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Je vais être claire dès le départ : Il faudrait que tout le monde lise cette Saison brune ! Lisez-la, prêtez-la, conseillez-la, parlez-en !
Voilà plusieurs jours que j'ai refermé cette volumineuse BD et pourtant des pages, des mots me tournent toujours dans la tête et me poussent au questionnement et à la remise en cause.
Cela fait déjà presque une quinzaine d'années que je m'intéresse au réchauffement climatique et je pensais en connaître déjà un rayon sur la question. Mais cette BD est une formidable synthèse et vulgarisation du problème. C'est hyper documenté car l'auteur a interviewé tous les spécialistes de la question et parfois même un peu austère mais quelle intelligence.
Bravo à l'auteur qui développe tous les aspects aussi bien scientifiques qu'économiques ou sociaux : après avoir présenté les explications techniques (comment, pourquoi, cela provient de quelles activités, quelles conséquences) arrivent les questionnements personnels : qu'est-ce que je fais, moi avec ces informations ? J'arrête d'acheter, de voyager pendant que d'autres se pavanent en 4x4 ?
Quelles sont les alternatives ? le nucléaire, on pourrait le croire mais non. Les énergies renouvelables ? Elles ne seront pas suffisantes. Il rebondit ensuite avec les questions d'ordre économique et politique : c'est bien notre société hyper individualiste et ultra consommatrice et notre modèle économique (obsédé par la croissance) qui sont en cause et les seuls changements personnels ne suffiront pas à endiguer le raz-de-marée qui s'annonce.
Les questions sociales ne sont pas oubliées non plus et l'interview d'une économiste d'Attac s'avère prophétique sur la crise des gilets jaunes (la bd a été écrite en 2012).
C'est donc à une véritable transformation des mentalités, de nos comportements de consommateurs, des politiques auquel nous invitent les nombreux participants interrogés.
Voilà ce n'est pas une BD qui vous fera rire aux éclats, bien au contraire, mais personne ne pourra dire après l'avoir lue, ah…je ne savais pas, si j'avais su….Car malheureusement notre belle planète contrairement à certaines cathédrales, n'est pas réparable….
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Avant d'entreprendre la rédaction de Saison Brune, Philippe Squarzoni envisageait le concept du réchauffement climatique comme vous et moi, partagé entre le dégoût éprouvé pour le mercantilisme des politiques et l'indifférence du consommateur des pays développés. Une position schizophrène, l'auteur le reconnaît lui-même. La position, peut-être, de ceux qui n'ont pas encore osé s'intéresser suffisamment au problème du réchauffement climatique et qui, de fait, n'ont pas encore pleinement pris conscience des enjeux de la question.


Etrangement puisque sans rapport apparent, c'est en réalisant Dol, un album-reportage élaborant une vive critique de la droite française, que Philippe Squarzoni est amené à avouer qu'il ne fait pas mieux que ces hommes politiques qui déblatèrent autour de thèmes dont ils ne connaissent pas la moindre subtilité, et que sa propre connaissance de la crise climatique et des enjeux environnementaux ne vaut pas mieux que la leur. Dans la volonté de ne pas ressembler à ceux qu'il critique, Philippe Squarzoni décide de fouiller et de comprendre pour lui-même, mais peut-être aussi pour comprendre pourquoi des hommes politiques visiblement peu concernés par l'environnement s'efforcent de faire quelques gestes dérisoires en faveur de l'environnement, allégeant ainsi la culpabilité de la majorité –celle qui ferme les yeux en attendant que le miracle de la réconciliation avec la nature se produise sans effort et sans remettre en question le bien-être apporté par l'abondance énergétique.


Philippe Squarzoni reprend tout depuis le début. Autodidacte hors pair, il s'informe en cumulant des piles de livres qu'il lit, dissèque et résume en idées, théories et données chiffrées rendues accessibles en une dizaine de planches illustrées. Cette performance relève de la gageure, mais il faut reconnaître que Philippe Squarzoni a l'esprit de concision et n'oublie aucune donnée importante qui biaiserait la compréhension du lecteur. Reprenons tout depuis le début. Qu'est-ce que l'effet de serre ? Pourquoi est-il indispensable à la vie sur Terre ? Pourquoi s'alarme-t-on de l'amplification du phénomène ? Petit à petit, l'auteur nous apprend à comprendre les inquiétudes des scientifiques qui savent quel sort risque d'échoir à l'humanité et à la planète si rien ne change. Et les conséquences dépassent largement ce qu'on peut apprendre par hasard, au détour des média et des controverses audiovisuelles dont les intérêts ne sont absolument pas ceux du développement d'un système qui permettrait un mode de vie écologiquement viable.


