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sur 4166 notes
Voilà le moment que je redoute depuis la lecture de ce livre.
Le moment de chroniquer.
Mais comment ?
Comment juge-t-on d'un livre dont la plaie est à vif. La plaie des victimes, des enfants et des femmes, la plaie de ces sociétés qui, à force d'accès, d'abcès, ne savent plus jouir sans jouer des interdits.

Petit à petit, j'ai trouvé la réponse.
Je l'ai trouvée dans les mots de Vanessa Springora.
On ne le juge pas.

Puisque justice ne sera pas rendue.

Et puis, je dois l'avouer, du côté des accusés, ça se remplit joliment, entre le coupable déjà bien laid, et les complices hideux. Ceux qui se taisent. Protègent la liaison coupable. Se cherchent et se trouvent de belles excuses, trop belles pour être honnêtes.
Je chute, et Cioran avec moi, du joli piédestal que je lui avais bâti adolescente.

Alors je lis. Je les lis, ces mots que je voudrais fuir, souvent. Je transpose, par moments. Je ne pleure pas. Pas une fois. Parce que Vanessa ne pleure pas, ne s'apitoie pas. Et je ne sais plus, de sa rage ou de la mienne, laquelle me porte jusqu'au bout de ce récit.

J'accepte d'ouvrir grand les yeux sur cette époque, différente me dit-on, mais voici que je doute après la résurgence de tant d'affaires, certaines récentes et qui soulèvent encore et toujours la question de l'impunité.
Le prix de l'art.
Le prix de l'abus.

C'est un livre choc.
Au sens premier du terme.
Il heurte, il frappe. Il rappelle à l'ordre. A la loi.
Tout simplement.
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Dans ma vie de lectrice, j'ai déjà eu l'occasion de lire des autobiographies. Connaissant ma sensibilité face à des histoires vécues, j'ai décidé au fil des années de faire un tri et de choisir les livres qui me convenait. J'ai hésité beaucoup avant de lire 'Le consentement', mais il m'a été donné par quelqu'un pour la bibliothèque et avant de le rendre là-bas, j'ai décidé de lire les premières pages. Il m'a été impossible d'arrêter la lecture.
Vanessa Springora raconte tout, son enfance, l'absence de son père, le milieu que fréquente sa mère, son adolescence gâchée par la liaison avec G, un écrivain connu.
Je ressors bouleversée et choquée par cette lecture. Je réfléchis et je me pose beaucoup de questions.
Comment la liaison d'une adolescente de 14 ans avec un homme de 50 ans a pu être toléré ? Pourquoi personne n'a conseillé cette adolescente ? Comment un tel écrivain pédophile a pu faire carrière, alors que ses livres parlaient ouvertement de pédophilie ? Quelle triste époque celle des années 60 !
Il fallait du courage pour écrire ce livre. Bravo à Vanessa Springora d'avoir osé parler de son vécu.
Quant à moi, j'arrête ici la lecture des histoires vécues
qui parlent d'emprise, de pédophilie, de viols... Décidément je suis trop sensible.
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Il est bien difficile de trouver quelques mots pour chroniquer ce livre. Vanessa Springora a un courage phénoménal. Elle se livre, en ne nous cachant rien, et pourtant elle le fait avec pudeur et détermination.

Elle raconte la domination, la manipulation dont elle a été victime pendant 2 ans. Deux ans d'adolescence gâchés, volés, massacrés. Elle raconte le long parcours pour se reconstruire. le harcèlement dont elle fait l'objet de la part d'un homme (mais est-ce un homme?) qui ne peut supporter d'être quitté, alors qu'il passe sa vie entière à mentir.

G.M. est une ordure, un lâche, un pervers... mais finalement c'est lui faire bien trop d'honneur que de parler de lui.

Je ne peux pas concevoir ce genre de personnes. Mais je peux encore moins concevoir la bénédiction que ce genre de pauvres types reçoivent de la société. de Bernard Pivot à Cioran, en passant par la propre mère de Vanessa Springora et par un ensemble de personnes qui savaient et ont laissé faire, voire encouragé, les penchants malsains de G.M. ... le consentement, c'est celui de l'autrice. Mais c'est aussi celui de la société.

