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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un jeune homme « à l'allure de dieu grec » fuyant la dictature du continent débarque un beau jour sur une petite île rocailleuse oubliée au milieu de la Méditerranée. Accueilli par une communauté de pêcheurs bienveillants qui vivent en harmonie avec leur environnement, il parvient… pour l'instant… à échapper aux hostilités de l'Histoire, tout en devenant l'un des leurs.

« Maritimes » invite donc à séjourner sur une île perdue dans l'immensité de l'océan, qui n'est pourtant pas vraiment parsemée de palmiers et de sable blanc, mais plutôt de pierres et de roches. Les habitants ont beau y être taiseux, voire même mystérieux, ils échappent cependant au « progrès », ainsi qu'au régime dictatorial du continent et s'avèrent de surcroît finalement plutôt hospitaliers. Se nourrissant de poissons, d'olives et de mythes, ils vivent en paix, dans le respect et la tolérance. Que demander de plus ?

Parmi eux, un vieux pêcheur qui a tout vécu se souvient et nous raconte : l'arrivée de Benjamin, son intégration et son installation sur l'île dans une petite maison en ruine. Pendu aux lèvres de ce narrateur qui a fini par considérer Benjamin comme son propre fils, le lecteur se balade dans le temps et sur l'île, comprenant petit à petit pourquoi l'extrémité de l'île, au-dessus de la falaise, est surnommé « le Voile de la mariée », pourquoi certains habitants déposent des fleurs sur l'autel de Sainte Michaëla et comment cette île est parvenue à échapper à l'emprise de continent durant toutes ces années, juste en disant « non, merci »…

Pour le découvrir, lisez donc ce merveilleux petit conte onirique, profondément humain, qui parle de fraternité, d'hospitalité, d'intégration, de tolérance, d'entraide, d'amour et d'insoumission, le tout servi par une plume qui allie simplicité et délicatesse.
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Envie d'un bain de soleil au bord de la mer, contempler cette immensité bleutée qui me fascine, écouter le bruit mélodieux du ressac et admirer le vol des oiseaux marins qui se jouent des vagues.
Et c'est avec cette pensée que mon regard s'est posé sur le dernier roman de Sylvie Tanette, auteure que je découvre avec son roman « Maritimes ».
*
Sylvie Tanette a choisi d'emmener ses lecteurs sur une petite île isolée, loin du continent. Peut-être pas celle qu'auraient choisie les touristes pour y passer leurs vacances d'été, mais les mots de l'auteure enveloppent cette petite île d'un charme fou. Cette petite île rocailleuse est comme une perle précieuse dans l'immensité de l'océan. Et c'est vers elle que mon choix s'est porté.

« Notre île est une miette dans la Méditerranée. Des rochers et des criques, quelques kilomètres de collines, des oliveraies à moitié abandonnées, le village blanc comme de la craie avec son petit port et ses barques. Autour, la mer à perte de vue nous protège. Nous, les pêcheurs, nous la connaissons par coeur. Les poissons qui se faufilent entre les rochers, les méduses, les murènes en embuscade, nous pouvons dire quel est le caractère de chacun de ces animaux marins car depuis toujours nous vivons avec eux. »

Si vous vous rendez sur cette île, vous y rencontrerez une petite communauté de pêcheurs qui vit en paix, respectueuse de son environnement.
Vous ferez, sans aucun doute, la connaissance d'un vieux pêcheur qui chaque matin se promène le long du sentier côtier jusqu'à la pointe baptisée « le voile de la mariée ».
C'est lui le narrateur de cette histoire.

Le vieil homme se remémore lorsque la dictature s'est installée sur le continent.
J'ai aimé le regard sage, bienveillant et tolérant qu'il pose sur le monde des hommes.

« Il y a des moments où la mer donne l'impression de vouloir communiquer avec nous, et d'autres fois où elle semble comprendre exactement ce que nous attendons d'elle. »

*
Lorsqu'un voile de brume est apparu à l'horizon amenant une légère brise, les habitants ont continué à vivre humblement selon leurs principes, dans le respect et la tolérance. La dictature militaire qui frappait le continent n'a pas eu de prise sur eux.
Mais cette petite perle est comme une tache que certains hommes brutaux et tyranniques voient comme une insulte.

« …les phoques moines ne sortent que la nuit et se cachent dans leurs grottes comme des réfugiés apeurés. Ils sont les survivants d'une époque que nous n'avons pas connue, car leur histoire a commencé bien avant notre présence sur l'île. Il suffit de regarder leurs visages, ils donnent l'impression de surgir de temps très anciens. Nous sommes désolés de leur disparition que nous ne nous expliquons d'ailleurs pas. de l'avis de certains pêcheurs ils n'ont pas su s'adapter à l'époque moderne, ou peut-être ils préfèrent ne pas la vivre. Selon moi ces imbéciles des rives d'en face les ont trop chassés, tout simplement, voilà pourquoi ils fuient toute compagnie. Nous ne savons pas quoi faire, la disparition de ces bêtes qui jamais n'ont prononcé le moindre mot annonce sans doute quelque chose de grave, mais nous ignorons quoi. »

Et puis un beau jour, le vent du continent a amené Benjamin.
Et les habitants de cette île, au premier abord taiseux et discrets, ont accueilli avec chaleur et générosité ce jeune homme « à l'allure de dieu grec » qui souhaitait vivre avec eux et s'intégrer.
Ce jeune homme avait de belles idées.