En allant à la rencontre de scientifiques experts dans le domaine de l'environnement –mais aussi de philosophes ou économistes pensant à des systèmes alternatifs-, Saison Brune prend l'apparence d'un documentaire faisant s'alterner différentes voix toutes réunies pour faire prendre conscience à leur interlocuteur de l'urgence de la situation. Adeptes de la procrastination, méfiez-vous… On aimerait croire que les lenteurs pourront n'avoir aucune conséquence irréversible et que toute erreur est rattrapable. C'est faux !


« le rôle de la biosphère continentale, qui capture aujourd'hui une partie des émissions humaines de CO2, risque donc de se transformer radicalement. Comme les océans, les sols et les forêts pourraient commencer à émettre plus de CO2 qu'ils n'en absorbent. Leurs émissions viendraient s'ajouter à celles de l'homme. L'accumulation de CO2 dans l'atmosphère s'accélèrerait. Ainsi que la hausse des températures. Personne ne peut savoir où elle s'arrêterait. Si ce cercle vicieux venait à s'enclencher, l'arrêt net des émissions d'origine humaine ne changerait plus rien. La spirale serait irréversible. »


Partant de là, on peut choisir de fermer les yeux ou de se tourmenter –mais de se tourmenter seulement, à la manière de Philippe Squarzoni. Ainsi, Saison Brune ne se contente pas de rapporter et de classer des informations. Les chapitres « érudits » alternent avec des réflexions plus libres menées par l'auteur. Nous le voyons dans son quotidien de journaliste, en ménage avec son épouse, au gré de leurs activités quotidiennes, qu'il s'agisse de faire les courses, de partir en vacances ou de déambuler dans la nature. Ces mises en scènes ne sont pas anodines et permettent de révéler les contradictions profondes de l'homme habitué au confort de la société moderne. Philippe Squarzoni, même s'il s'indigne de l'immobilisme des politiques en matière environnementale, doit bien reconnaître qu'au niveau individuel, il n'est pas près non plus à faire de concessions. le propos, qui aurait rapidement pu devenir moralisateur, ne l'est heureusement pas. Nous évitons du même coup le happy end qui aurait trop probablement pu survenir sous la forme du message codé suivant : « Si vous prenez dès aujourd'hui de bonnes résolutions, le monde de demain sera aussi gai et ensoleillé qu'aujourd'hui ».


« Pour continuer à vivre dans ce monde de fiction, nous jouons à cache-cache avec ce que nous connaissons. Dans cette schizophrénie qui nous touche nous apercevons l'urgence d'agir sans croire en nos moyens d'action. Nous savons qu'une autre histoire a commencé mais nous continuons à faire comme si de rien n'était. Et le pire, c'est que c'est tellement agréable. »


Ce n'est pas si simple. Que valent les gestes individuels, perdus dans un système mercantile, inégalitaire et surproductif ? Est-ce vraiment une bonne solution de se concentrer uniquement sur ses propres gestes ? N'est-ce pas une extension individualiste, reproduction à petite échelle du grand système capitaliste ? Les questions qui se portaient uniquement sur des motifs environnementaux prennent une ampleur que Philippe Squarzoni lui-même n'avait sans doute pas prévue, et le lecteur comme l'auteur semblent cheminer de pair à travers une étendue cauchemardesque de questions.


