Thomas, luthier brillant à la renommée internationale, décide de s'installer à Mirecourt dans la vieille maison délabrée de son grand-père, qui fut aussi celle des luthiers Vuillaume, et où ce grand-père s'est pendu cinquante ans plus tôt.
La vie de Thomas était jusqu'alors un tourbillon de fêtes, de plaisirs, d'argent, d'orgies, d'alcool, de drogues et d'aventures sans lendemain. Mais Thomas, luthier surdoué qui a “comme fusionné avec le bois de musique” est un être complexe à la personnalité secrète, violente et tourmentée, misogyne au dernier degré (“les femmes sont l'obstacle”), à l'orgueil démesuré masquant une fragilité extrême.
Quatre vers mystérieux - qui sonnent comme une prophétie - dissimulés dans le corps d'un violoncelle légué par le grand-père ; d'anciens manuscrits de lutherie retrouvés cachés dans des boîtes emmurées ; une adolescente fragile, mal dans sa peau et anorexique - sa filleule Mathilde - qui veut devenir son élève ; une vengeance de femme et un incendie ; des secrets de famille qui se révèlent ; le désir, plus violent que tout, l'obsession, de découvrir les secrets ultimes de la lutherie, de surpasser Stradivarius et ses instruments de légende, de devenir le plus grand luthier que le monde ait jamais connu… et Thomas s'engouffre dans une spirale infernale de folie, de violence et de cruauté, emportant tout sur son passage jusqu'à la catastrophe.
Anne H. Tallec, musicienne et violoncelliste (qui a fabriqué elle-même son instrument), signe avec "
Le maître et le violoncelle" un roman brillant qui est une habile variation sur le thème de la folie, des instruments maudits et des violons du diable. L'écriture est alerte, les personnages sont crédibles et bien campés, les psychologies analysées avec finesse, et la montée en puissance de l'intrigue et du suspense est bien menée.
Une histoire forte qui propose une incursion passionnante dans l'univers des luthiers, et que j'ai beaucoup aimée.