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sur 6550 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Dans l'âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant des vendanges prochaines » Une écriture descriptive, s'attardant sur les détails. Une pure beauté transpire des pages. Un très grand livre, traitant du sort réservé aux nombreuses familles de fermiers et ouvriers avant pendant et après le jeudi noir de 1929. La crise aux Etats-Unis décrite par John Steinbeck. Il concentre son récit sur une famille de fermiers souffrant des dommages que créent le capitalisme sans foi ni loi, et le productivisme ridicule. La pauvreté, la misère prend les tripes. Les personnages émeuvent d'humilité, de beauté. le lecteur ne peut que s'attacher à tel roman. Personne n'est à l'abris.
Extrait du livre sur fnac.com : « le soleil se leva derrière eux, et alors... Brusquement, ils découvrirent à leurs pieds l'immense vallée. al freina violemment et s'arrêta en plein milieu de la route. - Nom de Dieu ! Regardez ! s'écria-t-il. Les vignobles, les vergers, la grande vallée plate, verte et resplendissante, les longues files d'arbres fruitiers et les fermes. Et Pa dit : - Dieu tout-puissant ! ... J'aurais jamais cru que ça pouvait exister, un pays aussi beau. »
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Ils ont été chassés de leur terre, héritée depuis des générations, par les tracteurs plus productifs de grandes sociétés anonymes dorénavant propriétaires. En désespoir de cause, ils migrent alors vers la Californie, terre promise, où le travail est assuré. Mais voilà : 300 000 de ces miséreux, dédaigneusement nommés Okies, se mettent en route avec la même espérance.
La désillusion sera grande car de travail il n'y en a quasiment pas ou si mal payé.
C'est au travers de la famille Joad, que Steinbeck façonne le portrait de ces migrants méprisés, rejetés, maltraités par les propriétaires des vergers avec la complicité des shérifs locaux.
Dans le contexte de la Grande dépression ce roman dénonce l'exploitation d'une main d'oeuvre de pauvres gens acculés dont la paye de chaque jour suffit à peine pour se nourrir.
Et bien, voilà un sujet très contemporain, toujours d'actualité si l'on songe à tous les migrants qui affluent aujourd'hui en Europe. Les conditions de vie précaires sont les mêmes, le rejet, la relégation dans des campements de fortune.
Dans cette triste épopée, le personnage central Man, la mère, est le solide pilier qui tient toute la famille. Jamais elle ne baisse les bras, toujours prête à relancer, elle n'hésite pas à affronter l'avis de tous droite et digne pour sauvegarder l'unité familiale. Elle houspille avec rudesse et sait se faire tendre et attentionnée lorsque la santé de l'un ou de l'autre est menacée. Figurent de très belles scènes d'amour filial avec sa fille Rose de Saron et surtout avec son préféré Tom. Les deux plus jeunes enfants Ruthie et Winfield sont également décrits avec beaucoup de justesse : l'insouciance et la légèreté de l'enfance, les chamailleries fraternelles parfois revanchardes.
La tragique condition humaine dépeinte par Steinbeck balaie les trajectoires les plus pathétiques à l'image de ce garagiste mesquin prêt à extorquer un maximum d'argent pour de minables voitures aux plus lumineuses comme celle de l'ex pasteur Casy qui disait
«… qu'une fois il était allé dans le désert pour tâcher de trouver son âme, et qu'il avait découvert qu'il n'avait pas d'âme à lui tout seul. Il disait qu'il avait découvert que tout ce qu'il avait, c'était un petit bout d'une grande âme. »
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Enfin j'ai pu comprendre l'engouement dont fait l'objet ce roman. L'écriture de Steinbeck vous emporte à l'époque de la grande dépression aux Etats Unis, après la crise de 1929, où l'on suit une famille de fermiers de l'Oklahoma expulsée par la banque et obligée de quitter leur ferme. La famille Joad nous entraine dans cette vague migratoire, entre misère, famine, mais aussi solidarité et liens familiaux indéfectibles. Sublime ouvrage qui nous prend aux tripes et que je regrette de ne pas avoir lu avant, mais l'erreur est réparée. Quelle belle plume ce Monsieur Steinbeck.
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Une famille s'enfuit de chez elle, chassée, avec l'espoir de s'en sortir. de très beaux personnages qui restent dignes, respectueux et proches de leurs valeurs de vie (l'entraide, la fraternité ..) jusqu'à la fin. Nous traversons des épisodes de vie très très dure, mais nous nous attachons à cette famille car, malgré la misère ambiante, ils continuent sans relâche. Après avoir fini ce livre, je me suis surprise à continuer à penser à cette famille car nous pouvons nous retrouver un peu dans chacune de leurs difficultés. C'est un roman très bien décrit dans tous les détails avec un Steinbeck qui sait embrasser avec merveille tous les éléments de la vie (la nature, la flore, la faune ..), c'est un monde vibrant de vie qu'il a su créer.. Et, pour moi, des personnages modèles, avec de bonnes valeurs humaines et qui cherchent à s'en sortir sans écraser les autres. La fin est atypique, j'ai lu dans son journal qu'il a dû se battre pour que son éditeur ne l'a déforme pas et bravo à lui pour avoir eu le courage de se battre pour son oeuvre.. un vrai écrivain avec une belle technique d'écriture et une conviction intime .
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Cette grande fresque dense et sociale nous montre une famille qui doit quitter sa terre pour aller chercher du travail en Californie.
Ils partent confiants, persuadés que l'abondance et la chance seront au rendez vous. ils imaginent posséder une petite maison et un chien et voir pousser du raisin un peu partout. Mais ce rêve idéal se réalisera t-il ?
J'ai trouvé les personnages attachants, touchants.
J'ai préféré la première partie qui les emmène en Californie plutôt que la seconde.
J'ai aimé leurs pérégrinations avec leur vieux tacot qui au début peut un peu évoquer un road-trip.
La pauvreté et la souffrance humaine sont représentés ici avec des personnages qui ne manquent jamais d'espoir ni de dignité (ni de solidarité) malgré ce qui les accable.
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Début des années trente, Oklahoma, Etats-Unis. Tom Joad sort de prison et retourne à Sallisaw. Mais il n'y trouve que crise économique, dust-bowl, et des hommes avec des tracteurs et des papiers sur lesquels il est écrit que les fermiers doivent partir.

