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Citations sur Le coeur battant du monde (160)

Le soleil a pris de court la lune, et c'est un beau spectacle de les voir tous les deux valser à contretemps. Du bleu tapisse le ciel. Du roux couvre les arbres. Du beige enduit les murs. L'air frais nettoie tout.
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La victime n’est qu’une pauvre fille. Ses bras sont secs et minces. Ses jambes ont si peu de gras qu’il sent les os à la moindre pression des doigts. Elle mange moins qu’à sa faim et fait plus que son corps.
Extrait du début du roman : "Malte lui murmure qu’il va l’aider, qu’elle ne doit pas s’inquiéter. Il sait qu’en plaçant bien sa voix, au point subtil logé au fond de chaque patient, entre la confidence et l’ordre, il peut faire des miracles. La médecine commence là. Par le ton et le timbre. Les mots tuent, c’est connu. Ils peuvent aussi guérir quand ils sont bien dits.
La victime ouvre les yeux. Elle est déboussolée et cherche mollement du secours, dans le regard, dans la main de Malte. Elle ouvre à peine la bouche. Le choc a dû être frontal. Elle avait la tête dans l’estrade quand on l’a sortie de là.
« Il lui faut un peu d’air », rappelle le docteur.
Le policier sait faire. Il écarte les curieux. Des femmes râlent qu’on les prive des suites de cette affaire.
Malte se tourne vers le jeune policier.
Sa voix devient plus grave.
« Aidez-moi ! »
Le policier plante son récit et s’accroupit près de lui.
« J’dois faire quoi ?
– Tenez bien ses jambes, dit Malte. Bien droites, bien alignées. »
Malte cale la tête de la victime entre ses genoux. Une femme se retourne, indignée par la position du docteur dont l’entrejambe est collé au crâne de cette pauvre fille.
Malte place ses doigts autour de son nez dont le sang ne coule plus. Il le pince. La fille happe l’air comme un poisson sur la table de la cuisine. Elle jette des yeux fous autour d’elle, sans pouvoir bouger la tête. Malte serre ses doigts. Il sent le point de fracture. De sa main libre, il fouille son gilet et sort un portemine en métal, long, étroit. Il fait coulisser la bague qui retenait sa mine, laisse tomber le bâton de graphite et lui enfonce le tube métallique dans la narine.
Avec la chevalière qu’il porte à l’index et le tube creux qu’il enfonce de l’autre main, Malte fait masse autour du nez cassé. Il serre comme un étau. Redresse. Encore. Encore un peu jusqu’à ce qu’un craquement retentisse. La victime a perdu connaissance. Malte se relève en secouant ses poignets couverts de griffures. C’est le métier. Il y est habitué. Les patients font ce qu’ils peuvent pour dévier la douleur.
La pauvre. Ce qu’elle vient de subir n’est rien comparé à ce qui l’attend
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Comme des milliers d'irlandais, son oncle s'est engagé comme soldat puis sergent dans l'armée yankee. Il a suivi les troupes nordistes tout le long de la guerre. Il a cru qu'à l'issue il aurait des terres, lui aussi. De bonnes terres prises aux ennemis sudistes. C'est ce qu'avaient promis les colonels, les généraux et surtout le Président. Le Nord l'a remporté. Le Nord a libéré les esclaves. Le Nord a remercié les engagés volontaires pour tout le sang versé. Puis les terres ont été remises aux anciens propriétaires, aux partisans des Sudistes. Le Nord a offert quarante acres et une mule à quelques esclaves affranchis. Il a offert quarante acres et une mule à ses milliers de conscrits, engagés malgré eux. Et quand il n'y eut plus de mules, il a dit à tous les autres, les volontaires, les Irlandais, d'aller se faire foutre.
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C'est lui qui l'a relevée, Freddy. C'est lui qui l'a soutenue quand elle était à terre. Il est son presque fils, son plus que fils, devenu l'homme de sa vie. Elle s'était dit qu'une mère, ça donnait des racines et des ailes. Freddy n'a pas de racines. Il est né dans la boue. Il a grandi dans un taudis. Mais ses ailes ont poussé. Elles sont encore fragiles s'il veut prendre son envol. Il faut qu'il puisse tenir. Encore quelques mois
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"Par le ton et le timbre. Les mots tuent, c'est connu. Ils peuvent aussi guérir quand ils sont bien dits."
"Nous pratiquons les langues, chère madame, cher monsieur, les mortes et les vivantes, et la grammaire des corps. Comme deux négations forment une affirmation, deux vices font une vertu, n'est-ce pas?"
"Elle sait que l'instant prime, celui du premier regard, quand tout se joue, avant les mots, avant les convenances, avant que le pour et le contre ne brouillent les intuitions."
"...en amour il y a des joies intenses qui vous décollent du sol, qui vous font voler haut, et des chagrins bien plus lourds que les deuils, qui vous creusent des tombes de l'intérieur."
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"Emporte-moi, wagon ! enlève-moi, frégate ! supplie le poète. Loin. Ici, la boue est faite de nos pleurs !"

page 51
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Les planteurs américains se plaignent de manquer de bras. La guerre a perturbé leurs rendements. Beaucoup d'esclaves ont fui vers le Nord.
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Engels dépérissait jusqu'à ce qu'il rencontre les deux femmes de sa vie, Mary et Lydia Byrns.
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Engels reprend tous les articles du Maure. Il traduit son allemand en anglais, articule sa pensée et parfois même l'affine. Engels est doué pour ça.
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Engels plaît aux femmes. Son allure, son regard, la douceur de sa voix lui donnent sur beaucoup d'hommes une longueur d'avance.
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