Puisqu'on se demande souvent pourquoi traiter de grands sujets d'actualité en format graphique, la réponse pour Saison Brune va de soi : la lecture, mieux que la visualisation d'un film, permet de prendre son temps, de laisser les informations faire leur marque dans la conscience du lecteur et de l'amener à développer sa propre réflexion sur le sujet. Philippe Squarzoni ne propose aucune solution simple et semble croire qu'il n'en existe aucune. Mais peut-être a-t-il tort… En réunissant des lecteurs autour de Saison Brune, ne cherche-t-il pas d'une certaine manière à réaliser cette société solidariste qu'il évoque comme la possibilité d'une rédemption, face à l'individualisme forcené des sociétés libérales ? Ces paroles de Nicolas Delalande nous laissent songeurs : « Interdépendants et solidaires, les hommes sont porteurs d'une dette les uns envers les autres, ainsi qu'envers les générations qui les ont précédés et envers celles qui leur succèderont ».


La question reste ouverte…


Lien : http://colimasson.over-blog...
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J'ai rarement, et même jamais lu un bande dessinée pareille. "Saison brune" est un véritable essai dessiné sur le réchauffement climatique et ses conséquences. C'est un gros pavé de 477 pages, pas forcément facile à lire (surtout au début) mais absolument passionnant et essentiel. Sa lecture ne laisse pas le lecteur indemne et, comme tout plaidoyer politique, il impose une réflexion comme rarement un album BD l'a fait.
Développé en six parties, "saison brune" s'empare du lecteur avec une présentation scientifique claire du réchauffement, partie formidablement vulgarisée mais quand même un peu austère (tout du moins pour moi qui ne suis pas un habitué de "sciences et vie"). Puis l'auteur s'attache à nous décrire les différents scénarios possibles de cette augmentation de la température due à l'augmentation toujours plus importante de la production humaine. Plusieurs hypothèses s'offrent à nous. Aucune n'est sûre tant les paramètres sont nombreux et les connaissances scientifiques balbutiantes sur certains sujets.
Passée cette mise en bouche scientifique, Philippe Squarzoni mixe les catastrophes inéluctables à venir avec ses propres interrogations personnelles. Nous avons déjà beaucoup saccagé la planète et son atmosphère, les premiers dérèglements se font sentir (fonte des glaciers, de l'Arctique, cyclones plus nombreux,...). Que faire ? A titre personnel, à un échelon national, international ? Qui produit le plus de substances nocives pour notre avenir ? Les transports? L'agriculture? L'industrie ? Les pays riches ?
Autant de questions qui amènent un constat déprimant. Nous sommes sur un bateau de luxe qui coule ou comme un parachutiste aguerri qui, tellement habitué à sauter, s'aperçoit un jour qu'il a oublié d'enfiler son parachute. La comparaison fait froid dans le dos mais résume presque la situation dans laquelle on est, sauf que notre chute durera au moins un siècle.
La dernière partie devient encore plus politique. Il est grand temps de faire quelque chose mais quoi? Nos sociétés capitalistes et libérales ne sont absolument pas prêtes à faire le moindre effort alors que la communauté scientifique exhorte à la réduction de notre consommation d'énergie. Mais qui dit réduction dit obligatoirement changement profond de notre organisation sociale et ça pas grand monde n'est prêt à sauter le pas surtout nos politiques totalement inféodés au pouvoir financier.
L'album voudrait se conclure de façon optimiste, hélas, il ne le peut pas.
Difficile de résumer un tel livre, fourmillant de détails, d'informations. Cela ressemble quelquefois à un reportage d'Arte , avec ses spécialistes qui apportent avis et éclaircissements. Mais, c'est surtout un formidable pari réussi tant graphiquement, avec des planches d'une beauté à couper le souffle, un montage subtil d'images de pubs mises en contraste avec les plaidoyers de l'auteur ou des scientifiques que politiquement grâce à une énergique intelligence à essayer de prévenir d'une catastrophe imminente, niée par une alliance politico/médiatique.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Votre moral est un peu en berne? L'ambiance générale vous pèse?Vous avez envie de lire une BD qui vous donne la pêche et vous font miroiter des lendemains qui chantent?
Si oui, ne lisez pas cette BD.
Squarzoni nous dresse un constat très documenté de la situation climatique dans toute son urgence et ses (de plus en plus probables) tragiques conséquences.
Quelle claque, quelle terrible prise de conscience.
Je ne suis pas vraiment d'une nature pessimiste mais je ressors de cette lecture (conséquente il est vrai) avec l'envie de me rouler en boule et me mettre à pleurer. L'auteur semble être dans le même état, un peu perdu et très défaitiste.
Le pire, sans doute, est ce moment où l'on comprend qu'on a beau faire de notre mieux, à notre échelle, (et c'est très bien) ce n'est rien tant que les politiques, décideurs et industriels ne prendront pas consciences que soit on change soit on disparait.
Mais, voilà, peut-être que pour ça ils lisent cette BD. En fait tout le monde devrait la lire...
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Un outil pédagogique indispensable ! Une mine de faits, d'analyses. Un travail remarquable. Lectures, entretiens, soit six ans de travail. Un bon pavé dans la mare des climato-sceptiques. Vous doutez encore? Vous pensez qu'il suffira juste de quelques réajustements? Que la technologie à tout va nous sauvera? Économie, politique, écologie : indissociables. Justice sociale, justice climatique : même combat. Et oui les heures passent et rien ne semblent être réellement compris. On spécule, on négocie, on échange ses petits points carbone. Et rien ne tend à décroître. Et pourtant les heures tournent. Saison Brune est une enquête, une véritable enquête de journalisme. Les dessins viennent renforcer les propos.
De la colère à la hauteur d'une pensée.
Immense merci à Philippe Squarzoni.
Un livre à mettre entre toutes les mains.

