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Roman intrigant, déstabilisant, perturbant intellectuellement.
Cet hôtel de verre se révèle opaque, sombre, brumeux.
Il semble se limiter à la dénonciation d'une pyramide de Ponzi, où des gestionnaires de fonds se contentent de profiter de l'argent qui rentre.
Tant que ça dure.
J'ai l'impression que les volontés de l'autrice vont un peu plus loin. Critique d'une société où le dollar est roi? Probablement.
Difficultés éprouvées par les petits ouvriers et employés à s'intégrer dans un monde du travail de plus en plus exigeant? Oui, mais pas que pour eux, les cadres doivent aussi accepter de jouer le jeu, moyennant un salaire attractif avec la condition implicite de fermer leur gueule.
Triste époque.


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La vie rêvée des anges

Chère Emily
Vous êtes grande, je suis toute petite.
Troisième roman que je lis de vous et troisième fulgurance. Comment faites vous ? Pour construire et deconstruire si intelligemment ? Là encore il y a des liens avec vos autres récits science-fictionnels, Station Eleven et La Mer de la Tranquillité. J'aurais sans doute dû les lire selon l'ordre de parution car ma mémoire est fugace et sélective hélas, néanmoins le plaisir de lecture est grand. Et je peux, presque divinement, frissonner quand je croise un personnage dont je connais une autre part de lui voire la fin.

La construction du récit est là beaucoup plus simple et paisible que dans les deux autres livres que je connais de vous. Même si, comme dans Station Eleven, tous les personnages gravitent, cette fois ci, non pas autour de quelqu'un, mais d'un événement : la chute d'une pyramide de Ponzi.

On croise dans ce roman des gens qui ont eu leur quart d'heure de bonheur.
En étant célèbre, escroc, repenti, retraité, artiste, gigolo, à la ramasse. En ayant recommencé sa vie. En la rêvant autrement. Voilà : beaucoup ont cette part du rêve, vécue ou irréelle, celle d'imaginer un autre soi dans un ailleurs meilleur. Qui ne s'est jamais imaginé une vie parallèle qu'on appellerait espoir ou regret ? Ou simplement de se dire, et si...
Il y a aussi cette part de surnaturel. Qui ancre le récit à La Mer de la Tranquilité. Et à Station Eleven. Il n'a pas la beauté ou la poésie de ces deux autres livres mais il garde la même urgence selon moi. Les même réflexions qui s'imposent.
Survivre ne suffit pas.

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Je ne pense pas pouvoir dire que j'ai particulièrement aimé cette histoire. le thème ne touche aucune corde sensible chez moi et j'ai trouvé les personnages très « distants » du lecteur (bien que très humains).

Cependant je suis admirative de la construction de ce roman, que j'ai trouvée très fine et intelligente. Nous sommes menés de bout en bout avec une grande fluidité malgré les nombreux sauts temporels.

C'est donc pour moi une lecture mitigée !
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Tout ceux qui, ces dernières années, ont croisé sur leur route de lecture le roman Station eleven savent qu'Emily St. John Mandel est une auteure qui compte désormais dans le paysage de la littérature anglosaxonne (voir ma critique ailleurs sur le site).

Ce gros roman, classé par défaut dans la catégorie SF post apocalyptique tant il est inclassable, était absolument remarquable, tant la multitude des thèmes abordés et sa construction - complexe - sortaient de l'ordinaire.

Avec L'hôtel de verre, l'auteure canadienne confirme qu'elle doit être considérée comme une des meilleures plumes contemporaines sévissant de l'autre côté de l'Atlantique.

Dans cet impressionnant récit, aussi touffu et complexe que Station eleven, Emily (appelons la par son prénom, sinon c'est trop compliqué !) embarque le lecteur vers une destination inconnue. Car - c'est un de ses talents - elle aime briser la glace de l'intrigue pour éclater ses récits en une série de fragments, de particules narratifs, qui forcent le lecteur à rester éveillé - aware ! - et attentif .

Cher lecteur attentif, l'auteur te demande de considérer avec attention chaque évènement raconté sous divers angles. Car, - c'est le message d'Emily - chaque acte accompli par un être humain peut - risque ! - d'avoir une série de répercutions qui pourront toucher, blesser une multitude d'autres êtres, proches, éloignés, de l'acte initial.

[Lire la suite de ma critique sur mon site le Tourne Page]
Lien : https://www.letournepage.com..
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Une histoire qui gravite autour de la pyramide de Ponzi (cette arnaque aux investisseurs).

Des sauts dans le temps et autour de la planète, une belle galerie de personnages, des atmosphères multiples, le tout mené avec une telle habileté que le lecteur ne s'y perd jamais.

