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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Gros plan sur une période maudite de notre histoire : au moment de la libération des camps de la mort. Deux focus : la cavale d'une mère et de sa fille, tandis qu'un cahier de fortune se passe de main en main, témoignage de l'horreur, mais aussi outil de solidarité. C'est là que la réalité se mêle à la fiction, le but ultime étant de faire parvenir ces écrits à Magda, l'épouse de Goebbels, alors que l'édifice mortifère construit par quelques illuminés, suivis par les hordes bêlantes s'écroule de toute part.

Lorsque l'histoire a déjà été maintes fois racontée, c'est l'écriture qui fait la différence. Et là elle est particulièrement efficace : les phrases courtes, cinglantes, témoignent de l'affolement général, qu'il concerne les fuyards, traqués jusqu'au dernier moment, dans l'urgence de faire disparaître les preuves, ou les libérateurs, qui découvrent abasourdis l'étendue du désastre.


En contraste, le personnage de Magda reste placide, résignée, et prête à accomplir le pire des crimes, et pourtant encore attentive à un détail vestimentaire en songeant à une gloire déchue.
C'es sans doute celle qui est décrite avec le plus de précision;

La petite Ava, figure centrale du roman, est esquissée, comme une allégorie, une icône de ces enfants nés en captivité. Et elle est un point d'ancrage solide du récit, alors qu'autour d'elle ses repères sont mouvants.

C'est aussi un bel exploit que de créer une ambiance de thriller, par la convergence des deux histoires et l'attente de ce qui va les lier.


Un premier roman percutant, poignant, qui mêle adroitement l'histoire vérifiée sur des textes solides et fiction à travers des personnages à la fois fragiles et denses.




Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Pour s'emparer du passé, les écrivains prennent parfois des libertés avec L Histoire. Ils la contournent, la personnalisent, pour combler des vides, la rendre plus épidermique ou lui donner une nouvelle vigueur. Et parfois ça marche.
Comme beaucoup ici, j'ai aimé l'angle choisi par Sébastien Spitzer pour se saisir de la chute de la femme la plus puissante du IIIe Reich, Magda Goebbels. Une biographie richement documentée a déjà été consacrée à cette femme qui de manière surprenante est passée des bras d'un sioniste affirmé à ceux d'un haut dignitaire nazi.
Mais à la différence d'Anja Klabunde, Sébastien Spitzer préfère la fiction. Et pour concentrer notre attention sur un secret que l'ambition de cette femme a tenté de dissimuler.

Pour cela, l'auteur, en véritable alchimiste du récit, a envisagé un double récit qui n'a vocation à raconter qu'une seule histoire. Il tisse des liens entre des personnages fictifs et réels. Il utilise un subterfuge pour rendre «solidaires» des personnages totalement étrangers les uns aux autres à l'heure où Magda Goebbels voit se profiler la fin du régime alors que des rescapés juifs tentent d'échapper à la folie de leurs tortionnaires qui veulent effacer toute trace de leurs atrocités.
Avec habileté, Sébastien Spitzer glisse presque sans effort de l'attente glaçante de l'une à la fébrilité des autres, les pulsations des personnages rythmant avec finesse la progression du récit. Mais là où on imaginait une course à la survie, l'auteur préfère propulser son histoire dans une quête mémorielle. Loin de traquer la trajectoire d'une femme énigmatique ou de dresser son portrait psychologique, tous les ingrédients narratifs et stylistiques sont guidés par le devoir de transmission et érigent le livre en véritable recueil commémoratif.
Malgré un léger fléchissement de la verve, ce fut une lecture passionnante car, malgré les tensions délicatement orchestrées, le ton très personnel et contemporain, Sébastien Spitzer parsème son roman de nombreuses références historiques qui donnent une authenticité profonde à chaque page.
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Au début de ce livre le lecteur est traversé par un sentiment d'inquiétude, de méfiance , de désarroi encore un livre sur cette période maudite de la seconde guerre mondiale !
Beaucoup de personnages : Aimé, Judah, Ava, Fela, Magda ....

Puis l'on s'attache férocement à ce récit , pas loin du coup de coeur, récit qui fait valser les faits grâce à sa construction hardie , frontale , osée, formidable ....

L'auteur tente la fiction et manie l'histoire avec un grand «  H »  d'une main de maître...là , où pourtant les travaux complexes des historiens, les recherches , les photos et le cinéma semblent avoir tout archivé, répertorié , restitué, et éclairci ?

