AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 67 notes
5
7 avis
4
9 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Plaisant, mais pas vraiment inoubliable.
Commenter  J’apprécie          10
«  Les insectes, rappelait-il, sont bien plus anciens que l'espèce humaine sur la Terre. Ils s'y trouvent depuis quarante millions d'années, depuis le Carbonifère, alors que nous y sommes à peine depuis cinq cent mille ans. Dans la lutte actuelle, les véritables intrus, c'est nous. La très grande ancienneté des insectes fait qu'ils ont connu l'ère des grands cataclysmes géologiques. Ils sont déjà passés à travers les périls gigantesques des époques disparues. Dès lors, nous ne devons pas attendre un résultat favorable des petits moyens physiques ou chimiques de destruction que nous pouvons mettre en oeuvre. »

Et si les mouches, une espèce mutante du moins, devenaient intelligentes et menaient une guerre totale contre les humains ? C'est l'argument de ce court roman, ou longue nouvelle, comme on voudra, paru en 1938.

Partie du Delta du Mékong, l'invasion se répand. Comme l'auteur prend soin de mettre en scène des personnages de scientifiques (il est vrai pas très fute fute), on se prend à espérer que des solutions seront trouvées. Jacques Spitz place son lecteur sur des charbons ardents : l'espèce humaine parviendra t-elle à endiguer cette menace ?

Le problème, du moins pour moi, c'est que l'auteur abandonne bien vite ses personnages pour décrire exclusivement (ou presque) la progression des légions de nuages de mouches. Il s'attarde avec jubilation sur la destruction de pays entiers. Il fait souvent preuve d'un humour très noir, qui fait … mouche (il fallait que je la place). Malgré ce jeu de massacre continuel, j'ai ressenti de l'ennui. le roman n'est pas très long mais c'est tout de même un défi réussi que de parvenir à durer sur un argument pareil.

J'ai voulu découvrir cet auteur car des ami-e-s Babeliotes sont admiratifs d'un autre de ses romans initulé « l'Oeil du Purgatoire », que j'aimerais aussi lire, ne serait-ce que pour me faire une idée.
Commenter  J’apprécie          314
En 1938, après des débuts teintés de surréalisme, Jacques Spitz publie « La Guerre des mouches », un roman fantastique.

Un jeune chercheur travaille dans son laboratoire sur la transmission de caractères acquis chez les mouches drosophiles. Lui et son patron, le professeur Carnassier sont appelés en Indochine, alors colonie de la France, dans le but d'étudier un étrange phénomène : des essaims entiers de mouches « attaquent », dévastant tout ce qu'elles rencontrent en inoculant des maladies qu'on croyait disparues aux populations.
Tout d'abord quelque peu minimisée, l'épidémie s'étend. Personne n'est prêt. On emploie des moyens dérisoires contre le fléau. L'armée est appelée en renfort, «Tout l'arsenal de la Marine de guerre fut affecté à la fabrication de papier tue-mouche distribué gratuitement à chaque chef de famille ».
Les « sachants » s'en mêlent : « Pour lutter contre l'épidémie proprement dite, un conseil de défense sanitaire fut institué. Il délibéra longtemps sans pouvoir arrêter d'autres mesures que celles adoptées lors des grandes épidémies de 1868 et 1925.
Les industries sont réquisitionnées pour la production de scaphandres. Des combattants meurent en nombre, laissant les populations livrées à elles mêmes.
Des mesures de confinement sont prises, «Dans les rues de Saïgon où tous les magasins étaient fermés, où toute circulation frivole était interrompue, on voyait seulement de rares passants, le visage couvert d'un tampon de gaze, allant jusqu'aux bureaux de l'Intendance militaire où l'on distribuait des vivres », provoquant de lourdes séquelles psychiatriques chez les confinés.
Les mouches seraient elles devenues intelligentes, qui adaptent leur mode d'action à la riposte de l'humanité, «les vaccins semblaient n'opérer que contre une catégorie de microbes et laissaient proliférer les autres ». Car il s'agit bien de ça, face aux mouches mutantes (ou « variantes », comme vous voudrez ) : l'humanité est en danger.

Une histoire rondement menée qui n'est pas sans rappeler des situations contemporaines, quand des dirigeants, incapables de définir une politique commune, entretiennent, par action , omission , ignorance ou simplement bêtise (là aussi, comme vous voudrez) le mal qu'ils sont censés combattre, «Il comprit encore qu'il ne suffisait pas d'avoir raison et de le dire, mais qu'une vérité n'avait de sens que si elle était universellement partagée ».
Un bouquin qui ne manque pas d'humour non plus, quand les allemands partent au combat nus, lance flamme en bandoulière et que les russes tentent de mobiliser les forces révolutionnaires contre les mouches fascistes…

