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3,91

sur 719 notes
Ce livre m'a bouleversée, quelle histoire poignante. Comment un femme provenant d'un milieu modeste mais ayant été relativement bien entourée dans son enfance peut-elle devenir à ce point insensible et capable du pire pour l'argent, le pouvoir, la célébrité. Ce livre m'a permis de mieux connaître cette femme nazie au coeur de pierre.

J'ai beaucoup apprécié le style d'écriture de m. Spitzer. le fait d'alterner entre les histoires de Magda, son père et Ava permet de mieux saisir la portée de ses actes, de sa trahison.
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Elle fut la première dame du Reich, mariée officiellement à Joseph Goebbels, mais dédiée corps et âme à son Führer, qui l'a élevée en mère idéale de la race aryenne.
Maria Magdalena Behrend, dite Magda, est la figure centrale de ce roman historique portant sur les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Pendant qu'au bunker de la chancellerie d'Allemagne les fidèles entourant Hitler préparent leur ultime sortie avant l'arrivée des Russes dans Berlin, des cohortes de prisonniers des camps de concentration prennent la route sous la direction de leurs bourreaux, qui ne veulent laisser aucune trace de leur forfait.
Comme le mentionne l'auteur dans ses remerciements, « (…) il en existait déjà beaucoup des livres, sur cette époque maudite », mais celui-ci m'en a appris encore un autre pan ignoré. Sébastien Spitzer, que j'ai découvert avec le coeur battant du monde, flirte avec la grande Histoire, en tirant des faits véridiques une petite histoire de personnages fictifs auxquels on croit intensément. Son écriture lapidaire fait ici des merveilles, sondant et scrutant toute l'ignominie issue de cette guerre hideuse, et démontrant la vacuité des rêves de grandeur et de puissance mesurée à une simple existence humaine.
« Il n'y a que des victoires et des défaites, les récits des vainqueurs et l'oubli des vaincus. Memento mori. Tout passe. »
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Premier roman de cet auteur et c'est une belle réussite avec un sujet lourd mais qui a été intelligemment traité car le livre commence en fait par la fin, celle de la 2eme Guerre Mondiale.

Cette période particulière de flottement, entre la brutalité de la guerre et l'arrivée des alliés a été, à ma connaissance, peu abordée en littérature, moment de bascule où le régime et ses partisans tentent de masquer leurs exactions et d'échapper aux conséquences de leurs actes. Croyant connaître toutes les atrocités de la guerre, on se rend ainsi compte que cela peut être encore pire, lorsque les loups sont aux abois…

Berlin est sous les bombes et on suit Magda, la femme de Goebbels partie, se terrer au fond du bunker d'Hitler avec ses enfants et les autres dignitaires nazis. On suit en parallèle le chaotique parcours, de main en main jusqu'à elle, d'un rouleau de manuscrits contenant le témoignage d'un homme brisé par sa déportation et dont le destin est irrémédiablement lié, pour son plus grand malheur, à celui de Magda.

Le personnage de Magda, femme déterminée et glaçante d'inhumanité et de froideur, est extrêmement bien campé et représente à lui seul toute l'horreur de ce régime, vain et sans âme, proche de la folie.
Le style de l'auteur s'accorde bien au récit, vif, tranchant, le ton est détaché mais juste et cela fait mouche car face à de telles abjections, le pathos ne serait, de toute façon, pas de mise.
Une histoire bouleversante qui parle de la vérité qui finit toujours par se faufiler un chemin, peu importent les embûches et les contraintes.
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Une écriture magnifique, tenue, dense, sobre, bouleversante de réalisme et en même temps très littéraire sans jamais tourner à l'ampoulé, sans jamais tomber dans la dramatisation à outrance, sans jamais céder à la moindre facilité.

Mélangeant avec brio L Histoire et la fiction, Sébastien SPIZER signe un récit poignant et tout en finesse, entre ombre et lumière où les victimes côtoient les bourreaux. Où l'ambition se marie avec le mal avant de s'échouer sur les berges d'un destin fatal. Où l'ambition de Magda GOEBBELS, en toute conscience, conduit sa propre famille à se détruire sous les couleurs de l'infamie. Une étude psychologique intéressante qui nous propose une approche des mécanismes intellectuels qui peuvent conduire une femme à nier sa propre histoire, à tout accepter pour passer du ruisseau aux "temples" hitlériens conçus par Albert SPEER.