Nous arpentons à toute allure les territoires de l'Est de l'Europe en1945, en côtoyant d'infinies colonnes de mourants , luttant pour leur survie, un spectre total, à peine échappés des camps de concentration .....

«  Judah file aussi droit que possible. Il étouffe la douleur de ses poumons mis à l'épreuve.
Il a la gueule ouverte , inspirant , expirant , sans que ses lèvres se touchent , grande ouverte , toute grande ouverte ....Vite . S'accrocher. Ne pas tomber , Ne pas se retourner . Droit devant . Les tirs allemands! Ces plombs brûlants !Ces déchirures ! Les blessures! . Et le sang ...! . »


Nous sommes entraînés à l'aide de phrases courtes, tranchantes , dans le vraisemblable mêlé à l'imaginaire ....C'est le talent de l'écrivain.

Une course folle où celui-ci réussit à éviter tous les pièges....

Les personnages sont criants de vérité , révélant leurs contradictions, leur entêtement à vivre au sein d'un monde éclaté qui n'a plus aucun sens ....

Grâce à une écriture vive et descriptive, jamais lourde, il nous emporte dans la tourmente le souffle court, tous nos sens alertés...

Une espèce de théâtre macabre où ces hommes à bout de force , en charpie , résistent , au delà de tout....
L'auteur talentueux avance dans la tragédie avec des interrogations , des questions, à propos de survie, de sacrifice , et de mémoire.
Qu'il se tienne dans le bunker berlinois où Magda Goebbels , dont il dresse un portrait terrible, cinglant , dont je ne dévoilerai rien, cette Medée moderne, ambitieuse , qui s'enfonce dans l'abîme avec ses regrets ...en passe de se suicider avec ses enfants ...un mystère ...
Qu'il marche dans la forêt polonaise aux côtés d'une mère et sa fille , Ava , enfant mutique , obstinée , frêle et silencieuse , toutes deux tentant d'echapper aux tirs des villageois et des nazis...
Il garde la distance, transmet une voix juste sur l'effondrement des rêves mais aussi la volonté farouche de survivre pour transmettre ....Il reconstruit ou invente des personnages sortant de l'ombre et prenant chair ....

La construction du livre frontale et hardie ,originale et téméraire , brûlante, appuyée sur une somme documentaire et un travail de recherche importants «  Flirter le mieux possible avec le vraisemblable pour imaginer le reste » écrit l'auteur dans sa postface ..donne un ouvrage fort , doté d'une écriture brillante , troublante qui transperce, saisit , nous passionne et nous glace , «tenter dit- il encore , «  d'astiquer les consciences » ......tout ce que l'histoire néglige peut - être ....

Un premier grand roman au souffle puissant , au titre pourtant anodin!

Écrit par un journaliste dont je salue le brio .
A quand le prochain livre ?

















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Bonne pioche, ce livre ! Pas loin du coup de coeur!
Et pourtant, quelle charge émotionnelle dramatique il véhicule...

Je craignais une énième histoire sur la période du nazisme. Mon enthousiasme est donc inversement proportionnel à ma saturation concernant l'époque maintes fois utilisée en littérature.
Mais, par une alchimie brillante, l'auteur m'a tenue captive par le montage romanesque impeccable et une poésie de l'écriture qui permet de tout dire et décrire.
Cette plume très personnelle dessine les lieux, façonne des ambiances et crée des images avec élégance, permettant la mise à distance des événements dramatiques.
On trouve ici le meilleur d'une production littéraire fictionnelle au service du devoir de mémoire et de l'Histoire.

Ajouté à cela le fait incontestable que Magda Goebbels possède tous les attributs d'un personnage de roman, sorte de Walkyrie ou icône désenchantée d'une idéologie nauséabonde. On reste fasciné par le récit désincarné des dernières heures crépusculaires d'une fin annoncée.

Je conseille! Voici un livre aux personnages de chair et sang, qui renouvelle le contexte de la guerre, s'appuie sur une solide documentation et ne tombe jamais dans le pathos et les clichés.

Une jolie pépite dont le titre un peu sucré ne rend pas justice à la qualité. Un premier roman prometteur d'un écrivain journaliste.

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Nous suivons, dans ce roman, l'histoire de Magda Goebbels, son enfance, ses mariages, ses liens avec le parti nazi jusqu'au final dans le fameux bunker.

