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EAN : 9782748800029
219 pages
N. Philippe (28/02/2002)
5/5   1 notes
Résumé :
4ème de couverture :

"Quinze ans apres 'La Femme inachevée' (Régine Deforges, 1987), Claudia Tavares revient sur son histoire, sur son enfance au Brésil, la prostitution, la guerre qui l'a opposée à la 'Reine de Pigalle', ainsi que sur ces 7 années de prison passées à la Santé, dans le quartier des hommes."
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Un autre livre dédicacé par l'auteure, hélas, pas à moi, puisqu'il me vient d'un grand vendeur du net dont le nom commence avec un grand A. Franchement, je ne comprendrai jamais que l'on puisse bazarder des livres dédicacés, où l'auteure évoque, qui plus est, aimablement "notre rencontre" en spécifiant l'occasion de celle-ci. Lorsque je vois cela, je me dis probablement que le propriétaire est décédé et que les héritiers sont plus portés sur la mode ou le foot, ou bien la dédicacée est tombée dans la dèche et a dû déménager dans un minuscule studio. J'en ai même reçu un gentiment dédicacé à Marine Delterme, actrice et témoin du mariage Sarkozy-Bruni, qui, à en juger par sa filmographie ne vit sûrement pas dans une misère noire. Par respect pour l'auteure de l'ouvrage, je ne mentionnerai pas son nom, mais si vous passez par La Panne, je vous le montre.

Claudia Tavares a publié, en 1990, son premier livre autobiographique "La femme inachevée", "Circonstances atténuantes" de 2001, est donc son second, inspiré par sa vie. Il ne faut pas confondre cette auteure avec son homonyme, Miguel Sousa Tavares, né à Porto en 1952, et l'auteur du merveilleux roman "Equador", qui a été mon coup de coeur de 2005 et que je recommande avec conviction.

J'ai lu quelque part sur le net le résumé suivant : "C'est le témoignage d'une battante qui a toujours cru en la vie, en sa bonne étoile et en ses rêves. Il a les accents d'une saudade brésilienne, la spontanéité d'un récit populaire et l'humour d'un film d'Almodovar." J'ai essayé d'en savoir un plus sur l'auteure, mais comme je refuse de m'enregistrer sur Facebook, mes efforts ont été en vain. Peut-être auriez-vous plus de chance.

Claudia Tavares, née en 1960 à Garanhuns dans l'État du Pernambouc, au nordeste brésilien, à presque 2000 km de Rio de Janeiro ou Sao Paulo, n'est certainement pas l'endroit idéal pour commencer sa vie. Surtout si l'on naît dans une famille, où le père a disparu, laissant le soin de ses 16 rejetons à sa pauvre épouse, sans qualifications particulières qui se tue au boulot pour nourrir son petit monde dans une ville caractérisée par la violence, la misère et la prostitution, même juvénile. Notre auteure qui a de l'ambition, du cran, qui aime la lecture et désire se cultiver et s'instruire, rêve de partir et prie le bon Dieu de l'y aider. D'autant plus que devenue orpheline (l'accouchement du 17ème lui a été fatal à sa mere, qui meurt à 37 ans), elle vit avec un charmant garçon bon à rien, Manè, qui la cocufie et la tabasse régulièrement pour des motifs graves, comme son riz pas bien cuit ! Elle était "comme la majorité des petites Brésiliennes crétines et chrétiennes".

Est-ce grâce à Victor Hugo qu'elle adore, toujours est-il que ce soit à Paris qu'elle débarque, le 21 mars 1979. Elle n'a pas encore 19 ans, la peau (très) foncée, mais elle est jolie. Toutefois, avant de nous raconter ses expériences dans la Ville Lumière, elle nous fournit, dans une première partie de 40 pages, le récit de son existence peu grandiose au Brésil, avec ses rares hauts et nombreux bas : serveuse et danseuse topless dans des bars miteux, viol collectif, tentative de suicide, enfant prostituée, battue horriblement, début de gangrène et hospitalisation prolongée. Bref, misère et compagnie, jusqu'à ce qu'une banque fasse une gaffe en sa faveur ce qui lui permet de payer la "taxe de départ" d'environ 50.000 francs.

La deuxième et troisième parties du livre sont situées à Paris, où Claudia n'avait "jamais été aussi heureuse" de sa vie. Personnellement, je le suis nettement moins, car Place Pigalle, les bois de Vincennes et de Boulogne ne sont pas les endroits que la capitale française a des plus intéressants à offrir. Les escarmouches dans le monde des prostituées et travesties m'ont assez vite ennuyé. Tout comme sa lutte avec Elisa, la reine de Pigalle, flanquée par son ami(e) Nivea, un "homo-travesti en voie de transexualisation", qu'elle a fait venir du Brésil. Comme couturière et épileuse, notre héroïne gagne bien sa vie et a plein de petits amoureux, aussi bien que j'ai pu, la conscience tranquille, fermer le bouquin..... bien avant la fin !

Je peux donc difficilement prétendre que "Circonstances atténuantes" ait été un coup de coeur. J'étais intéressé par la vie au Brésil, un pays que je n'ai pas eu le bonheur de visiter, mais je suis sûr que vous trouverez dans la superbe liste "Littérature brésilienne contemporaine" de ulostcontrol/Charlotte de Babelio, parmi les 30 livres listés, d'oeuvres de qualité susceptibles de vous plaire davantage. Un ouvrage que je peux vous recommander, en tout cas, avec enthousiasme est "Gabriela, girofle et cannelle : chronique d'une ville dans l'État de Bahia" de Jorge Amado, qui m'a beaucoup plu.

Je crois qu'il convient d'accorder exceptionnellement à la dédicacée, qui a refilé ce bouquin sur le marché des livres d'occasion, des circonstances atténuantes !


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