AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,64

sur 4660 notes
Quand la bestialité et l'inhumanité sont à leurs paroxysmes, les mots ne suffisent plus et la représentation anthropomorphique s'impose. Malheureusement au jeu macabre du chat et de la souris, on sait qui gagne. A moins que…
Plus qu'un témoignage sur la Shoah, Maus est l'histoire d'un difficile partage entre l'auteur et un père taiseux, maniaque et avare. Sa sombre histoire va cependant révéler les raisons d'une telle personnalité. Spoliation, traque, cache, promiscuité, faim, internement, confrontations perpétuelles à la mort, son témoignage pragmatique est glaçant. La seule façon pour survivre est d'être débrouillard et de prendre des risques mais quand le seul moyen de sortir d'un camp c'est par une cheminée, on n'hésite plus. La culpabilité est cependant profonde pour ce père survivant et pour ce fils qui ne peut qu'imaginer l'horreur qu'a vécu sa famille. On se sent, comme l'auteur, tout petit face à ce récit bouleversant. le graphisme en noir et blanc, les traits hachés rajoutent de l'intensité à un texte déjà magistral. La première partie s'appelle « mon père saigne l'histoire » et moi je pleure en découvrant la sienne.
Un brillant hommage aux victimes de l'Holocauste.
Commenter  J’apprécie          280
Étant en histoire, je ne pouvais pas passer à côté du chef-d'oeuvre du genre (n'ayons pas peur des mots). En effet, cette BD est culte à bien des égards.

Tout d'abord, je pense qu'il est important de souligner son ancienneté, qui permet de bien cerner cette oeuvre dans l'histoire des mentalités (elle apparue juste avant les grandes recherches et théories sur les camps et les survivants ... drôle de coïncidence non ?). Et puis surtout, elle fait partie des anciennes BD, celles qui ont ouvert les portes à plein d'autres choses.

En second lieu, ce qui frappe beaucoup de monde dans cette BD, c'est le dessin (bien que je n'ai pas spécialement été choqué par ça). Minimaliste, en noir et blanc, animalier, "simple". Un dessin qui sert son histoire, mais j'y reviens juste après. Ce qui est "amusant", c'est aussi cette distinction entre chaque pays et entre les juifs, avec plusieurs sortes d'animaux. Mais en fait on rentre très vite dedans, le dessin ne gênant plus à partir de deux pages. Et certaines planches sont véritablement belle (si !).

Mais surtout, la grande force de Maus, son excellence, c'est ce scénario à deux facettes, cette histoire double d'un père et de son fils, d'une opposition constante dans le présent ramenée à une relation beaucoup plus calme et simple dans le récit du passé.
Les deux livres sont découpés en plusieurs chapitres, avec un nouveau chapitre de l'histoire du père intercalée entre deux tranches du présent. du coup, on se sent comme Art Spiegelman, comme si on le suivait dans sa recherche historique du passé. On est avec lui dans la vie, et comme lui on écoute parler ce père marqué à vie par l'épisode de sa vie qu'il conte. Car il ne raconte pas, il conte véritablement. On est entrainé dans une histoire tellement prenante qu'il est quasiment impossible de décrocher dès que l'on rentre dedans.

Analyser Maus est quelque chose d'énorme, dans lequel je n'aurais pas la prétention de me lancer. Mais cette oeuvre touche tout public, par son message, par son humanité et sa dés-humanité, par ces deux histoires à la fois triste et pourtant terriblement vraie.

Maus est bien plus qu'un simple témoignage sur les camps. C'est un témoignage sur l'humain, sur son horreur, sur ses faiblesses et ses forces, sur sa partie la plus sombre et parfois aussi la plus belle. Sur nos actes et leurs conséquences funestes, parfois bien plus loin qu'on ne le pense.

Cette BD est à mon avis un indispensable sur n'importe quelle étagère d'un lecteur, même occasionnel. Il est presque impossible de passer outre.
Commenter  J’apprécie          130
J'ai acheté ce livre lorsqu'il a fait polémique aux Etats-Unis en janvier 2022. Son contenu jugé "vulgaire et inapproprié" pour des enfants de 13 ans a été banni par un conseil d'école.

