Haro !
Un mot plaisant. Obsolète.
Haro !
Un mot inscrit dans notre mémoire collective et qui nous dit vaguement quelque-chose.
Haro ! un cri jeté par nos lointains aïeux. le cri du faible agressé dans la ville surpeuplée où le village isolé. Un cri de ralliement contre l'arbitraire et la force qui obligeait la voisinée l'ayant entendu à venir au secours de la victime en s'emparant de l'agresseur où, au moins, de crier le haro contre lui.
Une mesure d'ordre public aussi, car les sanctions étaient très lourdes pour celui qui ne bougeait pas ou poussait abusivement le cri de haro.
La clameur de Haro n'était pas spécifiquement normande, mais le peuple de Normandie étendit cette mesure de protection, réservée initialement à la personne, à l'atteinte à la propriété. Car les normands, aimablement surnommés les « crochus », étaient viscéralement attachés à leur terre.
Comme il est amusant de les imaginer pousser le cri de haro contre… les collecteurs d'impôts.
La révolution française armée de son code civil a balayé cette coutume ancestrale qui continuera son bonhomme de chemin dans les îles anglo normandes de Jersey et de Guernesey. En 1988, le sieur George Roger de Carteret fut le dernier à avoir poussé la vieille clameur de Haro. Une banale histoire de talus que s'apprêtait à démolir son proche voisin, le sieur Wayne Philippe le Marquant.
Pour toutes celles et ceux qui s'intéressent à l'histoire épique de la Normandie (ou à l'Histoire tout court), je vous conseille d'aller jeter un oeil sur le site internet des éditions du « Veilleur de Proue ». Vous trouverez plein de choses passionnantes…
« Haro, mon Duc. On me fait dol. »