08.02.14 le Devoir : (…) Dans un tout autre registre, la toujours touchante et émouvante
Julie Stanton nous incite à l'accompagner dans son Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux. On trouve dans ce livre des photographies de Régis Mathieu d'arbres nus se découpant très noirs sur fond blanc. Peu réjouissant, me direz-vous ? Sans doute, mais aucun moment de l'année ne saurait nous dissocier du profond amour porté à ceux en allés.
Julie Stanton nous rappelle que tout émouvant pèlerinage porte sa part de recueillement et de joie, celle qui vient à l'âme de ceux qui gardent vive la présence intérieure. le rêve du désert, des grands espaces, des « frontières abolies », nous fait accéder à ce recueillement d'une grande acuité, nous repose des étourdissements actuels. J'aime cette oeuvre amoureuse qui souligne la vie au plus près de ses redoutables et irréversibles avers et revers. [
Hugues Corriveau]
19.01.14 Info-Culture : (…) Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux, ce quatorzième livre de la poète mérite une lecture sensible et attentive.
Ce recueil, le quatrième publié par madame Stanton à la maison d'édition Les heures bleues, reprend une formule familière aux autres ouvrages qui sont le fruit d'une collaboration répétée avec le photographe Régis Mathieu (..). Chacune des six parties du recueil est séparée d'une photo d'arbre traitée en monochrome, peut-être en vue de souligner la gravité du propos de l'auteure.
En s'attardant un peu plus au contenu, on s'aperçoit rapidement que le titre est bien choisi. (…) Ces tombeaux, soigneusement creusés par les mots, permettent la reconnaissance intemporelle des membres de sa famille qui ont influencé différents moments de sa vie. On pourrait croire à un psaume ininterrompu sur 127 pages, si ce n'était des photos et des citations qui viennent proposer un arrêt ponctuel dans ce souffle d'amour, une mélopée touchante rapportant le deuil et la lente résignation face à la mort. C'est avec un regard neuf, celui où les instants de tristesse laissent place aux moments de bonheur, que l'auteure nous fait suivre ce chemin vers l'Isle du repos, où tous ces souvenirs choisis restent à jamais gravés, alors que Geneviève vit encore, non plus dans la maladie, mais dans l'attention bienveillante et maternelle d'une mère qui la garde près d'elle pour toujours.
No.01.2014 le Bel-Âge : «Il est des souffrances que l'on pense indicibles. La poète, romancière et journaliste
Julie Stanton a vécu le pire de ce que le destin peut imposer à une mère : la perte de son enfant. Cette mort inéluctable – à la suite de longues années de maladie – et le vertige qui s'en est suivi, cette maman parvient à les mettre en mots d'une poésie poignante. «il n'y a pas l'habitude //c'est toujours plus d'absence». Bien sûr, il y a eu ses autres disparus, mais sa «porteuse d'étincelles», c'était impensable. Jamais « recueil » de poésie n'a autant mérité son nom» [Betty Achard]
08.12.13 La Bible Urbaine : «Pudique, l'écriture procède par petites touches et jamais, jamais ne se complaît dans le misérabilisme. du chaos de la mort de l'être cher,
Julie Stanton offre un parcours lumineux qui passe par toutes ces passions du deuil, muées en autant de beautés, jusqu'à cette lumière intemporelle de l'amour dans un sourire éternel. de l'écriture au «je», la poète passe au «tu», qui lui permet de tenir à distance l'effroyable douleur et de cheminer dans l'espoir.» [Marie-Pierre Laëns]
07.12.13 le Soleil : «Avec Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux,
Julie Stanton a voulu célébrer la mémoire de sa fille emportée par la maladie. Pour approcher ce sujet lourd et grave à l'extrême, la poète a choisi un vers libre et aérien, doux comme une évidence, un vers qui avance à son propre rythme, sans entraves, sans majuscules ni ponctuation, comme s'il cherchait à perdre sa substance pour mieux atteindre sa destination, comme si, toutes frontières abolies, l'au-delà se trouvait désormais à portée de voix. Et c'est ainsi qu'au coeur de la détresse d'une mère un magnifique univers lyrique prend racine. Vraiment, un superbe recueil.» [
Yves Boisvert]
26.10.13 Québec-Express : «...
Julie Stanton sombre dans le Pays des morts. En ayant recours à l'onirisme, elle y retrouve sa soeur cadette, Madeline, décédée à 19 ans des suites d'un accident d'automobile, son père et sa mère. Ces trois membres de la famille lui servent de fil d'Ariane pour retrouver sa fille qu'elle ne cesse de réclamer. «Écrire ce livre a fait remonter beaucoup d'émotions. Je me souviens m'être réveillée en pleurant en pensant à mon père, lui ai-je assez parlé de son vivant?, questionne-t-elle. Entre mes rêves, je regarde aussi le monde et son état, je suis indignée des guerres et je l'écris.» Pour l'auteure, il était hors de question d'écrire un livre larmoyant. «J'avais Geneviève dans les mains lorsqu'elle est décédée et à travers ce livre, je regarde ma peine mais aussi celle des autres», raconte celle qui, à 40 ans, s'est lancée dans l'écriture par la révolte et le questionnement de l'amour après un divorce difficile. Même si cet ouvrage n'a pas soulagé sa peine, «il m'a permis de prendre une distance. Mais fait-on vraiment le deuil ?», interroge-t-elle. Alors que certains parents iront oeuvrer pour des organismes communautaires pour tenter d'accepter l'inacceptable,
Julie Stanton s'est réfugiée dans l'écriture. «C'est mon monde d'expression, mon militantisme», déclare-t-elle.» [Isabelle le Maléfan]