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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jirô Taniguchi est un mangaka très apprécié en France et qui a même eu droit à une belle collection de titre aux éditions Casterman Ecritures avec notamment L'Homme qui marche, Quartier Lointain ou encore le Gourmet Solitaire.
Ici, par contre, nous sommes chez Rue de Sèvres qui a concocté un joli format broché, plutôt grand format, de quoi apprécier la qualité des paysages proposé par ce géant qu'était Taniguchi.

Même si nous retrouvons dans ce volume toutes les qualités graphiques du mangaka à travers son style contemplatif, posé et silencieux propre à bon nombre de ses mangas durant ses dernières années, force est de reconnaître que le scénario est quand même traité assez faiblement.
C'est un titre de commande. Pas de problème quand à cela, Taniguchi comme tout mangaka a travaillé aussi sur commande mais justement à cause de ça, j'ai trouvé que ce titre n'avait pas la même force, la même accroche que certaines des oeuvres les plus personnelles de Taniguchi.
Nous suivons le destin de Tomoji, une dame qui a fondé un véritable temple bouddhiste avec son mari et qui a eu un passé un peu douloureux, notamment durant son enfance avec la mort d'un de ses proches. Bien sûr, nous sommes dans les années 1910-1920, l'ère du Taîsho en milieu rural donc le quotidien est rude. Mais Taniguchi ne traite pas la vie de Tomoji avec un misérabilisme malvenue, il le fait avec tendresse, avec un certain zen malgré quelques moments dramatiques assez forts. Chez Taniguchi, la nature et plus spécifiquement, la montagne, est toujours proche de ses personnages, de son intrigue. le paysage apaise cette histoire, cette tranche-de-vie, qui témoigne du passage à l'âge adulte d'une jeune femm issu d'un milieu difficile.
C'est beau, c'est poignant mais voilà, c'est aussi trop délicat comme si Taniguchi n'osait pas effleurer davantage le destin de cette femme. le manga s'arrête abruptement ce qui est quand même un comble pour un style tout en douceur.
Alors Taniguchi explique dans une interview qu'il n'a pas voulu faire un biopic centré sur la fondation du temple bouddhiste de la part de Tomoji, qu'il a préféré se concentrer sur son enfance et sur son évolution jusqu'à devenir une femme adulte. Pourquoi pas ? Dans ce cas-là, sans vouloir généraliser, ce titre serait presque un titre universel à l'égard de toutes ces femmes japonaises qui ont dû suivre un mariage plus ou moins arrangé durant cette rude période. Il n'y a pas vraiment de qualité biographique dans ce récit et, pour moi, Taniguchi cède un peu trop dans la facilité narrative. On lit, on contemple et puis on s'en va. Mais est ce que nous nous rappellerons de Tomoji ? Pour moi, je crains que ce ne sera pas le cas.

De ce fait, j'ai vraiment mettre un petit deux étoiles et demi à cause de ça mais ce serait quand même renier les qualités graphiques d'un dessinateur qui arrive à distiller des sentiments dans le silence, dans les traits réalistes et épurés des personnages, dans leur pose figé face à un photographe. Ce serait renier les qualités d'un auteur dont j'ai apprécié L'Homme qui marche et Quartier Lointain.
Si vous aimez le style de Taniguchi et plus particulièrement celui de cette dernière période professionnelle de sa vie, n'hésitez pas à lire Elle s'appelait Tomoji, vous y retrouvez ses qualités.

Elle s'appelait Tomoji n'est pas le titre le plus mémorable de Taniguchi. Au niveau de l'intrigue, c'est quand même assez lisse, malgré quelques temps forts. Nous somme plus proche d'un joli téléfilm . C'est une oeuvre de commande somme toute très correcte mais qui séduira surtout les amateurs de l'oeuvre réaliste du mangaka.
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A la croisée du manga et de la bande dessinée, cet album de Jiro Taniguchi dépeint un Japon rural des années 20, tout en mettant en scène la rencontre amoureuse entre deux adolescents.

