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sur 4166 notes
Ce livre est une autobiographie. Vanessa Springora , à l'âge de 13 ans, a été courtisée par un homme de 37 ans son aîné, écrivain reconnu, qu'elle appellera GM tout au long du récit.
Cet homme, à mon sens, est un prédateur: amateur de "chair fraîche" ( il se dit lui même ogre), il ne conçoit la sexualité qu'avec des très jeunes filles ou garçons, voire des enfants.
Vanessa, dont le père a abandonné son rôle, vit avec sa mère. Bonne élève, dès qu'elle débute sa relation avec cet homme, sèche les cours, ne pense qu'à rejoindre son amant, qu'elle vénère et dont elle attend l'admiration, l'amour, la tendresse. Ils échangent une copieuse correspondance.
On assiste à la transformation de la petite fille en femme, mais aussi et surtout à la lente dégradation de la relation entre l'autrice et GM. Pour moi, c'est une destruction!
Ce livre m'a semblé honnête, et je suis choquée de voir combien de nombreux écrivains reconnus ont salué les oeuvres de ce pervers!
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Je lis énormément et chaque livre est une émotion. de la romance, des thrillers, des feel-good, des témoignages... J'ai lu des récits difficiles mais "Le consentement" est une monstrueuse claque d'incompréhension. Je l'avoue, je ne m'attendais pas à une telle horreur. Car oui, pour moi, c'est une horreur en tant que maman de trois enfants. Vanessa Springora nous livre ici une partie de sa vie avec une telle intensité et une telle pudeur qu'il est difficile de lire ces pages. Entre un père absent et une mère qui ferme les yeux, il y a une gamine en mal de figure paternelle, il y a ce manque d'amour, il y a Vanessa. Je me suis retrouvée face à la domination d'un homme qui fait froid dans le dos, à cette adolescente qui pensait avoir un réel amour et qui est la victime d'un pédophile avec une dose de narcissisme énorme. Ce livre est puissant, mais ne vous attendez pas à du voyeurisme non pas du tout ! Ce livre divisé en six parties montre cette relation malsaine et toxique, mais aussi comment elle est parvenue à sortir de cette emprise. L'auteur avec recul montre avec un regard de femme forte comment elle s'est retrouvée auprès d'un prédateur sexuel, comment elle s'est reconstruite. Avec une analyse claire et sincère, Vanessa Springora dévoile la noirceur qui entoure son prédateur et ces gens mondains qui trouvait une certaine normalité et ne bronchaient pas. Ce livre est pour un lecteur averti car il est certain que cette lecture ne peut et ne doit pas laisser le lecteur sans émotions.
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Témoignage terrible !

A l'approche de la cinquantaine Vanessa Springora trouve le courage de raconter son histoire. Dans les années 1980 elle a des relations sexuelles avec G M, 50 ans, alors qu'elle n'a que 14 ans. Sa liaison avec l'écrivain pervers et pédophile ne semble pas avoir ému beaucoup le milieu intello-germanopratin dans lequel elle évolue du fait de l'activité de sa mère. L'échange entre G. Matzneff et Denise Bombardier dans Apostrophe en 1990 en dit long sur le milieu littéraire parisien.

Pendant plusieurs mois elle croit qu'il s'agit d'amour jusqu'au jour où, en l'absence de G M, elle décide de lire ses livres interdits : "la pornographie de certains passages, à peine dissimulée sous le raffinement de la culture et la maitrise du style, me donne des haut-le-coeur....... le venin est entré, et il commence à se répandre."

Malgré les années il semble difficile d'effacer le passé : "je pense plutôt qu'il est extrêmement difficile de se défaire d'une telle emprise, dix, vingt ou trente ans plus tard. Toute l'ambiguïté de se sentir complice de cet amour qu'on a forcément ressenti, de cette attirance qu'on a sois-même suscitée nous lie les mains plus encore que les quelques adeptes qui restent à G. dans le milieu littéraire."
Livre à lire.

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Vanessa Springora signe un livre courageux, terrifiant et malsain. Malsain par cette relation amoureuse et sexuelle entre un quinquagénaire et un jeune adolescente. Les quelques détails crus rendent encore plus mal à l'aise le lecteur. Terrifiant car le pire n'est pas cette première partie mais bien la suite et la difficulté de se construire suite aux sévices d'un éphébophile (pour ne pas dire pedophile). Courageux car V. ne nie jamais son consentement ni celle de sa famille et de toute une partie de l'intelligentsia de l'époque totalement laxiste envers ces prédateurs sexuels. Un livre fort qui remue et on ne peut que constater que notre société actuelle a bien évolué depuis quelques années...(du moins j'ose le croire)
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Ce livre a tellement fait parler de lui que je passerai sur sa présentation.
L'un des points les plus intéressants à mon sens, c'est que son intérêt dépasse très largement ce qui est consigné dans ces pages dont l'écriture n'est ni remarquable ni affligeante. Pourtant on est au-delà du "simple" témoignage.