On rencontre d'autres personnages auxquels on a à peine le temps de s'attacher qu'ils disparaissent tragiquement : les déportés que l'on a obligés à quitter les camps et qu'on fait marcher jusqu'à l'épuisement pour les exterminer ailleurs, froidement (je devrais dire chaudement, car ils meurent embrasés dans une grange, dans une obscure clairière, à laquelle on a mis le feu après les avoir obligés à s'entasser !) avec la complicité des paysans du coin, bien-sûr car il fallait cacher le charnier, gommer les traces du génocide.

On croise ainsi Aimé, Judah, Fela et sa petite Ava, bébé miraculé des camps.

Ces récits alternent avec l'histoire de Magda, qui a pourtant eu une enfance heureuse, avec un beau-père qui lui a fait découvrir les arts, les lettres et qu'elle déteste parce que juif qu'elle n'hésitera pas à faire déporter.

L'ombre de Richard Friedländer, ce père adoptif, est présente tout au long du roman sous la forme d'une lettre dans laquelle il évoque son amour paternel à son égard ainsi que des témoignages d'autres personnes mortes dans les camps ; tous écrivent pour persévérer, survivre, transmettre. On écrit sur des bouts de papier, sur tout ce qu'on peut trouver, le tout enfermé dans un vieux sac…

Comment Magda a-t-elle pu épouser Goebbels ? il a un pied bot, une face de rat, c'est un nain très éloigné du profil aryen… pour arriver à ses fins elle a réussi à entrer dans le parti, en tant que bénévole et approcher les personnes qu'il fallait pour arriver jusqu'à Hitler.

Ils se marient en grande pompe et mettent en scène toute leur vie de couple, c'est la mère parfaite, qui pose avec sa famille devant les photographes pour la propagande du régime. Il est attiré par les actrices qu'il tente de séduire par la force bien-sûr, et Magda vient mettre son grain de sel pour casser d'éventuelles idylles.

En fait, en dehors d'elle-même, elle n'aime personne, sauf Harald, son fils aîné, né d'une précédente union et qui s'illustre sur le front et évidemment, le pouvoir ; la manière dont elle lorgne vers Hitler, et jalouse son Eva finit par devenir grotesque : quand ils sont tous réfugiés dans le bunker, on voit un Hitler fantoche, qui baise la main des dames avec sa bouche baveuse !

« le nabot et l'hystérique, le tremblant et le boiteux. Pour ce qui est de sa danseuse, Eva Braun, c'est de la pacotille, juste une mauvaise poudre aux yeux qui s'éparpille à la moindre brise. Magda prime. Elle le sait. » voilà ce que pense Magda coincée dans sa chambre au bunker, alors que Goebbels et Hitler ne se quittent pas.

Sébastien Spitzer a écrit un livre superbe, avec un style incisif, des phrases courtes, percutantes, des descriptions tellement vivantes qu'on n'a aucun mal à visualiser les personnages et les scènes.


Je connais bien la fin des Goebbels et Hitler et Eva Braun car j'ai vu plusieurs fois le film « le bunker » avec Anthony Hopkins épatant dans le rôle d'Hitler, et pourtant ce livre m'a tenue en haleine jusqu'au bout.

