Les dorayaki ce sont des pâtisseries japonaises : deux pancakes, fourrés à la pâte de haricots rouges sucrée ; à Tokyo comme dans d'autres villes du Japon, de petites boutiques en proposent aux passants.
Santarô Tsujii, homme d'une quarantaine d'année, est le gérant d'une de ces échoppes. Qu'il pleuve, qu'il vente, il passe ses journées debout derrière la plaque chauffante, il n'a pas le choix, il doit rembourser des dettes. Seul dans son échoppe, il affiche une petite offre d'emploi - il recherche plus une présence qu'une véritable aide. A sa grande surprise, c'est une vieille dame qui se présente, et se propose de l'aider à préparer la pâte de haricots rouge, le « An », contre un salaire de misère. A contre-coeur, n'ayant rien à perdre, Santarô accepte. Tokue Yoshii, la vieille dame, est une excellente pâtissière et son expérience va se révéler précieuse pour fidéliser une clientèle capricieuse. Au fil des jours, des liens se tissent entre ces deux êtres «différents », cette vieille dame insignifiante, aux mains très déformées, et cet homme qui doit payer ses dettes et a renoncé à ses rêves de jeunesse.
Mais le destin s'acharne. Les clients, qui se posent des questions sur l'étrange handicap de Toku s'éloignent peu à peu. La propriétaire de la boutique songe à la moderniser, à renoncer aux dorayakis. Santarô va devoir faire des choix…
La couverture du petit roman
Les délices de Tokyo, représente une jeune collégienne, en uniforme, qui déguste un dorayaki devant une petite échoppe. On distingue à peine les traits de l'homme qui vend les pâtisseries. A gauche, un distributeur automatique de boissons, et plus loin, en arrière plan, deux cerisiers en fleurs…J'ai particulièrement aimé ce dessin de Tatsuro Kiuchi, qui pose le décor d'un roman bouleversant.
Les parcours de la vieille dame, qui a vécu à l'écart de la société la plus grande partie de sa vie, parce qu'elle était atteinte d'un mal terrible, et l'homme qui a fait de la prison, se rejoignent, et chacun va, à sa manière, aider l'autre à trouver du sens à sa vie.
Les délices de Tokyo est un roman plein de poésie, optimiste, qui fait réfléchir, nous donne envie d'aller toujours plus loin. Bien qu'il soit situé dans un pays lointain, dans une société et une culture très différentes de celle que nous connaissons, nous nous sentons très proches de Santarô, de Tokue, et de la collégienne Wakana, qui nous touchent par leur humanité. Leur histoire est aussi la nôtre.
Un très beau roman sur la vie qui passe, nos choix et nos espoirs face à l'adversité.
Un grand merci à Corinne, qui m'a offert
Les délices de Tokyo pour Noël ; merci pour toutes ces images de cerisiers en fleurs, pour les saveurs, et les odeurs de pâtisseries japonaises auxquelles j'associe désormais ce roman.