Astrid Shriqui Garain
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Saison brune, le titre de l'album, fait référence à une cinquième saison dans le Montana aux Etats-unis, période intermédiaire de transition entre l'hiver et le printemps. Un moment où l'on sait ce que l'on a quitté mais, tout en sachant vers quoi l'on va, il reste une indétermination, une incertitude sur le devenir. Philippe Squarzoni voit dans cette saison brune une métaphore de notre situation face au changement climatique. Il est certain que nous avons définitivement quitté un environnement climatique a peu près stable depuis plusieurs dizaine de milliers d'année sans savoir réellement vers quoi nous nous dirigeons.
Ce dernier album de Philippe Squarzoni est donc dédié à l'environnement, au réchauffement climatique. Dans la même veine que son avant-dernier ouvrage "Dol" dédié à la dénonciation de la société libérale capitaliste et l'analyse des conséquentes sociales que fait subir au monde le libéralisme et la mondialisation cette fois, Philippe Squarzoni, cherche à comprendre pourquoi ce bouleversement climatique, essaie d'analyser les causes du réchauffement climatique dans une démarche d'écologie politique et tente d'entre-apercevoir notre avenir et ce que l'on pourrait ou devriont faire pour éviter les pires catastrophes.
Le grand intérêt de cet album par rapport à Dol, c'est que Philppe Squarzoni reconnait qu'il ne connait pas grand chose à l'environnement et le climat. Il cherche à comprendre. Sans renier ses engagements politique et ses convictions, il analyse, étudie, écoute. L'album prend alors une dimension beaucoup plus attachante, moins militante, et finalement beaucoup plus proche de chacun d'entre nous qui avons les mêmes questionnements et les mêmes vertiges face à l'ampleur du problème et de ses conséquences et ses incertitudes.
Dans cette album, Philippe Squarzoni fait des parallèles entre son enquête très documentée, ses questionnements personnel illustrés par sa confrontation à la nature immense des espaces du Montana aux Etats-unis ou dans la campagne française et sa réflexion sur l'écriture de cet album : comment et par quoi commencer une oeuvre que ce soit un film ou un livre et comment finir, conclure ? cet autre questionnement ayant son écho, sa parallèle dans l'enquête qu'il mène : comment tout cela à commencer, comment tout cela va finir ?
Par rapport à l'album Dol, j'ai été totalement captivé par l'enquête que mène Philippe Squarzoni. Il nous entraîne sur des niveaux de réflexion qui vont au-delà de la seule dénonciation d'une société basée sur la consommation et l"individualisme. Ce thème et la manière dont il l'a abordé a fortement inspiré Philippe Squarzoni qui donne une dimension très simple et très humaine à son enquête ce qui a pour conséquence de nous impliquer immédiatement et nous accrocher. le dessin est à la hauteur de la démarche, chaque vignette a son importance. Les vues de paysages enneigés de la région où vit Philippe Squarzoni ou les grandes vignettes du Montana sont très réussie et donnent une dimension poétique, une respiration à l'album qui oblige à la réflexion. On retrouve la structure d'un documentaire du récit, de l'enquête et des faits, entrecoupés d'interviews.
Un álbum très réussi et de mon point de vue le plus abouti. Une démarche intelligente et une belle manière d'aborder et d'expliquer les enjeux climatiques et surtout d'illustrer l'écologie politique et démontrer ainsi en quoi les seules solution envisageables impactent directement sur l'organisation et l'économie de nos sociétés consuméristes et individualistes. Un livre qui ne donne pas de réponse mais qui oblige à reprendre les mêmes interrogations.
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« Nous vivons dans un monde de fiction. Une fable. Déconnectée de la réalité. La prospérité matérielle dont nous bénéficions depuis deux siècles repose sur une énergie abondante et bon marché… L'accumulation de bien de consommation… Et la destruction de la nature.
Que nous le voulions ou non… notre mode de vie et les émissions de CO2 sont liés de façon organique. Que cela nous plaise ou non, il y a des gaz à effet de serre partout… Dans notre nourriture, nos voitures, nos loisirs.
Ce qui est en cause avec la crise climatique, c'est chacune des nos activités, chacune de nos envies… Tout produit acheté en magasins… Notre façon de manger, de nous déplacer, de nous chauffer.
Éradiquer le CO2 de nos sociétés et de nos mentalités ne sera pas facile.
Où couper en premier ? » (pp.219-221)