Car Vanessa Springora ne le nie pas. Elle était consentante, mais cela ne change rien à rien. Cela n'aurait jamais dû arriver.

J'ai vu des grands critiques se livrer à de longues tirades sur les piètres qualités littéraires du texte. Soit. Ils préféreront Cioran... Houellebecq ou G.M. , de grands techniciens de la langue française, cela ne change rien au récit. Par ailleurs, l'autrice reconnaît sa part dans ce qui lui est arrivé. Il reste que cela ne peut pas arriver. Enfin, dieu merci, tout le monde n'était pas pédophile en 1985... donc se dire qu'on ne peut juger en 1945 ce qui s'est passé en 1940 me semble spécieux.

Ce qui peut déranger, c'est l'aspect non fictionnel du récit. Les détracteurs de Vanessa Springora auraient sans doute préféré qu'elle inscrive son récit dans une fiction dont on pourrait dire que tout est inventé. de la même manière que de grands intellectuels français ont pu faire croire qu'ils pensaient que les turpitudes de G.M. étaient fictionnelles... tout en sachant qu'elles étaient vraies.

Je me contenterai de dire "Merci" à l'autrice. Merci pour ce courage. Merci pour ce témoignage. Merci d'avoir fait bouger les lignes. Si ce récit a pu lui permettre de tourner une page et de progresser, qui sommes-nous pour juger de ses motivations et la taxer d'opportuniste?
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Voilà un récit très courageux.
V y raconte son histoire, ado peu sûre d'elle, elle se trouve moche, inintéressante jusqu'au jour où elle rencontre G, un célèbre écrivain, adulé de tous, il s'intéresse à elle, la courtise et fini par arriver là où il veut, la posséder, la mettre dans son lit.
Il aura une telle emprise sur elle, qu'elle va complètement s'oublier.
Cette histoire va la briser, la broyer, comment se reconstruire après ça ?

Comment les adultes qui entouraient cette jeune fille n'ont pas arrêté cette histoire et protéger cette ado.
Les prédateurs comme G ont des boulevards pour sévir face à une telle démission des adultes.
Le père complètement absent.
Une mère qui préfère vivre sa propre vie et ne pas s'en mêler et qui plus tard se déculpabilisera en disant à sa fille qu'elle l'estimait très mature pour son jeune âge donc que c'était normal de vivre une histoire avec un adulte en gros !
La police qui se laisse complétement berné dans cette histoire de lettres anonymes…
Et cerise sur gâteau niveau excuse, c'est un artiste, un intellectuel, il a besoin de faire des expériences… et sous prétexte qu'il est célèbre, on doit fermer les yeux sur ses relations totalement illégales…

