Un jardin en Australie

"Il y a longtemps, en Australie, une femme a planté des citronniers de Sicile."

Cette femme, c'était Ann et elle vivait dans cette ferme avec son mari au début des années trente.
Des décennies plus tard, c'est Valérie et son mari, français tous les deux, qui s'y installent.

Chapitre après chapitre, Ann et Valerie vont nous raconter leur histoire, deux histoires différentes mais parfois assez semblables.

Les narrations alternatives et les histoires parallèles sont des procédés qui me plaisent toujours beaucoup en littérature et j'ai dévoré ce court roman d'une traite.
Cependant, les personnages et leurs failles ne m'ont pas semblé assez approfondis, j'aurais aimé en savoir plus sur elles deux.

Le point positif est le dépaysement et la découverte de l'Australie. J'ai trouvé fascinante la description de cette partie de l'Australie, plus sauvage, plus hostile, plus dure.

Autant le dire tout de suite, cela n'a pas été un coup de coeur. Bien que j'aie aimé le fond de l'histoire, je n'ai pas vraiment été sensible au style de l'auteure et certaines tournures de phrases m'ont dérangée. J'ai aimé le fait qu'il y ait deux narratrices : Ann et Valérie, un esprit et une femme « vivante » car cela apportait deux visions différentes à l'histoire, l'une dans le passé et l'autre dans le présent, mais j'estime que le récit aurait pu être encore plus creusé, avec plus de détails et plus long (il ne fait que 168 pages et se lit donc très vite). Je n'ai donc pas vraiment voyagé comme je l'espérais en lisant la quatrième de couverture. Je n'ai simplement pas été touchée par ce roman comme beaucoup l'ont été, mais j'ai tout de même esquissé un petit sourire en découvrant la fin imaginée par l'auteure. En conclusion, j'ai apprécié ce roman, ce voyage à travers les époques mais sans plus. C'était un bon divertissement, mais il ne m'a pas plus marquée que ça.

Ce roman retrace l'exil de deux femmes courageuses en Australie et leur vie familiale. A la lecture des chapitres, on les découvre chacune à leur époque (années trente et deux mille) dans cette même propriété au centre du pays. L'une y crée un magnifique jardin botanique, l'autre le remet en état aux côtés de sa petite fille de trois ans qui ne parle pas. Ce jardin est un lieu de paix qui les unit ! La culture des Aborigènes évoquée dans ce roman m'a plu. La dernière page est arrivée trop vite.

Quelques clichés et des répétitions dans le récit qui m'ont ennuyée. L'idée du roman est intéressante mais comme souvent avec les récits à 2 voix il arrive qu'un point de vue soit plus intéressant que l'autre. Ici j'ai clairement préféré lire l'histoire d'Ann plutôt que celle de Valérie.

Au-delà du sujet, c'est plus encore la construction du récit qui m'a quelque peu gênée. Je m'explique 💬
Nous suivons donc, dans une alternance des chapitres, la vie de 2 femmes ayant vécu dans la même bâtisse au coeur de l'aridité d'une campagne australienne, l'une dans les années 30 et l'autre 70 ans plus tard.
Jusque là tout irait bien, sauf que....l'une des 2 n'est plus de ce monde et ressurgit d'entre les morts pour raconter la vie qu'elle y menait, admirer ses citronniers dans le jardin et même se promener dans la maison pour y ajuster les rideaux ou même s'assoir à la table du salon. Un coup à me filer les chocottes, ça !!
Plus sérieusement : je ne suis pas réceptive à ces atmosphères, qui décrédibilisent le récit à mes yeux. Oui, ça va jusque là...La faute à un esprit trop terre à terre, sans doute...!
J'aurais préféré les suivre chacune dans le présent de leur époque, et surtout de leur vivant respectif, ce qui m'aurait rendu cette lecture assurément plus intéressante, alors que je n'ai fait que la survoler sans réussir à me laisser emporter par le récit de vie de ces 2 femmes pourtant touchantes, certes éloignées par les époques, mais que cette soif de liberté, et surtout d'émancipation, réunit.

Régulièrement, quand un livre raconte plusieurs histoires, j'accroche plus avec l'une que l'autre.
Il y a pourtant des similitudes entre les vies de Valérie et d'Ann, qui se démènent toutes deux dans ce territoire reculé dont elles ne sont pas originaires pour mettre en oeuvre un projet grandiose dont elles sont les seules à percevoir la portée (le jardin pour Ann et le rayonnement culturel local pour Valérie).

L'histoire de Valérie n'est pas inintéressante mais ses motivations ne nous sont jamais expliquées même si on perçoit qu'il y a sans doute un lien avec son passé. J'ai préféré découvrir la vie d'Ann mais, là encore, le portrait manque un peu d'épaisseur.

J'ai trouvé dommage que trop de sujets soient seulement esquissés: le lien entre l'histoire familiale de Valérie et la parole empêchée de sa fille, les légendes aborigènes autour de l'emplacement de la maison, la belle-famille d'Ann, la vie de Li-Peng... Sylvie Tanette plante beaucoup de petites graines prometteuses mais à la fin du roman la récolte est un peu maigre à mon goût.

Un jardin en Australie est Un récit construit en diptyque et qui offre le destin de deux femmes différentes en Australie et à deux époques également différentes. Il Se lit très bien mais rendez-vous manqué pour le suspense, la fin est en effet très prévisible