Avec un style très réaliste et épuré, l'auteur alterne la fin du Reich avec la lutte pour la survie des passeurs d'Histoire, dépositaire de la mémoire de l'horreur des camps de concentration.

Brillant.
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Ces rêves qu'on piétine est le premier roman de Sébastien Spitzer. Un grand reporter de 48 ans qui est allé s'enfermer pendant 3 ans dans la bibliothèque du mémorial de la Shoah pour se documenter, s'imprégner afin de pouvoir ensuite romancer cette période sur des bases historiques sérieuses.

Le récit se situe dans l'Allemagne d'Avril 1945. On pénètre l'esprit de Magda Goebbels à Berlin alors qu'elle est sur le point de pénétrer dans le blockhaus d'oncle Adolph. On est aussi témoin des atrocités commises sur les prisonniers Judah, Fela, Ava… Tout en découvrant des lettres saisissantes. Et pendant quelques jours nous suivons le cours irrémédiable de l'histoire.

Ce que j'ai aimé dans ce roman :
- L'écriture, journalistique et romancée. Claire précise, parfois crue, juste. Ce qui doit être dit est dit, sans enrobage, sans larmoiement, sans tomber dans la pitié. Ce n'est pas un documentaire mais bien un roman inventé.
- la véracité de l'histoire qui se base sur une histoire vraie, celle de Magda Goebbels et l'extermination. Ava est un personnage inventée mais une petite fille née dans les camp et devenu muette… a bien dû exister. Richard Friedlander a vraiment été le père adoptif de Magda… J'ai trouvé des informations à ce propos sur wikipedia. (N'hésitez pas à aller regarder, c'est passionnant).
- La façon dont sont traités et décrits les personnages : La pudeur et la grandeur de ceux qui sont persécutés, La bêtise, la faiblesse de ceux qui persécutent et dont la vie n'est que mensonge, apparences et ignorance. Des comportements souvent dictés par des enfances frustrantes, humiliantes et une recherche d'absolu en contrepartie.
- le rythme du livre, par l'alternance des chapitres traitant :
- Soit de la vie de Madga, en particulier dans le blockhaus avec la remontée des souvenirs,
- soit de la vie de réfugiés dans les camps puis de leur fuite, l'histoire d'Ava,
- soit de la vie de Richard Friedlander au travers des lettres qu'il lui adresse. Je trouve cette invention des lettres particulièrement brillante de la part de l'auteur.

J'ai moins aimé
- la façon très voire trop crue dont sont dotés certains choses... un peu plus de sous entendus auraient parfois été bien venus à mon sens
- la douleur que l'on ne peut s'empêcher de ressentir en lisant ce livre, l'absurdité, un goût amer, un reste d'incrédulité, un visage de l'homme qu'on préfèrerait parfois oublier. Finalement, on comprendra que seule la complexité de sentiments humains peut éclairer l'inexplicable (tuer ses enfants, envoyer des milliers de gens vifs au bucher…)

Je recommande donc ce livre qui n'est pas un nième récit sur la guerre car il est très original dans sa forme (épistolaire pour partie) et terriblement factuel au niveau de son contenu, sobre cinglant. En rien moralisateur il se commence et se dévore.