Vanessa Springora emploie une jolie plume pour nous livrer son douloureux témoignage. C'est très courageux de se mettre à nu de cette manière-là, oser enfin raconter sa version, son vécu de l'histoire.
Que ce témoignage donne la force à d'autres de franchir le pas et d'oser enfin parler, se libérer.
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Il y a environ un an, j'avais vu Vanessa Springora lors de la présentation de son témoignage. Je viens seulement de lire son livre. Il va sans aucun doute laisser des traces durables dans ma mémoire, car l'auteure met le doigt juste là où ça fait mal.
Au début du livre, j'ai presque été tenté de croire à la fiction habituelle: non, il n'y a pas eu de violences; oui, elle a consenti; donc où est le problème ? La très jeune fille est confrontée à cette question: « Comment admettre qu'on a été abusée, quand on ne peut nier avoir été consentante ? » (p. 167) Et pourtant, il y a vraiment un grave problème ! Les deux personnes, l'une adulte, l'autre très jeune, sont dans le quiproquo. G. invoque le grand amour alors qu'il suit ses inclinations pédophiles; et Vanessa, mal dans sa peau, en demande d'amour paternel et mal soutenue par sa mère, confond la reconnaissance de sa petite personne avec la sexualité. Dans tous les domaines, elle ne fait pas le poids face à son amant qui parvient la placer sous emprise, sans coup férir. Elle est dépassée, sans recul, immergée dans sa subjectivité. Comme elle l'écrit, p. 137: « Je ne connais ni le terme de pervers narcissique, ni celui de prédateur sexuel ». Pour elle, ce sera très dur d'échapper à cette emprise. Elle finira par rompre avec son prédateur. Mais, peinant à trouver sa juste place et incapable de vivre une jeunesse normale, elle traversera encore une période éprouvante. Et G. prétendra toujours ne pas voir où est le problème !
Vanessa Springora plonge dans les mystères de l'âme humaine. Elle nous interpelle. Ce qui arrive à de trop jeunes proies concerne aussi certaines personnes adultes vulnérables, car immatures sur le plan affectif et moral. Elles aussi tombent sous l'emprise et se font très facilement extorquer un pseudo-consentement. Dans leur cas, la loi ne dit rien, sauf en cas de viol caractérisé...
Ce livre doit être lu et surtout médité, ensuite. Il en sera probablement de même avec le livre de Camille Kouchner qui a été présenté hier soir à "La Grande Librairie".
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On a tous entendu parler de cette histoire dans les journaux, c'est autre chose que de lire ce témoignage. Il est bouleversant de voir à quel point cette enfant s'est retrouvée sans défense, sans repère face à cet homme qui, tout à coup, s'est révélé être un modèle, un guide, un élément rassurant et protecteur pour elle.
Oui c'est choquant car elle a été bernée, manipulée par cet homme en qui elle avait confiance et ce contact avec un adulte hors du cercle familial a été l'exemple le plus horrible de ce que peuvent être les adultes.
On comprend aisément la difficulté qui a été la sienne de grandir et de se construire après cela.
Je termine ma lecture avec un sentiment mitigé : témoigner est indispensable, pour les lecteurs et pour l'auteure, mais j'aurais aimé qu'elle n'ait pas à l'écrire.
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« A 14 ans, on n'est pas censée être attendue par un homme de 50 ans à la sortie de son collège, on n'est pas supposée vivre à l'hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche à l'heure du goûter. »
Voilà le ton est donné pour cette histoire assez incroyable d'une adolescente de tout juste 14 ans séduite par un écrivain connu et de 36 ans son aîné. Ecrivain qui aime autant les très jeunes adolescentes que les garçons pré pubères de Manille.

C'est un récit qui frappe et qui choque : comment une mère peut laisser son enfant devenir la proie d'un tel pédophile, comment le milieu littéraire parisien a pu fermer les yeux sur les frasques de ce triste personnage, etc. Les moeurs ont évolué depuis les années 80 et il est clair qu'aujourd'hui la réaction ne serait plus la même à la vue d'un homme plus que mûr au bras d'une jeune lolita à sa sortie de collège.

L'écriture est agréable. Vanessa Springora explique avec clarté et franchise comment cette histoire lui a saccagé son adolescence et l'a empêchée, durant des années, d'avoir des relations amoureuses sereines. Elle est devenue un objet de plaisir trop jeune et trop tôt. L'écrivain s'avère en outre être un menteur invétéré qui utilise sans vergogne ses jeunes conquêtes dans ses romans et journaux.

J'ai beaucoup aimé ce consentement. C'est avec retenue que l'auteure relate sa rencontre puis son histoire avec cet écrivain. Sa distance par rapport aux faits et sa pudeur rendent le récit d'autant plus touchant.
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Ce roman autobiographique dont on a beaucoup parlé a été très agréable à lire, il est pudique et interroge, en nous replaçant au moment des seventies tout en posant la question de l'impunité des artistes qui fait encore beaucoup jaser actuellement.

A peine pubère, l'auteure avait une relation consentie avec un écrivain en vogue, connu de tous. Tout le monde était au courant, les médias, la famille, mais personne ne dit jamais quoi que ce soit à la vue de ce couple. Peu à peu, sentant que cette relation était néfaste pour elle, la jeune fille y mit fin, mais pour arriver à cette prise de conscience, personne ne l'y a aida, et cela laissa des séquelles psychologiques.