« Pour adoucir mon malheur, je me souviens de ce que nous racontait Benjamin, je me dis que ses paroles continuent de s'éparpiller sur la Méditerranée et ça, aucun préfet ne peut l'empêcher. »

*
La plume de l'écrivain est belle par son apparente simplicité d'où émane une puissance rare et poétique.

« Maritimes » est un très beau conte qui m'a séduite par son humanité et ses beaux messages sur la fraternité, le respect, la résistance à l'oppression. Je me suis laissée emporter par cette histoire tragique.
Je vous conseille très vivement ce tout petit roman plein d'émotions et de poésie. Et je tiens à remercier à nouveau HordeduContrevent dont les effluves marins de sa critique sont arrivés jusqu'à moi.

« … celui qui ne sait pas sauver son prochain se perd lui-même. »
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Voici un très beau texte chargé d'embruns, de soleil et de la fureur des hommes.
Maritimes est clairement une variation contemporaine de l'Ondine de Giraudoux et c'est une très bonne chose comme ça
Ce conte est une plaidoirie humaniste pour la tolérance, l'intégration et l'entraide.
De ce point de vue il me touche beaucoup ( il y est question de migrants, bien sûr)
On pourrait craindre la mièvrerie et le cliché bien-pensant.
Sylvie Tanette évite tout cela en prenant le parti pris de l'humilité et de la poésie.
Du coup on part à la recherche des phoques moines et autres créatures marines en voie d'extinction mais bien sûr ce n'est pas l'essentiel de ce petit livre brûlé par le soleil.
L'essentiel est sans doute dans la nécessité (insulaire ici, mais pas que…) , dans l'alliance d'une certaine marginalité et d'un ancrage éthique fort.
Je vais me tourner vers la mer ( ici l'océan) et désormais regarder un peu autrement . Faire comme le vieux pêcheur, m'abîmer doucement vers l'horizon salé et….essayer d'apercevoir une de ces créatures marines. On ne sait jamais.
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Récit aux allures de fable, Maritimes nous conte un moment dans la vie des insulaires d'une île italienne, ce moment où un jeune homme, Benjamin, vient s'installer, venu en bateau à partir du continent. Que vient-il faire sur cette île, aux légendes des origines merveilleuses – qui nous sont aussi contées au fil du récit -, au calme et à l'indolence caractéristiques de ces lieux coupés du monde, ici de la dictature qui a envahi le reste du pays ? C'est ce que nous découvrirons par la voix de l'un des habitants, désormais vieillissant, qui décide de raconter son île, et Benjamin.

Tout comme lorsque j'avais lu Un jardin en Australie il y a quelque temps, je reste, avec Maritimes, sur ma faim : le propos est intéressant, la plume est agréable, coulant parfaitement entre prosaïsme et poésie, entre récit historique, ancré dans la réalité de l'île, et légendes, celles qui portent les insulaires pour résister face aux changements que souhaite imposer le pays, celles qui portent dans leur coeur l'esprit de résistance et d'accueil. Mais, pour moi, le récit reste malgré tout trop en surface, et je suis, encore une fois, restée à l'extérieur de celui-ci, ne réussissant pas à me sentir concernée par lui, alors que, pourtant, ce qu'il nous raconte rendait vraiment cela possible.

Je remercie les éditions Grasset et NetGalley pour la découverte de ce bref roman qui n'était, au bout du compte, pas fait pour moi.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Une île quelque part en Méditerranée, une population de pêcheurs soudés, se souvenant du temps lointain où ils parlaient la même langue que les créatures marines, une dictature sur le continent en face .. le décor est planté.

Un narrateur raconte en leur nom à tous. Il raconte le jour où ils ont vu débarquer Benjamin, beau comme un Dieu grec. Il n'a pas pris le bateau du retour. Ils ont compris qu'il se cachait, ils n'ont rien dit, il s'est intégré petit à petit en rendant des services, en participant à leur vie, toujours avec respect.

Hébergé d'abord chez la boulangère, il a demandé à emménager dans une maison abandonnée, tout au bout de l'île.

Dès le départ, nous pressentons un drame qui couve. Il ne manquera pas d'advenir et je n'en dirai pas plus.

L'histoire, racontée avec simplicité aborde l'horreur d'une dictature, le rejet des migrants, la chasse aux opposants, la violence des hommes et par-dessus tout une magnifique histoire d'amour.