Un grand merci aux éditions du livre de poche pour ce roman. Eprouvant ;-). Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de Poche 2019.
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S'il fallait un roman pour montrer qu'on peut évoquer l'horreur d'une réalité historique engendrée par la folie de quelques hommes sans recourir à une accumulation de scènes sanguinolentes, sans course au trash, "Ces rêves qu'on piétine" pourrait être celui-là.
Dès le premier chapitre, j'ai été pris à la gorge par des phrases brèves, incisives, aussi percutantes que des rafales de MP28. Les points et les virgules mitraillent de pesants et mortels silences entre des mots qui claquent et vous foudroient l'esprit, y imprimant les images douloureuses d'un passé blessé.
"Ces rêves qu'on piétine" est un roman archi-documenté qui d'un chapitre à l'autre nous permet de suivre le destin funeste de Magda Goebbels et en parallèle, à travers les regards d'un homme, d'un adolescent, d'une mère, d'une fillette, le vécu poignant et tragique des traqués, des menacés, des victimes, des morts.
J'ai grimacé de dégoût en découvrant le sort réservé aux bébés nés des femmes du camp 24A, ou en lisant la recherche des dents en or dans les mâchoires des charniers, mais Spitzer a le talent de ne pas s'étaler dans de trop longues et complaisantes descriptions horrifiques, il ne s'appesantit pas, au contraire, l'horreur est une gifle, cinglante, pas une caresse sanglante.
Par moment, on souffle, on respire, les phrases s'allongent à l'abri d'une cachette où l'on se sent sécurisé mais on sait que ça ne durera pas. Que très vite, la froideur des mots précédera la froidure des corps martyrisés.

Pendant ce temps, Magda. Magda, progéniture d'un père juif qui, du camp où il est prisonnier, écrit à sa fille des lettres bouleversantes qui ne demandent que reconnaissance, amour, et peut-être espoir d'être sauvé. En vain.
Magda nie son ascendance autant qu'elle jouit de la violence. Pour elle, ne compte que le pouvoir. Il l'excite, elle veut devenir quelqu'un quitte à sacrifier ses semblables, à se convertir sans aucune difficulté au culte de la croix qui orne le costume de cet homme à face de rat et au pied bot qui deviendra son mari et le père de ses nombreux enfants : Joseph Goebbels, ministre de la propagande hitlérienne.
Ces destins sont glaçants, la justesse de l'écriture nous dresse des portraits saisissants de vérité, et la construction du récit crée un suspense dont on connait pourtant la fin.
J'ai commencé la lecture de "Ces rêves…" quelques heures seulement avant qu'on annonce la mort du calife autoproclamé de l'Etat Islamique qui, réfugié dans un tunnel sans-issue, a choisi de se suicider avec ses enfants plutôt que d'affronter la justice des hommes.
Etrange écho à la lecture que j'entreprenais…
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Livre lu dans le cadre du Prix Elle des lycéennes 2018.

Sébastien Spitzer retrace les pas de Maria Magdalena Goebbels, la femme la plus puissante du Reich. A son histoire se mêlent celles de Judah et Fela, condamnés à la grande marche, De Lee, photographe de guerre, ou encore celle de la petite Ava, née clandestinement à Auschwitz. Ava transporte avec elle, sans la savoir, la mémoire des camps : les lettres de Richard Friedländer, adressées à sa fille ; lettres poursuivies après sa mort par d'autres détenus. Lettres qui coûte que coûte parviendront à leur destinataire : Magda Friedländer, plus connue sous le nom de Magda Goebbels...
Journaliste, S. Spitzer parvient efficacement à recomposer l'histoire énigmatique de la famille Goebbels dans les derniers instants du régime nazi. Il a su choisir ses mots avec minutie pour brosser un tableau très réaliste, très dur et très touchant, des derniers jours de la guerre en Europe. Un récit qui éclaire une partie sombre de l'Histoire qui devrait susciter plus d'intérêt. J'ai appris beaucoup en lisant Ces rêves qu'on piétine, une lecture très intéressante, un très beau roman.
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Vous avez certainement entendu parler de ce roman : il a été plébiscité par la blogosphère, et l'on criait déjà au chef-d'oeuvre dès avant sa sortie, au cours de l'été dernier. C'est vous dire si la curiosité était vive et l'attente considérable... Démesurée, même, serais-je tentée de dire.
Quant à moi, j'ai préféré attendre que le soufflé retombe un peu. Et puis je n'étais sans doute pas si pressée de me jeter sur un nouveau roman ayant pour sujet la Seconde Guerre mondiale...