Alors qu'il prépare un album sur le bilan des politiques libérales menées pendant le secon mandat de Chirac, Philippe Squarzoni se retrouve devant le bilan écologique des gourvernements Raffarin et Villepin. Mais comment parler des questions d'environnement sans comprendre de quoi il s'agit ? Philippe Suarzoni se documente alors sur les problématiques liées à l'environnement. C'est le point de départ de « Saison brune » et d'une réflexion qui le portera très loin sur notre rôle et notre volonté à changer (ou pas) pour limiter les dégâts liés au réchauffement climatique.

Cette BD est construite à la manière d'un vrai documentaire, comme on peut en voir à la télévision : les données scientifiques précises, des graphiques, des chiffres, des études sont commentées par différents intervenants qui prennent la parole à toute de rôle ; leurs interventions sont entrecoupées par le réalisateur » qui s'implique personnellement dans son quotidien ou par sa voix off qui se superpose sur des plan larges de paysage, sur des couvertures de magazine ou de livres, des images choc dont certaines sont des reproductions très réalistes de réelles images tirées de l'actualité. Au niveau information, c'est très dense et on touche à tous les aspects de la problématique liée au climat : l'effet de serre, le GIEC, la montée des eaux, la sécheresse, les réfugiés climatiques, les enjeux politiques Nord- Sud, les énergies fossiles et les énergies renouvelables, le nucléaire, la politique libérale et capitaliste, le climatosceptisisme… Tous les faits et les chiffres que l'auteur a patiemment collectés ont entraîné chez lui une prise de conscience de l'urgence qu'il y a à faire bouger les lignes mais il se retrouve face à ce dilemme : bien qu'ayant conscience que nous allons droit dans le mur, serons-nous capable de renoncer à notre confort pour tenter de changer la situation ? Son constat est sans appel, il emprunte à Woody Allen une de ses citations pour l'illustrer : « J'aimerais terminer sur un message d'espoir. Je n'en ai pas. En échange, est-ce que deux messages de désespoir vous iraient ? » (p.476)

« Saison brune » mériterait d'être collée sous le nez de tous les climatoscpetiques, histoire de (tenter de) leur ouvrir les yeux sur une situation qu'ils continuent de nier encore et encore. C'est une BD coup de poing, qui doit se digérer, même quand on est déjà bien informés et qui n'invite pas du tout à garder espoir en l'espèce humaine. Nous sommes en 2021, elle a été éditée en 2012 et… rien n'a changé…

(Découverte n°6 du Sac Mystère n°25 - BD « Ecolos » de la Bibliothèque publique de Huy)
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Un documentaire graphique très fouillé, sérieux, complexe.
Qui interroge, soulève des interrogations sans réponses.
Devenir décroissant ?
Agir à l'échelle individuel ne sert à rien tant qu'une politique d'envergure et planétaire n'est pas mis en oeuvre pour agir efficacement et limiter ainsi du mieux possible les effets déjà dévastateurs du changement climatique.

