Le récit prophétique d'un homme éclairé d'une humanité modèle. Un objectif et une structure proche de "Le Prophète" de Gibran, ici d'une sagesse et d'un amour hors mesures, exprimés dans une prose brillante.
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Ne pensons pas que le fait de lâcher prise conduise à un appauvrissement de l’être, à une forme d’aridité intérieure.
C’est pour parvenir à un plein épanouissement qu’on s’allège de jour en jour.
La vérité des choses ne nous apparaît que si nous prenons du recul par rapport à elles. Le fœtus, dans la matrice, ne connaît pas sa mère; sa présence ne lui devient sensible qu’à la naissance, quand, le cordon ombilical coupé, il commence son existence autonome.
Nous aussi, nous devons quitter un jour la matrice du monde, où nous nous abritons trop longtemps, afin de jaillir enfin à la liberté.
Alors seulement, nous découvrirons notre univers et nous saurons le rendre nôtre, car rien en lui ne nous maintiendra plus captifs.
Nous cesserons de vivre, tel l’embryon aveugle, enclos dans nos limites et ignorants du monde au-delà.
A ce moment, nous prendrons consciemment possession de notre héritage. Quiconque demeure prisonnier des rets de ce monde n’en est pas l’habitant réel.
Seul l’habite vraiment celui qui, ayant su s’en libérer, apprend à le faire sien au lieu d’être possédé par lui.
Celui-là seul peut se sentir partie intégrante de la Création…
Chacun est entouré de barrière qui le séparent d'autrui, comme l'oisillon dans sa coquille qui, bien qu'ayant reçu le don de vie, n'est pas encore né à la lumière du jour.
Pour l'homme, émerger de la coquille qu'est la conscience, c'est naître à l'Esprit.
C'est ce qu'on appelle la " Seconde Naissance " : la naissance à la Réalité au cœurs des choses, l'entrée dans l'Essence cosmique inhérente à toute forme de vie. Comme l'oisillon qui, dès sa venu au monde, se sent tout entier enveloppé dans les grandes ailes maternelles, l'homme né à l'Esprit se sent embrassé par le Tout.
Tant qu'il n'a pas fait éclater sa coquille, il peut difficilement concevoir quelle plénitude, qu'elle joie indicible, connaît l'âme ainsi libérée; cependant, n'en reçoit-il pas comme un pressentiment, en des instants fugitifs ?
Celui dont l'ego constitue une entité indépendante, existant en soi, peut être amené à commettre n'importe quel acte regrettable, voire criminel, sous l'emprise de cette partie de lui-même isolée du Réel. Cependant, son âme s'efforce de le guider vers la Lumière : "En vérité, lui dit-elle, ton "moi" individuel n'est pas prisonnier de ses limites. Libère-le en l'unissant à la conscience de cette terre qui nous accueille et laisse la dimension individuelle de ton être s'ouvrir à sa dimension Cosmique."
Tant qu'il n'entend pas cette voix qui lui parle au plus profond de lui, il a l'impression de vivre dans son monde écrasant dont le moindre rouage est un fardeau à porter
Tel un lotus naissant qui ouvre ses pétales l’un après l’autre, l’amour qui germe au Cœur de la personne humaine s’épanouit peu à peu de la personne à la famille, de la famille à l’environnement social, de celui-ci à la nation et de la nation à l’humanité entière, pour rayonner enfin de l’humanité à l’Âme Universelle et de l’Âme Universelle à l’Esprit suprême.
Lecture de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et concert autour des oeuvres de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Eluard et Rabindranath Tagore.
« C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet. C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons. »
L'Offrande lyrique, Rabindranath Tagore, traduit par André Gide.
Ces émotions douces et amères qui nous secouent ne sont-elles pas universelles ? Ne sont-elles pas l'essence même de notre existence ? Deleyaman, groupe franco-américain dans la veine céleste de Dead Can Dance, aborde ces questions vibrantes, parle d'art, d'amour, de beauté et de contemplation comme des réponses à nos contraintes existentielles.C'est une amicale collaboration artistique entre le groupe et Fanny Ardant qui a donné naissance à cette création. Au travers d'un texte lu, elle dialogue avec le groupe sur une musique créée par Deleyaman. Avec le son du doudouk, le groupe d'Aret Madilian interprétera les titres français de sa discographie
Fanny Ardant : voix
Béatrice Valantin : voix, clavier
Aret Madilian : piano, clavier, guitare, percussion
Guillaume Leprevost : basse, guitare
Artyom Minasyan : doudouk, plul, pku
Madalina Obreja : violon
Gérard Madilian : doudouk
Création en partenariat avec le Trianon Transatlantique de Sotteville lès Rouen – Scène conventionnée d'intérêt national art et création chanson francophone.
À écouter – Deleyaman, « Sentinel », 2020.
Plus d'informations sur www.deleyaman.com
À écouter : https://deleyaman.bandcamp.com/album/sentinel
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