On se met dans le contexte d'alors, et on se questionne sur tous ces silences criants. A l'époque, le courant des seventies plus laxiste demandait une liberté sexuelle et la société était empreinte d'une vague libertaire. Mais qu'en devenait-il de la morale et de la loi ? Cette société nouvelle devenait-elle si grisante alors, au point d'en oublier le reste ? Un beau livre et un questionnement à renouveler sans cesse.
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Pour avoir vu et entendu en boucle le témoignage de Vanessa Springora dans tous les médias depuis fin Décembre, à force d'attendre la livraison du livre, pourtant précommandé, je commençais à en avoir marre.....je l'ai reçu hier et je l'ai lu en deux heures.

J'avoue qu'à sa réception, j'étais déjà saoulée. Qu'allais-je apprendre de nouveau sur cette histoire, que je ne connaisse pas déjà depuis les années 90 ? Matzneff qui se raconte, se "déroule", suivant son mot (que Vanessa S. reprend sans s'en rendre compte elle-même dans ce livre), depuis ses 18 ans dans ses Carnets, édités à la Table Ronde (du temps des Fasquelle) et ensuite, chez Gallimard, puisque Gallimard a repris la Table Ronde, puis dans la collection "L'infini" de Gallimard, avec une incursion brêve pour 1 tome (ses carnets 2008/2009) chez Léo Scheer.... Je l'ai déjà dit, je n'ai lu qu'un bout de roman, ( les lèvres menteuses) les siens servant à réécrire ses carnets en "romancé", ses Essais ne m'interessent pas, j'ai toujours aimé les "Carnets" des écrivains.

Sur le thème du Consentement : elle ne parle que de celui que devrait demander l'écrivain à son "sujet" au moment de la publication des carnets où il parle d'elle, (et la vigilance DES EDITEURS...) et de toutes les autres. Lorsqu'elles sont séduites à coups de lettres enflammées par cet homme beaucoup plus vieux qu'elles, toutes les lycéennes qui peuplent les Carnets de Matzneff sont conditionnées à son langage (bonne analyse ici de Vanessa S.) et sont flattées, et une bonne partie de ces gamines lui répondent de même manière, ce qui permet à Matzneff de collectionner également ces sortes de "dédouanement" : "C'était de l'amour".

Le problême qui se pose pour la vie future de ces jeunes filles est l'absence totale d'anonymat : il les emmène partout, cite leur prénom et la 1ere lettre du nom de famille, leur école, leurs amies de classe, et ce qui se passe entre eux est décrit, à peu près poétiquement, mais on comprend bien. Comment reprendre une vie "normale" après la fin de cette liaison si tout est publié tel quel, comment les éditeurs peuvent laisser passer un tel étalage précis de tout ce qui fait la vie de ces gamines de 14 à 18 ans ?

Et comment est-il possible qu'il puisse continuer, cet homme, à harceler ses "anciennes", celles qui ont rompu (il ne supporte pas qu'on ne l'aime plus) en passant par tous les moyens possibles ? Je lisais "Les soleils révolus, carnets 1979/1982" et il raconte comment il a réussi à retrouver l'adresse sa première épouse, Tatiana, quinze ans plus tard, en passant par ses amitiés avec Alain Peyrefitte, le garde des Sceaux de l'époque !!!

Le fait que tout se passe dans un périmètre limiité (le Quartier Latin), ses amis, éditeurs, ses bus favoris, le Luxembourg, les restaus...laisse peu de place à une gamine, et en l'occurence, une quarantaine, d'oublier Matzneff. Sauf quand il prend ses vacances aux Philippines avec Hergé, Giudiccielli et les autres, et avant c'était en Algérie et en Tunisie avec Georges Lapassade, pour ses vacances-jeunes-garçons. Avec d'autres. Connus.

De viol, dans les faits, avec Matzneff, Vanessa Springora n'en parle pas, elle estime avoir été violée à sa demande par une opération sous anesthésie pour "ouvrir son hymen".... voilà voilàà..



