Un lecteur pourra les regarder comme les deux plus grands maîtres du roman, c'est-à-dire qu'il pourra trouver chez eux la peinture de la vie la plus complète et la plus pénétrante ; mais pressez-le, et il va choisir entre eux. S'il vous dit lequel il préfère, et pourquoi, vous aurez pénétré, je crois, sa propre nature. Le choix entre Tolstoï et Dostoïevski préfigure ce que les existentialistes appellent un engagement ; il implique l'une ou l'autre de deux interprétations radicalement opposées de la destinée humaine, de l'avenir historique et du mystère de Dieu.
Qu’il me soit donc permis d’affirmer mon inébranlable conviction que Tolstoï et Dostoïevski sont les plus grands des romanciers. Ils excellent dans l’ampleur de la vision et dans la forme d’exécution
De plus Tolstoï et Dostoïevski constituent un vaste thème. Comme le remarque TS Eliot à propos de Dante, voilà qui laisse au critique la possibilité "d'avoir à dire quelque chose qui en vaille la peine, tandis qu'avec des écrivains de moindre envergure, seule une étude minutieuse sur un point précis peut justifier le désir de parler d'eux..
Pour un marxiste lucide et croyant,"Les Possédés" sont l'horoscope du désastre.
Demandez à un homme si il préfère Tolstoï ou Dostoievski et vous connaitrez le secret de son coeur
Les grandes oeuvres d'art nous traversent comme un vent de tempête, elles ouvrent d'un coup les portes de la perception, se ruent de toutes leurs forces sur l'édifice de nos croyances. Nous cherchons à stabiliser l'effet du choc, à mettre dans son ordre nouveau notre maison ébranlée. Quelque primordial instinct de communion nous pousse à révéler aux autres la qualité et la force de notre expérience. Nous voudrions les persuader de s'y ouvrir à leur tour.
Trois très grands moments dans la littérature : le moment grec avec Homère, le moment Shakespearien et le moment russe
La critique littéraire devrait naître d'une dette d'amour. Le poème, la pièce de théâtre, le roman, d'une manière évidente et pourtant mystérieuse, s'emparent de notre imagination.Quand nous refermons le livre nous ne sommes plus pareils à ce que nous étions quand nous l'avions ouvert.
Il faut entendre comment Georges Steiner faisait valser les mots et les concepts avec une maestria époustouflante sur un ton à la fois solennel et éloquent (qu'on retrouve dans la magie des vidéos de nous faire revivre ces grands moments consacrés à la littérature, celle des géants)
A propos de ces deux géants russes et la littérature, disait-il, ce sont ces géants qui définissent les limites de cette forme.
Chaque lecteur choisi l’un plutôt que l’autre