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3,93

sur 312 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les livres de cet auteur suisse allemand sont intéressants . Il y est souvent question d'identités perdues ou falsifiées , comme dans " Un ami parfait". L'étude sociologique s'associe ici à un aspect plus ou moins policier.

Ce qui m'a particulièrement intéressée , c'est tout ce qui est dit à propos de la maladie d'Alzheimer, dont souffre progressivement Koni, le personnage principal. Nous avons tous, malheureusement, un proche qui en est atteint. Les tests que subit Koni à l'hôpital sont exactement les mêmes que ceux qu'a faits une proche parente, je l'accompagnais. Et Koni connait les mêmes problèmes qu'elle au début : les autres malades sont plus atteints que lui, et il ne peut avoir une véritable conversation, ce qui le frustre et l'angoisse.

Cette terrible maladie prend un sens particulier dans ce roman car elle fait ressurgir chez Koni des souvenirs de la petite enfance. Et ces souvenirs qui affluent se révèlent dangereux pour les Koch, la famille de riches industriels qui l'a recueilli enfant, et dans l'ombre de laquelle il a vécu. Eux ne chanteront pas avec Yves Montand "Oh, Je voudrais tant que tu te souviennes"...ils souhaiteraient plutôt qu'il sombre dans l'oubli définitif!

J'ai beaucoup aimé la peinture sans concessions que l'auteur fait de la haute bourgeoisie suisse, basée sur les conventions et les apparences ô combien trompeuses, le suspens est bien entretenu.

Et surtout, j'ai trouvé le parcours de Koni émouvant, on compatit à la perte de mémoire inéluctable, qui l'entraîne vers le vide...
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Thomas Koch et Conrad Lang ont été élevés ensemble par Elvira, veuve de Wilhem Koch, riche entrepreneur. Conrad a toujours vécut dans l'ombre de Thomas.
À l'âge de 60 ans, gardien d'une villa de la famille Koch, à la montagne, il y met le feu accidentellement.
Revenu en Suisse au lieu de résidence de la famille Koch, Elvira le fait installer dans un appartement et subvient à tous ses besoins. Toute sa vie, il vivra aux crochets de la riche famille. Devenu sénile et probablement atteint de la malade d'Alzheimer, l'épouse du petit-fils d'Elvira va veiller à son bien être et le fera bénéficier d'un traitement expérimental.
Martin Suter ajoute à une histoire qui pourrait être banale des dénouements dignes d'un roman policier.
L'histoire de Koni, nom affectueux de Conrad, est admirablement contée par Martin Suter qui aborde ici le sujet grave de la maladie d'Alzheimer avec beaucoup de sentiments et sans pathos. « Je n'ai rien oublié », titre bien nommé pour ce roman, est le second livre de Martin Suter que je lis, le premier lu étant « le cuisinier », il sera suivi d'autres d'un auteur que j'apprécie !
« Je n'ai rien oublié » - Small world – a été adapté au cinéma par Bruno Chiche interprétés par les acteurs Gérard Depardieu, Alexandra Maria Lara, Françoise Fabian, Niels Arestrup et Nathalie Baye.
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Lorsque Conrad Lang souffre des premiers symptômes, tout son entourage semble persuadé que ces troubles ne sont dus qu'à la sénilité et à son fort penchant pour l'alcool. D'ailleurs au début, ses légères étourderies prêtes à sourire, et Conrad est même le premier à en plaisanter, à s'en amuser... jusqu'au jour où au coin de sa rue, il est incapable de rentrer chez lui... jusqu'au jour où il ne reconnaît même plus la femme qui partage ses repas et son lit... jusqu'au jour où des souvenirs de sa petite enfance ressurgissent de sa mémoire pour troubler la tranquillité de la famille Koch...

« Un Ami Parfait » du même Martin Suter s'intéressait déjà à la notion de perte de mémoire. « Small World », son premier roman, traite également de l'amnésie à travers cette « drôle » de maladie qu'est l'Alzheimer. Il me fait découvrir ce qu'il y a de plus terrible : l'incapacité des proches à aider le malade. Doit-on se réjouir de mettre un nom scientifique sur ces « anodins oublis », ces petites étourderies ? Cette maladie, passée longtemps inaperçue, me donne un sentiment d'impuissance. Il me semble difficile d'observer une personne que l'on aime, que l'on estime, sombrer dans un monde différent, un monde où vous êtes absent, où vous n'existez même plus.