Bref. Un bon moment de lecture dans ces temps troublés.
« Et si L'aventure humaine devait échouer », comme disait Théodore ?
Commenter  J’apprécie          351
Un classique de la science-fiction française que j'ai redécouvert avec plaisir. On suit les tribulations d'un jeune chercheur en entomologie se nommant Juste-Evariste Magne. Celui-ci doit faire face à une invasion de mouches devenues intelligentes suite à une mutation d'instinct. le petit roman de Jacques Spitz écrit en 1938 (réactualisé en 1970 pour tenir compte des bouleversements historiques et géographiques et scientifiques) reste étonnamment moderne dans son style et dans le traitement de ses personnages. Il manie à la fois l'humour et l'horreur. Les scènes de batailles entre les hommes et les mouches sont dignes des romans post-apocalyptiques modernes ou des films jouant sur la grande peur des insectes.
Cette nouvelle est une vraie pépite de la science-fiction française. Elle n'a rien à envier aux classiques américains et anglais. A lire sans hésitation, à moins bien sur de souffrir d'entomophobie…
Commenter  J’apprécie          4211
Un petit bijou de SF classique française... Récit bien construit, style journalistique élégant quoiqu'un peu suranné, bien vu... le point de départ est excellent, les développements très bien menés. Très moderne pour un roman de 1938. Ce court roman est une pépite ! Rien à envier aux classiques de la SF américaine ou anglaise. Je le conseille à tous les fans de SF...
Commenter  J’apprécie          00
Excellent roman de Jacques Spitz, auteur français de science-fiction de grande qualité mais trop oublié et dont les ouvrages sont insuffisamment réédités.

Il est dommage qu'un critique n'ait pas fait, pour Spitz, le travail d'édition des oeuvres complètes qu'un Francis Lacassin, par exemple, a pu mener pour d'autres pionniers français de la science-fiction, tels Gustave le Rouge et Maurice Renard.
Commenter  J’apprécie          40
Excellent ! j'adore la manière dont l'auteur formule des idées, des comparaisons, des anecdotes.
C'est un vrai plaisir de lecture.
La Guerre des Mouches est le second roman lu de cet écrivain ,et ce, en quelques jours.
Je peux dire aujourd'hui qu'il y en aura d'autres...j'ai été piquée ! (peut-être par une des mouches...allez savoir !)...
Commenter  J’apprécie          140
Un certain dicton nous dira: "C'est pas la petite bête qui va manger la grosse!". Dans ce court roman paru en 1938, Jacques Spitz, d'une élégante et délectable écriture nous prouve le contraire. Les mouches évoluent et se dotent d'une intelligence remarquable pour faire face à un ennemi menaçant l'équilibre naturelle de toute chose sur terre, l'être humain. C'est bon, c'est court. A lire!
Commenter  J’apprécie          251
On démarre doucement, en suivant Juste-Evariste Magne, jeune chercheur travaillant sur l'hérédité des mouches sous la direction de Mr Carnassier. Une invasion de mouches se déclare en Indochine où Magne suivra son chef pour aller étudier la chose. le style du roman paraît longtemps comme une suite d'évènement où l'on suit l'évolution des insectes jusqu'en Europe, sérieux, austère, mais plus on avance, plus le ton devient sarcastique, l'humour cynique sous-jacent ce dévoile. Plus on avance dans l'histoire, plus l'espèce humaine, ses travers politiques, idéologiques, sociaux en deviennent ridicules, grotesques. Par le biais d'un scénario catastrophe, Jacques Spitz dresse un portrait sans concession des travers humains de son temps, 1938, c'est l'époque du colonialisme, des nationalismes extrémistes. Un cynisme assez pessimiste, en gros, il n'y a pas grand chose à espérer de l'espèce humaine, mais l'évolution du ton au fil de la lecture, sérieux au début, en devient de plus en plus drôle, sarcastique et jubilatoire vers la fin.
Commenter  J’apprécie          370
Allez les mouches! Une terrible guerre que celle des hommes et des mouches. Ils détiennent tous les atouts, plus intelligents, plus costauds et plus fournis en armes de toutes sortes, par contre elles ne sont que des bestioles que les hommes peuvent éradiquer avec un simple pincement de doigts. Curieusement, les mouches attaquent en grands nombres d'abord l'Indochine, puis progressent vers l'orient, l'Afrique...les grandes puissances se sentent épargner par le fléau, on ne peut tout de même pas estimer que les mouches parviennent à traverser le canal de suez, le climat européen leur est très défavorable. A la grande surprise, les mouches franchissent enfin le canal par un moyen qui laisse pantois les hommes , elles se sont fabriquées des tricots...et comment?... La thèse du scientifique Juste-Évariste Magne, critiquée entre temps par toutes les communautés, s'avère une réalité, laquelle thèse affirme que les mouches dites mutantes sont intelligentes. En dehors de leurs ailes, les mouches dotées en plus d'intelligence, les hommes se découvrent finalement une faiblesse face à ses adversaires les plus moindres mais redoutables...
Les hommes ne sont toujours pas invincibles face à ceux qu'ils dominent! Quelque soit le pouvoir que les hommes ont pu incarné dans l'histoire afin de gouverner le monde à leurs dépens, il s'est toujours trouvé une fragilité quelque part!
Un classique très émouvant de la SF!
Commenter  J’apprécie          200




Lecteurs (170) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}