Ce livre est un véritable coup de coeur.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Sébastien Spitzer nous transporte à la fin de la deuxième guerre mondiale, en avril 1945.
L'histoire commence avec des soldats allemands qui évacuent un camp de prisonniers pour les exterminer en les brûlant afin d'éliminer les traces de leur atrocité.
Dans cette masse d'hommes pris aux abois, une fillette Ava recueille un rouleau ayant appartenu à Richard Friedländer dont on apprendra plus tard l'identité.
Au même moment, se déroule un dernier grand concert à Berlin où tout le gratin des monstres du nazisme sont conviés. Ils se savent au bout de leur gloire et un responsable leur distribue des capsules de cyanure.
Parmi les invités, la prestigieuse Magda Goebbels, femme d'un des plus grands propagandistes d'Hitler. Elle a 7 enfants, tous ont un prénom qui commence par "H".
Elle rejoint son bunker où elle est enfermée et protégée avec sa famille à laquelle elle réserve un sort assez peu conventionnel.
On s'aperçoit qu'elle a eu une enfance très pauvre, dans les pensions des environs de Bruxelles, élevée par un Juif, elle a aimé un Juif, elle en a à présent honte.
C'est vraiment l'histoire d'une personne qui voulait la richesse à tout prix. On peut dire qu'elle a vendu son âme au diable.
La lettre de son père à la page 109 est un écrit de toute beauté.
En effet, même s'il aborde des faits très douloureux de l'Histoire, l'auteur utilise une écriture magnifique, intense et ensorceleuse. Je n'arrivais pas à éteindre la lumière hier soir en le lisant
Un roman de très belle qualité, cruel quand même mais les faits le sont et sont très bien recréés sans aucune pitié.
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J'ai toujours trouvé que les romans traitant de la seconde guerre mondiale qui n'étaient pas écrits par des témoins de l'époque étaient déplacés. Ca sonne faux voire c'est irrespectueux. J'ai tenté à plusieurs reprises ce type de lecture et ce fut souvent une déception (par ex Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay). de mon point de vu ce sont des évènements tellement à part que seuls ceux qui les ont vécu sont à même d'en parler car personne ne peut imaginer l'inimaginable. D'autant que certains exploitent le thème pour faire pleurer dans les chaumières à coup de grandes tirades, sans aucun scrupule, ni aucun égard, pour la dignité des survivants. C'est un parti pris qui peut paraître étrange, j'en suis consciente. Toujours est-il que j'ai pris l'habitude de ne lire que des témoignages ou des réçits d'historiens concernant cette époque. Pour ces derniers la démarche est différente puisqu'on reste dans le factuel. Alors quand j'ai commencé le roman de Monsieur SPITZER je n'étais pas dans les meilleurs dispositions, et pourtant... Je me suis d'abord laissée séduire par son écriture complètement maîtrisée . Un style simple, des phrases courtes, pas d'apitoiement surjoué mais de la sobriété et du respect. Certains diront que l'écriture manque de chaleur, qu'elle est froide presque chirurgicale. Personnellement je dirais que ce recul s'imposait pour pouvoir parler de l'horreur en restant digne.
L'auteur n'a pas non plus essayé de raconter le quotidien des camps. Avec beaucoup de tact et d'intelligence il s'est basé sur un travail de recherche remarquable et sur des faits historiques. Il a ensuite comblé les vides de l'Histoire en ayant recours à la fiction de manière très habile. Les lettres de Friedländer sont particulièrement réussies, elles sont vraiment touchantes.
On sent également le travail de documentation derrière la description d'Hitler et de Goebbels. Il aborde ces deux personnages sous un angle intéressant. D'emblée il les démystifie. il remet ces monstres, qui semblaient certainement inatteignables à l'époque, au rang de simples hommes. Malgré tout le pouvoir qu'ils ont pu exercer il s'agit d'êtres assez pathétiques. Tout comme Magda Goebbels. Si elle n'est pas épargnée, elle n'est pas non plus traitée comme un monstre par l'auteur qui a eu assez d'intelligence pour éviter la caricature et laisser transparaître de l'humanité. Il a tenté d'en faire une analyse psychologique, de comprendre ses motivations et il fallait oser, car s'était prendre le risque d'un autre écueil : trouver des excuses à cette femme. Finalement le portrait de Magda Goebbles parait est plutôt réussi , à la fois crédible et cohérent.
En ce qui me concerne le personnage clef est Richard Friedländer, même s'il est peu présent dans le récit. Lui aussi n'est qu'un homme mais avec tellement de grandeur d'âme et d'humanité! A aucun moment il ne renie cette fille pourtant si ingrate. Il m'est apparu comme l'allégorie de la mémoire du peuple juif. Il commence un témoignage, qui aurait dû disparaitre compte tenu du contexte, mais d'autres le sauvent, le complètent, le protègent. Il passe de mains en mains s'étoffe, voyage, pour que finalement une petite fille en soit le dépositaire. Quelle belle image. Et quel beau message d'espoir. Tout le contraire de l'idéologie nazie qui entraine dans sa chute ses enfants qu'elle n'hésite pas à assassiner . D'un côté la vie, envers et contre tout, de l'autre la mort, encore et toujours.

Ce roman, très digne et respectueux participe au devoir de mémoire. L'auteur a su trouver le ton juste, sans fioriture. Il jongle avec beaucoup de talent entre faits historiques et fiction. Contre toute attente ce roman est pour moi un vrai coup de coeur.
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Pour un premier roman, c'est fort réussi. Sébastien Spitzer reste au plus près de la vérité historique, imaginant les sentiments, les haines, mettant en lumière les événements sans délayage ni insistance.
Le thème de son livre ne m'attirait pas. S'il n'y avait eu la belle critique de Eve-Yeshe, je ne m'y serais peut être pas intéressée. Je ne regrette pas d'avoir franchi le pas.
Il y a beaucoup dans ce livre, par petites touches, dans de courts chapitres, l'auteur dit et nous fait ressentir l'essentiel : l'horreur des camps, cette volonté de tenir et survivre dans cette horreur, l'un pour préserver un rouleau de papiers, témoignages des camps, derniers mots de condamnés, l'autre pour sauver un enfant, le sien...