En effet, ce livre est un héritier direct de #MeToo et du J'Accuse d'Emile Zola. le consentement, c'est bien plus que le récit d'une emprise perverse et une dénonciation des libérations débridées prônées par la gauche après 1968 et durant toute la décennie qui suit (et jusqu'aux années 1980). "Interdit d'interdire", s'affranchir de la morale, fin des tabous, des intellos avec pignons sur rue pour promouvoir la perversion et nous expliquer en quoi c'est génial.
Oui la France des années 1970 c'est ça aussi. Des psychanalystes et des écrivains qui nous expliquent que les enfants et les nourrissons connaissent le plaisir sexuel et qu'il faut donc les initier pour maximiser leur expérience du plaisir.

Jouir sans contrainte, pas même pénale. le rêve de toute puissance des enfants qui n'ont pas bien digéré leur Oedipe. Si en plus c'est dit avec une plume littéraire élégante, alors là...
Résultat : on obtient des pédophiles qu'on admire comme le Veau d'Or. Et pour les "dégâts collatéraux" comme Vanessa Springora, dommage ! Il faut bien que le génie puisse s'exercer. Si jamais on s'aperçoit que c'était une connerie, on pourra toujours compter sur les copains du milieu pour étouffer les affaires.

Je ne sais pas ce qui m'a le plus écoeuré finalement , le fameux "G.M" ou la complicité de tous les individus autour (les parents de "V.", la police, le monde de l'édition, l'intelligentsia de l'époque). Ce roman invite à une réflexion qui le dépasse sur le Mal et la participation/complicité de tous ces "passifs" autour des deux principaux protagonistes.
C'est aussi, à mon sens, un témoignage sur l'échec cuisant des idéologie de gauche de l'époque et leur échec à le reconnaître aujourd'hui.

Si nous avions un minimum d'honnêteté intellectuelle, ce livre serait étudié à l'école.

Conclusion : non seulement il faut effectivement un "cadre" qui défini qu'on ne peut pas faire n'importe quoi n'importe comment avec n'importe qui, et oui, Martin Luther King avait raison lorsqu'il déclarait que le Mal gagnerait non pas à cause de ceux qui le faisaient mais par l'inaction des personnes de "Bien".
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"Je pense qu'il est extrêmement difficile de se défaire d'une telle emprise, dix, vingt ou trente ans plus tard. Toute l'ambiguïté de se sentir complice de cet amour qu'on a forcément ressenti, de cette attirance qu'on a soi-même suscitée, nous lie les mains plus encore que les quelques adeptes qui restent à G. dans les milieux littéraires.
En jetant son dévolu sur des jeunes filles solitaires, vulnérables, aux parents dépassés ou démissionnaires, G. savait pertinemment qu'elles ne menaceraient jamais sa réputation. Et qui ne dit mot consent."

Le miroir que tend Vanessa Springora à ce milieu littéraire complaisant est un puits sans fond.
Y jeter un regard, c'est tomber dans une sidération atterrée.
Mais c'est aussi se rappeler que toute une frange de la société baignait dans cette confusion bien pratique entre ce qui était permis et ce qui n'était pas dit du tout. Ce qui n'était pas dit ne pouvait pas être dénoncé, stigmatisé. Et quand ça l'était, forcément la victime en était seule coupable.
Même à 13 ou 14 ans…

Vanessa Springora parle trente ans plus tard, de l'engrenage, de l'emprise, de la déprise, de l'empreinte sur sa vie. La distance qu'elle y met traduit bien la dévastation qu'y a laissé G., et la difficulté à se sortir de cette emprise qu'il réactive au travers d'appels, de lettres, de livres publiés.

"[…] une phrase de G. me saute aux yeux : "Non , je ne ferai jamais partie du passé de V., ni elle du mien."
De nouveau, la colère sourde, la rage et l'impuissance refont surface.
Jamais il ne me laissera en paix."

Vanessa Springora exprime bien l'insistance perverse de G. à emboliser son existence de quelque manière que ce soit au fil des ans.

Elle questionne également le silence qu'elle a gardé durant des décennies, la honte, le mépris pour elle-même, la volonté de mourir qui l'ont accompagnée longtemps.

Il n'y a rien de consenti entre une personne adulte et une personne mineure, surtout pas concernant la sexualité. Ça tombe sous le sens, c'est de plus inscrit dans la loi (pour les, euh, sceptiques).
Vanessa Springora le redit à travers ce texte.
Et ça reste manifestement nécessaire.


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Le consentement est méthodique et cathartique.

Dans des chapitres concis, on assiste impuissant à l'emprise d'un prédateur sexuel sur fond des années 68.

L'enfant d'abord. V. assiste au naufrage marital de ses parents. Esseulée, solitaire, désemparée, il n'en faut pas plus au prédateur pour se mettre en chasse. V. naïve et bercée d'illusions, devient proie et se retrouve complètement sous son emprise. Viendront ensuite la déprise, où la folie la guette puis l'empreinte où se mêlent dépression et psychotropes.
& enfin écrire. Écrire pour contenir, pour enfermer, mais aussi écrire pour se libérer!