Nous sommes donc au printemps 1945, le IIIe Reich vit ses derniers jours et, dans Berlin assiégé, Hitler et son fidèle lieutenant Goebbels, la femme et les six enfants de ce dernier se terrent dans un bunker, là même où ils ne tarderont pas à se donner la mort. La narration alterne entre les réflexions et les souvenirs de Magda Goebbels, et ceux de plusieurs déportés juifs, parmi lesquels le propre père de Magda, qu'elle avait choisit de rejeter pour mieux complaire au régime nazi.
Le contraste entre l'incompréhension d'un père abandonné par sa fille ainsi que le récit des atrocités commises par les bourreaux nazis et la sécheresse d'une femme aveuglée par l'ambition accentue encore, si cela était possible, la barbarie de ce régime.

Si l'écriture de ce roman est vive, si le rythme est très bien maîtrisé, je n'ai pas eu le sentiment d'apprendre beaucoup de choses à sa lecture. Certes, j'ai découvert la personnalité de Mme Goebbels dont j'ignorais tout, je l'avoue. On a à faire à une femme froide et dénuée de scrupules, mais à quoi pourrait-on s'attendre de la part des dignitaires du régime nazi ? Ce personnage permet néanmoins d'illustrer jusqu'à quel degré de renoncement à toute forme d'humanité celui-ci put conduire les individus. Ce qui n'est certes pas si mal, mais qui ne suffira pas, en ce qui me concerne, à faire de ce livre un incontournable.

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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De prime abord, ce premier roman de Sébastien Spitzer pourrait passer pour un énième récit sur la Seconde Guerre Mondiale. Certes, le sujet a déjà souvent été abordé, mais l'angle particulier sous lequel l'auteur nous le sert, vaut absolument le détour !

Sébastien Spitzer relate non seulement les derniers jours du régime nazi, mais offre surtout les destins croisés de quelques rescapés des camps de concentration, tentant d'échapper aux dernières représailles, et de Magda Goebbels, attendant une mort certaine aux côtés de ses enfants, de son mari, du Führer et d'autres vaincus qui se terrent au fond d'un bunker à Berlin.

Sous terre, l'épouse du Ministre de la Propagande du Reich, Joseph Goebbels, se souvient de ses origines modestes, de son ascension fulgurante et de ses années de gloire en tant que première dame du régime nazi. Parmi les survivants de l'horreur qui rassemblent leurs dernières forces sur des routes qui ne mènent pas forcément vers la liberté, Aimé, Judah, Fela et surtout la petite Ava, née dans le bloc 24-A d'Auschwitz, sont détenteurs d'une vérité qu'il sera impossible de nier, à l'image de ce rouleau de cuir contenant les témoignages de nombreux prisonniers, dont des lettres écrites par un certain Richard Friedländer, juif déporté et père adoptif de Magda Goebbels…

Si la force du sujet est indéniable, il faut surtout saluer l'intelligence de l'auteur, qui utilise le père de Magda Goebbels et les lettres fictives à sa fille adoptive afin de lier le parcours des bourreaux et de leurs victimes, tout en relatant des faits historiques innommables avec grande justesse et sans pathos. En invitant le lecteur dans l'intimité et la psychologie profonde de personnages de chair et sang, il insuffle une part d'humanité à des faits qui en sont pourtant dépourvus. Si ce sont surtout les personnages féminins, allant de Magda Goebbels à la petite Ava, en passant par la reporter de guerre Lee, qui s'installent au diapason de ce récit d'une force incroyable, le jeune hongrois Judah n'est pas en reste. À l'instar du récit, tous se mettent entièrement au service d'un devoir de mémoire d'une importance capitale.

Un premier roman qu'il faut donc impérativement lire !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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La part d'ombre de Magda Goebbels. Un beau-père juif qui prend part à son éducation. Une histoire d'amour avec un sioniste. Un mari volage qu'elle aime uniquement par ambition. La mise en scène de sa vie. le sacrifice de ses enfants. L'auteur nous plonge dans l'abime des dernières pensées bunkérisées de la première dame du IIIème Reich. Une lecture captivante pour ce premier roman de Sébastien Spitzer.
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