Forcément, quant il s'agit de supprimer un livre du paysage, ça m'intrigue. Je l'ai donc acheté DE SUITE. Je n'en avais jamais entendu parlé. Je ne sais pas si je dois remercier cette polémique, ça serait fort de café quand même.

Un an et demi après l'achat, j'ai ouvert cette BD assez lourde ( J'ai toujours beaucoup de livres qui m'attendent et je dois à regret faire un choix). Les dessins sont sombres, les personnages sont des animaux, le père de l'auteur semble insupportable. Je rentre sans problème dans l'histoire avec ces constats établis dès les premiers feuillets.

Petit à petit, la relation père-fils me fait chavirer. Je suis attendrie. Je suis fascinée par la retranscription assez nette des conversations. On imagine pleinement être dans la même pièce qu'eux. le travail du souvenir est connu pour être fastidieux et douloureux. Je respecte profondément cet auteur qui essaye de raconter des souvenirs auxquels il n'a pas participé. Il a fait de son mieux pour mettre en dessin l'histoire de ses parents.

C'est un travail admirable. J'ai été profondément touché par ce monsieur, par sa vie. Je recommande cette lecture.

Et pour info : Ce n'est pas vulgaire ni inapproprié. LIRE EST NECESSAIRE POUR NE PAS OUBLIER !
Commenter  J’apprécie          150
Voilà l'histoire d'une souris, non c'est pas Mickey. C'est l'Histoire avec une souris, c'est Maus. C'est pour moi, une oeuvre majeure de la bande dessiné, un témoignage fort sur la shoah qui permet de ne pas oublier et faire (toujours) ce devoir de mémoire. de toucher des publics différents, d'aborder ce volet de l'Histoire par autre média ( autre que les films, les romans, les documentaires). C'est un livre d'utilité publique.
Commenter  J’apprécie          90
Un nouveau roman graphique que j'ai apprécié.

J'ai tout de même mis un peu de temps avant d'entrer complètement dans l'histoire.

C'est un ouvrage différent de ceux que j'ai pu lire, par l'imagination de l'auteur, mais également par la forme de celui-ci.
Ce sont des cases très serrées emplies d'animaux, qui m'ont un peu surprise au départ. Les textes sont nombreux, les détails, les dessins sont soignés et j'ai vraiment pris le temps de les analyser.

J'ai fait le choix de lire l'intégrale directement avec les deux parties.

On découvre Vladek, sa vie, son histoire, son amour, sa vie antérieure et malheureusement ce qui lui est arrivé lorsque Hitler est arrivé au pouvoir. Il décide de raconter tous ces jours passés dans une souffrance atroce.
J'ai trouvé ce personnage assez complexe à aimer, de par son comportement avec sa nouvelle femme et son fils. Il m'est apparu assez insupportable de temps à autre.

Vladek retrace le récit de sa vie, celui qui l'a amené à être l'homme d'aujourd'hui.

Les romans historiques m'ont toujours attiré, et j'ai trouvé celui-ci très bien réalisé ! Les dessins nous aident à relater les événements, les malheurs subis par les Juifs, les complications d'une vie inhumaine.

On jongle entre le passé, le présent, on découvre toute cette tragédie, on appréhende la continuité. Au fil de l'histoire, et ce, jusqu'à la dernière page, on comprend mieux certains comportements.

C'était un roman complet, riche d'information, excessivement bien dessiné et j'ai beaucoup apprécié ma lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Nous voici avec la BD d'une souris bien connue, non pas la célébrissime des studios Walt Disney, mais celle d'Art Spiegelman qui va nous amener vers des sujets bien plus sombres et sérieux, ceux de la déportation et tentative d'extermination des juifs. L'auteur nous raconte ici le récit de son père, juif, durand la seconde guerre mondiale, d'abord caché, puis déporté et enfin rescapé des camps de la mort.

Au-delà d'une bande dessinée et de son côté "enfantin" de part les dessins et une approche souvent naïve des protagonistes (expliquée en partie par l'ignorance des faits de l'époque), c'est un formidable témoignage individuel d'un drame collectif. Il revêt ainsi une grande et précieuse valeur historique au même titre que le Journal d'Anne Frank par exemple.