L'écriture est magnétique, un univers en soi.
J'ai beaucoup aimé.
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Très déroutant des les premiers chapitres j'ai été tentée de refermer le livre et ne pas continuer la lecture. J'ai quand même persiste sur les conseils d'un lecteur qui avait apprécié ce roman ;j'ai trouvé des moments très intéressants très forts et d'autres pénibles sans trop d'intérêt, j 'ai saute quelques pages..... bref j'ai trouvé ce roman très inégal et il ne m'a pas convaincu
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L'Hôtel de verre
Émily St. John Mandel
Tr. de l'anglais (Canada) par Gérard de Chergé
Rivages noirs

L'hôtel Caiette est un palais de cèdre et de verre entouré d'arbres, sur le bord d'un fjord, à proximité de Vancouver. On n'y accède que par bateau. Ses clients y viennent pour être au milieu de la nature sauvage qu'ils contemplent derrière des vitres, baignés dans une atmosphère de luxe où les portables n'ont pas de réseau, hors du temps et de l'espace.
Walter a quitté Toronto et sa vie répétitive pour y devenir manager de nuit. Alors que le propriétaire de l'hôtel, Jonathan Alkaitis, est attendu, apparaît sur une baie vitrée un message menaçant gravé au feutre à l'acide : "Et si vous avaliez du verre Brisé ?" Qui l'a écrit ? À qui est-il destiné ? Comment Walter va-t-il gérer cela ? Vincent, la barmaid, soupçonne son frère Paul, embauché comme agent d'entretien. Mais cela n'a aucun sens car tous deux sont originaires de la péninsule et sans rapport avec le monde de l'argent.
À partir de l'histoire de Bernard Madoff, homme d'affaire ayant utilisé le système pyramidal de Ponzi pour monter une des plus spectaculaires escroqueries du siècle, Émily St. John Mandel élabore un roman à la construction brillante où Vincent, la protagoniste principale, va devenir la compagne de l'escroc Jonathan Altaikis et lui servir de femme trophée pendant trois ans, jusqu'à son arrestation. Dans quelle mesure est-elle consciente de ce qui se passe ? Dans quelle mesure est-elle complice ?
De nombreux allers et retours entre différentes périodes et lieux de l'histoire vont nous présenter un grand nombre de personnages ayant gravité autour de Jonathan. Des investisseurs devenus proches, des collaborateurs trempant dans l'arnaque et d'autres pas.
Que devient Vincent après cette affaire ? Retourne-t-elle à Caiette ? Non. Elle décide de s'embarquer comme cuisinière sur un navire marchand, y rencontre Geoffrey Bell, le troisième lieutenant, semble avoir enfin trouvé sa voie, jusqu'au jour où elle disparait, en pleine mer.

J'ai lu et chroniqué "Station Eleven" puis "La Mer de la tranquillité" et il m'est apparu qu'il me manquait des éléments pour apprécier pleinement ce dernier roman où l'on retrouve des personnages de "L'Hôtel de verre". Vincent notamment, en creux.
J'ai particulièrement aimé les passages ou Walter devient l'unique gardien de l'hôtel Caiette dont la baie vitrée portant le graffiti a été remplacée, sans pour autant effacer l'impact de la phrase assassine dont on découvrira plus tard l'origine, et où ne subsistent que des fantômes passagers. Les mêmes fantômes qui visitent Jonathan dans sa prison au fur et à mesure que meurent ses victimes.
De nombreux livres ont été écrits autour de cette affaire et une série Netflix vient de voir le jour cette année : "Madoff, monstre de la finance". Quoi qu'il en soit, parmi les trois romans d'Émily St. John Mandel que j'ai lus, "L'Hôtel de verre" est mon préféré. Tout en intelligence et subtilité, il me laisse une impression à la fois fluide et aérienne teintée de vert par la métaphore de l'hôtel Caiette, particulièrement bien choisie pour illustrer le danger d'effondrement. CB
Chronique parue dans Gandahar 38 le Bouquet en décembre 2023
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Comme de nombreux lecteurs avant moi, je me suis engouffrée bille en tête dans ce roman, ayant été préalablement fortement impressionnée par Station eleven. Ma première surprise fut de retrouver dans L'hôtel de verre un personnage de Station eleven dont je tais le prénom pour préserver le plaisir de la découverte des futurs lecteurs.


Bienvenue sur l'île de Vancouver où un hôtel à l'accès difficile reçoit une clientèle friquée qui paye cher pour se sentir hors du temps et de l'espace en admirant la nature sauvage à travers de grandes baies vitrées, sans être réellement plongée dedans. L'hôtel est aussi le royaume de l'argent, une sorte de pandemonium dont le propriétaire, un requin de la finance, a mis au point une géniale arnaque : à partir d'une illusion d'optique bancaire sans fondement, gagner de l'argent bien réel. Les gogos sont attirés par les dividendes extravagants comme les moustiques par la lumière. Aussi, lorsqu'un mystérieux message gravé à l'acide apparaît sur une vitre, c'est un peu le casse du siècle qui met en émoi la communauté et ébranle ses fragiles fondations.