Alors qu'est ce que le consentement face à une jeune fille de 14 ans qui s'est amouraché du premier homme qui semblait s'intéresser à elle ? Qui confondait père de substitution, premier amour et découverte sexuelle ?
Cet homme est un pervers manipulateur. Mais quand est il de la mère qui a consenti, aveuglée par la célébrité de l'auteur ? de ce père, qui n'a rien dit et qui s'est effacé. Des professeurs. Des policiers. Des médecins. Des proches de V.
Finalement ce livre montre bien les dérives sociétales. le mal être dans lequel V. a grandit mais aussi sa culpabilité d'avoir aimer cet homme, de n'avoir su dire non plus tôt, d'être entourée d'adultes peu scrupuleux ou en tout cas qui préféraient détourner le regard.

On ne sort pas indemne de cette lecture.
Le sujet est d'actualité. Les mots sont francs, on sent qu'il y a une vraie reconstruction derrière chaque chapitre. Un livre oui. Mais pas que. Une vraie catharsis, comme une revanche sur la vie.


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D'abord, il y a V. cette toute jeune fille qui va se laisser séduire sans trop le vouloir ni s'en rendre compte par celui qui aurait pu être son père. Et cette mère qui aime sa fille mais d'une façon si maladroite. Un soir elle participe à un dîner de travail avec V, qui a tout juste treize ans. Elles y rencontrent G, un écrivain en vue...

Il n'est pas nécessaire d'en dire plus, on a déjà tout dit sur ce livre. Je l'écoute dit par Guila Clara Kessous, et j'ai l'impression que V est là, tout à coté. Elle vient me dire ce qu'a été sa vie, cette désillusion de l'amour à mesure qu'elle comprenait ce qu'était réellement G, qu'elle réalisait ce vol de son enfance, de son adolescence. Car à l'âge où l'on connaît ses premiers émois elle vit une véritable relation amoureuse avec un homme de cinquante ans dans un hôtel. L'attitude des proches est confondante, incompréhensible. Mais ne faut il pas aussi se replonger dans les mentalités post soixante-huitardes où tant de choses semblaient permises pour le bonheur de tous, la liberté sexuelle étant l'une des plus grandes conquêtes de ses années là. Il semble que la frontière entre liberté pour les femmes et droits des adolescentes soit allégrement franchie.

L'écriture est maîtrisée de bout en bout, le ton sincère et factuel, sans fioriture ni compromis. Elle écrit sans s'apitoyer, et ce témoignage pourra ouvrir les yeux à des proches aveugles face à de telles situations.
J'ai apprécié cette version audio qui m'a aussi permis de prendre quelques pause salutaires pendant l'écoute, comme pour prendre le temps d'absorber l'importance des mots, leur portée, leur signification. La voix de la lectrice est très posée, agréable, j'avais l'impression d'être à ses côtés et de l'écouter me parler d'elle. Les différentes intonations situent bien les personnages principaux, la subtilité de leurs échanges et de cette relation délétère entre le manipulateur et sa proie.

Ma chronique complète sur le blog #DomiCLire https://domiclire.wordpress.com/2021/03/14/le-consentement-vanessa-springora/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Je viens de fermer le livre de Vanessa Springora.
Il fait l'objet de bien des critiques actuellement. En fait je n'avais aucune envie de le lire a cause du sujet qui me dérange profondément. Il m'a été prêté et j'avoue que je l'ai lu en quelques heures fascinée par cette histoire d'emprise sur une enfant, l'abandon de sa mère aux mains de ce prédateur, la colère inaboutie du père de famille et l'indulgence malsaine et pour moi coupable de la société de l'époque y compris Bernard Pivot qu'en principe j'admire. Dans son interview de
il fait preuve d'un amusement totalement inapproprié
et s'est fait en quelque sorte complice de Gabriel Matzneff. Celui ci est abject tant dans ses actes que ses propos !
Un autre point m'a frappé c'est le mal que l'auteur a eu à se reconstruire ! Ce livre restera dans ma mémoire.
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J𠆚i lu très rapidement ce livre que l’on m𠆚 offert. Ce n𠆞st pas mon registre habituel, mais après avoir lu quelques lignes, j𠆚i été emportée par l’histoire. J𠆚i été très touché par les mots que j𠆚i trouvé d’une sincérité troublante. Je ne connaissais pas l𠆚uteure, ni l�ire Matzneff avant d𠆚voir lu ce roman et n𠆚i pris la mesure de tout le « buzz » autour de lui qu𠆚près l𠆚voir lu et en avoir discuté autour de moi. le style littéraire de l𠆚uteure sert à merveille son propos. C𠆞st un style poignant et vif, sans pour autant verser à souhait dans le champ lexical du drame. Il y a une veritable introspection qui a été menée pour faire vivre ce récit et cela se laisse ressentir dans ses lignes. Je ne m’étalerai pas sur les réflexions plus ou moins lucides suscitées par ce livre - que ce soit les miennes ou celles des autres, mais j𠆚pprécie le fait qu’il en suscite.
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