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sur 16588 notes
John Steinbeck est sans conteste un écrivain hors pair. Je découvre pas à pas ses écrits . Des souris et des hommes ,publié en 1937, m'attendait bien sagement merci donc à Sandrine 57 de l'avoir proposé en lecture commune sur babelio.
Exprimer mon ressenti après lecture relève de l'impossible je me permettrais donc de m'effacer devant les mots de Joseph Kessel (préface de l'édition Gallimard 1955):
« Le livre une fois fermé, ses personnages sont passés en nous, pas seulement avec leurs visages, leurs épaules, leurs rires, leurs gémissements et leurs meurtres, mais avec leur identité la plus secrète, leur plus souterraine vérité »
« Et quand, sur la berge sablonneuse de la Salinas dormante, se défait, par un sacrifice atroce et magnifique, l'aventure de Lennie, l'innocent qui aima tant caresser les peaux des souris, les poils des chiots et les cheveux brillants des femmes, une admiration profonde et stupéfaite se lève pour l'auteur qui, en si peu de pages, avec des mots si simples et sans rien expliquer, a fait vivre si loin, si profondément et si fort »


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C'est une petite histoire, presque minuscule, se déroulant entre une rive et des baraquements à quelques kilomètres de là, perdus dans l'immensité américaine. Une petite histoire qui s'ouvre sur le calme d'une rivière qui coule, et qui se referme, comme une boucle, sur cette rivière.
Une petite histoire d'à peine deux jours, deux vies dont une à peine vécue. Deux vies de rien du tout, qui ne font que passer. Perdues dans le vaste monde; Mais baignées par le rêve simple et un peu fou d'une petite maison et son potager. Si ce n'était pour le drame final - bouleversant-, ça aurait pu être une belle photo sépia de l'ouest américain.
Ca aurait pu être un fait divers, s'il n'y avait pas eu cette affection de Steinbeck pour ces personnages, cette manière délicate de décrire leurs gestes, doux, lents hésitants pour Lennie, nerveux et attentifs pour George, ou bien encore timides et fiévreux pour le vieux Candy.
En préface - une préface courte mais efficace - Joseph Kessel écrit: "certains auteurs de l'Amérique du Nord disposent d'un secret impénétrable. Ils ne décrivent jamais l'attitude et la démarche intérieures de leurs personnages. Ils n'indiquent pas les ressorts qui déterminent leurs actes. Ils évitent même de les faire penser. [...] Or, - et c'est le mystère - ils vivent tous avec une intensité et une intégrité merveilleuse". Cette préface décrit parfaitement ce que je ressens sans pouvoir l'expliquer pour la littérature américaine, une certaine littérature américaine. Et ici, en effet, Steinbeck excelle dans la consicion et la brièveté, là où il excellait dans la longue narration d'une épopée familiale, dans A l'Est d'Eden ou Les Raisins de la Colère.
A la relecture de Des Souris et des Hommes, j'ai particulièrement adoré ces descriptions courtes mais tellement réalistes, et belles, de la source, des ombres, du jour qui tombe, et celles des gestes et attitudes des protagonistes. Une phrase, quelques mots, et on y est,: "il était environ dix heures du matin. A travers une des fenêtres latérales, le soleil dardait un rayon lumineux chargé de poussière. Des mouches le traversaient comme des étoiles filantes."
Si, après deux lectures, je dois reconnaître que les personnages me touchent moins que ceux des autres romans de Steinbeck, je ne peux nier leur fragilité et sensibilité cachées derrière une rudesse extérieure. Mais, ce court roman a la saveur mélancolique des films des années 40, 50, avec cette atmosphère irréelle d'un espace clos et le drame qui s'y noue. Dès les premières pages, j'ai repensé à Hôtel du Nord, un Tramway nommé Désir.
Bref, inutile d'en dire plus, c'est une petite histoire qui, comme vous le savez, est devenue légendaire.
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Dans ce roman, nous traversons plusieurs thématiques. Il est ici question d'amitié, de solitude, de rêves et d'espoir.

Nous sommes dans les années 30, pendant la Grande Dépression aux États-Unis. 
Nous suivons George et Lennie, deux amis d'enfance qui vont dans des fermes pour y travailler.

George a le rêve de pouvoir faire sa propre récolte au lieu de faire tout le travail sans pouvoir profiter de ce qui pousse dans la terre. C'est lui le décisionnaire qui mène le duo.
Et puis Lennie, avec une déficience mentale, ne maîtrise pas sa force. Il aime avoir dans sa poche une souris morte pour pouvoir continuer à la caresser. D'ailleurs, il rêve un jour de pouvoir avoir des lapins et de pouvoir en prendre soin. 
"J'aime caresser les jolies choses. Un jour, à la foire, j'ai vu de ces lapins à longs poils. Et ils étaient jolis, pour sûr. Des fois même, j'caresse des souris, mais c'est quand j'peux rien trouver de mieux."

La plume de Steinbeck nous plonge dans la psychologie des personnages dès les premières pages. Sans aucune fioriture, il nous embarque dans leur quotidien, simple mais tellement profond. 

Je me suis fortement attaché à eux, ces "pauvres bougres". J'ai adoré les écouter parler de leur rêves.

Je referme ce récit avec le coeur serré. 
C'est avec tendresse et affection que j'ai partagé cette lecture aux côtés des deux personnages dans une atmosphère jamais connue jusqu'à présent. 

Ce roman ne date pas d'aujourd'hui, et il pourrait pourtant l'être, tellement ce sujet est encore malheureusement criant d'actualité.
Parce que oui, aujourd'hui encore, les injustices et inégalités sociales existent encore.
Que ce soit l'handicape mentale ou la couleur de peau, beaucoup (trop) de personnes ont vécu et vivent encore une discrimination. 

