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sur 2866 notes
Sentaro Tsujii gère sans passion la boutique de dorayakis (pâtisseries japonaises à base de pâte de haricots rouges) qu'il a rachetée, ne voyant presque pas passer les saisons. « Plus il travaillerait chaque jour, plus vite il serait libéré de la prison qu'était sa plaque chauffante. » (p. 35) Sa rencontre avec la vieille Tokue Yoshii va le réveiller. Il l'embauche et apprend avec elle à confectionner une vraie pâte de haricots. Mais la vieille dame cache bien mal un handicap qui la rend suspecte dans le voisinage, et le récent succès de la boutique, relancée par les excellents doriyakis, cesse brutalement. Puis Tokue cesse de venir à la boutique. « J'ai beau vivre en me croyant innocente, il m'arrive d'être broyée par l'incompréhension des gens. » (p. 101) Sentaro et Wakana, une adolescente solitaire qui avait noué un lien fort avec l'aïeule, vont la visiter et découvrir son secret. Et surtout, Sentaro va enfin trouver un sens à sa vie et un projet dans lequel s'investir pleinement.

Discrimination, isolement, renoncement, mais aussi amitié, gourmandise et plaisir de vivre, tout se conjugue admirablement dans ce joli roman très humain. Quand les solitudes se rencontrent, cela donne de belles rencontres, même s'il faut parfois un peu de temps pour que la pâte lève. « J'ai toujours fait des gâteaux. Parce que sinon, la vie était trop dure. Faire des gâteaux, c'était un défi, et un combat. » (p. 93) le roman de Durian Sukegawa m'a rappelé le restaurant de l'amour retrouvé d'Ito Ogawa : sans cliché ni guimauve, ces deux textes rappellent à quel point la nourriture peut rapprocher les êtres et nourrir les coeurs. Et je vous conseille l'adaptation cinématographique réalisée par Naomi Kawase : on y retrouve toute la douceur du livre.
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Sentarô cuisine et vend des dorayaki, une pâtisserie japonaise à base de pancake et de purée d'haricots rouges azuki confits et sucrés. Chaque jour, quelques clients lui en achètent, plus par habitude que pour leur saveur. Car Sentarô n'aime pas ce qu'il vend. Il les confectionne de façon industrielle et ne les goûte jamais. Vendre des pâtisseries n'a jamais été son ambition. Lui rêvait de mots, de littérature, de livres. Il s'imaginait écrivain. Mais Sentarô n'a pas toujours suivi le droit chemin et se doit encore d'honorer ses dettes.

Un jour, une vieille femme, aux doigts déformés et au visage partiellement paralysé, s'approche, le scrute puis repart. Elle revient plusieurs jours de suite et l'implore de l'embaucher, malgré un salaire dérisoire. Elle veut absolument se rendre utile et travailler. Sentarô a peur qu'elle n'effraie la clientèle, mais devant l'insistance de cette femme, il l'engage.

A ses côtés, il apprendra l'art de fabriquer cette pâte d'haricots azuki, et reprendra, petit à petit, les rênes de sa vie. D'une sensibilité extrême, Tokue lui apprendra à regarder, à sentir, à écouter, à voir.

Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l'écouter. C'est tout ce qu'il demande.

Ce livre est un véritable délice, qui se savoure page après page. Poétique, poignant, il permet à chaque lecteur d'y puiser ce qu'il a envie d'y puiser, de voir ce qu'il a envie de voir. L'écriture est douce, recherchée, sensible, légère à l'image des pétales des cerisiers du Japon.
 
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Les dorayaki ce sont des pâtisseries japonaises : deux pancakes, fourrés à la pâte de haricots rouges sucrée ; à Tokyo comme dans d'autres villes du Japon, de petites boutiques en proposent aux passants.
Santarô Tsujii, homme d'une quarantaine d'année, est le gérant d'une de ces échoppes. Qu'il pleuve, qu'il vente, il passe ses journées debout derrière la plaque chauffante, il n'a pas le choix, il doit rembourser des dettes. Seul dans son échoppe, il affiche une petite offre d'emploi - il recherche plus une présence qu'une véritable aide. A sa grande surprise, c'est une vieille dame qui se présente, et se propose de l'aider à préparer la pâte de haricots rouge, le « An », contre un salaire de misère. A contre-coeur, n'ayant rien à perdre, Santarô accepte. Tokue Yoshii, la vieille dame, est une excellente pâtissière et son expérience va se révéler précieuse pour fidéliser une clientèle capricieuse. Au fil des jours, des liens se tissent entre ces deux êtres «différents », cette vieille dame insignifiante, aux mains très déformées, et cet homme qui doit payer ses dettes et a renoncé à ses rêves de jeunesse.

