse, de sensibilité, et de sincérité qui fait progresser le lecteur au côté des personnages,au coeur des évènements, sans pour autant le brusquer. L'oppression, telle que Vladek et les siens l'ont vécu, sournoise, galopante, incompréhensible, terrassante, meurtrière.
Une bande dessinée, une "simple"bd peut également, avec beaucoup de justesse offrir un témoignage poignant, bouleversant et infiniment respectueux de la mémoire des victimes des camps.

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De nouveau conseillée par mon beau-frère (oui, dès que vous voyez une lecture BD, ( ou maintenant on dit aussi roman graphique) c'est grâce/à cause de lui).
Et pour le moment, ça n'a été que de bons conseils. Pour les romans, je l'écoute moins :))

Ce n'est pas vraiment un thème qui m'attire car trop triste, douloureux, difficile.
De plus, je pensais avoir du mal à entrer dans l'histoire avec ce parti pris d'avoir dessiné des animaux à la place des personnages.
Mais quand on te dit que c'est à lire, quand en plus, les étoiles babeliotes sont si nombreuses et bien, ma curiosité est la plus forte.

Et mes réticences se sont envolées.

Quelle intelligence pour décrire ces horribles années.
Pour cela, l'auteur s'est lui-même mis en scène. Pour montrer ce qu'a vécu son père, faire de ce qui était intime et privé un devoir de mémoire, il n'hésite pas à dévoiler les défauts de chacun. Ce va et vient entre les moments personnels lors des interviews avec son père, cette sincérité de ne rien cacher de la difficile relation père/fils, cette quête pour avoir des réponses au sujet de sa mère, les interrogations qu'il a pu se poser à différents moments d'écriture, de dessins nous touchent encore plus.
On ne voit plus des personnages mais des personnes avec leur force, leur faiblesse, leurs qualités, leurs défauts essayant de vivre malgré tout.
Et cette culpabilité qui dure, persiste d'avoir survécu.

Alors oui, bien sûr, triste, difficile, horrible mais en fait, essentiel de lire, et de ne pas oublier.
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Ce roman graphique est un témoignage de la Shoah basé sur les souvenirs du père du dessinateur. le récit rappelle le travail de mémoire de Primo Lévi : sincère et factuel. Enfin, le choix de personnages animaliers est vraiment bien vu et apporte à l'oeuvre une dimension saisissante.
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Une bédé incroyable, très forte, extrêmement réaliste ce qui est surprenant vu le format (BD) et la représentation des personnages sous forme animale.
J'ai aimé l'alternance entre le récit de l'holocauste par le père de l'auteur, juif polonais et la relation difficile entre le père et le fils « au présent ».

Certaines cases sont très très dures, particulièrement dans le ghetto et dans les camps de concentration. Malgré plusieurs lectures et reportages lus et vus sur le sujet, j'ai beaucoup appris.

Seul le style de dessin m'a moins plu
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Avec "Maus", Art Spiegelman a signé une oeuvre monumentale et justement récompensée par le Prix Pulitzer en 1992. Ce roman graphique est né de discussions entre le dessinateur et son père, Vladek, qui a échappé à l'holocauste et qui, comme d'autres survivants, ne parlait pas de son vécu. Les scènes d'introduction des chapitres permettent de prendre pleinement la mesure du fossé qui sépare les deux générations : la culpabilité de la première qui a survécu à la Shoah et celle de la deuxième qui ne l'a pas connue. Ainsi, dès la page 14, les chiffres tatoués sur le bras de Vladek apparaissent discrètement alors qu'il dit à son fils qui projette d'écrire un livre sur sa vie que personne ne veut entendre ce genre d'histoire.

Il accepte cependant de se prêter à l'expérience et raconte son mariage en 1937 et la naissance d'un premier fils en Pologne. Un an plus tard, le nazisme s'étend en Europe et la population juive est emportée dans une spirale de haine, de racisme et de violence. A travers les années de la guerre, "Maus" montre les expropriations, le front de l'Est, les camps de prisonniers, les pendaisons, le ghetto, les déportations, les camps de concentration. Et bien que la communauté juive soit représentée par des souris et les nazis par des chats, la distance instaurée par cette métaphore n'adoucit en rien la violence du récit qui nous est fait.

J'ai été très sensible au fait que le dessinateur conserve dans son oeuvre l'idée que l'anglais n'était pas la langue maternelle de son père et qu'il ne l'a jamais parfaitement parlée. "Maus" témoigne aussi des différences entre ce qui a marqué la mémoire de ceux qui ont vécu l'horreur des camps et ce que les recherches documentaires ont mis en évidence comme la présence d'un orchestre dans le camp (p. 214) dont Vladek n'a aucun souvenir. Mais au-delà des faits rapportés, j'ai été émue par le souci absolu de vérité qui se traduit de manière frappante au bas de la page 176 lorsqu'Art déclare à sa femme : « Tiens, tu vois, dans la réalité, tu ne m'aurais jamais laissé parler si longtemps sans m'interrompre. »
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La bande dessinée franco belge ou américaine ne m'attire pas des masses. Maus est même l'une des seules BD que j'ai lu en entier (les autres servaient de passe temps au CDI du collège et les je les ai oubliés depuis). Et encore, j'ai lu Maus pour un cours.

En revanche, j'ai bien apprécié ce roman graphique qui mêle les faits historiques horribles et la vie de cet auteur qui ne sait pas comment réagir au fait que ses parents ont survécu à Auschwitz. Je trouve que cela donne un bon mélange d'horreur et de mélancolie. Spiegelman se demande : "Ma famille a vécu quelque chose d'horrible. Qu'est-ce que j'en fais ?"
Et bien je dirais qu'il a dessiné une oeuvre qui remet à plat sa relation avec son père, qui le dégage d'un poids, en plus de révélé une vérité qui était encore très tabou pour l'époque. Surtout que cette BD ne peut pas simplement se résumer comme une histoire sur l'holocauste.
L'auteur porte un regard neutre et franc sur l'histoire de son père, et n'hésite d'ailleurs pas à nous montrer les points négatifs de ce dernier. Il ne tombe pas dans la facilité d'en faire une victime juive idéalisé. Il nous offre aussi plusieurs compositions de pages intéressantes.

Malgré le fait que j'ai souvent eu du mal à différencier les personnages (parce qu'ils ont presque tous la même tête) et la présence de certains détails pas très subtiles (les nazis sont des chats, les juifs sont des souris...), j'ai aimé cette BD. Je vous la conseille. En plus, Maus est considéré comme un classique de la bande-dessinée.
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