Entre sobriété et sensibilité, l'auteur narre l'histoire de Tomoji Uchida, née en 1912, dans une famille rurale et prospère. Sa vie bascule lorsque son père décède, mais elle peut compter sur le soutien de son frère aîné ainsi que sur sa grand-mère. Malgré de nombreuses souffrances, la force de caractère de la jeune femme la pousse à continuer d'étudier, tout en travaillant dur pour faire vivre sa famille. C'est en croisant le destin de son cousin Fumiaki Ito que la jeune femme découvre le bonheur, en fondant son propre foyer, et quelques années plus tard...un temple, (le temple bouddhiste Shôjushin, situé non loin de Tokyo et à l'origine de cet album). Comme nous le livre l'auteur, à la fin de ce premier volume, sans une demande de la part de ceux qui animent ce lieu sacré, ce livre n'aurait jamais vu le jour! Taniguchi réussit avec brio à mettre en valeur la jeune femme, sans tomber dans un travail trop hagiographique.

Elle s'appelait Tomoji est avec les Années douces, une des oeuvres au travers desquelles l'auteur dévoile avec simplicité la naissance des sentiments amoureux, et s'attache avec force à un personnage féminin, et cela lui réussit.
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J'ai emprunté à la médiathèque ce manga de Taniguchi que je ne connaissais pas.
Il raconte la vie d'une fillette qui devient une femme. Elevée avec son frère par sa grand-mère qu'ils épaulent pour tenir le magasin familial. Tomoji réussit en parallèle à poursuivre ses études à plusieurs kilomètres de marche à pied.
Un témoignage du courage, de la volonté et du caractère fort des femmes de cette époque.
C'est aussi une histoire d'amour simple qui semble tellement naturelle.
Certains passages m'ont forcément rappelé "Une sacrée mamie" que j'adore.
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Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu de manga de Jirô Taniguchi et c'est par hasard, en cherchant un livre avant de prendre le train, que je suis tombé sur « Elle s'appelait Tomoji » publié en janvier 2015.

En me plongeant dans ce manga, j'ai replongé dans la poésie de l'auteur. Ce trait dans le dessin, ce choix dans le scénario, qui il y a bien longtemps m'ont fait aimer les mangas.

L'histoire n'a pourtant rien de palpitant, mais on suit avec une certaine lenteur la vie de cette jeune femme, de l'enfance au mariage dans ce japon des années 1920.

On plonge dans ce Japon traditionaliste, où l'on ne s'étonne pas que le mariage soit arrangé. On suit Tomoji dans ces bons, mais aussi moments tristes de sa vie.

Plus qu'un manga, c'est un roman, un poème sur cette femme Tomoji Uchida.

Si vous faite partie de ces gens qui croient encore qu'ils ne liront jamais de Mangas, car ces derniers sont violents et vulgaires, je vous invite, ne serait-ce qu'une fois, à ouvrir un manga. Et je vous dirais de découvrir soit ce dernier « Elle s'appelait Tomoji » ou bien encore du même auteur « Quartier Lointain » qui est le Manga qui m'a réconcilié avec les mangas.
Lien : http://www.bouquinovore.com/..
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Encore une fois, Taniguchi nous livre ici une oeuvre d'une grande humilité en mettant en scène un personnage vraiment attachant. Tomoji a une vie simple et sereine, pourtant jalonnée d'événéments douloureux. C'est une fille de la campagne : de cet environnement qui peut être rude, elle tire sa persévérance. À plusieurs reprises, elle va croiser sans le savoir le jeune Fumiaki, garçon de la ville qui deviendra des années plus tard son mari. À distance, ces deux êtres semblent faits l'un pour l'autre : ils sont habités par le même calme et, songeurs, contemplent le même ciel, à distance, absorbés par leurs pensées. Ils vont grandir, se construire puis se rencontrer. Tomoji est un personnage qui ne parle pas forcément à la culture européenne : elle est la créatrice d'un temple bouddhiste de la région de Tokyo, fréquenté par Taniguchi et sa femme. Il s'agit ici d'une oeuvre de commande. L'auteur donne vraiment tous les éléments pour que le lecteur soit happé par la sérénité qui berce la jeune femme. Pour cela, il fictionne la vraie vie de Tomoji, ajoutant ou enlevant librement des épisodes, montrant comment son parcours de vie va façonner sa personnalité et sa spiritualité. le trait tout en douceur sert encore une fois magnifiquement le propos, que ce soit en noir et blanc ou pour les quelques planches en couleurs.