Il y est aussi question de solidarité, d'empathie, d'humanité en somme.

Un roman que j'ai lu grâce à Hélène et qui m'a laissée complètement sous le charme. Les évènements sont durs, mais la poésie est là et une certaine beauté au coeur des pêcheurs.

J'ai tout aimé dans ce roman à l'allure de conte.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Maritimes, c'est l'histoire d'un rocher perdu au beau milieu de la Méditerranée, habitée par des créatures venues un beau jour des profondeurs de la mer pour s'y installer. Isolé du continent, ce peuple d'insulaires vit à son propre rythme et selon ses propres lois. Aussi, quand Benjamin, étrange jeune homme fraîchement débarqué du bateau-navette, demande à s'installer sur place, personne ne pose de questions. Quand il s'éprend de la jeune Michaëla, tout le monde se réjouit et les villageois se mobilisent pour organiser une belle fête. Sur ce petit rocher, on oublierait presque la dictature qui sévit de l'autre côté de la mer – si seulement elle ne revenait pas hanter les lieux de temps à autres…

Comme un rêve éveillé, Maritimes nous transporte en d'autres temps et d'autres lieux, avant le tourisme de masse, quand l'hospitalité voulait encore dire quelque chose. Bercés par les contes ancestraux, les habitants de l'île se tiennent à l'écart du continent dont ils dépendent, profitant de la quiétude des jours passés au café du village et sur leurs barques de pêche. Revendiquant leur insoumission, ils imposent aux officiels leur volonté : garder leur paix et leur tranquillité. Nombreux sont ceux qui ont quitté l'île pour faire fortune ailleurs, et parmi eux, certains reviennent goûter à ce petit paradis perdu, où le temps est comme suspendu.

Condensés en quelques pages, les souvenirs épars du vieux narrateur nous emmènent à la dérive, racontant les moments tragiques, puis drôles, de cette île immémoriale. Oscillant entre réalité et imaginaire, il nous laisse entendre que nous, continentaux ou touristes occasionnels, ne comprendront jamais vraiment leur vie d'insulaire. C'est dépaysant, beau et touchant.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Ce court roman est un conte , une fable , il faut se l imaginer comme une légende locale racontée par nos grands parents . Et ceci de manière universelle car même si le décor , protagoniste de l histoire est une île méditerranéenne, le lieu et l époque restent indéfinis . Mélange d histoire , de mythologie, de science fiction et d actualité, l ensemble est humaniste et est très agréable à lire . C est cliché je sais mais ça fait du bien en ce moment. Merci à l autrice pour ce moment d évasion .
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Comme une jolie histoire avant de dormir, Sylvie Tanette nous offre un très court roman lumineux qui rappelle un conte d'enfance, un poème philosophique que n'aurait pas renié Ovide, où des îliens protègent leurs racines, leurs enfants, leurs histoires d'amours, tout en sachant adopter ceux qui les respectent et les aiment. Et qui vont se heurter à la folie de la dictature, aux invasions de nos continents dits civilisés. Les contes n'ont pas besoin d'être toujours rose pour être beaux ; ici, le côté bleu sombre des fonds de la méditerranée, berceau des monstres marins chers au narrateur, rappelle la noirceur de la folie des hommes. Quand les murs blanchis des maisons les plus simples, qui nous éblouissent de prime abord, cachent dans leurs murs ce qu'il nous reste d'humanité. Merci à l'auteur pour ce très joli voyage.
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Un court roman contant la vie et l'existence d'îliens sur une île en pleine mer méditerranéenne où la légende côtoie les événements historiques.
Ou alors c'est un conte moderne.
C'est une histoire d'amour belle et tragique, comme celles de la mythologie grecque.

Les chapitres sont courts mais d'une rare puissance d'évocation.
On se prend d'affection pour les habitants de l'île, farouches défenseurs de leur solitude mais bienveillants envers les marginaux.
On visualise sans peine cette terre battue par les vents et les marées, cette communauté au langage particulier, aux coutumes maritimes et à l'origine légendaire.
Un très beau roman plein de soleil et de sel qui se lit très vite.


A partir de 14 ans
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Après Un jardin en Australie, Sylvie Tanette nous emmène de nouveau dans un merveilleux voyage, cette fois-ci en Méditerranée. Maritimes se lit comme un poème, un hymne à la beauté d'une île méditerranéenne à travers le récit d'un ancien pêcheur. En effet, l'histoire se situe dans un village de pêcheurs au milieu de la Grande bleue où se côtoient les phoques moines, les dauphins et les mouettes. Maritimes est aussi une merveilleuse histoire d'amour entre un réfugié politique qui fuit une dictature et une jeune femme, Sylvie Tanette la décrit comme une créature venue des profondeurs marines. Cette ode à la beauté insulaire semble hors du temps et pourtant résonne dans notre présent incertain.
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