Un seul regret, le choix de la police de caractères ne rend pas la lecture très aisée ; mes yeux vieillissent, sans doute ;-)
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Cette bd documentaire s'ouvre sur un père et une fille pendant le confinement. Ce n'est qu'une accroché pour en venir au réel coeur du sujet : le réchauffement climatique et l'urgence pour y remédier.
Cette bande dessinée, ultra documentée fait froid dans le dos.
Le COVID et ses confinements successifs ont provoqués une accélération du tout numérique. Et si l'on pourrait penser que la dématérialisation des données économise des ressources naturelles, cet ouvrage nous prouve qu'il n'en est rien.
Les dessins sont en noir et blancs et le trait de crayon est agréable et très réaliste.
Elle met en contraste tout le long la réalité écologique avec le quotidien des habitants des pays riches. La surconsommation des objets électroniques et les ressources naturelles qui s'appauvrissent.
Ça m'a fait froid dans le dos, car les faits exposés de cette manière sont effarants.
C'est une bande dessinée qui fait réfléchir et qui dénonce.
A lire évidemment.
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Le site de l'éditeur, avec présentation du livre, des "personnages", un résumé aussi. Tellement bien fait que je n'ambitionne pas de détailler plus. Un livre énorme par la taille (près de 500 pages) et le sujet, qui englobe réchauffement climatique, causes et conséquences, solutions (ou pas).(Je résume grossièrement, je sais) L'auteur y a travaillé pendant des années, lu et épluché pour les lecteurs des tas de documents (qu'ils n'auraient sûrement jamais lus). le résultat est un pavé, d'accord, mais rendu digeste, qui m'a fait réfléchir, et m'a pas mal interpellée, forcément. Un incontournable. A lire absolument si vous habitez la Terre.

Le titre? "Dans le Montana, il existe une cinquième saison, un moment suspendu entre l'hiver et le printemps, entre le gel et le dégel. Une "saison brune" intermédiaire, où les glaces ont commencé à fondre... mais où le printemps n'a pas encore affirmé sa présence."

Je vais juste relever quelques remarques au fil de la lecture:
"Tout ce qui va dans le sens d'une plus grande consommation matérielle contribue également à déstabiliser le climat." "La croissance s'accompagne nécessairement de l'augmentation des émissions de gaz à effets de serre." "L'ampleur des bouleversements à venir dépend encore de la façon dont nous allons réagir."
Pour les émissions de gaz à effet de serre, la voiture particulière se situe entre l'avion long-courrier et l'avion court-courrier (lui c'est le pire). Bon, on évitera de parler du 4x4, la bête noire de l'auteur, à juste titre. Même mon petit vélo n'est pas à zéro dans l'affaire (sans doute sa fabrication) et juste en dessous du TGV.
Saviez-vous qu'au Royaume-Uni 126 millions de litres de lait ont été importés en 1997, et 270 millions de litres exportés la même année?
Vers la fin le discours devient plus engagé.
"La crise écologique n'abolit pas la question sociale. Au contraire, les inégalités environnementales s'ajoutent aux inégalités sociales."

Comment réagir? Est-il encore temps? Non, pas de happy end.

Comment faire "passer" un tel volume d'informations? C'est là que le côté BD se révèle sans égal. Les images parlent. L'auteur utilise des références cinématographiques (le début... et la fin de certains films). Il illustre aussi par la reproduction de tableaux (le tricheur de George de la Tour, les chasseurs de Brueghel). Lui et sa compagne Camille sont mis en scène dans leur vie, leurs voyages, leurs balades en montagne; il s'interroge, se remet en cause, n'évite pas ses propres contradictions. Finissant par ne plus prendre l'avion pour se rendre à des festivals BD (il y a des alternatives à l'avion), mais ne désirant pas plus que nous aboutir à mener la vie d'un indien pauvre.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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