Certains passages m'ont clairement mis le coeur en miettes, parce que ce livre me rappelle aussi que des personnes malveillantes existent bel et bien... 

Je pense que ce roman intemporel continuera - je l'espère - à sensibiliser bon nombre de lecteurs.

Des souris et des hommes est un grand classique dont j'ignorais totalement l'existence et ce fut une belle découverte, qui me donne fortement envie de lire d'autres de ses romans.

"Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux." - Marcel Proust
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On m'avait prévenu : "prévois des mouchoirs !!"
Çà y est, je pleure !! Mais qu'est ce que ce livre est beau et puissant !!! Les héros de ce livre sont tellement émouvants ... j'en ai le souffle coupé ! je pense que ma prochaine lecture sera un humoristique ou un feel good book ...
Une histoire d'amitié tellement éprouvante, qui vire au cauchemar !
Bon maintenant que ma lecture est finie, j'ai besoin de me divertir sinon je vais passer ma soirée à pleurer ! lolll
Un classique magnifique !!!
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-George !
-Qu'est que tu veux ?
-C'est quoi une kitique ?
-Une cri-ti-que, bougre d'idiot, une critique !
-Oui, une kitique...c'est doux ? je peux toucher ?
-Mais quel bougre d'imbécile, ça se touche pas, c'est quequ'chose d'important Lennie, on ne s'amuse pas avec ça !
Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu, t'es vraiment pas possible !
-George ?
-Oui Lennie, quoi ?
-Tu crois qui s'ra content M'sieur Steinbeck de sa kitique ?
- Faut que je refléchisse, Lennie, bon Dieu ! pose cette souris t'entends, pose, c'est pas doux ça, laisse !

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Je me suis inscrite pour le challenge Nobel (voir forum pour en savoir plus) et j'ai voulu le commencer par ce livre dont j'entends parler depuis longtemps mais que je n'avais pas encore pris le temps de lire.

C'est une histoire qu'on ne peut oublier, une fois le livre refermé. L'atmosphère lourde nous enveloppe longtemps encore après la dernière page...
C'est une histoire marquante, celle d'une amitié particulière, profonde et inconditionnelle. Une amitié ravageuse et conséquente. Il y a tant de rudesse dans les sentiments unissant Lennie et George... Et même si on ne s'attend pas à cette fin, on la comprend.

Je n'ai pas grand chose à rajouter qui n'ait déjà été dit, lisez-le, c'est un chef d'oeuvre.
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Gallimard propose une nouvelle traduction de cet intemporel de la littérature américaine, une bonne excuse pour le relire le drame de George et Lennie qui ont un rêve de lopin de terre avec des lapins, et qui doivent d'abord faire les saisonniers pour amasser le pécule nécéssaire Mais Lennie, un grand nabot, ne fait que des bêtises. L'auteur nous fait rapidement comprendre ce qui va se passer, notre attention est portée sur ces deux inséparables et comment ils vont s'en sortir. Conçu comme une pièce de théâtre en cinq actes, le titre est tiré d'un poème de Robert Burns : pour les souris comme pour les hommes, les évènements de la vie font que les projets et les rêves ne se réalisent que trop rarement : "Et tous, ils ont un coin d'terre à eux dans le coin d'leur tête. Et pas un, jamais, ne finit par se l'payer. Un peu comme une place au paradis (...) Personne va jamais au paradis, et personne a jamais son coin d'terre à lui. Tout ça, c'est dans la tête."
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Terrible livre !! Magnifiquement écrit, des personnages attachants dans cette sorte de huis clos si humain, ou l on sent très vite que ça va basculer. Lennie et Georges, les personnages principaux, forment un couple étrange, l un protégeant l autre, défendant l autre, jusqu au bout d une amitié hors norme. Les autres personnages ont également leur importance, de par leur caractère, leur envie, leur rêve..une comédie humaine qq part dans un ranch, qui touche par la beauté des sentiments, par la qualité des dialogues, des silences. Une claque, juste après celle des "raisins de la colère". J espère en prendre d autres....tortilla flat, rue de la sardine....on est au firmament de la littérature. A mon humble avis bien sûr ;)
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A lire absolument. D'une simplicité comme on n'en fait plus, comme on ne sait plus en faire. Pas de superflu, la trame est simple, les personnages sont simples. Et c'est pour cela que ça marche, on revient à l'essentiel : l'amitié, les rêves... qui se heurtent au travail, à la dureté de la vie et à l'incompréhension envers la différence.
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Des souris et des hommes fait parti des chefs d'oeuvre de la littérature.
L'histoire de George et Lennie deux journaliers qui sillonnent les routes de Californie. Lié par une solide amitié, ils rêvent d'avoir leur exploitation. Mais Lennie "doux colosse aux mains dangereuses" est légèrement déficient mental et aime caresser les choses douces comme la peau des souris mortes qu'il conserve dans sa poche. George est une sorte de grand frère qui canalise ses pulsions et protège Lennie de la méchancheté du monde. Mais Curley le fils du patron du ranch ou ils viennent de trouver un emploi le traite comme un idiot. La jolie et jeune femme de Curley va attirer le pauvre Lennie dans une relation ambigu et le drame se mettra en place.
Un livre magnifique d'une force émotionnel remarquable. Grâce à une écriture tendue et poétique, Steinbeck écrivit un livre qui continue à bouleverser les lecteurs qui le découvre. le livre à connu plusieurs adaptations théatrales et cinématographiques. Inoubliable.
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