L'écriture, Pa Joad n'aime pas ça : "ça lui fait un peu peur. A chaque fois que Pa a vu de l'écriture, y a toujours eu quelqu'un qui lui a pris quelque chose. "

Les Joad, Les Graves, même Jim Casy l'ancien pasteur, qui a "la vocation de guider les hommes" mais qui ne sait pas dans quelle direction, se jettent sur cette route 66 en direction de la Californie, pleine d'oranges, de pêches et de promesses . Et tout l'Oklahoma avec eux.

Publié en 1939, les Raisins de la Colère est un pavé de plus de 600 pages couronné par le prix Pulitzer en 1940. Steinbeck brosse avec beaucoup d'originalité une peinture sociale de l'Amérique de la Grande Dépression, agrémentée d'une galerie de personnages hauts en couleur, et de dialogues parfois improbables, mais toujours criants de vérité. C'est la force de Steinbeck, ce traitement décalé de l'histoire, parfois aux abords de l'absurde. Ainsi en est-il de l'anecdote du cochon que Ma Joad laisse échapper, ou du dialogue autour d'un lapin partagé près d'un feu de camp entre Tom Joad, Jim Casy et Muley Graves.

L'histoire est très bien ficelée. Elle a d'ailleurs donné lieu à une excellente adaptation cinématographique de John Ford, avec un inoubliable Henry Fonda. La fin du film est différente - et moins forte. le fait de voir le film (plusieurs fois) avant de lire le livre n'a aucunement gâché mon plaisir car l'écriture de Steinbeck connait des raccourcis vers l'imagination.

Ce livre est l'un des trois meilleurs de l'auteur, (c'est pas rien : on parle tout de même de John Steinbeck !). Il est très proche par son volume et ses percées mystiques - l'exode, le doute, le péché - de son lointain successeur également adapté à l'écran avec James Dean (avec moins de réussite et ne traitant qu'une partie du livre), A l'Est d'Eden .

Disons pour conclure qu'un bibliophile ne peut pas ne pas lire au moins un Steinbeck, et que s'il doit en choisir un, il faut que ce soit celui-ci, Des Souris et des Hommes, ou A l'Est d'Eden.

Comme dirait une Babelionaute célèbre, ceci n'est que mon avis. Cependant je le partage.
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Je dois avouer que j'ai la fâcheuse habitude de ne pas vraiment aller de moi-même vers les classiques de la littérature, mais ici ayant vu la dernière édition paru de ce titre je me suis décidée à sauter le pas.

Et encore une fois j'ai bien fait car je recule sans cesse ma lecture de ce type de récit et pourtant la plupart du temps, j'en apprécie la lecture et de plus en plus contrairement aux auteurs contemporains.

Nous suivons ici une famille dont l'un des fils vient de sortir de prison, celui-ci ne trouve plus sa famille sur leur lieu d'habitation et va se renseigner auprès du voisinage.

La famille cherche un nouvel eldorado afin de trouver du travail et leur exil débute, j'ai trouvé les personnages attachants, leur route à travers les Etats Unis, leur vie compliquée durant cette période d'exil ou chaque sous compte.

