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4,22

sur 16762 notes
Je suis toujours bouleversée par la plume de Steinbeck. J'ai lu Des souris et des hommes il y a plus de 20 ans et je l'ai conseillé depuis des dizaines de fois. Relire un roman tant apprécié peut être dangereux, et peut, finalement, être une déception. Ce n'est pas le cas pour Steinbeck, et je pense que cela ne le sera jamais.
Sa force est de nous offrir un récit d'une extrême puissance en moins de 200 pages, une écriture abrupte sans fioritures et le résultat est magistral. Chef d'oeuvre de la littérature du XXème siècle.
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Un livre peu épais mais plein de réflexion profonde, de description juste et authentique d'une certaine Amérique d'une certaine époque, d'une grande émotion qui ne tombe jamais dans le pathos. Une maîtrise totale ! Steinbeck est l'un des plus grands auteurs du 20ème siècle. Dommage qu'il est délaissé par le corps enseignant car des souris et des hommes est le genre de roman a intéressé les adolescents à les amener à débattre, à réfléchir. Pour celles et ceux qu'ils le peuvent : le lire en anglais-américain. Quand j'étais au lycée, j'ai eu la très grande chance d'aller une adaptation en anglais au théâtre...Tout le roman se jouait là sous nos yeux.
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Non mais quel grand livre que ce tout petit roman! Je l'ai ouvert, pourtant, avec beaucoup d'appréhension, m'étant frottée à la prose de Steinbeck fin 2019 par le biais d'un recueil de nouvelles qui ne m'avait pas du tout convaincue. J'avais dit que je lui laisserais une seconde chance, avec un roman cette fois, et j'ai eu raison.

Je m'attendais à quelque chose de dur, de sombre, de cruel. On est chez Steinbeck, déjà, mais aussi en pleine crise économique dans cette Amérique rurale si prompte à laisser de côté ceux qui ne sont pas en capacité de (sur)vivre à la Grande Dépression. Je n'ai pas été déçue là non plus, c'est dur, sombre et cruel.
Lennie a l'innocence d'un enfant dans un corps de géant. Il a une force de brute qu'il ne sait ni maîtriser ni contrôler. Il est le compagnon de voyage de George et ces deux-là s'aiment d'un amour fraternel, se protégeant mutuellement selon leurs propres manières.
Lennie a un rêve, élever des lapins dans la ferme où il s'installera un jour, il en est sûr, avec son vieil ami George. Ils seront alors devenus leurs propres patrons, ne devant rendre de compte à personne, vivant de pêche et d'eau fraîche. Ils aiment parler de cet avenir qu'ils imaginent si doux, un lopin de terre, la nature et la liberté. Mais avant ça, il faut gagner son pain et son logis, avec une bonne dose de sueur et d'huile de coude. Lennie et George vagabondent alors afin de trouver du travail et s'installent au gré de leurs pérégrinations. Et c'est là, sur ce dernier espace trouvé, que la tragédie va s'abattre. On est chez Steinbeck, même s'il y a un peu de lumière, les ténèbres reprennent vite le dessus.

C'est très simple, j'ai tout aimé dans ce roman, l'histoire, la prose, la montée dramatique. J'étais en empathie totale avec les personnages, Lennie, ce simple d'esprit, ce doux rêveur; George, qui le protège coûte que coûte, au détriment de sa propre vie presque; Candy, ce pauvre vieux qui n'aspire lui aussi qu'à un peu de douceur, et j'en passe.
Je dis souvent que les dialogues c'est ce qu'il y a de plus difficile à écrire; là, on s'y croirait, c'est tellement vivant, ça sonne tellement vrai.
Et la fin, la fin… Mon Dieu!

Un classique que je vous encourage à découvrir de toute urgence.


Lecture commune de juin 2020
Challenge multi-défis 2020
Challenge Riquiqui 2020
Challenge Trivial Reading
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Très cher François merci ! Merci de m'avoir conseillé ce livre pour faire connaissance avec Steinbeck.

J'ai été subjuguée du début à la fin de ce livre, pas tant par l'histoire que par la façon dont Steinbeck présente ses personnages et le milieu dans lequel ils évoluent. Les descriptions des lieux et des paysages sont précises et parfois poétiques ce qui nous place en immersion. Par contre, il y a assez peu de description des personnages, tout ou presque passe à travers les dialogues. Et c'est précisément sur ce point que tout devient magique. Steinbeck nous amène à connaître et comprendre ses personnages en utilisant uniquement leurs échanges verbaux. Et ça fonctionne fabuleusement bien !