Le graphisme des dessins est très sombre, pas très engageant lors des premières pages mais finalement assez bien adapté au contexte général.

C'est un témoignage de plus, le format de la BD permettant certainement d'atteindre plus de monde et d'éviter ainsi, on l'espère tous, de nouveaux accès de folie chez l'homme (bien qu'il semble malheureusement porter cela en lui).
Commenter  J’apprécie          310
Hmmm, je trouve que c'est une très bonne BD qui parle de l'holocauste et d'une personne qui a réellement existé et enduré une terrible partie de notre Histoire.

L'utilisation des animaux, le coup de crayon accentué, sombre et dense en font une oeuvre particulière et facilement identifiable.

Je pense l'avoir découvert un peu trop tard et du coup j'en attendais certainement un peu trop. Je trouve que l'histoire n'a pas un bon rythme.
Au début, cela prend peut-être trop de temps sur la famille et les amours. Après, cela s'enchaîne, à mon goût, beaucoup trop vite. On voit bien que Vladek est débrouillard, sait communiquer, bien s'entourer et anticiper. Mais, je n'arrive pas à me dire comment a-t-il réellement fait ?

Peut-être est-ce aussi l'objectif de l'auteur ? Il est impossible de se mettre à la place des victimes de la Shoah. En tant que lecteurs, nous ne pouvons qu'effleurer l'horreur qu'ils ont subie.
Commenter  J’apprécie          91
J'ai mit beaucoup de temps à lire cette BD. Au début j'étais vraiment enthousiaste, le fait d'utiliser des animaux pour représenter les nazis, les juifs, les polonais etc. m'a plu, j'ai fait une grosse pause au milieu du libre parce que j'ai trouvé que c'était trop long avant que l'auteur parle des camps de concentration. Je l'ai repris il y a peu et il y a eu beaucoup de détails dans la fin du libre sur Auschwitz. J'ai adoré. J'ai appris beaucoup de chose et j'ai bien fait de ne pas abandonner ce livre.
J'ai bien aimé aussi le système de Flash-back, ou on peut voir la vie du père à l'époque de l'horreur, et le présent d'un père malade et du fils qui essaie de créer sa BD. A la fin du livre on se rend compte que le père avait réussi à mettre les camps de concentration "de côté" mais l'envi du fils de vouloir savoir tout ce qui c'était passé dans les moindre détails (ce que je peux comprendre), à réveillé beaucoup de souvenirs trop douloureux au père qui revit sa souffrance.
Ce que je n'ai pas vraiment aimé dans le livre est la manière dont le père parle, heureusement on fini par s'y habituer vers le milieu du livre.
Commenter  J’apprécie          30
Dans les années 70-80, Vladek raconte à son fils (Art Spiegelman) son vécu en tant que Juif pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce premier tome met l'accent sur les premiers moments du conflit, lorsque les Juifs sont peu à peu perçus comme des parasites qu'il faut exclure de la société. Un témoignage poignant qui retrace le parcours de vie de Vladek et de sa famille, contraints de vivre dans des ghettos et de se cacher pour rester en vie. Des choix artistiques surprenants : une bande dessinée, en noir et blanc, où les Juifs prennent l'apparence de souris et où les Nazis sont des chats. Une oeuvre bouleversante qui nous fait dire : PLUS JAMAIS ÇA !
Commenter  J’apprécie          30
La Shoah vu à la première personne…un livre qui m'a empêché de dormir la nuit et qui ne peut laisser indifférent…

L'une des grandes force de cette BD est la précision de la mémoire de son père, décrivant les horreurs que lui et sa femme ont vécu. J'ai également beaucoup apprécié les moments dans la temporalité de l'auteur, qui nous rapproche des personnages.
Le dessin reflete bien les émotions qui traverse les personnages tout le long du récit.

Un livre à lire absolument, afin que cette page de l'histoire ne soit jamais oublié.
Commenter  J’apprécie          111




Lecteurs (11592) Voir plus



Quiz Voir plus

Maus

De quelle nationalité est Vladek Spiegelman ?

Polonais
Français
Allemand

10 questions
118 lecteurs ont répondu
Thème : Maus : Intégrale de Art SpiegelmanCréer un quiz sur ce livre

{* *}