Une affaire d'enfants atrocement mutilés et assassinés....on l'aura compris, c'est très noir.
Jeannette est commissaire et de surcroît travailleuse acharnée ; ne pouvant compter sur son mari, elle fait bouillir la marmite mais ce n'est pas sans impact sur sa vie conjugale et familiale.
Sonia est une psychothérapeute rompue aux profils psychologiques perturbés.
Victoria Bergman et Samuel Bay, un enfant soldat, gardent d'importantes séquelles d'un passé traumatisant qui leur est propre et sont suivis par Sonia.
Le procureur Kwist, on ne sait pourquoi, freine des deux pieds lorsque Jeannette est susceptible de faire avancer l'enquête et ne semble d'ailleurs pas désireux de la voir sur ce dossier.
Une fois planté le décor il en reste quoi ?
Une belle découverte concernant aussi bien l'histoire que les auteurs. Ils nous livrent un roman certes glauque mais au rythme soutenu et à la lecture fluide tout en surprises et révélations ; j'ai été embarquée de suite et n'ai pas eu à souffrir de passages superflus, écueil à éviter pour une satisfaction totale de lecture.
Il m'aura juste fallu un petit temps d'adaptation entre les nombreux personnages, les noms suédois et les sauts d'une époque à l'autre. Pas trop adepte des flash-back, ces derniers sont toutefois indispensables dans le déroulé de ce roman. Plus que les bonds en arrière en eux-mêmes c'est plutôt l'emploi du présent qui est un soupçon perturbant au début mais il suffit de ne pas faire l'impasse, comme moi, sur les entêtes de chapitre spécifiant l'époque. Je dirais même que le simple fait d'utiliser le présent apporte au lecteur plus de ressenti.
Les auteurs ne font rien pour épargner le lecteur en abordant de multiples et douloureux thèmes tels que le viol, la pédophilie, l'inceste, les assassinats et tortures d'enfants, les enfants à qui on a volé l'âme pour en faire des criminels. D'ailleurs le nom de l'enfant soldat suivi par Sonia fait référence à
Ishmael Beah qui dévoile son triste passé dans un récit-témoignage, livre qui fait depuis partie de ma PAL.
Ce thriller addictif est une invitation à pénétrer dans le côté le plus sombre de l'esprit humain. Je le trouve plutôt axé sur la psychologie des personnages que sur la résolution des crimes tout au moins dans ce premier tome, ce qui n'est pas pour me déplaire ; j'ignorais par contre lorsque j'ai acquis ce bouquin qu'il entamait une trilogie, donc élément à savoir pour ceux qui ne sont pas fans, comme moi, des histoires à rallonge. Mais là, je n'ai qu'une hâte c'est de poursuivre.
De la victime au bourreau il n'y a qu'un pas....vite franchi ? Cela dépend-il de son seuil de tolérance à ce qu'elle a pu subir ?