Et puis une fois arrivé à destination leur condition sont-elle vraiment meilleure au final? Car ils doivent se battre pour prouver qu'ils méritent leur place dans ce milieu du travail ultra concurrentiel, dans des métiers physiques ou le travail est de plus en plus dévalorisé au niveau du salaire reçu et des conditions de travail. Il s'agit ici de plus de métiers agricoles particulièrement saisonnier ou il y a du travail pour beaucoup de monde durant une très courte période et ensuite tout le monde doit partir et tenter de trouver un autre emploi.

Ce texte date un peu au niveau de son écriture cependant il reste pour moi très moderne au niveau de son histoire que l'on peut retrouver encore de nos jours, cette recherche d'un eldorado pour une vie meilleure.

Beaucoup d'avis évoque de nombreuses descriptions, je ne suis pas la plus grande fan des récits qui trainent en longueur mais ici je n'ai pour ma part pas ressenti cela, car je trouve que cela sert le récit. D'ailleurs je n'ai mis que 2 jours à lire ce récit de pratiquement 700 pages sans ressentir d'ennui ou de lassitude, y retournant même volontiers.

Je suis très heureuse d'avoir enfin lu un classique de la littérature de cet auteur et je n'hésiterai pas à lire "Des souris et des hommes".
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Il est dit que L'écrivain John Steinbeck fut menacé de mort pour avoir écrit dans ce roman comment les propriétaires californiens ont exploité les ouvriers agricoles. Il est vrai que la critique de l'écrivain est sévère, d'ailleurs pas uniquement sur ce qui s'est passé en Californie mais plus globalement sur la financiarisation de l'économie américaine dans les années 30 et la mécanisation de l'agriculture dans les Etats à l'Est de la Californie (qui a conduit à cet exode massif vers l'Ouest).

Un auteur engagé donc, qui nous livre un témoignage de la transformation qu'a vécu cette partie du monde dans les années 1930. Une mue difficile, à l'origine de drames humains que fait ressentir l'écrivain à travers son roman.

« Les Raisins de la Colère », c'est l'histoire d'une famille d'agriculteurs de l'Oklahoma, dans l'Amérique des années 30, expropriée par les banques, obligée de quitter ses terres comme beaucoup d'autres familles, pour aller trouver du travail vers l'Ouest. C'est presque une épopée, mêlant la fiction à un fond historique, l'histoire de cette famille qui vivra des moments terribles, la désillusion, la pauvreté – la misère même, la perte de membres de la famille sur le chemin vers un avenir meilleur, mais le sera-t-il vraiment ?

En parallèle de la critique des valeurs consuméristes et de la recherche de profits à tout prix (que dénonce l'auteur), le récit met aussi en avant les valeurs de partage et de solidarité entre les migrants économiques, les efforts qu'ils font pour conserver un minimum de dignité tout en étant capable d'humour malgré les injustices, voire inhumanités, dont ils font l'objet. On aime leur force de caractère à cette famille Joad.

Ce livre devenu un classique de la littérature outre-Atlantique doit aussi son aura à la qualité de son récit. Bien qu'un peu longuet par moment, la force de l'oeuvre est de proposer une palette de personnages très différents en poussant la description de la psychologie des personnages pour en dévoiler toute leur profondeur au fil du récit.
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Dans ce livre John Steinbeck nous dépeind son sujet de prédilection l'Amerique de la grande dépression , cette période où les hommes , femmes , enfants sont soumis à la famine , chose qui nous semble impossible actuellement
Ce livre est un chef d'oeuvre , un classique de la Litterature américaine, je l'ai lu également à l'adolescence , voilà pourquoi ma critique est si pauvre .
Je garde néanmoins un souvenir très fort de cette lecture .
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Fresque monumentale d'une Amérique en crise pendant la Grande Dépression. 

Tous ces gens qui sillonnent les routes vers l'ouest, vers cette Californie, cet ultime eldorado, parce qu'il ne leur reste plus que cela à eux. L'espoir. C'est d'une vie meilleure à laquelle ils aspirent tous, une terre promise où ils pourront vivre, se reconstruire à zéro. Ne plus être traités comme des indigents. Ils ne leur restent plus qu'à avancer, parce que rester, cela voudrait dire être vaincus. 

C'est la famille Joad que nous suivons, cahotant dans leur vieux camion, transportant leur vie dans ce véhicule. Les rencontres se succéderont, ainsi que les mauvaises surprises. Les mains qui se tendent, l'empathie, la compassion, malgré les conditions de vie affreuses. Certains passages sont d'une âpreté douloureuse ; Steinbeck nous fait ressentir dans notre propre chair la violence de leurs vies, cette injustice poisseuse qui colle à la peau. J'ai été aussi révoltée que Tom,
révoltée contre ses gouvernements, ce système de profit, plus de gain, plus de rendement, mais des milliers d'hommes et de femmes qui mourront de faim. 
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