Mais le destin s'acharne. Les clients, qui se posent des questions sur l'étrange handicap de Toku s'éloignent peu à peu. La propriétaire de la boutique songe à la moderniser, à renoncer aux dorayakis. Santarô va devoir faire des choix…

La couverture du petit roman Les délices de Tokyo, représente une jeune collégienne, en uniforme, qui déguste un dorayaki devant une petite échoppe. On distingue à peine les traits de l'homme qui vend les pâtisseries. A gauche, un distributeur automatique de boissons, et plus loin, en arrière plan, deux cerisiers en fleurs…J'ai particulièrement aimé ce dessin de Tatsuro Kiuchi, qui pose le décor d'un roman bouleversant.
Les parcours de la vieille dame, qui a vécu à l'écart de la société la plus grande partie de sa vie, parce qu'elle était atteinte d'un mal terrible, et l'homme qui a fait de la prison, se rejoignent, et chacun va, à sa manière, aider l'autre à trouver du sens à sa vie.
Les délices de Tokyo est un roman plein de poésie, optimiste, qui fait réfléchir, nous donne envie d'aller toujours plus loin. Bien qu'il soit situé dans un pays lointain, dans une société et une culture très différentes de celle que nous connaissons, nous nous sentons très proches de Santarô, de Tokue, et de la collégienne Wakana, qui nous touchent par leur humanité. Leur histoire est aussi la nôtre.
Un très beau roman sur la vie qui passe, nos choix et nos espoirs face à l'adversité.

Un grand merci à Corinne, qui m'a offert Les délices de Tokyo pour Noël ; merci pour toutes ces images de cerisiers en fleurs, pour les saveurs, et les odeurs de pâtisseries japonaises auxquelles j'associe désormais ce roman.
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Sentarô est un cuisinier pas très inspiré qui tient un stand de pâtisserie à Tokyo. La spécialité du lieu est le dorayaki, une sorte de crêpe épaisse fourrée avec de la pâte de haricot rouge sucrée. le stand vivote mollement parce que Sentarô est paresseux. Mais tout change quand il embauche Tokue, une femme âgée aux doigts tordus, qui va lui apprendre le secret de cette pâtisserie, et plein d'autres. Une lycéenne et un canari en cage viendront bientôt compléter le tableau.
Cette petite histoire (240 pages seulement, quelle tristesse!) m'a ensorcelée. Au point que je ne sais pas la décrire: est une longue nouvelle, un petit roman ou un conte?
Les personnages ont tous un lourd passé qui, le croyaient-ils, déterminait leur existence. Mais leur rencontre va tout changer, ils vont apprendre à s'ouvrir, à sortir, à s'épanouir, et à se pardonner aussi un peu.
Une histoire très touchante, qui mêle la tradition - la cuisine - et la modernité - les personnages ne sont pas artificiellement maintenus dans une image d'Épinal féérique, au contraire puisque sont abordés tous les thèmes, la famille, les dettes, les problèmes - ici sanitaires traités de façon inhumaine-.
Petit livre phénomène ou phénoménal, comme on voudra!!!
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Quand Sentaro se décide à embaucher le vieille Tokue pour l'aider à fabriquer ses dorayaki, il n'imagine pas que son regard sur la vie va changer. Parce que Tokue écoute la voix des haricots tout en détenant un secret douloureux, parce que Sentaro est désabusé de son travail et de la vie en général, une relation étrange, quasi poétique, s'établira entre ces deux-là. Dans leur douleur respective, ils trouveront dans l'autre une nouvelle façon d'avancer.

Le japonais Durian Sukegawa nous livre ici un roman émouvant, écrit avec beaucoup de délicatesse et de poésie. On y a apprendra quelques principes de pâtisserie du Soleil Levant mais surtout, on y sera confronté à plusieurs sortes d'enfermement. Et au-delà des mots, certaines questions existentielles seront posées: quand est-on réellement libre? le passé peut-il s'effacer? le regard des autres est-il important? Peut-on s'en passer?

Les délices de Tokyo se savourent d'une traite, servis par des personnages très attachants, sur une toile japonaise délicate. Entre cerisiers et haricots rouges, le récit coule simplement, douloureusement, poétiquement... Un petit bijou !
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Ce court roman d'amitié intergénérationnel fut très agréable à lire. 2 êtres que tout oppose mais qui finalement se lient d'amitié autour de la confection des dorayakis. L'environnement japonais m'est presque inconnu mais j'ai retrouvé la poésie des mots et des descriptions de la nature comme dans Neige. Une écriture délicate, amenant à la rêverie, une parenthèse de douceur.

J'ai cependant été déçue par la fin que j'ai trouvé abrupte, j'aurais préféré plus de développement quant au futur de certains personnages.

Cela reste une lecture très légère parfait entre 2 livres plus ardus.
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Livre exquis qui commence tout doucement. On s'immerger petit à petit dans ce Japon discret et mal connu, et là c'est l'explosion d'odeurs, de senteurs. J'ai adoré la délicatesse avec laquelle la vieille dame nous pousse à écouter les petites choses dans ce qu'elles ont de plus beau et de plus fantastique.
Puis le livre s'assombrit, mais toujours avec délicatesse et retenue. Chef d'oeuvre.
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J'ai lu ce petit roman sur les conseils d'Anne, experte Babeliote dans un tas de domaines. Depuis peu, je me tourne vers la littérature étrangère et je m'appuis sur les recommandations des uns et des autres pour faire mes choix.
Autant découvrir de bonnes choses!