En fait les reproches et la haine dans tout ce livre sont dirigés contre son père et sa mère, alors que l'on sait que son père, contrairement à ce qu'elle écrit, s'est démené comme un beau diable pour remuer les autorités et faire convoquer plusieurs fois Matzneff à la Brigade des Mineurs. Et que dire des débuts du livre, qui dépeignent une gamine hypersexualisée à 5 ans, jusque ses 12 ans, avec détails..

Elle reproche à Matzneff de l'avoir trompée, et d'avoir couché avec des petits garçons. Et c'est la vérité. Quant à la vie dans cet hôtel, dont elle dit tant de mal, il faut rétablir la vérité : après sa maladie à l'oeil, ses semaines et mois d'hospitalisation et sous perf d'antibios lourds, le cinquantenaire ne pouvait plus monter ses 6 étages pour rejoindre son "Placard". C'est Yves Saint Laurent qui lui a payé ses mois à l'hôtel de Taranne, en tant que "mécène".

Bref, elle a bien fait d'écrire ce livre, catharsis pour passer enfin à autre chose, et en espérant que d'autres se manifestent. Et je trouve qu'elle aurait pu se moquer un peu plus de cet homme, au lieu de cette unique petite phrase sur ses problèmes de virilité. Elle lui donne même une excuse : enfant, il a été abusé par un homme de sa famille.

Moi j'aimerais que toute la clique des éditeurs-intellectuels-romanciers-sociologues-philosophes et moines orthodoxes soit aussi dénoncée. C'est facile : tous les noms sont dans les "carnets" de Matzneff. Et la police dit "chercher s'il y a d'autres victimes mineures" ????? Sérieusement ??? Mais que la police lise les carnets, tous et toutes y sont, et facilement retrouvables !



Le Consentement - Vanessa Springora ed Grasset, 2 janvier 2020, 200 pages, 18€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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"A 14 ans, on n'est pas censée être attendue par un homme de 50 ans à la sortie de son collège, on n'est pas supposée vivre à l'hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche à l'heure du goûter".

Dans ce récit autobiographique, l'Autrice raconte comment elle est tombée, à 14 ans, sous l'emprise d'un homme de plus de 30 ans son aîné.
Un homme manipulateur qui a su l'amadouer, user et abuser d'elle, au nez et à la barbe de tous, sans se cacher plus que ça.

Sous couvert de sa notoriété (il est un écrivain populaire), il s'amuse de la situation et se défend d'être pédophile mais plutôt un amoureux de la fraîcheur de ses jeunes amants(e)s.
Et ça ne choque personne, aucun adulte ne réagit et encore moins la mère de cette si jeune fille.

Mais remettons les choses dans son contexte.
Nous sommes dans les années 80, époque de la libération sexuelle.

Ce charmant Mr ne se cache pas d'aimer les très jeunes enfants et pratique également le tourisme sexuel aux Philippines.

Auteur d'une pétition demandant à revoir à la baisse l'âge de la majorité sexuelle, il n'a pas été "lapidé", mais au contraire, a trouvé un réel soutien auprès de bon nombre de grandes figures littéraires et politiques.

Alors que pouvait faire cette si jeune fille face à un prédateur dont le scénario était rodé pour attirer dans ses filets ses proies incrédules ?

Pensant qu elle décidait de ses choix, qu elle était consentante, qu'elle était amoureuse, V. ne s'est rendue compte de rien et a subi la perversion de cet homme.

A 14 ans, à peine sorti de l'enfance, personne ne peut sciemment consentir à des pratiques pédophiles.
Les adultes doivent jouer leur rôle et protéger les mineurs.

Une témoignage poignant, débordant de lucidité, dénonçant la navigation à couvert des hommes avec une petite notoriété, les abus sexuels sur mineurs et les énormes dégâts psychologiques pour les victimes qui tenteront de se reconstruire tant bien que mal.

Un récit émouvant, exceptionnellement bien écrit et totalement révoltant.

Je vous le recommande vivement.
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