Je n'irai pas par quatre chemins. A mon grand regret, L'hôtel de verre a été une lecture mitigée qui ne remet nullement en cause le talent d'Emily St John Mandel, dont le style et l'imagination sont hors normes. Sous sa plume, les frontières spatio-temporelles se brouillent, s'effacent. Elle entraîne le lecteur dans un monde où le temps et l'espace se diluent, une rêverie, dans lesquels ondulent et flottent des fantômes, aux prises avec une contrevie. Même le sexe des personnages est flou, une femme portant un prénom d'homme. Dans les moindres détails, tout a un rapport avec le temps ou la distance ; je pense au décalage horaire, à la condamnation à 170 ans de prison de l'escroc. D'une décennie, l'auteure fait un espace entre deux galaxies... Sous la surface de ses histoires, se cachent d'autres histoires parfois secondaires puis soudainement prépondérantes dont l'encastrement est virtuose. La construction est vertigineuse. Ce sont justement ces qualités qui m'ont posé un problème. Au fil des pages, je me suis égarée, j'ai perdu mes repères, je n'avais plus de boussole littéraire pour me diriger dans ce trop-plein de tout.


Pour conjurer le sort, j'ai aussitôt L'hôtel de verre terminé, entamé la lecture de la mer de la Tranquillité, mais en y retrouvant, une fois de plus les mêmes personnages et le même macrocosme, j'ai préféré interrompre et différer cette rencontre. Emilie St John Mandel est brillante, mais mon univers de lectrice et son univers de romancière ne sont malheureusement pas parfaitement compatibles. Dommage !
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Un billet difficile à rédiger car, si j'ai apprécié la lecture de ce roman, je ne suis pas certaine d'avoir bien saisi l'intention de l'auteur. le récit se déroule entre 1994 et 2018 - date à laquelle nous faisons connaissance avec Vincent - qui est vraisemblablement en train de se noyer… c'est ainsi que débute le roman.
Flashback en 1994, Vincent, alors adolescente vient de perdre sa mère, disparue alors qu'elle fait du canoë. Son demi-frère, Paul, est de retour au foyer. Paumé, toxicomane, il espère retrouver un peu de stabilité à Caiette, petite île canadienne.
Nous suivons ainsi la fratrie qui est ponctuellement réunie mais qui jamais ne parvient à instaurer une relation satisfaisante. Paul et Vincent se croisent, cohabitent parfois, mais ne se rencontrent jamais vraiment.
Puis, l'histoire prend une nouvelle orientation quand Vincent devient la compagne de l'homme d'affaires richissime, Jonathan Alkaitis, propriétaire de l'hôtel dans lequel travaillent Paul et Vincent. Investisseur de talent, il brasse des milliards de dollars…jusqu'à la chute.
Le roman est très bien construit et se lit sans déplaisir ; il y a beaucoup de personnages qui, s'ils manquent parfois d'épaisseur, ont tous un point commun : ce sont des tricheurs, des imposteurs. Embarqués sans vraiment d'état d'âme dans les magouilles financières de leur patron pour certains, s'attribuant l'oeuvre d'autrui pour d'autres, mentant sur la nature réelle de leurs relations, chacun a quelque chose à se reprocher et a nui d'une façon ou d'une autre à son prochain. A cela, la fuite semble la seule réponse, l'option la plus rationnelle. Ce qui rend l'ensemble assez sombre. L'auteur porte sur l'humanité un regard peu amène et, de fait, il devient difficile d'investir les personnages.
La culpabilité n'est pour autant pas absente du récit, elle s'exprime dans ce que l'auteur nomme la « contrevie », espace-temps où d'autres choix auraient été possibles, où les victimes viennent se rappeler à leurs bourreaux, hantant leur conscience (Ha ! ils en ont une, nous sommes un peu rassurés 😊).
Un récit complexe, une intrigue bien tissée, un style impeccable. Pour autant, j'étais soulagée d'en finir.
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Et si vous avaliez du verre brisé ? Question pas seulement rhétorique qui donne la clé de ce roman déroutant mais aussi terriblement hypnotique..
Comment qualifier ce texte qui mêle l intime, le surnaturel, la nature , les parcours de vie chahutés tout ça sur fond d escroquerie majeure ? J ai été perdue au début de ce roman déstabilisant par ces allers retours dans le temps et ses personnages nombreux tous reliés entre eux.
mais j ai été aussi envoûtée par la narration , l écriture , les mises en perspective, les personnages et tout bonnement l histoire qui se recompose au fur et à mesure de la lecture
Bref j ai beaucoup aimé et je vous le recommande .
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