J'ai adoré cette histoire toute simple qui raconte beaucoup plus qu'il n'y parait.

Sentaro vend des pâtisseries japonaises dans une échoppe à Tokyo. Sa vie passe tant bien que mal. Il s'ennuie.
Il voudrait faire fructifier sa petite affaire mais il manque d'enthousiasme.
Un jour une vieille dame vient à sa rencontre, elle veut travailler avec lui, sur la préparation des dorayaki.

Cette vieille dame chamboule la vie sans surprise de Sentaro, elle le bouscule, le réveille, elle l'inspire.

Cette histoire d'amitié, poétique, toute en finesse, m'a touchée par sa bienveillance et son humanité.
J'avais hâte de tourner les pages pour savoir de quelle manière Sentaro allait enfin se révéler.
C'est là tout le talent de notre romancier, de tenir en attente le lecteur avec un style simple.

J'y ai retrouvé un peu des dessins animés japonais, entre réalité et rêve, entre modernité et tradition (je pense à "Arrietty").

A mon tour de vous conseiller la lecture des Délices de Tokyo, petit livre qui m'a accompagné le temps d'un été.

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J'ai découvert Durian Sukegawa il y a très peu de temps grâce à l'adaptation cinématographique de son roman LES DÉLICES DE TOKYO. Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de découvrir le film en salles mais j'ai pu me rattraper en lisant le livre.

Le livre raconte l'histoire de Sentarô, un jeune japonnais contraint de travailler dans une échoppe pour rembourser une dette. Toute la journée Sentarô vend des dorayaki, des pâtisseries japonaises à base de pâte de haricots et de pancakes. Sauf que les dorayaki, Sentarô ne les aime pas beaucoup alors il ne se foule pas dans sa préparation et utilise de la pâte toute prête. Mais un jour, une vieille dame, Tokue lui propose ses services pour cuisiner de vrais dorayaki. D'abord réfractaire, Sentarô va accepter d'embaucher Tokue. Il ne sait pas que cette raconte va bouleverser sa vie.

Que de tendresse dans ce livre ! Quelle belle histoire ! J'en suis ressortie très émue. Au début du roman, j'ai crû qu'il s'agissait d'un de ces bouquins qui allait mettre en scène la banalité du quotidien en l'enrobant de guimauve histoire de nous faire pleurer un bon coup sur la beauté des cerisiers en fleurs. Mais au fur et à mesure, j'ai compris que LES DÉLICES DE TOKYO avait bien plus à offrir. En effet le livre se penche sur une page très sombre du Japon. Une page que je connaissais mal et ce que j'ai découvert m'a bouleversée.

J'ai apprécié que Durian Sukegawa ne tombe jamais dans la facilité et évite le mélo mielleux. Même si ce qu'il conte est poignant, il n'en rajoute pas et conserve une distance salutaire. C'est grâce au personnage de Tokue qui est une vieille femme digne qui ne s'apitoie jamais sur son sort.

J'ai pris beaucoup de plaisir pendant ma courte lecture : j'ai dévoré ces délices en quelques bouchées.
J'espère que les autres romans de Durian Sukegawa seront traduits en français car on mérite de lire de belles et touchantes histoires.
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J'apprécie autant de dévorer des romans que je qualifie de pavé que ce genre de "petites" histoires comme les Délices de Tokyo car je sais que souvent, un petit nombre de pages ne veut rien dire et que bien au contraire on y trouve souvent des petites pépites et des condensés d'émotions. Ce fut le cas pour ce roman de Durian SUKEGAWA.

Je suis très friande de l'univers asiatique que ce soit culinaire, littéraire , culturel. Je rêve de pouvoir visiter un jour le Japon et grâce à ce genre de roman j'y mets petit à petit les pieds et je peux presque sentir l'odeur des cerisiers en fleurs.

Les délices de Tokyo est un roman que l'on prend le temps de lire, de savourer, ce n'est pas un livre qui se dévore, il faut en savourer chaque petites lignes et en apprécier sa gourmandise.

C'est une histoire transgénérationnelle, qui vous amène avec douceur à vous remettre en question, notamment sur la question de la tolérance, des préjugés, mais encore plus sur l'inconnu, il est évident que nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas et c'est là aussi que le roman nous interpelle.


J'ai vraiment été émue par ce livre, c'est un vrai délice , un petit bonbon enrobé de poésie et plein de douceur. Il fait du bien et nous offre une dose de détente, une pause zen au milieu d'un monde qui va des fois un peu trop vite pour moi. J'ai eu l'impression de me poser, d'être ancrée dans le moment présent grâce à ce tout petit bout de douceur.


J'ai eu la chance de tomber par pur hasard sur le film qui s'est inspiré du roman, il est très fidèle à ce dernier mais j'ai tout de même préféré le roman car certains passages que moi j'estimais important ont été raccourcis. Dans l'ensemble ils ont su préserver la beauté du roman et retranscrire les émotions.


Lien : https://www.motsdelie.com/po..
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