Une histoire touchante et particulièrement humaine, des personnages très caricaturés mais tellement attachants... Une pure merveille !
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Voilà un classique de la littérature américaine, que je regrette de ne pas avoir lu plus tôt... Cette courte histoire est un magnifique conte sur l'amitié et l'acceptation de la différence. En Californie du début du XXe siècle, George Milton et Lennie Small sont deux amis qui errent sur les routes en travaillant comme journaliers de ranch en ranch. Ils partagent depuis toujours le même rêve : posséder un jour une petite exploitation, pour y vivre « comme des rentiers » et y élever des lapins.
George et Lennie sont des personnages bouleversants et très attachants. Lennie a un esprit d'enfant dans un corps d'homme doté d'une force qu'il ne contrôle pas. Georges est plus menu, il est intelligent et il a du coeur, il est toujours là pour veiller sur Lennie.
La beauté de l'histoire, c'est la justesse des mots que Steinbeck utilise. Avec beaucoup de simplicité, il plante le décor, les personnages et l'essentiel de l'intrigue, le lecteur est invité à imaginer et à ressentir l'ensemble de l'histoire. Avec la version audio, c'est encore plus vrai d'autant que pour ces 3h20 de lecture, plus de dix lecteurs comédiens ont prêté leur voix.
Un vrai coup de coeur qui me donne envie de lire d'autres livres de Steinbeck comme Les Raisins de la colère...
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Une histoire simple, écrire il y a fort longtemps ; une histoire courte, à peine 150 pages.
Mais une histoire forte, un récit qui a gardé sa puissance même après toutes ces années.
Une Peinture des années 40 du fin fond de l'Amérique (misère des ouvriers de la terre, traitement des "nègres"), mais surtout une incroyable histoire d'amitié entre un homme ordinaire et un simplet.
Cru, sans fioritures, le récit arrive à donner vie à ces personnages, dans une chronique d'une catastrophe annoncée.
Une émotion toujours présente, tant de décennies après, preuve qu'il ne faut pas obligatoirement des centaines de pages pour toucher à l'âme.
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Des souris et des hommes, ce sont des hommes bien sûr. Une amitié indéfectible, fraternelle, émouvante puisqu'elle associe la force brute mais innocente d'une sorte de géant sans malice, à la conscience aigüe de la difficulté de vivre d'un qui ne veut pourtant pas désespérer, et qui se bat pour son ami autant que pour lui-même.
Mais pour moi, le coeur battant du roman, ce sont les souris. Ces toutes petites bêtes que le géant adore comme un enfant peut aimer, ces petites bêtes qui le rendent simplement heureux quand il les tient dans ses mains et qu'il tente de les apprivoiser, et que sa force incontrôlée massacre. le coeur battant du roman, c'est alors son désarroi, sa culpabilité, son chagrin d'enfant. Il me semble que tout le livre est là, dans cette impossible consolation.
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Quel beau et dramatique roman de John Steinbeck que j'ai eu très envie de relire pour retrouver la force, la limpidité et l'efficacité de l'auteur à relater les histoires. Déjà  avec Les raisins de la Colère, dans une forme beaucoup plus longue, l'auteur mettait sa plume au service des plus démunis, des victimes collatérales de l'économie avec justesse et implacabilité. Ici il fait des plus faibles, des plus fragiles les victimes désignées.

George et Lennie sont du même village et le premier a pris sous son aile le second quand la tante de celui-ci est décédée. Lennie est un colosse à la force herculéenne mais au cerveau fragile, ne s'attirant que des ennuis malgré la bienveillance de George. Des souris et des hommes évoque principalement leur amitié "à la vie, à la mort" mais aussi la loi du plus fort, le pouvoir du plus fort sur le plus faible, quel qu'il soit. Lennie se retrouve parfois être le plus fort quand il broie les vies des petits animaux qu'il aime tant, sans méchanceté, simplement parce qu'il ne maîtrise pas ses réactions, ses actions, sa force.

C'est également un roman sur l'espérance car les deux hommes ont un rêve : avoir une ferme où Lennie pourrait s'occuper des lapins, c'est son obsession. Il est très attaché aux animaux, les plus fragiles, les plus petits, peut-être parce qu'il se sent à leur niveau. En attendant ils vont de ferme en ferme, comme saisonniers, au gré des travaux des champs et des villes qu'ils doivent parfois quitter dans l'urgence suite aux "accidents" provoqués par Lennie. Mais tous les personnages ont des rêves et chacun finalement s'accommode de la réalité, engendrant parfois des actions aux lourdes conséquences.

Mais le monde n'est pas fait pour les fragiles, les faibles et dans ce court roman, l'auteur, à travers ses différents personnages, exposent les racines du mal : la solitude, l'incompréhension, la mise à l'écart des différents de toute sorte.