Et au milieu de tout cela, il y a Magda Goebbels, retranchée dans le bunker où elle finira sa vie, après avoir empoisonné ses six enfants, sans état d'âme ni douleur... Un personnage de roman qui n'a rien d'attachant, qu'on n'arrive pas à excuser, mais ce n'est pas le but de ce livre...
Je me suis plus attachée au personnage du père de Magda, qui vient rythmer le récit, comme en filigrane et à celui d'Ava, symbole de tous les enfants survivants des camps...
Sébastien Spitzer s'empare de ces événements historiques et les exploitent, les fait vivre de façon nouvelle. Et c'est ce regard, cette manière d'aborder les choses sans retenue mais avec respect qui fait tout l'intérêt de ce livre.

"Reste la nuit. Épaisse. Lourde. Vide à tous ceux qui ont peur, à ceux qui désespèrent, se trompent. Cette nuit est aussi pleine que les autres. Féconde. Mystérieuse. Imprévisible. Elle s'est insinuée de l'autre côté des murs. L'heure des souffles de vie. L'heure des silences."

Un auteur que je vais suivre avec intérêt...
Lien : http://page39.eklablog.com/c..
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Enorme coup de coeur !
Quel incroyable pari que d'embrasser la grande Histoire à bras-le-corps pour un premier roman.
1945. On est ici dans le bunker berlinois où se sont réfugiés autour de Hitler quelques dignitaires nazis dans une ambiance de fin de règne entre décadence et résignation. On est aux côtés de Magda Goebbels dans les dernières heures qui vont la conduire au suicide après avoir empoisonné ses 6 enfants. En parallèle, on arpente la Pologne en suivant les colonnes de juifs rescapés des camps nazis.
Ne dites pas " encore un livre sur la Seconde guerre mondiale". Celui-ci est juste superbe.
" J'ai valsé avec les faits, dans une danse à deux, main dans la main. Flirter du mieux possible avec le vraisemblable pour imaginer le reste " nous dit l'auteur dans sa postface. D'une plume envoutante et rare, il parvient à trouver la bonne distance avec les faits et les personnages, jamais de pathos, rien de gratuit que ce soit pour évoquer Magda Goebbels ou la jeune Ada née à Auschwitz, dernière détentrice d'un rouleau-témoignage des déportés ( seul élément inventé, quel belle invention littéraire ).
Magnifique jusqu'à son titre.
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Nous sommes dans les derniers jours de la terreur nazie. Magda Goebbels, femme dure qui aura marqué l'Histoire notamment par le sort qu'elle a réservé à ses enfants mais dont on sait finalement peu de choses, nous partage son histoire personnelle. Sébastien Spitzer nous offre avec son roman Ces rêves qu'on piétine, une plongée dans ses pensées les plus sombres. En même temps l'auteur nous propose de découvrir des destins de déportés obligés de quitter les camps à l'approche des troupes alliées et que l'on fait marcher jusqu'à l'épuisement le plus total. Un destin de femme mis en parallèle avec des histoires dramatiques causées par des choses qu'elle a appuyées.

En se penchant sur Magda Goebbels, femme très froide et qui semble n'éprouvait aucun amour sauf pour son premier fils Harald, Sébastien Spitzer nous met face à une histoire très dure et qui nous met le frisson dans le dos. Enfermée dans le bunker avec Hitler, Magda Goebbels nous offre son point de vue et sur comment elle vit la fin du régime. le portrait de cette femme ne peut être que dur et terrible mais elle restera malgré tout un mystère pour tous quand on connaît son acte final.

Porté par une plume travaillée mais percutante et tranchante, l'auteur nous propose un roman très immersif. Bien que l'on connait la fin, difficile de ne pas être pris dans ce roman. Avec ce roman, j'ai découvert un auteur qui marque et qui ose. Vivement le prochain.

Ces rêves qu'on piétine de Sébastien Spitzer est un roman dont j'avais déjà entendu énormément de bien au moment de sa sortie en grand format et donc c'est donc avec beaucoup d'attente et d'impatience que j'ai découvert que j'avais été tiré au sort lors de la masse critique. Je remercie donc Babelio et les éditions le Livre de poche pour l'envoi de ce roman.
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