Une oeuvre qu'il faut prendre le temps de savourer pleinement. Elle incite à l'introspection et au calme, alors autant en profiter. Ça vaut le coup !
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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"C'est parce que ce travail est dur et parce qu'il faut se battre contre les moustiques et les taons que la récolte, à l'automne est une fête. Après les difficultés... il y a toujours quelque chose d'heureux qui arrive."

Pour cette journée de la femme, je ne vais pas, comme à l'accoutumée, vous présenter le titre d'une auteure mais vous parler de Tomoji Uchida, une jeune fille née en 1912 dans un milieu simple du japon profond. Un personnage de chair et de sang auquel le grand Jirô Taniguchi, maitre incontesté du manga, rend hommage dans Elle s'appelait Tomoji.

Une petite entorse à la règle, certes, mais le jeu en vaut vraiment la peine car cet ouvrage est de toute beauté.

Pour Tomoji, il y a d'abord les jours heureux (peu nombreux mais si importants), puis les jours sombres... Malgré les coups bas de la vie - le deuil d'un père, d'une soeur, d'une grand-mère, l'abandon d'une mère - l'enfant grandit en beauté, en courage et en sagesse. En 1925, elle croise sans le savoir la route de celui qui deviendra son époux. Il faudra encore attendre sept ans avant qu'ils ne se rencontrent vraiment... En attendant, elle est la seule fille du village à accéder à l'école supérieure...

Qui est réellement ce personnage attachant ? On le découvre à la fin de ce roman graphique, dans une interview de Taniguchi. Tomoji Uchida est la créatrice d'un temple bouddhiste dans la région de Tokyo, lieu que fréquente l'auteur et son épouse. On y apprend que ce texte est une commande mais que le mangaka a volontairement voulu se démarquer d'une biographie classique et s'attacher plutôt à tous ces événements de la vie, petits et grands, qui forgent un caractère, une personnalité, une destinée... quitte à "fictionnaliser librement".

Par le biais de ce très beau portrait, il s'attache aussi à dresser celui du Japon du début du XXe siècle, un Japon encore très rural où les destins semés d'embûches comme celui de Tomoji sont légion. L'auteur y évoque encore les traditions de l'époque et les faits d'actualité comme le grand tremblement de terre de 1923.

Cet ouvrage se lit comme un roman. On pourrait presque parler d'un long fleuve tranquille tellement il est empreint de sérénité. Malgré les coups du sort, l'héroïne va de l'avant, puisant dans son amour des êtres et de la nature qui l'environnent, la certitude que tout ira bien. Elle nous embarque dans son sillage jusqu'à cette rencontre avec l'homme de sa vie. Un éveil amoureux qui nous est conté avec énormément de retenue et de pudeur mais qu'on sent profond et sincère.

Cette "zénitude" est soutenue par un dessin à la fois poétique et d'une précision méticuleuse. De-ci de-là, le récit est émaillé de planches en couleurs de toute beauté, de dessins couleur sépia aussi, pour représenter les quelques clichés de Tomaji et de ses proches.