A nouveau John Steinbeck mêle l'histoire d'un pays, d'une société, ses tourments aux destins des hommes mais aussi à leurs espoirs. Tous les personnages ont des facettes multiples et quand on les écoute on entend pour presque pour chacun, derrière les apparences, des désillusions, des douleurs, du désespoir.

On comprend très vite que c'est une histoire qui va mal finir, peu à peu les pions se mettent en place, implacablement, la tension monte et tel le chien de Candy vieux et inutile, Lennie va devoir s'enfuir et George va lui offrir le plus beau mais le plus difficile des gestes d'amour

"T'en fais pas, dit Slim. Y a des choses qu'on est obligé de faire, des fois. (p189)"

C'est une narration tout en dialogues, comme dans un souffle, c'est très rapide, efficace, découpée en plans cinématographiques, les images viennent vite, on ressent toute la fragilité de Lennie, la compassion de George mais aussi les rancoeurs des autres personnages, certes assez caricaturaux pour ce qu'ils représentent : le noir, le mal, le vieillard, la femme tentatrice, mais que c'est poignant.

C'est ma deuxième lecture de ce roman, lu il y a très longtemps, dont je possède également le DVD et à chaque lecture c'est la même émotion qui me serre le coeur, me noue la gorge et même s'il n'y a pas mystère sur l'issue, que l'on se doute de l'issue, il y a à chaque fois la même charge émotionnelle.

Il y a dans les romans de John Steinbeck un regard sur la société de son époque mais qui finalement reste d'actualité car presque universel, mais aussi une qualité d'écriture, une force allant à l'essentiel et qui a le pouvoir de susciter en nous (tout du moins en moi) une vague d'émotions.

Un des grands classiques de la littérature américaine, une référence dans les thèmes de l'amitié, de la différence, de la fragilité mais aussi du rapport entre les êtres, leurs espérances et le mal qui rôde. On garde longtemps en soi cette lecture, on y revient comme moi, en sachant qu'elle sera chargée en émotions mais sa construction, son implacable déroulé et le regard neutre comme un constat, porté par l'auteur sur le monde, sur ses acteurs en font une tragédie à l'implacable issue.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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J'ai découvert cette histoire avec l'adaptation ciné il y a de nombreuses années. Adaptation que j'avais adoré.
C'est avec délectation que je me suis plongée dans ce récit poignant de l'Amérique début du 20ème, le Midwest dans tout sa crudité, sous son soleil de plomb et sa poussière, peuplé d'hommes durs à la tâche et de femmes bien peu considérées. C'est là que l'on suit la route de Lennie et George, deux travailleurs agricoles qui vont de ville en ville au gré des petits travaux saisonniers et des "bêtises" du grand Lennie, à l'extrême sensibilité et la force herculéenne. Malgré la dureté du monde décrit, je me suis vraiment attachée à ce duo atypique, cette amitié fraternelle jusqu'au bout.
C'est avec les larmes aux yeux que l'on referme ce livre. le style est aussi sec que le paysage aride. le parler est rude aussi et on entend les accents, les inflexions avec beaucoup de netteté. L'histoire, eh bien, elle est tragique et comment pourrait-il en être autrement ? Beaucoup de grands thèmes de réflexion sont abordés dans ce roman assez court finalement : la relation de l'Homme au travail, le caractère précaire de celui-ci, la lutte des classes, le statut de la femme, la ségrégation raciale aux Etats-Unis, la vieillesse et la mort omniprésentes qui rôdent sous les doigts prompts à caresser comme à cogner. Brutale réalité ancrée dans un rêve d'avenir paisible.
Un classique à lire et relire pour la force de ces mots, de ces personnages dont on se souvient bien après avoir terminé.
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Idée de lecture empruntée aux 3èmes du collège où je travaille, contrairement à eux, j'ai adoré ce roman '' petit mais costaud '' (pour reprendre un titre de liste Babelio).
On se laisse tellement bien embarquer dans cette chaleur presque réconfortante de cet été américain, aux côtés de personnes profonds et touchants. Un roman sur l'amitié sans bornes, fait de faiblesses qui sont autant de forces pour nos deux compères, et un drame qui semble inevitable...
Je suis un peu déçue de l'avoir si vite fini, mais je me rend compte qu'il n'en fallait pas plus, sinon la magie n'oppererait plus autant avec ne serait-ce que 20 pages supplémentaires.
Il va me falloir sûrement le relire pour en comprendre au mieux les subtilités.

Je suis curieuse d'en voir l'adaptation avec MM. Sinise et Malkovich, deux acteurs que j'apprécie pour leur capacité à endosser n'importe quelle rôle et me rendre brillant !
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