Les parias
C'est sûrement le terme qui convient le mieux à ces hommes et ces femmes qui ont été obligés de fuir leur pays suite à la défaite du parti républicain dans la Guerre civile Espagnole.
Comme le dit l'un d'entre eux : "Seuls les criminels demandent asiles. Les affligés demandent refuge".
Ce refuge que la France leur accorde, ils vont le payer très cher.
D'abord emprisonnés, humiliés, ils vont connaître les mauvais traitements, la souffrance, la séparation forcée des familles qui rendra encore plus difficiles les conditions de vie des femmes et des enfants et pour certains hommes, ce sera le renvoi au pays dans lequel, une mort certaine les attendait.
Puis viendra la guerre et le régime de Vichy qui livrera beaucoup d'entre eux à l'Allemagne, les combats dans l'armée française et la Résistance. Pour tous ceux qui auront survécu aux exécutions, aux camps de concentration ou aux combats dans leur lutte de toujours contre le fascisme, une nouvelle trahison les attendait. Celle des gouvernements européens et américain qui vont préférer un régime fasciste en Europe à un éventuel gouvernement démocratique teinté de rouge.
Ce livre retrace le parcours de ces parias en trois parties distinctes.
La première évoque leur arrivée en France, l'accueil peu glorieux du gouvernement français de l'époque et surtout leurs conditions de "vie" dans les camps d'internement.
La seconde retrace surtout les différents combats auxquels les républicains espagnols ont participé et qui ont été souvent occultés voir complètement oubliés.
La dernière est plus particulièrement politique. Elle raconte les "manoeuvres" des différentes démocraties pour aboutir, à travers leur trahison, à la condamnation à mort de l'Espagne en la plongeant dans une dictature fasciste pour des années.
Si vous ne connaissez pas l'histoire de la Guerre civile espagnole et de ses réfugiés, ce livre peut constituer une bonne entrée en matière. Si par contre, vous êtes bien sensibilisé à cette période, cet ouvrage ne vous apportera rien de nouveau que vous ne sachiez déjà.
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Dans l'après-midi mélancolique, les gardes mobiles amènent le drapeau.
Aujourd'hui, ils ne se moquent pas de nous, ex-soldats d'Espagne, "inférieurs et vaincus" .
Aujourd'hui ils ne nous distribuent pas de coup de pied.
L'estomac vide, l'esprit fiévreux, le coeur lourd, les yeux secs, les internés d'Argeles se taisent.
Le drapeau claque et se déchire dans la tramontane qui a soufflé tout le jour.
Il s'affaisse lamentablement à terre. Beaucoup de gardes pleurent.
A mes cotés, un ami dit : " Ils pleurent enfin, ils ont une âme".
José Maria Alvarez Posado
" Le jour de l'Armistice "
" Ils n'avaient pas l'esprit militaire, écrit Dronne. Ils étaient presque tous antimilitaristes, mais c'étaient de magnifiques soldats, vaillants et expérimentés. S'ils avaient embrassé spontanément et volontairement notre cause, c'était parce que c'était la cause de la liberté.
Oui, en vérité, c'étaient des champions de la liberté".
" Combien de fois n'a-t-on pas dit que, dans la vie,
Tout était mensonge et que la vérité n'existait pas ?
Non ! Ne me parlez pas de démocratie.
Vivre en ce monde est une honte.
Justice ? Liberté ? Tout est mensonge ! ".
Poème de Juan Ceron 1945
La Croix-Rouge a recruté des volontaires, mais n'a jamais mis ses ressources au service des malades et des blessés. La Croix-Rouge française que les socialistes accusent d'être " réservée... voire hostile ".