Et puis, au détour d'une page, ce clin d'oeil à la fameuse histoire de Kandata qui veut fuir l'enfer en grimpant sur son fil d'araignée, un texte que j'ai moi-même dû lire lorsque j'étais ado et qui m'est resté en mémoire. Un conte philosophique qui n'est pas anodin dans le parcours de vie de notre héroïne...


"Comment faire ? Comment Kandata aurait-il pu éviter jusqu'au bout que le fil ne se brise ?"

Bref, à travers ce titre, Jirô Taniguchi rend finalement hommage à ces femmes comme les autres qui ont en elles des ressources insoupçonnées pour soulever des montagnes.

Un titre idéal pour cette journée de la femme !

Avec lui, je participe au challenge proposé par Sophie - Les bavardages de Sophie ! Merci à elle de m'avoir permis cette petite entorse à la consigne de départ !
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Printemps 1925, quelque part dans la campagne au nord de Kôfu, la petite Tomoji n'a que 13 ans lorsqu'elle croise pour la première fois celui qui deviendra quelques années plus tard son mari : Fumiaki.
Mais commençons par remonter le temps. Tomoji est née un soir d'orage, le 9 mai 1912. La maison Uchida est alors bien heureuse…

[...]

Jirô Taniguchi, auteur qu'on ne présente plus, est surtout connu pour ses portraits d'hommes (les mauvaises langues diront que ses personnages sont toujours les mêmes… au japonais de répondre avec beaucoup d'humour, en Rencontre Internationale lors de ce festival d'Angoulême 2015, « Je suis contrarié que vous l'ayez remarqué ! »). Ce n'est que la seconde fois qu'il s'attarde sur un personnage féminin après Les années douces, adapté du roman d'Hiromi Kawakami.

Au départ, une sollicitation venue du temple bouddhiste que sa femme fréquente avec assiduité depuis près de 30 ans (et qu'il visite aussi de temps en temps) : mettre en valeur la particularité du lieu et sa fondatrice Tomoji Uchida.

Il s'agit donc d'une commande, en somme, quelque part aussi une histoire d'amour (une première pour Taniguchi) et en premier lieu une biographie de femme forte. Car il faut l'être pour avancer malgré les épreuves de la vie… qui pour Tomoji n'ont pas été clémentes.
Il s'agit également de la première fois que Jirô Taniguchi traite de l'ère Taishô (1912-1926), période dans laquelle s'inscrit la quasi-totalité des événements du manga et qui intègre le terrible séisme de 1923, qui dévasta Tokyo.

[...]

La biographie de Tomoji Uchida prend source à sa naissance et nous amène jusqu'à son mariage par le biais d'une fiction, car l'auteur nippon n'envisageait pas d'autre façon de traiter cette histoire.
Jirô Taniguchi s'attarde donc sur les qualités que devait avoir cette femme pour fonder un temple bouddhiste, imaginant alors son enfance, sa construction en tant de femme et toutes les souffrances qu'elle a dû subir pour les acquérir.

[...]

La chronique intégrale à lire sur Bedea Jacta Est !
Lien : https://bedeajactaest.wordpr..
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J'ai beaucoup aimé l'histoire de cette jeune fille dans les années 1920. Son rapport à la nature et les petits bonheurs qu'elle apporte. Les dessins sont très jolis et participent à l'ambiance de l'histoire.

J'aime comment Jirô Taniguchi raconte les histoires, c'est toujours plein de poésie malgré le récit parfois d'épreuves difficiles, j'aime cette force des personnages plein de courage et d'humilité
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Un roman graphique très poétique, mais aussi très descriptif. J'ai aimé ce contexte du Japon rural du début du 20è siècle avec toutes les contraintes liées à l'isolement. J'aurais cependant aimé que ça ne se termine pas là, comme çà. Une suite aurait été fort intéressante, je crois qu'il y avait de quoi faire. Un jour peut-être !!!
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Comme je m'y attendais avec Taniguchi (mon mangaka préféré), une histoire toute en simplicité et délicatesse :)
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