L'histoire de Conrad est touchante, elle montre petit à petit la dégénérescence de ses souvenirs récents, en même temps que la récupération de quelques bribes de mémoires enfantines. Ces souvenirs pourraient-ils ébranler la réputation de la plus haute bourgeoisie suisse ? Études médicales et expérimentations pharmacologiques, découragements et espoirs ponctuent la nouvelle vie de Conrad avec, en prime, une critique acerbe de la société bourgeoise suisse et avec un soupçon de machination et de thriller familial !
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"Plus on devient vieux, plus le passé se rapproche'...
En partant de ce constat Martin Suter tient une bonne idée romanesque. Conrad Lang est recueilli enfant par une riche famille pour être compagnon de jeu du fils de la jeune épouse de l'homme dont elle va hériter . La maladie d'Alzheimer se développe chez lui après une période alcoolique et oisive où il sert plus d'employé que de frère et fils adoptif. Les souvenirs remontent de plus en plus loin et se dessine alors pour une jeune femme témoin intriguée, la réalité tenue secrète qui donne à son histoire un tout autre éclairage. Le fil policier se déroule alors pour solutionner les tenants et aboutissants d'une sombre histoire familiale.
Excellente documentation sur la maladie d'Alzheimer, bon suspens.
J'ai hâte de voir le film de Bruno Chiche avec Depardieu.
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Au dela de l'intrigue, passionnante et bien menée par l'auteur, c'est aussi la maladie d'Alzeihmer qui est au centre du roman . le héros voit sa vie basculer lorsque la maladie est révélée et progresse petit à petit...les autres personnages gravitent autour, cherchant à aider pour certains , à accélérer pour d'autres et c'est bien là où se situe toute l'intrigue du livre. Une belle réussite pour un premier roman. A dévorer!
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Un roman fort, dont je viens à peine de refermer les pages et qui hante encore ma mémoire par son écriture simple et poignante... Mélange de roman policier et d'études sociologiques, on y apprends beaucoup. Comment vivre avec la maladie de l'oubli ? Comment aimer et se reconstruire ? Peut-on vivre sans passé ?
Un récit bouleversant de justesse, peuplé d'êtres complexes et de mystères multiples...
L'élégance du trait allié à la finesse de l'analyse... Un roman que je vous recommande avec grand plaisir.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Conrad Lang, la soixantaine, sombre doucement dans la maladie d'Alzheimer. de ce fait, certains souvenirs de sa prime enfance refont surface, créant des vagues dans son petit monde…

L'intrigue est prenante; d'une part parce qu'elle décrit assez bien la lente déchéance des personnes atteintes d'Alzheimer, d'autre part parce qu'on est intrigué par ces souvenirs qui auraient le pouvoir de déstabiliser un empire...
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Conrad, la soixantaine gardien pour une famille très riche et très réputée met le feu à la demeure dont il a la garde et la jouissance. Il ne sait plus très bien comment l'accident est arrivé. On apprend qu'il est alcoolique et qu'il était, dans le passé, l'ami d'enfance du fils de la famille,Thomas, laquelle famille l'entretient et lui fournit de l'argent de poche. Habitué à évoluer dans les cercles très fermés de la haute société, il est d'un naturel élégant, il a de l'instruction, il est poli et a du succès auprès des femmes.
Élevé dès son plus jeune âge dans ce milieu, il a suivi Thomas dans tous ses désirs, lui a même laisser prendre sa petite amie, bref il parait sans caractère et complètement soumis aux caprices de son compagnon de jeu.
On éprouve plutôt du mépris envers ce personnage qui se laisse aller, et qui toute sa vie n'a eu aucune ambition et se laisse manipuler.
Alors qu'il rencontre une femme, il décide de couper les liens avec cette famille riche qui d'un seul coup s'inquiète de ce qu'il pourrait faire ou révéler.
Petit à petit on va apprendre qu'il y a des secrets enfouis et détenus par la matriarche qui va tout faire pour le faire taire.
Un roman très bien mené qui nous entraîne dans le quotidien d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer et en même temps nous emporte dans les méandres d'une famille pas très reluisante!
On finit par se dire que les plus à plaindre ne sont pas ceux qu'on croit et on s'attache à ce malade qui ne se rend même plus compte à quel époque il est mais qui révèle des choses passées que certains voudraient oublier.
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Elégant sexagénaire de soixante ans, Conrad Lang semble de très proche de la riche famille Lang qui paraît très soucieuse de lui procurer une vie aisée. Cette vie semble d'ailleurs plaire à Conrad jusqu'à ce qu'il commette une faute en Grèce et ne déclenche un incendie dans une maison. C'est que sa mémoire devient défaillante. de retour en Suisse, Conrad est toujours encadré par Elvira Koch, qui est à la tête d'un empire financier non négligeable, de Thomas et d'Urs, respectivement fils et petit-fils de cette femme. Tout devrait aller bien mais la maladie dégénérative qui s'empare de Conrad le conduit à retrouver des moments occultés de sa vie, de ceux qui sont gênants car ils remettent en cause l'intégrité de la famille Koch. Apparaissent un meurtre, un échange d'enfants, des violences sur mineurs, des tractations financières peu avouables...Simone, épouse d'Urs, l'héritier, se prend d'affection pour Conrad, comme l'avait fait une belle veuve avant lui. Elle aimerait que ses souvenirs deviennent significatifs et que son Alzheimer régresse. A priori, Conrad va mieux, les méchants sont punis et la vérité se fait jour sur cette puissante famille. Tout va bien? C'est à nuancer car la fin du livre nous montrent un Conrad charmant et poli dans un univers fermé et médicalisé...
Un roman très attrayant, bien écrit et bien documenté, notamment sur le plan médical.
Un plaisir de lecture.
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C'est en regardant Metropolis (encore une fois) que j'ai découvert Martin Suter, ancien publicitaire et ancien journaliste habitue des questions financières reconverti comme écrivain.
Alors je me suis lancé dans Small World. Small World c'est la description de la grande bourgeoisie suisse et du petit peuple. Mais au-delà de l'aspect sociologique, il y a la description de la maladie. Maladie contre laquelle on ne peut pas faire grand chose, qui avance comme un bulldozer.
A cote de l'aspect médical, il y a comme une intrigue policière. On se demande pourquoi la mère de son ami, matriarche gérant un empire industriel, veut le voir disparaître de la circulation. L'évolution de la maladie permet à Conrad d'avoir des flash-back qui construisent tout doucement l'intrigue et cela donne de l'intérêt.
Grand avantage de la fiction Conrad bénéficie d'un traitement qui pourrait ralentir les effets de la maladie, petit tour qui permet à Martin Suter de finir son roman dans un happy end.
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